Ce samedi, l’affaire a fait scandale, deux personnes portant un pull avec un slogan en faveur du RIC ont été arrêtées à Paris et la police du régime Macron leur a infligé une amende politique. Au motif que ces personnes se déplaçant sur le chemin de leur domicile auraient été des manifestants dans un périmètre interdit à toute manifestation. Si ces derniers avaient porté un pull « j’aime le MEDEF » auraient- ils été arrêtés ? Rien n’est moins sûr. Cette affaire témoigne de la fuite en avant brune du régime Macron. Mais elle ne saurait cacher des affaires bien plus graves. L’utilisation des lois antiterroristes pour ficher et réprimer directement des opposants politiques qui ont osé participer à des manifestations témoignant d’une opposition politique au régime Macron-UE-MEDEF.
Il est désormais incontestable que la contre-révolution anticommuniste avec l’accélération de la construction de l’Union Européenne renforçant la dictature supranationale du Capital faisant voler en éclat les formes de souveraineté populaire ainsi que l’aggravation continue de la crise systémique du Capitalisme attisent la fascisation partout en Europe. Les militants du PRCF tirent la signal d’alarme depuis des années. Maintenant, les symptômes avancés de la fascisation, des violences policières à la répression judiciaire, sont là. Il y a urgence à impulser la ferme résistance d’un solide front antifasciste, pour la défense de la liberté.
Un jeune de France qui manifeste est-il un terroriste ? – sur l’affaire du fichage S des élèves du lycée Arago
par les jeunes communistes des JRCF
Le 22 Mai 2018, une manifestation du service public se termine en assemblée générale au lycée Arago à Paris. La police intervient et arrête immédiatement 102 personnes dont 40 mineurs. Détenus, certains pendant plus de 79 heures, les jeunes ont fait face à des conditions “d’hébergement” hallucinantes : interdiction de boire ou de manger voire d’aller aux toilettes, fouilles par dizaines… On a appris il y a peu, par leurs avocats, que ces jeunes étaient fichés S, pour atteinte à la sûreté de l’État !
Vous avez bien lu, une mesure de fichage théoriquement réservée à la lutte antiterroriste a été appliquée à des jeunes dont le crime odieux avait été d’organiser une assemblée générale dans un établissement public !
L’information a été transmise à la presse par les avocats de ces jeunes et pourrait bien faire l’objet d’une condamnation de l’État, auquel les 14 défenseurs ont demandé de procéder à un contrôle de ces fichages.
Dans leur communiqué, on peut lire: “cette pratique révèle la volonté de l’État de ficher systématiquement les manifestants et, ainsi, les opposants politiques.” On ne peut que s’accorder sur ce constat. Et il convient de faire le lien avec un concept malheureusement fort utile en notre sombre époque: la fascisation. Ce que nous vivons n’est ni plus ni moins qu’un glissement des pratiques vers le fascisme. Le saut qualitatif menant au fascisme “pur jus” consisterait à mettre les pratiques en accord avec les discours, pour que ces premières puissent aller encore plus loin. Lorsque les hautes sphères du gouvernement admettront publiquement qu’il y a un fichage des opposants politiques, que ce fichage peut et doit mener à une répression sanglante, on ne saurait plus parler d’une simple fascisation.
Et lorsque Macron donne dans l’ignoble hyperbole en disant que l’on se rend “complice du pire” lorsqu’on va manifester le samedi, il nous indique clairement vers quoi on tend. Notre unique espoir est l’unité de la classe travailleuse de France, qui seule pourra abattre l’hydre capitaliste qui mute chaque jour un peu plus en créature fasciste.
Des fichages illégaux
A Paris, le 25 mars 2019
Le 22 mai 2018, le lycée Arago est occupé par une centaine de personnes dont des lycéens afin de tenir une assemblée générale contre le dispositif Parcoursup.
Àla suite de l’intervention de la police, 102 occupants dont 40 mineurs sont placés en garde à vue après avoir été parqués pendant des heures dans des bus de la police, puis dans les cellules de différents commissariats parisiens, fouillés des dizaines de fois, empêchés de boire ou d’aller aux toilettes. Les conditions de leur privation de liberté, – qui a duré jusqu’à 79 heures pour certains –, sont alors largement dénoncées et critiquées.
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) apprend par leurs avocats que certains des lycéens interpellés ce jour-là pourraient avoir fait l’objet d’un fichage S pour atteinte à la sûreté de l’État. Rappelons que ces fiches théoriquement secrètes sont émises à la discrétion de la Direction générale de la sécurité intérieure.
Dans un communiqué de presse, les conseils rapportent les déboires d’une étudiante lors d’un voyage scolaire en Italie jeudi 21 mars. La police italienne serait venue interroger ses professeurs.
La LDH ne peut que constater que ces faits se produisent alors qu’intervient l’adoption par le Sénat de la proposition de loi visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations, qui entend confier au préfet – soit à l’exécutif, sur la base des données du renseignement – la possibilité de prononcer des interdictions administratives de manifester.
Elle dénonce la pratique de l’État de ficher systématiquement les manifestants et dénonce ces atteintes manifestes aux libertés individuelles. Elle soutient les recours qui seront faits contre ces décisions de fichages manifestement illégaux
Communiqué LDH
Des manifestants traités comme des terroristes par des préfets
Que ceux qui ne veulent pas voir la #fascisation ouvrent les yeux. Le régime #macron est autoritaire, violent, illégitime, minoritaire et de plus en plus totalitaire https://t.co/DX9uofzvYL
— PRCF (@PRCF_) 24 mars 2019
Le fichage des jeunes manifestants du lycée Arago n’est pas un cas isolé. De fait, et les communistes avec le PRCF n’ont eu de cesse de le dénoncer depuis des années, les lois prétendument antiterroristes n’ont qu’un seul but : la répression du mouvement social, l’embastillement politique des travailleurs osant contester l’exploitation et la dictature de la classe capitaliste.
C’est bien ce qu’illustre cette affaire impliquant le préfet du Val de Marne – démontrant que le préfet d’Aquitaine devenu préfet de police de Paris ou le préfet de Nice ne sont pas des cas isolés – et remontant à 2017 qui avait vu la notification de mesure extra-judiciaire de privation de liberté d’une personne sur la base de notes blanches ( des notes des services secrets ou des barbouzes ? c’est invérifiable et permet le retour des lettres de cachet) rapportant sa participation à 4 manifestations syndicales pour des motifs antiterroristes. C’est l’avocat et contributeur de Reporterre, R. Kempf qui a remis l’affaire en lumière sur les réseaux sociaux :
D’après @Prefet94 qqn qui a fait 4 manifestations en un an commet des actes de terrorisme. Oui, vous avez bien lu. Un manifestant est un terroriste donc on peut lui interdire de manifester. C’est un vieux dossier état d’urgence mais ça promet avec la loi anticasseurs.
R Kempf, avocat
L’affaire n’a pas encore été jugée par le Tribunal Administratif. Mais elle démontre que les lois liberticides successives des régimes Sarko-Valls-Macron-Medef permettent déjà de criminaliser, sans même passer devant un juge, n’importe quel manifestant.
À travers ces deux exemples, et quelles que soient ses opinions, n’importe qui doit prendre conscience qu’il est directement visé.
JBC pour www.initiative-communiste.fr