Lors du grand mouvement anti-Loi Travail – en réalité contre l’euro-directive ciblant le droit du travail en France (Loi El Khomri), en Italie (« Jobs Act ») et en Belgique (Loi Peeters), le monde du travail conduit par la classe ouvrière (raffineries, salariés de la route, Goodyears, dockers, cheminots…) a lancé un début de contre-offensive d’ensemble contre la destruction des acquis par les conjurés du MEDEF, du gouvernement PS, des LR et de leur chef d’orchestre continental : l’UE du capital.
Valls a répliqué en recourant au 49/3 (avec la complicité des LR qui, pour complaire au MEDEF, n’ont pas déposé de motion de censure) et en généralisant la répression contre les militants CGT de classe.
Mais la classe ouvrière ne se laisse pas intimider et les raisons de la colère ne font que s’aggraver : privatisation des aéroports, casse de l’école, harcèlement à la Poste, suppressions d’emplois à Airbus et PSA, privatisation rampante d’EDF et de la SNCF, pseudo-baisse du chômage et montée de la pauvreté et de la précarité…
À Amiens, où l’appui aux Goodyear d’une dirigeante du PRCF a été très applaudie, les militants d’avant-garde du mouvement social accourus de toute la France (et de Belgique !) ont appelé le monde du travail à remonter au créneau « tous ensemble et en même temps ».
En France, les luttes ne s’arrêtent pas. Pour leur offrir des perspectives politiques, les militants du PRCF diffuseront au moins 100 000 tracts présentant leur programme d’alternative à la porte des entreprises ou sur les marchés populaires d’ici le second tour des présidentielles.
A l’échelle internationale, le congrès de Durban de la FSM, auquel participaient des fédés CGT et aussi le Front syndical de classe français, a été un grand succès (voir dans le dernier numéro « papier » d’Initiative communiste l’entretien accordé par le cheminot Jacky Omer, de retour de Durban).
Car lorsque le tous ensemble des travailleurs, l’unité d’action communiste visant à reconstruire un vrai PC et le Front antifasciste patriotique, populaire et écologique en gestation convergeront pour exiger les « quatre sorties » (= la rupture progressiste de la France avec l’UE, l’euro, l’OTAN… et le capitalisme), la défensive sociale pourra se muer en contre-attaque d’ensemble, voire en offensive pour le changement de société.
Construire ces convergences est urgent à l’heure où les LR, encouragés par la faillite honteuse du « hollandisme » qui a poursuivi et aggravé les mesures de Sarkozy et ouvert la voie à la pire réaction, jurent de faire encore pire, en France et en 2017, que ne l’a fait Thatcher en 1984 et en Angleterre, sur les retraites, les statuts, les conventions collectives, le temps de travail, l’emploi public, les cadeaux au patronat, l’indemnisation du chômage (cf le tout récent film de Ken Loach « Moi, Daniel Blake ») et les privatisations !
Et tout d’abord, solidarité de tous les progressistes avec les syndicalistes de classe frappés par la répression patronale, par la justice de classe et par la violence d’État !
Les prochaines grèves
- Grève des fonctionnaires de Haute-Loire
- Grève nationale des orthophonistes
- Grève nationale des infirmiers
- Grève de la Fonction Publique Hospitalière
- Grève des bus CTRL à Lorient
- Grève nationale des finances publiques
- Grève dans les lycées
Les dernières grèves annoncées
- Grève à l’hôtel Intercontinental de Marseille
- Grève dans la sécurité privée
- Grève à l’Intermarché de Moissac
- Grève au CHU de Clermont-Ferrand
Revue de presse des luttes :
Clermont-Ferrand : les urgentistes du CHU se mettent en grève
Le personnel des urgences du CHU de Clermont-Ferrand appelle à la grève à partir du 27 octobre. Les employés entendent protester contre la pénibilité de leurs conditions de travail.
Grève aux urgences du CHU de Clermont-Ferrand
Les urgentistes du CHU Gabriel-Montpied entamment une grève à partir du 27 octobre, afin de dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. – France 3 Auvergne – Reportage: Christine Chiron et Olivier Martinet.
Une grève des urgentistes débute ce 27 octobre au CHU Gabriel-Montpied de Clermont-Ferrand. L’intersyndicale CGT-FO-SUD, à l’origine du mouvement, estime que le service hospitalier a enregistré plus de 6 500 nouvelles entrées en cinq ans et que les moyens humains et matériels ne suivent pas cette évolution.
Les salariés considèrent ne plus pouvoir exercer leur travail correctement: à cause du flux important des patients, les urgentistes leur consacrent de moins en moins de temps et doivent faire au plus vite. Ils demandent un renforcement des effectifs infirmiers, d’aides-soignants et d’agents de service hospitalier, ainsi que le remplacement de leurs collègues en arrêt.
Cette dégradation des conditions d’accueil a un impact sur l’attitude des patients: les urgentistes observent une augmentation de l’animosité à leur encontre. Afin de travailler en sécurité, ils souhaitent que la présence de vigiles, en poste de nuit et le week-end aux urgences, soit prolongée.
« Les agressions verbales, c’est presque quotidien, signale une infirmière à nos confrères de France Bleu Auvergne. Les agressions physiques arrivent, et de plus en plus souvent. » La date de fin de la grève n’a pour le moment pas été communiquée par les syndicats.
ALSTOM Belfort :
agence de presse
Moins d’un mois après l’accord trouvé entre la direction d’Alstom et l’État pour sauver le site de Belfort, des voix s’élèvent déjà pour pointer des failles. Des élus belfortains reprochent ce samedi à la direction d’Alstom de « dénaturer » les engagements pris début octobre et demandent au gouvernement de les faire respecter. « Le 4 octobre dernier, dans le cadre d’une déclaration commune avec l’État, l’engagement avait été pris par Alstom d’investir 30 millions d’euros dans le programme de développement des locomotives de manœuvre de la gamme H4 à motorisation diesel », expliquent le maire de Belfort, Damien Meslot, le président du Conseil départemental, Florian Bouquet, et le sénateur Cédric Perrin, tous les trois du parti Les Républicains, dans un communiqué.
« Or, aujourd’hui Monsieur Eyméoud (Jean-Baptiste Eyméoud, directeur général France d’Alstom, NDLR) dénature cet engagement en affirmant que cet investissement est en fait déjà inclus dans un programme destiné aux chemins de fer suisses », poursuivent-ils, demandant au secrétaire d’État à l’Industrie de s’assurer que « les obligations auxquelles les parties se sont astreintes soient respectées ».
syndicats « floués »
Vendredi, André Fages, délégué syndical CFE-CGC d’Alstom Belfort, avait également indiqué à l’Agence France-Presse que les syndicats se sentaient « floués » par la manière dont la direction entendait appliquer l’accord annoncé début octobre, après la tenue jeudi d’un comité central d’établissement à Paris. Une porte-parole d’Alstom a assuré samedi que ces 30 millions d’euros serviraient « comme prévu à développer la plateforme de locomotives hybrides Prima H4 ». « Dans le plan de l’État, il y a un contrat pour les locomotives de manœuvre et de fret de ce type », a-t-elle ajouté. « L’objectif est le développement de différentes versions de la Prima H4 pour les chemins de fer suisses et les futurs clients », a-t-elle encore dit.
Invoquant un calendrier de commandes insuffisant, la direction du groupe ferroviaire français avait annoncé en septembre son intention de transférer la production de Belfort sur un autre site, provoquant une levée de boucliers chez les salariés comme des élus locaux et du gouvernement, qui détient 20% des voix au conseil d’administration d’Alstom. Le 4 octobre, le gouvernement avait annoncé plusieurs centaines de millions d’euros de commandes de trains et de locomotives pour Alstom. De son côté, le groupe s’était engagé à investir à moyen terme dans son usine de Belfort et à diversifier ses activités, avec notamment des bus électriques.
Niort Préavis de grève pour jeudi dans les bus
Un préavis de grève déposé par trois syndicats.
Les syndicats CGT, CFDT et UNSA des TAN (Transports de l’agglomération niortaise) ont déposé un préavis de grève pour une durée illimitée à compter du jeudi 3 novembre, 0 heure.
Leurs revendications portent sur « les conditions de travail et le maintien des avantages acquis dans le cadre de la fin du contrat de délégation de service public ».
La Semtan déclare qu’elle mettra tout en œuvre, la veille, pour informer au mieux les voyageurs sur le niveau de service de la journée du 3 novembre.
Les services Scoltan Mobitan et Intertan ne sont pas concernés.
Aubert et Duval prévoit de supprimer 70 emplois à Firminy
Cette entreprise spécialisée dans la métallurgie de pointe a annoncé à son personel la suppression de 70 postes dans son aciérie de Firminy.
Le site Aubert et Duval aux Ancizes, en Auvergne. Un partie des postes pourraient être redéployés sur ce site qui est aussi la maison-mère de l’entreprise.
Selon une information dévoilée par France Bleu, la direction a annoncé lundi 24 octobre ces suppressions d’emplois. La raison ? Une perte de rentabilité. L’aciérie ne tournerait qu’à 30% de ses capacités de production et le carnet de commande serait vide.
Selon la direction, les clients se tourneraient principalement vers des concurrents italiens, moins chers et plus performants.
Ce site de production a pourtant une histoire longue et a eu de grands noms comme clients. En particulier : le Concorde, l’A380 et quelques grands paquebots.
Il y a deux ans, l’entreprise avait déjà opéré un plan social rappelle France Bleu. 90 salariés étaient concernés.
La CGT estime que cette nouvelle vague de départ va mener vers une fermeture totale du site, qui pourrait arrivée en juillet 2017.
Les synHôtel Radisson Blu – Vieux-Port : le « mouvement des femmes de chambre » fait tache d’huile !
Moins d’une semaine après la grève victorieuse de l’Intercontinental, le mouvement social des femmes de chambre et équipiers touche à son tour l’hôtel Radisson Blu, de l’autre coté du Vieux-port. Cette fois-ci, ce sont les salarié-e-s du sous-traitant ACQUA qui cessent majoritairement le travail à compter du lundi 31 octobre.
Dans cet établissement 4 étoiles, on retrouve le cocktail habituel : pratiques ne respectant pas le droit du travail, salaires de misère, brimades et autoritarisme de l’encadrement, conditions de travail harassantes et néfastes pour la santé…
Mais aujourd’hui la coupe est pleine, les travailleurs-euses demandent collectivement le respect de leurs droits et de leur dignité ! Ils revendiquent : le paiement à l’heure et la remise mensuelle des pointages ; l’augmentation de la qualification à AQS3 ; une prime de panier de 7 euros net pour les temps partiel temps complets, proratisée pour les temps partiel ; un 13ème mois ; l’annulation des clauses de mobilité sur les contrat de travail ; de nouvelles tenues de travail ; un nouveau matériel de travail (sac à linge, aspirateurs, balais,…) ; un jour de repos fixe les week-end pour toutes les femmes de chambre ; l’annulation des sanctions disciplinaires et le respect des droits syndicaux.
Cette grève s’inscrit plus largement dans un mouvement social qui touche désormais depuis plusieurs mois les établissements de l’Industrie touristique marseillaise. Hôtels, restaurants, commerces… ce sont les travailleurs-euses qui font tout tourner ! Alors que cette industrie est florissante, les patrons doivent bien comprendre que les travailleurs-euses ne se feront plus exploiter en silence !
A partir du lundi 31 octobre, un piquet de grève quotidien sera organisé à partir de 09h devant l’hôtel, 40 Quai de Rive Neuve, venez les soutenir !
L’exploitation et le mépris ça suffit ! Seule la lutte paie !
McDo escroc, faut partager le magot!
agences de presse
Une cinquantaine de personnes ont bloqué mercredi plusieurs McDonald’s du nord de Paris pour demander un salaire horaire à treize euros et dénoncer les pratiques fiscales de la multinationale visée par une enquête pour blanchiment.
Devant un restaurant de l’enseigne de Paris Gare du Nord, plusieurs dizaines de manifestants issus d’organisations étudiantes ou de collectifs militants ont répondu à l’appel de la CGT McDonald’s Paris et Ile-de-France bloquant les entrées aux cris de « frite par frite, nuggets par nuggets, nous reprendrons le fric de McDonald’s » avant de rejoindre d’autres restaurants dans l’est de la capitale.
A l’intérieur, des clients et employés interloqués devant un militant déguisé en Ronald – mascotte de la multinationale – observent la dizaine de manifestants déployer une banderole « relocalisation des profits, augmentation des salaires ».
« On fait le travail de deux, trois personnes et les salaires ne suivent pas, McDonald’s s’enrichit sur notre dos », accuse Jessica, employée depuis 15 ans. Les salariés qui débutent sont payés au Smic (9,67 euros brut de l’heure, ndlr) et « comme une majorité des effectifs travaillent à temps partiel imposé, 24h par semaine, ça fait 770 euros par mois », dénonce Gilles Bombard de la CGT. Si l’enseigne de restauration rapide, que le syndicat accuse d’organiser « le déficit systématique de ses restaurants » pour ne pas faire de bénéfices en France, « relocalise ses profits, on peut largement prétendre à un salaire de 13 euros », a-t-il ajouté.Visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée à la suite d’une plainte des élus du comité d’entreprise, représenté par l’avocate Eva Joly, McDonald’s a vu son siège français perquisitionné en mai.
« L’évasion fiscale est extrêmement nuisible aux États comme aux salariés, il est crucial de tout mettre en œuvre pour la combattre », a estimé Julien Bayou, porte-parole d’EELV.
Neuville-en-Ferrain: chez Pimkie, la compta n’en peut plus de payer l’addition
Nord Eclair
Las du manque de reconnaissance, et inquiet face à la menace de suppression de postes, l’ensemble du service de comptabilité de l’enseigne de prêt-à-porter a débrayé, devant le siège, ce mardi matin. Une première. La direction a finalement pris un certain nombre d’engagements.
« Aujourd’hui, nous saturons physiquement et psychologiquement. Il fallait que la direction l’entende. » Jamais, Mathieu (prénom d’emprunt) n’imaginait devoir un jour quitter son poste pour manifester sa colère. La coupe est pleine. Le jeune homme travaille depuis six ans au service comptabilité de l’entreprise Pimkie, niché au cœur de la zone d’activités de Neuville-en-Ferrain. Ce mardi matin, à l’instar de l’ensemble de ses collègues, il a pourtant débrayé, entre 9 h et 10 h 30. « C’est une première, alerte Patricia Tissegouine, du CHSCT. Les bureaux ne sortent quasiment jamais pour protester. Cela prouve qu’il existe un réel mal-être. »
La crispation couve depuis un moment. « Depuis plus d’un an, nous tentons de faire part de notre malaise, se désespère Nabyl Denfer, délégué CFDT. Le dialogue avec la direction est totalement rompu. » Les salariés de la comptabilité se disent « exaspérés » d’être en permanence « la cinquième roue du carrosse » : « Nous occupons une place importante dans la boîte, le service tourne très bien, mais nous ne sommes jamais associés aux projets de la hiérarchie, reprend Mathieu. On n’est jamais au courant de rien. Il n’y a aucune reconnaissance. » La cocotte-minute « explose » en mai, lorsque la direction de l’enseigne de prêt-à-porter annonce la suppression de deux postes, suite aux départs de deux salariés (à la retraite et pour projet personnel). « Nous sommes passés à neuf employés, dont un chef, et deux intérimaires. Avant cela, nous travaillions déjà à flux tendu. C’était incompréhensible. »
Aucune raison économique
Le comité d’entreprise (CE) commande alors une expertise, qui démontre noir sur blanc l’absence de raisons économiques pouvant justifier une telle décision. Le service comptabilité France de Pimkie a en effet « la productivité la plus élevée » par rapport aux autres zones (Allemagne, Italie et Espagne), rappelle, chiffres à l’appui, Valérie Pringuez, de la CGT. En outre, l’analyse met le doigt sur la charge de travail supplémentaire à prévoir, eu égard au souhait de l’entreprise de développer des commissions-affiliations (ces conventions particulières entre fournisseur et distributeur). Elle préconise le maintien des deux postes.
Ce mardi, à l’issue du CE qui s’est tenu dans la foulée du mouvement de grève, la direction est finalement allée dans ce sens en proposant une embauche en CDI, ainsi que l’appui d’un CDD – dont la situation sera réévaluée à l’avenir – sur toute l’année 2017. Elle a également pris l’engagement d’instaurer davantage d’échanges avec cette partie du personnel et de l’intégrer plus souvent aux échéances du groupe. Des propositions jugées « honnêtes » par l’intersyndicale et les salariés, qui attendent désormais de voir sur le long terme. Mais envisagent la lourde période de la clôture annuelle avec (un peu) plus de sérénité.