Alors que des syndicalistes de SUD solidaire santé sauvaient la vie à un CRS en détresse respiratoire, c’est probablement l’explosion d’une grenade jetée par les CRS qui a éborgné jeudi après midi durant la manifestation pour le retrait de la Loi Travail un militant de SUD solidaire santé.
Est ce la grenade jetée sur un groupe de manifestants pacifiques et non violents qui a ( la goupille en métal ?) crevé l’œil de Laurent Theron ? un tir de balle en caoutchouc ?
La suite ce sont les terribles images de David Perrotin journaliste de Buzzfeed qui le montre sur twitter (voir ci-après) : un policier qui répond à Laurent Theron réclamant un médecin «Écoutez Monsieur, il y a des coups qui partent comme ça.» . Des secours qui mettront près d’une heure à arriver en plein centre de Paris rappelons le, alors que les policiers sont bel et bien présents sur place, et alors que les manifestants ne cessent de presser les autorités policières de faire le nécessaire ! Aux manifestants indignés la police répond «Les pompiers ont été appelés, on les attend, mais ce n’est pas une urgence vitale. C’est pas une priorité, après les pompiers ils priorisent. À priori il a perdu son œil» comme le rapporte David Perrotin
Et comme le montre les images, pour parfaire l’ensemble un CRS qui s’en prend aux journaliste David Perrotin pour empêcher de filmer les exactions commises. Un CRS qui pour être sûr de son impunité et comme ses collègues ne portent pas son matricule légal d’identification.
Si la propagande médiatique s’est focalisée sur les rares – mais violents – incidents qui sont survenus en fin de cortège place de la République après que les CRS ont très violemment chargé la tête du cortège syndical – tous se sont tus sur les nombreux blessés parmi les manifestants dont certain très grièvement. Le 16 septembre la préfecture de Paris confirmait que l’évacuation pour malaise cardiaque d’un CRS n’avait rien à voir avec des jets de projectile et que l’état de santé des deux CRS blessés ne présentait pas de signe particulièrement grave. Le communiqué du prefet de police de Paris au soir du 15 septembre n’a pas un mot non plus pour s’expliquer sur ses gravissimes violences policières qui a nouveau ont fait coulé le sang des travailleurs sur le pavé parisien. Une revendication en quelques sorte de la part d’un prefet radicalisé à l’image de son gouvernement et qui emploi ses CRS et ses gendarmes pour terroriser des manifestants pacifiques et obtenir des images de violences pour nourrir la propagande visant à discréditer le mouvement social pour répondre aux ordres du gouvernement Hollande Valls et de ses commanditaires UE-MEDEF.
Il faut rappeler que la sanglante répression policière frappant les opposants à la loi travail c’est plusieurs centaines de blessés – sans doute même des milliers – et parmi eux à chaque manifestation des blessés graves. Les faits avec ce nombre de blessés sans précédent depuis des décennies démontrent de manière implacable que la stratégie de répression des forces de l’ordre – qui ne visent d’ailleurs pas les « casseurs » laissés totalement libre d’agir, en particulier lors que ces derniers attaquent les services d’ordres syndicaux – visent bien à terroriser les manifestants et sans aucun doute à déstabiliser le mouvement populaire. Il faut d’ailleurs saluer la détermination des travailleurs qui ont jusqu’à présent refuser de céder à ces provocations policières. Et qui malgré tout continuent de descendre par centaine de milliers dans les rues du pays !
Pour autant, comment oublier qu’à ce jour et plus de 6 mois après le début du mouvement social, aucun gendarmes ou CRS – y compris ceux dont les vidéos des agissements ont été filmés – n’ont été condamnés ou même jugé ! Plusieurs années après que Rémi Fraisse a été tué à Sivens par une grenade lancée par un gendarme là aussi aucun procès, aucune condamnation !
La répression, qu’elle prennent la forme de violences policières, de violences patronales, ou du harcélement judiciaires d’une justice de classe aux ordres ne peut appeler qu’une seule réponse, celle du renforcement de la solidarité de classe.
La preuve en vidéo des violences policières
Un autre manifestant en sang à l’œil hurle aux policiers: « vous m’avez tiré dessus » #manif15sept pic.twitter.com/XnMidx9Fz7
— David Perrotin (@davidperrotin) 15 septembre 2016
Le manifestant blessé demande un médecin #manif15sept pic.twitter.com/cgu5udKVj1
— David Perrotin (@davidperrotin) 15 septembre 2016
Un CRS m’empêche de filmer le manifestant blessé #manif15sept pic.twitter.com/aBEtf6exhD
— David Perrotin (@davidperrotin) 15 septembre 2016
Communiqué de SUD Solidaire
Manifestations loi travail, une fois de plus, la police frappe aveuglément et mutile
Communiqué Solidaires / SUD Santé Sociaux
Hier 15 septembre, aux alentours de 16 h 45 alors que le cortège parisien de la manifestation intersyndicale contre la loi travail finissait place de la République, Laurent Theron, père de deux enfants, 46 ans, secrétaire médical à l’Hospitalisation A Domicile (HAD) de l’unité Albert Chennevier de Créteil (94), syndiqué au syndicat SUD Santé Sociaux de l’AP/HP, a vraisemblablement reçu au visage un morceau d’une grenade lancée par les forces de l’ordre. Malheureusement, malgré les soins prodigués cette nuit à l’Hôpital Cochin, Laurent Theron a perdu l’usage de son œil.
Selon de multiples témoignages, rien ne justifiait de faire usage de la force à l’encontre de Laurent Theron. En effet, celui-ci se trouvait à côté du skate park à l’entrée de la place et discutait comme beaucoup d’autres personnes autour de lui en fin de manifestation. Il n’y avait à proximité aucune action à l’encontre des forces de police. Pourtant les forces de l’ordre ont lancé une charge accompagnée de tirs massifs de grenades lacrymogènes, de grenades désencerclantes et de flash ball. C’est à ce moment là que Laurent Theron a été blessé à l’oeil, son voisin étant lui blessé aux jambes. Dans les images disponibles, une goupille de grenade est parfaitement visible dans le sang de notre camarade. Pris en charge, notamment par les « Street Medic », Laurent a du attendre 55 min avant d’être pris en charge par les pompiers.
L’Union Syndicale Solidaires et la Fédération Sud Santé Sociaux apportent tout leur soutien à Laurent Théron comme aux nombreux-ses blessé-es d’hier et de ces derniers mois. Nous dénonçons avec force l’usage disproportionnée des grenades de désencerclement, lacrymogènes et des tirs de flash ball qui ont fait des centaines de blessé-es, parfois très graves. L’Inspection Générale de la Police Nationale a été saisie dans de nombreux cas, notamment par des militant-es de Solidaires blessé-es alors qu’ils/elles manifestaient pacifiquement. A ce jour, aucune sanction n’a encore été prononcée et le principal responsable de cette situation, le ministre de l’intérieur B.Cazeneuve est toujours en poste.
L’Union Syndicale Solidaires, partie prenante de l’appel Contre l’intimidation technologique des manifestants, pour la liberté d’expression et de manifestation, aux côtés de syndicalistes, avocat-es, écrivain-es, député-es continue à exiger l’interdiction de l’usage des lanceurs de balle et des grenades de désencerclement.
Plus largement, l’Union syndicale Solidaires, avec la CGT, la FSU, le SAF, la LDH, la FIDL et l’UNL demande l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les choix opérés par le ministère de l’Intérieur depuis le début de la mobilisation contre la « loi travail » et que les responsables de la mutilation de Laurent Théron répondent de leurs actes.
Paris, le 16 septembre 2016