Le NPA a participé à la manifestation de Quimper du 2 novembre 2013. C’est son droit le plus strict.
Pour notre part, nous avons dès les débuts du mouvement « anti-écotaxe », dénoncé le caractère confus de celui-ci, mêlant tout à la fois ouvriers et patrons, licenciés et licencieurs, petits paysans et gros exploitants. Nous avions développés nos positions pour l’avenir économique du pays en général, et de la Bretagne en particulier. Nous avions inscrit cette démarche dans notre défense de la République sociale, une et indivisible, avec au cœur sa classe ouvrière.
Si nous revenons brièvement aujourd’hui sur la participation du NPA à cette manifestation, c’est pour plusieurs choses.
Nous regrettons tout d’abord bien évidemment que des camarades sincères défilent au côté du patronat ou des régionalistes de tout poil, prétendant infléchir « de l’intérieur » la trajectoire d’un mouvement somme toute bien réac. Il n’appartient bien sûr pas à nous de brandir les drapeaux du NPA, des Alternatifs, etc. mais l’on peut regretter de les avoir vu flotter dans un tel rassemblement.
L’autre point qui nous interpelle est celui de l’antifascisme. Combien de leçons a-t-on prétendu nous donner sur ce sujet, à nous PRCF ? Combien de fois n’avons-nous pas entendu que nous étions « social-chauvins », « nationalistes » ou encore « rouges-bruns » ? Combien de fois, des militants NPA ou autres, nous ont dit que nous faisions le jeu de l’extrême-droite en unissant au drapeau rouge le drapeau tricolore, en défendant la souveraineté populaire et l’indépendance nationale ?
Or voici qu’aujourd’hui, le NPA – il s’agit de lui aujourd’hui – participe à un défilé rassemblant – outre les catégories énumérées plus haut – des militants FN, des identitaires, des bas-du-front de « Jeune Bretagne », etc. « Il n’était qu’une poignée » s’est défendu Philippe Poutou, ex-candidat à la présidentielle 2012 du NPA, présent à la manif bretonne. Curieuse défense en vérité. Le nombre de fachos à une manif la dédouane donc ? Il y aurait un seuil à atteindre pour qu’un rassemblement brunisse ? 50 nazillons et le compte n’est pas bon ? Il en faudrait combien : une centaine ou plutôt un millier ? On voit bien toute l’absurdité d’un tel raisonnement.
Imaginons un seul instant que le PRCF, de manière officielle, avec des représentants « médiatiques » (si les média nous étaient ouverts…), se présentait à une manifestation où un court cheveu rasé du crâne d’un nazi aurait volé jusqu’au bitume que l’on arpenterait, et l’on songe à la volé de bois vert qui serait tombé sur nos épaules…
Or cela n’est pas arrivé et n’arrivera jamais. Car quoi que l’on puisse en penser par ailleurs, la ligne politique du PRCF est telle, la culture politique de ses militants et l’histoire personnelle de certains est telle, que le début d’un soupçon de connivence avec on ne sait quel groupe/parti/bande/officine fasciste ne peut se produire.
Alors qu’aujourd’hui les choses se calment. Que le débat sur ce qui peut nous « fâcher » à la gauche de gauche (nation, régions, Europe, que sais-je…) se déroule dans des conditions sereines. Le temps des excommunications bruyantes est révolu, tout comme le confusionnisme ambiant doit être combattu.
Pour nos luttes, pour la classe, il est temps. Discutons.
Taki
13 novembre 2013.