C’est par milliers que pour l’ouverture de la session parlementaire les travailleurs s’étaient rassemblés à l’appel des syndicats (CGT, FO…) devant l’assemblée nationale ce 27 juin. Pour refuser la casse du code du travail que veut conduire de la façon la plus brutale, totalitaire et antidémocratique au cours de l’été. En effet, le président veut effacer d’un trait de plume, par ordonnances, sans même un débat au parlement, le Code du Travail, et plus particulièrement le CDI, le contrat de travail, les conventions collectives et l’ensemble des droits protégeant les travailleurs contre les licenciements abusifs. Ces ordonnances, pour lesquels le pouvoir fait mine de mener une concertation, sont en fait déjà écrites. C’est que leur contenu est dicté par le MEDEF et imposé par l’Union Européenne : de fait les ordonnances qui sont la poursuite de la Loi Travail, une loi Travail XXL comme le dénonce la CGT, sont la traduction des GOPE, le programme réel du gouvernement écrit et imposé par la Commission Européenne.
Ce 28 juillet, le gouvernement va déposer en conseil des ministres la loi d’habilitation pour les ordonnances. Chacun peut ainsi constater – quoi qu’en disent certaines états-majors syndicaux attentistes – qu’il n’y a en réalité pas de concertation sociale, encore moins de négociation. Dans la foulée, le projet de loi serait validé avant la moitié du mois de juillet par des députés gaudillots de LREM avec le soutien sans doute des députés des droites (PS / LR) pour une ratification parlementaire le 20 septembre. Le coup de force prémédité pour écraser les travailleurs.
Le but du gouvernement – et on peut s’étonner par exemple que la direction de FO, Jean Claude Mailly dont on sait qu’il est encarté au PS en tête, fasse mine de l’ignorer – est clair : c’est de finir de mettre les accords d’entreprise au-dessus des accords de branche et du Code du travail. C’est de faire sauter le contrat de travail et en premier lieu le CDI et les droits collectifs des travailleurs en intégrant les salaires, les contrats de travail et les motifs de licenciement qui seront sortis du périmètre de la loi et soumis à la dictature directe du patron. C’est également fixer un plafond pour les indemnités prud’hommales en cas de licenciement abusif, assouplir les règles en matière de licenciements pour les grands groupes et leurs filiales ou encore faire sauter le CDI… Permettant ainsi au patronat de renforcer le dumping social du tous contre tous, tout en assurant aux patrons voyous la possibilité de virer sans difficulté, rapidement et à moindre frais les salariés qui oseraient se défendre. Par exemple les syndicalistes. C’est une véritable guerre anti-sociale qui est déclarée.
Force est de constater que devant les évidences, le front syndical est en train de se former, À la dernière minute, FO a rejoint le rassemblement du 27 juin devant l’Assemblée nationale. Gageons que les travailleurs sans attendre leurs états-majors syndicaux sauront prendre leurs responsabilités et faire un vrai front populaire, un front social tous ensemble et en même temps, pour lancer la résistance.
27 juin 2017 : Des milliers à Paris pour stopper la casse du #codedutravail
« Arrêtons Toutanmacron », » c’est pas au patronat, c’est pas au MEDEF, c’est pas à l’UE, de faire la loi, la vraie démocratie elle est ici » voici quelques uns des slogans entendus au sein d’un rassemblement dynamique et motivé réunissant plusieurs milliers de travailleurs devant l’Assemblée Nationale ce 27 juin. À noter la présence remarquée de militants du PRCF, dont les drapeaux ont pu être vus dans les reportages diffusés par BFM TV.
Tandis que plus de 5000 manifestants étaient mobilisés à Paris, des manifestations avaient également lieux dans plusieurs villes de France. Car la résistance aux euro-ordonnances et à la loi travail XXL de Macron monte dans tout le pays. Il est vrai que les sondages le démontrent, une large majorité des Français, rejettent les ordonnances et la casse du code du travail, une nette majorité déclare également soutenir tout mouvement social qui se lèverait pour barrer la route à Macron, à l’UE et au MEDEF et défendre les droits des travailleurs.
#FrontSocial aux #Invalides pour dire non à #Macron et sa #LoiTravailXXL #TousDansLaRue pic.twitter.com/blkn6ajikB
— Front Social 35 (@FrontSocial35) 27 juin 2017
Syndicats et élus de gauche étaient aujourd’hui mobilisés à #Paris contre #loitravail
+ D’INFOS ➡️ https://t.co/IVtq9AOdt8 #CodeDuTravail pic.twitter.com/8cJR1sSOza— RT France (@RTenfrancais) 27 juin 2017
Amplifier la mobilisation, préparer la rentrée sociale : 12 septembre 2017, grève générale
Ce 27 juin, la CGT appelle à amplifier la mobilisation, et à préparer une résistance totale à la rentrée. La préparation d’une grève générale au plus tard le 12 septembre 2017 est déjà annoncée.
la mobilisation doit s’amplifier, s’ancrer sur tous les lieux de travail : 12 septembre, une journée d’action et de grève dans toutes les entreprises et services
Réforme du droit du travail : le double jeu du gouvernement
mardi 27 juin 2017
Le gouvernement a engagé des rencontres avec les organisations syndicales et patronales sur la réforme du droit du travail. Chaque organisation est reçue individuellement, en tout et pour tout six fois une heure, pour 120 ans d’histoire sociale ! La CGT a décidé de participer à ces réunions avec un double objectif :
avoir une législation du travail renforçant les droits de l’ensemble du monde du travail (salariés et non-salariés) ;
dénoncer l’idée selon laquelle les droits collectifs seraient responsables du chômage.
Sur la base d’un document de 15 pages, la CGT a mis sur la table des propositions allant dans ce sens. Personne ne peut donc évoquer la désertion et le refus de discuter de la CGT dans ce processus.
Où en est-on à ce jour ?
D’un côté, les syndicats sont reçus sans que le ministère ne dévoile précisément ses intentions. De l’autre, il faut lire la presse pour découvrir les principales mesures du futur projet de loi.
On y apprend, par exemple, qu’un CDI de « projet », dans la droite ligne du CPE (Contrat Première Embauche) rejeté par la rue en 2006, serait créé pour allonger dans le temps la précarité et pour supprimer toutes contraintes financières pour les employeurs. Ce n’est ni plus ni moins qu’une vieille revendication du Medef.
On y apprend également qu’il serait laissé la possibilité de licencier des salariés qui refuseraient d’adapter leur contrat de travail à un accord d’entreprise, même minoritaire. Dès lors, un salarié refusant une baisse de son salaire prévu dans un accord serait licencié sans possibilité de recours.
Et la liste est longue…
Alors que 70% de l’opinion publique et une majorité de syndicats ont rejeté la loi dite El Khomri, ce gouvernement veut écrire une loi pire que la précédente !
La CGT refuse de servir d’alibi ou de faire-valoir dans le cadre d’un dialogue social pipé d’avance.
Nous refusons d’ores et déjà d’entendre dire fin septembre que les ordonnances, présentées par le gouvernement, auraient été co-élaborées avec les syndicats. C’est pourquoi notre organisation a lancé une campagne d’information, de débat mais aussi de mobilisation dans les services, les entreprises et les territoires, dans le public comme dans le privé. Ces initiatives se prolongeront tout l’été car il n’est pas question d’accepter ce marché de dupes.
La CGT considère que la mobilisation doit s’amplifier, s’ancrer sur tous les lieux de travail, dans un cadre unitaire le plus large possible. La rentrée de septembre doit être la traduction des résistances, du mécontentement et d’une volonté de changement en matière économique et sociale.
C’est pourquoi elle propose de faire du 12 septembre, une journée d’action et de grève dans toutes les entreprises et services.Montreuil, le 27 juin 2017