Par Georges Gastaud – 22.9.2018
Au récent Sommet européen des 27, Macron a battu ses propres records d’arrogance. Il ne lui suffit plus désormais d’injurier les Français, de préférence à partir de l’étranger (« fainéants », « extrêmes », « Gaulois réfractaires au changement », « jaloux »…), il va maintenant, sous l’aile de sa grande protectrice allemande, coutumière des invectives contre le peuple grec, insulter les pays de l’Est qu’il accuse de parasiter l’UE et qu’il menace démocratiquement de priver de subventions européennes : ah qu’elle est belle l’ « Europe sociale, pacifique et fraternelle » que ne cessent de nous promettre la fausse gauche, les états-majors syndicaux euro-formatés et les dirigeants « eurocommunistes » du Parti de la Gauche Européenne (PGE) présidé par MM. Gysi et Laurent ! Jamais en reste de leçons dispensées à l’univers (dont sont toutefois exemptées Berlin et Washington…), Macron a également tonné contre la Grande-Bretagne qu’il faudrait « punir » pour son choix mal-pensant du « Brexit »… de manière à intimider tous ceux qui, en Europe, rêvent de « Drexit » (Danemark), de « Grexit » (Grèce), d’Irexit (Eire) ou de… Frexit (France)…
Bien entendu, le PRCF condamne avec la plus grande fermeté les régimes d’extrême droite qui infestent une part croissante du continent européen, de Vilnius à Rome en passant par Kiev, Budapest et Varsovie. Maladivement xénophobes, obsessionnellement antirusses et anticommunistes, ces régimes ultraréactionnaires doivent être combattus politiquement sans jamais être amalgamés aux peuples qu’ils disent représenter. Mais on peut mesurer la sincérité des invectives macroniennes quand on sait que JAMAIS l’UE n’a condamné les grossières discriminations pratiquées par les Pays baltes à l’égard de leurs fortes minorités russophones, que l’UE associée à l’OTAN courtise le régime pronazi de Kiev (dont le chef de file parlementaire vient de faire l’éloge de Hitler !), que le gouvernement truffé de néonazis de Vienne ne fait l’objet d’aucune sanction de la part de l’UE et que le gouvernement français ne pipe mot contre les persécutions que subissent les partis communistes des ex-pays socialistes au nom, comble du ridicule, de la lutte « antitotalitaire »… De nouveau, la Bête immonde de la fascisation surgit du ventre fécond de l’exploitation capitaliste, de l’euro-austérité, des préparatifs euro-atlantiques de guerre antirusse, de la reviviscence de l’impérialisme allemand décomplexé, du chômage de masse, des euro-privatisations, des euro-délocalisations, de l’euro-casse des retraites et de l’euro-directive scélérate sur le « travail détaché »…
Le PRCF appelle pour sa part à la solidarité internationale sans réserve à l’égard des Partis communistes harcelés par les régimes d’extrême droite, à commencer par le PC de Pologne que le pouvoir clérical-fascisant en place tente de « délégaliser ». Il appelle TOUS les démocrates à combattre l’anticommunisme et l’antisoviétisme à retardement qui, dans toute l’UE et sous le nom de code d’ « antitotalitarisme », criminalisent le mouvement ouvrier de classe tout en réhabilitant Hitler, Mussolini ou les très fascistes Horthy, Ante Pavelic. Tiszo, Stepinak et Cie.
Mais cette lutte antifasciste et internationaliste doit exclure tout ralliement et tout soutien, fussent-ils « critiques », à l’UE-OTAN, cette prison des peuples, tout rapprochement avec les prétendus gouvernements « progressistes » et « internationalistes » (sic) à la Merkel/Macron. Non, le soi-disant « progressisme internationaliste » (sic) de Macron/Merkel n’est pas une alternative civilisée au « national-populisme » des Orban, Salvini, Kcazynsji et Cie. Ce sont au contraire les orientations néolibérales, atlantistes, antisociales, antirusses, antisoviétiques à retardement, anticommunistes, antisyndicales (tentative de faire interdire la grève en Grèce à la demande de l’UE) et antinationales de l’’UE et de ses pays dominants de l’Axe franco-allemand qui nourrissent les résurgences néofascistes en Europe, y compris en France où Wauquiez s’efforce en permanence de déborder Le Pen sur sa droite !
En réalité, les frères ennemis Orban et Macron symbolisent les deux mâchoires d’un même étau politique qui, à l’échelle de l’UE et dans chaque pays-membre de cette « Union », tend à broyer les peuples et les travailleurs entre le supranationalisme impérial de l’Axe Washington-Berlin-Paris et le national-européisme raciste de l’extrême droite traditionnelle. Laquelle du reste ne met nulle part en cause l’euro, l’UE et l’OTAN.
Les communistes, les patriotes démocrates, les syndicalistes de lutte, les vrais antifascistes donc lutter sur deux fronts, contre les mouvements nationaux-fascisants et contre l’UE atlantique. Et pour cela, les vrais progressistes doivent porter la perspective d’un large Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste luttant pour le progrès social, la démocratie, la paix et l’indépendance des nations, pour la coopération internationale, pour la défense de l’environnement et, in fine, pour la révolution socialiste qui permettra seule d’éradiquer socialement le fascisme pour édifier une Europe pacifique de l’Atlantique à l’Oural.