14 avril 2022 – commission géostratégie du PRCF
Successivement, voire en rafales, les « sanctions » occidentales s’amplifient sans cesse avec l’appui de la fausse gauche politico-syndicale française – dont l’eurodéputée Manon Aubry. Il y eut la visite de Biden – qui parle de « génocide » dont seraient victimes les Ukrainiens ! – à ses vassaux européens, l’empereur américain allant jusqu’à sommer le peuple russe de changer de gouvernement (ben voyons!) ; puis la visite provocatrice d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, à Volodimir Zelensky (sur quel mandat des pays de l’UE ?) ; enfin, comble de sottise russophobe et de provocation belliciste, on a vu le clown triste qui dirige présentement la Grande-Bretagne, le sieur Boris Johnson (inculpé par ailleurs pour son attitude irresponsable dans la crise sanitaire), visiter Kiev et annoncer la livraison à l’Ukraine d’armes antinavires ultramodernes. Le résultat ne s’est pas fait attendre : apparemment, l’armée ukrainienne, fortement « conseillée » par les boutefeux Occidentaux, a attaqué et gravement endommagé le navire amiral Moskva de la flotte russe ; un acte gravissime qui, s’il est confirmé, à toute époque, a toujours été considéré comme un acte de guerre majeur.
Décidément, le bloc occidental dirigé par les « néo-conservateurs » américains (« démocrates » ou « républicains », peu importe l’étiquette) semble n’avoir plus aucune limite mentale. Déjà dans les années Reagan, les faucons états-uniens et leurs suiveurs occidentaux – parmi lesquels les petits soldats Kohl, Thatcher et… Mitterrand –, déployaient leur battage antisoviétique mondial et installaient leurs fusées Pershing en Allemagne, aux Pays-Bas et en Italie en mettant Moscou et Leningrad à quelques minutes des tirs nucléaires prétendument « désarmants » du « first strike » et du « first use » américain. Déjà à l’époque, sous les ricanements stupides de pseudo-marxistes dogmatique ou carrément démarxisés, nous défendions la thèse, jamais débattue ni réfutée puisque constamment tue et censurée, que l’exterminisme est le stade suprême du capitalisme-impérialisme craignant désormais pour l’hégémonie planétaire de son système historiquement obsolète et de la domination planétaire anglo-saxonne mise en cause par la montée des BRICS. Et bien entendu, quoi qu’ait pu en penser le veule et pleurnichard Gorbatchev, le démontage du camp socialiste européen, l’abandon par Moscou de la RDA à la RFA, la dissolution sans contrepartie atlantique du Pacte de Varsovie, puis l’autodissolution antidémocratique de l’URSS opérée sous l’égide de l’alcolo pro-yanqui Eltsine, n’a fait qu’aiguiser les appétits impérialistes-hégémonistes de repartage du monde. Ceux-ci visent désormais ouvertement – les déclarations tonitruantes de sénateurs états-uniens l’attestent – la partition de l’immense Russie et de la dynamique Chine populaire, la guerre russo-ukrainienne qu’il a fomentée permettant par ailleurs à l’Oncle Sam de reléguer ses vassaux et concurrents européen, Allemagne en tête, au rôle peu reluisant et hautement dangereux de valets d’armes. Quant à l’antisoviétisme, sans disparaître davantage que l’anticommunisme et que l’anti-léninisme (que les révisionnistes du Mouvement communiste ont attisé de l’eurocommunisme des années 1970 à la « mutation » du PCF en passant par la « catastroïka » gorbatchévienne…), il s’est mué en russophobie grossière et en sinophobie raciste dignes des pires clichés de la guerre dite froide et de James Bond 007… Et dire que les pitres agressifs des grands médias se moquent du bellicisme des années 1914-18 alors que, en la matière, leur actuelle « union sacrée » européiste, atlantiste et russophobe, bat tous les records de matraquage, de conditionnement émotionnel du bon peuple et de bourrage de crâne des prétendues « élites » auto-décérébrées !
Alors que l’armée russe achève de détruire le bataillon nazi Azov, qui tenait Marioupol et utilisait vraisemblablement la technique criminelle des boucliers humains pour bloquer les Russes (qui, certes, ne sont pas des anges, et dont nul ne certifie qu’ils ne commettent aucune exaction), les Occidentaux ont fait le nécessaire pour torpiller les possibilités de négociations menant à une Ukraine neutre et dénazifiée. S’il est confirmé, le bombardement du navire amiral de la flotte russe par Kiev et ses conseillers occidentaux très spéciaux peut donner lieu à de graves représailles russes qui, à leur tour, conduiront à une nouvelle escalade dont le terme peut être l’embrasement général sous forme de guerre continentale, voire intercontinentale, potentiellement nucléaire. C’est-à-dire à une guerre d’extermination « menaçant l’existence de tout droit » et dont le grand philosophe allemand Immanuel Kant – n’en déplaise aux sociaux-impérialistes Jadot, Glucksmann, Hidalgo, Lévy, etc. – condamnait par avance le principe tant il est idiot de prétendre « défendre les droits de l’homme » en prenant le risque insensé d’anéantir… l’espèce humaine dans son exhaustivité !
Face à ce cauchemar absolu, que disent nos « présidentiables » et ex-présidentiables ? Si l’on excepte Nathalie Arthaud qui, sur ce point, a courageusement défendu des positions en pointant sèchement les responsabilités accablantes de l’OTAN (et sans rallier, faut-il le dire, le point de vue russe), les onze candidats officiels restants ont tous à des degrés divers fui sous le vent médiatico-militariste otanien. Certes, Mélenchon a maintenu l’idée, très honorable en soi, de sortir de l’OTAN ; mais que vaut cette proposition si, dans le même temps, la France reste dans cette UE qui se déclare elle-même « partenaire stratégique de l’Alliance atlantique » et qui suit comme un toutou toutes les sommations américaines et que parallèlement, l’eurobéate députée Manon Aubry considère Poutine comme l’unique responsable de la guerre (pourtant débutée il y a huit ans après l’illégitime coup d’Etat des pseudo « révolutionnaires » d’Euro-Maïdan) tout en appelant à amplifier les sanctions contre la Russie ? Comment une Ukraine adhérant à l’UE, comme le lui a promis von der Leyen (après consultation de quels parlements nationaux, encore une fois ?), n’entrerait-elle pas dans la foulée dans l’OTAN en provoquant, cette fois, un casus belli continental ?
Le candidat PCF Fabien Roussel a, quant à lui, « courageusement » déclaré que « pour l’instant la question du retrait de l’OTAN n’est pas à l’ordre du jour » (mais cette question l’a-t-elle vraiment déjà été ?) et qu’il convient avant tout de faire pression sur Poutine pour qu’il arrête la guerre, comme s’il n’y avait aucun « amont » à l’offensive russe ; un positionnement particulièrement lâche tant il est aisé pour nous, qui vivons à l’Ouest, de fustiger le grand Satan qui réside à l’Est, en laissant « pour le moment » bien tranquilles nos propres impérialistes. Et en occultant (mais Roussel a-t-il seulement entendu parler de toutes ces vieilleries ?) du mot d’ordre d’avant-garde du député socialiste Karl Liebknecht en 1914 : « l’ennemi principal est dans ton propre pays » ; n’exiger la paix que de l’ennemi désigné par son propre impérialisme, c’est bien commode et à ce compte-là, tout le monde est capable de « défendre la paix ». En réalité, c’est participer lâchement, pour des raisons médiocrement électoralistes, à l’« union sacrée » impérialiste tout en criant AUX AUTRES « vive la paix ! ».
De son côté, Macron parle sans fin – il « macronne » disent les Russes ; mais ce prétendu « président par roulement de l’UE » laisse l’initiative réelle à Ursula von der Leyen, dont l’atlantisme outrancier est connu de tous. Quant à Marine Le Pen, derrière un discours en apparence plus modéré sur l’Ukraine, elle demande la sortie de la France du commandement intégré de l’OTAN, mais nullement de la machine de l’Alliance atlantique – et comment pourrait-il en être autrement pour une occidentaliste et une avocate de Donald Trump ? Ainsi, si la guerre éclatait entre la Russie et la Pologne à partir de provocations fort probables à tel ou tel moment du très belliciste et russophobe régime clérical polonais, la France serait alors tenue par ses alliances atlantiques d’entrer en guerre contre la Russie, seconde puissance nucléaire du monde : notre pays a tout à y perdre, à commencer par l’existence de sa propre population.
Décidément, tous ces individus ont une drôle façon d’« aimer » la paix, les droits de l’homme, la France et l’Europe, c’est-à-dire, non pas la sacro-sainte UE-OTAN qu’ils ne veulent quitter à aucun prix – et Marine Le Pen ne cesse de le répéter –, mais la population du sous-continent européen qui sera tuée par millions si une guerre russo-atlantique vient à éclater par la faute de tous les amateurs d’escalade.
Dans ces conditions, tout en continuant de s’exprimer auprès des travailleurs, et spécialement, auprès de la classe ouvrière (usines, chantiers, gares, dépôts EDF, plateformes logistiques, aéroports et ports…), à propos des enjeux du second tour présidentiel, les militants du PRCF, et spécialement de la JRCF, qui sont l’honneur du mouvement communiste français, continueront
a) d’expliquer que la force de dissuasion nucléaire ne « nous protège » que jusqu’à un certain point : ce point franchi, elle devient, dans tous les pays et pour tous les pays, un énorme menace de mort universelle. Dénonçons l’énorme hypocrisie des Verts qui continuent de s’acharner sur EDF et le nucléaire civil mais qui, à l’unisson des Grünen allemands, sont plus va-t-en-guerre que tout le monde, sans le moindre souci de la paix mondiale et de ce qui résulterait en terme d’anéantissement de l’humanité, de bouleversement sans précédent du climat et d’extinction des espèces vivantes si une guerre nucléaire mondiale venait à embraser l’Europe !
b) d’expliquer combien l’UE et l’OTAN ont été, en amont de l’offensive russe et désormais en aval, par leurs provocations à l’escalade et à l’affrontement Est-Ouest, les instigateurs principaux du conflit actuel;
c) d’appeler inlassablement – nonobstant les appels doucereux, apparemment pacifistes et en réalité bellicistes, de la fausse gauche et des faux syndicalistes – à la paix, à la désescalade, aux négociations et à la sortie la plus rapide possible de la France de l’Europe atlantique et de l’OTAN.