A l’heure où commencent les célébrations du centenaire de la guerre 14-18 et où une campagne visant à camoufler les causes de cette boucherie se met en place, les communistes français, dont une des matrices fut la lutte contre cette guerre impérialiste où, comme le disait Anatole France « on croit mourir pour la patrie; on meurt pour les industriels », ne manqueront pas d’intervenir dans ce qui doit devenir un débat démocratique. Il faudra en effet contrer le poison idéologique qui va se répandre dans le pays par les canaux des médias bourgeois, propriétés des grands groupes capitalistes qui sont les mêmes que ceux qui envoyèrent les Français à l’abattoir.
En ce 11 novembre 2013 nous saluons les millions de sacrifiés à l’autel du capital, les héros qui tentèrent de s’opposer à la guerre, de Jaurès aux mutins de 17, aux participants des Conférences de Zimmerwald en 1915 et de Kiental en 1916, où Lénine dénonça et la guerre impérialiste et la trahison, la faillite de la Deuxième Internationale.
Nous n’oublions pas les leçons de l’histoire! Faisons connaître la vérité et actualisons ces leçons à l’heure où de Sarkozy à Hollande, de l’UMP au PS, de Libye en Syrie et en Iran, le capitalisme et ses fondés de pouvoir de droite et de « gauche » de droite chaussent les bottes du bellicisme le plus brutal et le plus imbécile.
Oui, en ce 11 novembre nous disons: à bas la guerre ! A bas l’impérialisme !
Il conviendra en outre de dénoncer le mensonge permanent de la fausse gauche qui prétend en permanence que « la nation conduit au nationalisme et que le nationalisme est la cause des guerres ». Si l’on reprend la phrase d’Anatole France citée ci-dessus, on s’aperçoit en effet que le nationalisme n’est qu’un masque de l’impérialisme. Selon les époques, le grand capital impérialiste évoque la « nation », les « droits de l’homme », voire… la « défense de la paix » pour mener ses guerres de prédation. C’est l’impérialisme, tantôt nationaliste comme en 1914, tantôt supranationaliste comme c’est plutôt le cas aujourd’hui sous l’égide de l’OTAN, de l’Union européenne et de l’Union transatlantique, qui est la cause principale des guerres de notre époque où il prend même la forme de l’exterminisme en n’offrant plus à l’humanité que le choix du socialisme et de la barbarie.
A l’époque de Lénine, la seule réponse au chauvinisme de la bourgeoisie impérialiste et au social-chauvinisme des dirigeants de la II ème Internationale fut le défaitisme révolutionnaire (« transformer la guerre impérialiste en guerre révolutionnaire contre l’impérialisme »). Celui-ci est plus que jamais de saison dans nos pays où les forces de progrès doivent s’opposer au bellicisme aventuriste des Sarkozy et autre Hollande, fauteurs de guerres incessantes contre les pays arabes et africains. Mais à l’heure où la grande bourgeoisie actuelle proclame sa volonté de liquider l’Etat-nation au profit des euro-régions et de l’Europe supranationale, c’est aussi par patriotisme bien compris qu’il faut appeler à la défaite de « nos » impérialistes, ennemis principaux du peuple français dont nos grands capitalistes détruisent les institutions républicaines, les conquêtes sociales et démocratiques, et jusqu’à la langue et au territoire national historiquement constitué (« régions transfrontalières »). Pour ces gens, « l’ennemi principal est leur propre pays ». Pour nous communistes et progressistes véritables qui aimons la France et son peuple, « l’ennemi principal est dans notre propre pays » et c’est pour sauver à la fois notre peuple et les peuples qu’il écrase qu’il convient d’abattre « nos » propres maîtres qui font plus que jamais le choix de la défaisance française.