C’est au cimetière de Lorette, où gisent des centaines de milliers de jeunes victimes de la première guerre impérialiste mondiale, que vont se retrouver les dirigeants français, allemands, américains et britanniques pour y verser des larmes de crocodiles.
Disons-le tout net : leur « réconciliation » est aussi répugnante que l’a été l’affrontement sanglant de leurs prédécesseurs respectifs lors de la « Grande Guerre ».
En 1914, les Nicolas II, Bethmann-Hollweg, Poincaré et autres bellicistes des deux camps se sont servis des aspirations nationales de certains peuples (notamment les Serbes) pour déclencher une guerre de rapine dont le véritable enjeu – révélé par Lénine en 1917, quand la République des soviets victorieuse à publié les Traités internationaux secrets – était le repartage du monde et l’extension des Empires coloniaux. Tout cela a abouti au Traité de Versailles, au revanchisme hitlérien puis à la Seconde Guerre mondiale encore plus meurtrière.
Cette analyse du caractère de classe de la guerre de 14/18 ne retire rien au courage des jeunes hommes qui, de bonne foi, « croyaient mourir pour la patrie » alors qu’ils tombaient « pour les industriels » selon le mot fameux de l’écrivain Anatole France, l’un des premiers adhérents au jeune Parti communiste SFIC (Section française de l’Internationale communiste).
Cela ne retire rien non plus à la nécessité de réhabiliter les « Fusillés pour l’exemple » que Pétain et Cie ont fait abattre comme des chiens parce qu’en 1917, il fallait absolument couper court aux mutineries et aux fraternisations entre les ouvriers sous l’uniforme des deux camps.
Mais la « réconciliation » actuelle n’en est que plus odieuse et hypocrite.
D’abord, parce que les Etats qui s’embrassent ont toujours les mêmes buts impériaux dissimulés sous des phrases « humanistes », comme c’était le cas à l’époque. Il n’est que de lire le Manifeste du MEDEF intitulé « Besoin d’aire », ce qu’en allemand, on traduirait par l’expression de triste mémoire « Lebensraum », espace vital.
Ces gens qui guerroient tous à divers titres du Proche-Orient à la Libye en passant par l’Afrique occidentale, sont aussi ceux qui, à l’unisson, et sous les auspices de l’OTAN et de l’UE, cherchent noise à la Russie en s’emparant de l’Ukraine par l’entremise d’une clique carrément pronazie. Facile de pleurnicher sur les guerres d’hier, de s’exclamer « plus jamais ça » alors qu’on ne réhabilite même pas les Fusillés pour l’exemple et qu’on envoie les jeunes se faire tuer sur tous les champs de bataille du monde.
Mais on l’aura compris, le vrai but des cérémonies de Lorette est ailleurs : il s’agit pour le social-impérialiste Hollande (social en paroles, impérialiste en pratique) de célébrer la construction d’un Empire transcontinental, euro-américain, qui, sous le nom d’ « Union » européenne et d’ « Union transatlantique » ne vise qu’à écraser les acquis sociaux, à briser les souverainetés nationales, à liquider les libertés démocratiques (on a enterré les référendums négatifs sur l’UE, on ne consultera même pas les peuples sur le Grand Marché Transatlantique !), à menacer les pays du Sud et de l’Est, à maximiser les profits capitalistes de l’oligarchie financière.
Il est déplorable que certains se réclamant de la gauche continuent de farder cette construction monstrueuse en « vendant » aux peuples les slogans archi-faux d’ « Europe sociale », d’ « euro au service des peuples » d’ « Europe de la paix » . Alors que le nouveau président de la Commission européenne, Juncker est de A à Z l’homme des blanchisseurs d’argent des transnationales. Laissant au seul FN le bénéfice politique de s’opposer à l’UE.
En réalité, la dictature européenne pilotée par Berlin et par ses nouveaux collabos, et coiffée par le rapace Oncle Sam, mène en permanence une GUERRE NON DECLAREE aux peuples souveraines, aux acquis sociaux et démocratiques, au camp des travailleurs, au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à coopérer à égalité.
Honte éternelle à l’impérialisme et au capitalisme qui ont conduit au massacre de dizaines de millions d’innocents. Résistons à la troisième guerre mondiale que nous prépare l’Empire transatlantique en construction. Honte aux Hollande, Sarkozy et Cie qui se servent de l’aspiration à la paix pour couvrir les guerres d’aujourd’hui et pour préparer les affrontements mortels de demain.
La paix, l’Europe des peuples, la souveraineté de la nation brisée par Maastricht, tout cela est entre les mains des travailleurs, des peuples, et avant tout, des communistes et des progressistes unis pour sortir la France de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, et du capitalisme fauteur d’exterminations.
Quant à la réconciliation avec l’Allemagne, ce n’est pas pour nous celle des chefs de file capitalistes, les Hollande, Gattaz et autre Merkel occupés à écraser les peuples du Sud et à casser les droits sociaux des travailleurs, c’est l’Europe des luttes, la solidarité avec les cheminots allemands en grève, avec les hospitaliers britanniques en lutte, avec les travailleurs italiens luttant pour leurs droits.
G. Gastaud, secrétaire national du PRCF, A. Manessis, secrétaire de la commission internationale
11 NOVEMBRE 1940 : à l’appel de l’Union des Etudiants et des Lycéens Communistes de France (interdite depuis 1939), des milliers de jeunes Parisiens ont manifesté illégalement le 11 novembre 1940 à la barbe de l’Occupant nazi, en se rendant en masse à l’Etoile avec le drapeau tricolore. Parmi eux, Guy Môquet. La répression fut féroce. Honneur à ces héros qui lancèrent la résistance de masse dans la capitale et pour lesquels le pouvoir « de gauche » en place n’aura pas eu le moindre geste !
Dans le froid et dans la boue…
voici un reportage photo sur la crête de Vimy, reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Dans les trous d’obus poussent les arbres.
En rangs serrés,ils se dressent
vers la pâle lumière du nord
comme une revanche posthumepour les milliers d’êtres humains tombés là,
dans le froid et dans la boue…
Calmes et tranquilles,
dans le murmure du vent,
ils racontent les fantômes du passé,
et la mort qui rode sous leurs pieds…
Quelques commentaires historiques :
La crête de Vimy est sans doute l’un des points stratégiques d’importance capitale pour l’Allemagne: non seulement permet-elle de voir, de son sommet, tout ce qui se passe dans les tranchées canadiennes, mais elle protège également les mines de charbon de Lens servant grandement à l’économie de guerre allemande. Prise au tout début de la guerre, en octobre 1914, la crête est l’enjeu de nombreux assauts par les Français menés par Foch et par les Britanniques, le tout portant les pertes de l’Entente pour cette seule position à plus de 150 000 morts
Elles sera reprise par les troupes canadiennes en 1917…cette bataille aura couté la vie à 66 000 canadiens et fonde l’indépendance de la nation canadienne.
L’Artois garde les stigmates de cette sinistre boucherie…du monument canadien de Vimy celébrant les 66 000 tués canadiens, au cimetière allemand de Neuville Saint Vaast et ses 44 830 sépultures en passant par le cimetière de Notre Dame de Lorette où reposent plus de 35 000 victimes françaises de ce crime contre les peuples…