Entretien de www.Initiative-communiste.fr avec Georges GASTAUD, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) 4 Mai 2016
Initiative Communiste : après ce Premier mai 2016, quelles tâches incombent-elles selon toi à la solidarité de classe internationale ?
Georges Gastaud : Il faut renforcer la solidarité des communistes, des syndicalistes et des progressistes français avec les militants qui, dans le monde mais aussi chez nous, sont ciblés par les forces du capital et de l’impérialisme. C’est une question d’autodéfense car laisser s’étendre ailleurs la répression anti-ouvrière et l’euro-maccarthysme, c’est, à moyen terme, voire à très court terme, la subir massivement chez nous tant il est vrai que l’UE se fascise et que les gouvernements maastrichtiens qui se succèdent en France sont plus liberticides les uns que les autres.
A l’étranger, je pense notamment à la Corée du Sud dont nos médias parlent fort peu alors que le fascisant pouvoir de Séoul réprime impitoyablement les syndicalistes de classe et les militants progressistes, sans parler des militants du communisme qu’il est interdit de défendre publiquement. Mais bien entendu, nos médias « impartiaux » ne parlent que du Nord tout en cachant que la situation explosive permanente de la Péninsule coréenne est liée à la présence agressive de l’armée US à des milliers de kilomètres des Etats-Unis. Je rappelle que le « mur » qui sépare les deux Corées a été construit à l’initiative du Sud et de ses protecteurs nord-américains, de même que le mur de la honte qui sépare les territoires palestiniens occupés d’Israël est accepté benoitement par l’Occident « antiraciste » ; d’ailleurs Mr Trump, qui sera peut-être le futur président états-unien, met au centre de sa campagne électorale la construction d’un mur immense entre les Etats-Unis et le Mexique…
Dans ces conditions, comment ne pas soutenir plus fort les résistants palestiniens traqués par le colonialisme israélien ou les patriotes kurdes traqués par le fascisant et Etat clérical d’Erdogan ?
Je pense aux communistes polonais du KPP et du journal BRZASK, que persécute la clique clérical-fascisante de Varsovie et pour lesquels le PRCF a lancé un appel à la solidarité. Dans le même ordre d’idées, soutenons le P.C. ukrainien interdit par le régime pronazi de Kiev, ainsi que les combattants ouvriers du Donbass qui assument bravement le drapeau de l’URSS et qui affrontent l’agression incessante des putschistes de Kiev soutenus par l’OTAN.
De manière générale, il faut dénoncer la criminalisation du communisme historique qui permet la réhabilitation rampante ou galopante, selon les pays, de l’extrême droite et des nazis : voir la récente percée des nostalgiques du Reich en Autriche. Il est scandaleux que la « gauche » française, et à sa suite une large partie de l’ « extrême gauche » caviar ne fassent RIEN pour défendre les communistes de l’Europe de l’Est livrés depuis vingt ans à une scandaleuse chasse aux sorcières continentale. Qu’ils ne disent presque rien non plus sur la scandaleuse licence dont disposent de francs nazis dans les pays baltes et d’autres pays de l’Est annexés par l’UE. Qu’est devenu l’ « anti-totalitarisme » des faux défenseurs des DDH qui ne s’intéressent aux libertés que pour attaquer frauduleusement Cuba mais qui se fichent du tiers comme du quart dès lors qu’on interdit le drapeau rouge, que l’on condamne des « cocos » aux travaux forcés… et qu’en conséquence, on laisse très logiquement les néonazis et d’autres ennemis des libertés et de la paix parader dans les rues ? Faut-il répéter la remarque du pasteur Niemöller qui regretta trop tard de n’avoir pas défendu les communistes allemands quand, étant réprimé à son tour, il n’y avait plus de « Rouges » pour défendre les libertés démocratiques ?
Impossible de combattre efficacement cette euro-fascisation si l’on ne saisit pas la nature de classe contre-révolutionnaire et impérialiste de l’UE atlantique. Ceux qui, comme Pierre Laurent, le président du PGE subventionné par Bruxelles, prétendent « démocratiser l’UE » et « réorienter l’euro », paralysent le mouvement populaire : à quoi bon dénoncer les atteintes aux libertés en France si, non content de voter unanimement l’état d’urgence à l’Assemblée nationale, le PCF-PGE accepte en son principe une « construction » européenne conçue de A à Z pour détruire le socialisme existant, écraser les peuples souverains (Grèce !), diaboliser le communisme, réhabiliter l’impérialisme allemand triomphant alors que dans le même temps, non seulement l’ex-URSS, mais la Russie actuelle sont diabolisées dans la perspective d’un nouvel affrontement Ouest-Est ! Alors que les Partis communistes se détachent les uns après les autres du PGE et du mythe social-impérialiste européen, le PCF-PGE – engoncé il est vrai depuis 1976 dans l’ « eurocommunisme » (= de plus en plus d’euro et de moins en moins de communisme !) – sera-t-il le dernier rempart de l’euro dans la « gauche radicale » française et européenne ?
En réalité, la défense des libertés ne fait qu’un avec celle de la paix alors que l’impérialisme français continue de vendre des armes tous azimuts (à l’Australie dans une perspective ouvertement anti-chinoise, à l’Arabie saoudite pour écraser le mouvement national arabe, etc.) et de s’ingérer grossièrement dans les affaires des peuples africains et proche-orientaux en suscitant des déferlantes d’émigration contrainte, en important des foyers de terrorisme fanatique et en déshonorant notre pays aux yeux de millions de gens ?
Bien entendu, l’internationalisme prolétarien ne serait qu’une fuite en avant si nous ne balayions pas vigoureusement devant notre porte hexagonale de plus en plus dégradée. Désormais, sous l’égide de Tonfa Cazeneuve, le mouvement populaire et la jeunesse sont réprimés, frappés, stigmatisés ; c’est à l’appel de Manuel Valls traitant de voyous les cégétistes d’Air-France, que des ouvriers défendant leur emploi sont menacés de prison (cf aussi en ce moment des travailleurs de PSA/Rennes) ou que de courageux lycéens appliquant la décision de blocage de leur AG, sont sanctionnés. La bonne réponse est celle des Goodyear qui, bien que menacés de lourdes peines, portent haut le drapeau de la contre-offensive de classe, exigent une manif nationale de combat (ce que le PRCF a proposé dès le début des manifs anti El-Khomri) et interpellent sans ménagement la direction confédérale de la CGT qui, selon eux, se dérobe aux urgentes dispositions à prendre pour gagner le bras de fer sur la directive européenne Travail (dite loi El Khomri en France et Job Act en Italie).
Solidarité aussi avec les communistes cubains dont le Congrès a montré avec éclat que l’accueil d’Obama à La Havane n’admettait aucun relâchement de leur vigilance révolutionnaire, bien au contraire. Saluons particulièrement l’émouvant discours d’adieu de Fidel ; il a dénoncé le caractère exterministe (le mot « extermination » figure dans le texte) du capitalisme contemporain et qui a exhorté les forces anti-impérialistes à sauver l’humanité des prédations du tout-profit.
Saluons enfin le P.C. allemand (DKP), qui a rompu sur des bases marxistes-léninistes avec le Parti de la Gauche Européenne (présidé par P. Laurent), et les délégués du P.C. d’Espagne qui, après d’autres forces communistes et progressistes espagnoles, viennent de se prononcer pour que l’Espagne sorte de l’euro et de l’UE.
Salut enfin aux travailleurs britanniques qui militent pour le BR.EXIT même si, contrairement à certaines personnalités progressistes françaises qui évoluent vers l’insipide « ni droite ni gauche », nous pensons qu’il faut aussi renforcer la lutte sur le contenu de classe progressiste, antifasciste et révolutionnaire d’une sortie de l’UE.
Le mouvement populaire en France
I.C. : comment gagner l’affrontement de classes actuel entre le gouvernement et le mouvement ouvrier, lycéen et populaire ?
G.G. – Généralement bien reçus par les manifestants, les dizaines de milliers de tracts qu’ont distribués les organisations locales du PRCF en mars-avril (principalement aux manifs et aux bouches de métro, mais aussi aux Nuits debout : Paris, Grenoble…) appellent à dépasser les « journées saute-mouton » sans perspective dont les directions confédérales laissent les lycéens bloqueurs entretenir les feux continus du mouvement en prenant seuls les plus gros risques.
Ils bloquent notre pays, bloquons leurs profits !
Pour gagner le bras de fer et construire le tous ensemble alors que les cheminots, l’EDF, les profs de collèges, etc. continuent le combat ou s’apprêtent à y revenir sur la base de leurs revendications, il faut d’urgence, sous peine d’une nouvelle défaite populaire, aller vers une manifestation nationale de combat avec montée générale sur Paris. Le but étant d’appeler « tous ensemble et en même temps » à la grève générale inter-pro reconductible sans hésiter sur le mot d’ordre de blocage, non pas « du pays » (ce sont les capitalistes qui bloquent et détruisent la France !), mais des profits capitalistes. Il faudrait aussi, par-delà la loi Travail, cibler l’ensemble des mauvais coups portés par le pouvoir et mettre en place partout des cahiers de revendication sur l’emploi, les salaires, les conditions de travail…
Par ailleurs, inutile d’être un exalté romantique pour comprendre qu’il est absurde d’opposer la grève, les AG de reconduction et les relations inter-pro. Certes, le cœur de l’affrontement de classes reste l’entreprise publique ou privée, mais pour aider les travailleurs à généraliser la grève, notamment dans les PME, rien de tel que ce que les syndicalistes belges pratiquent couramment sous le nom de « zonage » (barrages filtrants ou pas encerclant les principaux sites de production du profit capitaliste). De tout cela il faut au moins discuter en AG sans se laisser démotiver par le sempiternel discours défaitiste des bureaucrates à vie sur la grève-générale-qui-ne-se-décrète-pas et sans écouter non plus la minorité de ceux qui déclament contre « l’organisation », attaquent le syndicalisme dans son principe, refusent le combat revendicatif, encensent « l’Europe » et rejettent la nation, bref, voudraient déporter le mouvement social vers la petite bourgeoisie du type « Syriza » ou « Podemos » plutôt que vers le mouvement ouvrier de lutte.
Concernant la violence qui entoure certaines manifs, il faut d’abord dénoncer l’attitude souvent provocatrice d’un gouvernement qui manie encore plus que Sarko le bâton et la provoc. Il faut aussi se prémunir contre des forces de désorganisation qui cherchent à discréditer les manifestants par des violences indiscriminées. Une question objectivement posée est de remettre en place de vrais services d’ordre syndicaux protégeant les manifestants contre les violences, d’où qu’elles viennent ?
« Critères de convergence » pour les luttes : ensemble, ciblons l’UE !
Il convient aussi de faire le lien entre les mauvais coups que sont les délocalisations, les privatisations, la casse de l’agriculture paysanne et de la pêche artisanale, la destruction de la Sécu, du logement social et des retraites, les contre-réformes tous azimuts décidées depuis Maastricht, et la « construction » euro–atlantique » qui forme le cœur de la stratégie antinationale du MEDEF (cf le manifeste patronal Besoin d’aire, déc. 2001). Comment le PCF peut-il se dire encore « communiste » et taire que la loi El Khomri a été dictée au docile proconsul élyséen (en anglais bien sûr !) par Moscovici parlant au nom de Bruxelles et de Francfort ? Comment ne pas voir, après 23 ans de casse de la Nation en général et du produire en France en particulier (et non du made in France, par pitié !), que la « construction » européenne est l’anti-CNR, que la monnaie unique – c’est-à-dire le Mark est l’outil principal du dé-(maas-)tricotage des conquêtes de la Libération, particulièrement des réformes progressistes mises en place par Maurice Thorez (statut des fonctionnaires et statut des mineurs), de Marcel Paul (nationalisation du sous-sol, de l’énergie, création du secteur public industriel), d’Ambroise Croizat (Sécu, retraites par répartition, Code du travail…), d’Henri Wallon et de Frédéric Joliot-Curie (relance démocratique de l’Education nationale et de la Recherche publique) ? Comment ne pas voir que liquidation nationale, régression sociale et marche à l’Etat policier forment un tout quand on constate que la (DES-)intégration européenne, doublée du futur Traité transatlantique et « protégée » par l’OTAN, s’attaque non seulement aux acquis démocratiques bourgeois de 1789/94 (République une et indivisible, souveraineté nationale…), de 1881 (école publique, gratuite et laïque) et de 1905 (laïcité de l’Etat), mais aussi à la construction nationale multiséculaire elle-même : libertés communales (conquises dès le 11ème siècle dans certaines villes de France comme Laon !), langue française en tant que ciment de l’Etat, secteur industriel d’Etat (qui date de Colbert dans notre pays), politique nationale de la voirie (Sully), etc.
C’est pourquoi il est insuffisant de cibler platement « le MEDEF » ou « Hollande » en oubliant, non seulement la droite et ses surenchères thatchériennes, mais l’UE qui orchestre la loi El Khomri (et le Job Act italien !), le blocage des salaires et des pensions, le démontage des services publics, avec notamment l’assaut final en préparation contre la SNCF et l’EDF, sans oublier le flicage des médecins et des arrêts de travail, l’écroulement des prix agricoles à la production et l’ « ubérisation » néolibérale de la société qui détruit les conditions de vie des artisans… Attaquer de gauche l’UE, l’attaquer au nom des nationalisations démocratiques, de la démocratisation radicale de la vie publique, du progrès social, de la paix, c’est se donner les moyens de fédérer les forces vives de la nation autour du monde du travail et de la jeunesse populaire en lutte, c’est « nationaliser les luttes » non pas en paroles, mais dans la réalité…
L’Europe des luttes, pas dans, mais contre l’UE !
Ce qui n’interdit pas, faut-il le dire, de travailler à la montée de l’Europe des luttes que bloque la Confédération Européenne des Syndicats. L’Europe des luttes ne passe pas par l’UE mais par son démontage radical. Imaginons que la France sorte par la gauche de l’euro et de l’UE, imagine-t-on l’immense appel d’air que ce serait pour les luttes sociales dans tout le sous-continent européen ? C’est après le démontage de l’UE – qui cesserait d’exister si la France en sortait par la gauche – que l’on pourrait, toutes souverainetés nationales reconstruites, développer les coopérations internationales égalitaires d’État à État non seulement avec l’UE mais avec les pays latino-américains en lutte, avec l’Afrique, avec les BRICS, en brisant le tête à tête mortel pour la France avec Berlin, avec Washington et… avec les transnationales qui continuent d’inspirer la « Françafrique ».
Du « FR.A.P.P.E. » au « F.R.E.C.S.I.T. » !
Et qu’on n’oppose pas stérilement, comme c’est la spécialité de certains pseudo-marxistes, le F.R.E.C.S.I.T. (Franche Rupture avec l’Europe Capitaliste Supranationale à l’Initiative des Travailleurs) à la lutte pour le socialisme. Les incantations sur la révolution socialiste et la dictature du prolétariat pour demain matin, si on ne dit pas comment on y va, à partir de quelle stratégie d’unité populaire partant des résistances effectives et centrée sur les travailleurs, ne font que décourager les travailleurs car ceux-ci ne se racontent pas d’histoires, eux, sur le rapport des forces actuel. Pour fédérer la classe ouvrière, pour détourner les ouvriers, les artisans et les paysans du FN qui dévoie le sentiment national légitime des travailleurs, pour fédérer autour du mouvement ouvrier non seulement les classes populaires, mais les couches intermédiaires salariées et non salariées que précarise le grand capital, il faut réapprendre à unir la Marseillaise à l’Internationale, le drapeau tricolore au drapeau rouge, la lutte pour l’indépendance nationale au combat pour le socialisme : car lorsque l’impérialisme « français » et l’oligarchie capitaliste détruisent notre pays pour mondialiser les profits du CAC 40, la meilleure façon pour la classe ouvrière et les communistes de reprendre l’initiative est d’unir le peuple sur la base de ce que le PRCF nomme le « FR.A.P.P.E. », le FRont Antifasciste, Patriotique, Populaire et Écologique.
A l’initiative du PRCF (pourquoi ne pas le dire puisque c’est vrai !), les militants franchement communistes de France ont commencé de s’unir sur la stratégie révolutionnaire des « quatre sorties », de l’euro/UE/OTAN et du capitalisme, ils ont été les seuls, avec certains républicains progressistes, à manifester à proximité du Parlement le 30 mai dernier, 10ème anniversaire du Non à la constitution supranationale. Élément moteur de ce premier rassemblement, le PRCF continue d’approfondir l’unité d’action dans cette direction : sans cette stratégie de classe et de masse, qui refuse à la fois les « primaires » socialistes des uns et le messianisme gauchisant des autres, comment la renaissance du parti communiste intéresserait-elle les masses qui cherchent à rouvrir la voie de l’avenir ? A Vénissieux, j’ai ainsi proposé au nom du PRCF que les communistes du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, les deux régions françaises qui ont très majoritairement dit Non à Maastricht en 92 et au TCE en 2005, donnent l’exemple ensemble ? Et puisque la fédé du Pas-de-Calais du PCF se déclare désormais pour sortir de l’UE, pourquoi pas une manif rouge et tricolore – dans la tradition de Thorez, Duclos et Frachon – à Lens, à Lille ou Amiens, la ville des Goodyear, pour que la France sorte par la porte à gauche de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme ? Commençons localement, poursuivons nationalement, lançons le mouvement non plus en paroles et dans la dispersion, mais tous ensemble et surtout, dans l’action.
S’unir sur un PROGRAMME DE LUTTE !
J’ai cependant entendu dire à Vénissieux : « oui, mais nous n’avons pas les outils car nous communistes n’avons plus de programme alternatif depuis la fin du programme commun ». C’est exact si par « communistes » on entend le PCF qui, certes, n’a plus de programme propre en dehors des propositions « allégées » et euro-compatibles de feu le Front de gauche. Mais le PRCF, lui, s’est doté d’un programme de transition révolutionnaire lors de sa conférence nationale de 2011 (à la suite d’un an de discussions serrées !) et ce programme, il le mettra à la disposition du mouvement populaire non seulement pendant les périodes de mobilisation, mais durant la campagne électorale de 2017. C’est aussi à cela que sert l’organisation pleinement indépendante et démocratique du PRCF, son émancipation organisationnelle totale par rapport à l’appareil du PCF et aux fils à la patte qui le relient au PS et à l’UE via le PGE : à élaborer et à diffuser sans souci de « places », entre militants franchement communistes maniant la boussole du marxisme-léninisme, un programme politique communiste, une stratégie communiste, une action communiste, une propagande communiste, quitte à parfois « se planter » et rectifier si l’on se trompe de bonne foi.
Unir les communistes DANS l’ACTION contre l’UE du capital !
Et cela n’empêche en rien de soutenir les courageux camarades qui, bien que minoritaires, continuent d’agir sur des bases marxistes au sein du PCF-PGE parvenu au terme de sa dérive : à ces camarades valeureux de faire leur expérience et de saisir que la perspective de reconquérir le PCF dans vingt ans, alors qu’il est déjà très largement une coquille vide, ne servira à rien aux travailleurs si d’ici là la France a été phagocytée par l’Empire euro-atlantique, si les guerres impérialistes se sont mondialisées sans vraie riposte et si les processus d’euro-fascisation sont allés à leur terme avec tout ce que cela comporte de menaces à l’encontre des « Rouges ». Ce qui sera déterminant pour la renaissance du parti communiste, ce sera donc l’unité d’action des communistes préparant leurs retrouvailles organisationnelles tournées vers le peuple et la jeunesse et agissant en totale indépendance par rapport à la direction du PGE. Une bonne manière de préparer et de fêter dans l’action le centenaire d’Octobre 1917 comme le CC du PRCF l’a décidé en mars dernier.
Et puisque nos camarades du PCF-62 se prononcent désormais officiellement pour que la France sorte de l’UE, pourquoi ne pas travailler à une grande manif régionale – pour commencer ! – du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie (deux régions où le Non à Maastricht, puis au TCE furent très majoritaires) appelant la France à sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. Voilà qui aiderait les travailleurs à saisir le lien entre les attaques qu’ils subissent (délocalisations, privatisations, libéralisations, austérité…) et à fédérer le tous ensemble nécessaire pour passer de la défensive à la contre-offensive populaire.