Le premier tour des municipales est révélateur de plusieurs tendances politiques lourdes, et à brève échéance, explosives, dans une France ravagée par les politiques patronales, européennes et social-maastrichtiennes.
Même s’il est sain qu’une majorité d’électeurs se soit rendue aux urnes (ce pour quoi militait le PRCF, très attaché à la défense des communes), l’abstention populaire a battu un nouveau record.
Devenue un théâtre d’ombres dans un cadre institutionnel marqué par le désaisissement de la souveraineté nationale (marche à l’Europe fédérale des régions) et des institutions communales dissoutes dans la supracommunalité, la démocratie bourgeoise se délite, les décisions politiques sont grossièrement imposées aux populations ; tout cela crée un terrain propice à la fascisation dont profite notamment le Front « national ».
Après s’être implanté dans des villes de tradition majoritairement réactionnaire, le F.N. progresse fortement dans des terres ouvrières dévastées par le capital. Ecrasante est la responsabilité du Parti Maastrichtien Unique, qui a impulsé la casse de la France républicaine, de l’industrie nationale (donc le déclassement de secteurs entiers du prolétariat industriel), des salaires, du logement social, de la protection sociale et des services publics en faisant une croix sur les milieux populaires et en se recentrant sur la partie favorisée des couches moyennes (les fameux « bobos »).
Grave est aussi la responsabilité IDEOLOGIQUE des organisateurs de la « mutation » du P.C.F. : depuis plusieurs décennies, ces derniers ont abandonné la classe ouvrière en désertant la lutte pour le « produire en France » et le combat frontal contre la funeste « construction » européenne, en ouvrant un boulevard à l’extrême droite PSEUDO-nationale et PSEUDO- « populaire ».
Cependant, le P.R.C.F. n’a fait montre d’aucun nihilisme à l’encontre des mairies P.C.F. sortantes et quand il l’a pu, il a tendu la main aux militants communistes du P.C.F. qui acceptaient d’agir indépendamment du PS au premier et au second tour tout en condamnant les euro-métropoles. Le P.R.C.F., qui avait appelé à défendre les mairies PCF sortantes pourvu qu’elles renoncent au sectarisme à son égard, se réjouit donc que plusieurs villes de tradition communiste soient préservées, y compris là où les Verts et le PS avaient tenté de s’en emparer. Agissons pour que ces municipalités ne se cantonnent pas dans la gestion et pour qu’elles deviennent bien des lieux de résistance à la casse sociale et au démontage de la République.
Au second tour, le P.R.C.F. restera fidèle à sa ligne de Front antifasciste, patriotique et populaire.
Quand un duel opposera l’U.M.P. à une liste dirigée par le P.S. favorable aux euro-métropoles, les électeurs franchement communistes marqueront leur défiance à l’égard du « P.M.U. » en glissant dans l’urne un bulletin rouge portant l’inscription « vive la commune, non aux euro-métropoles ! ».
Quand la liste sera dirigée par un membre du P.C.F. 100% opposé à la métropolisation et à la politique social-maastrichtienne, guerrière et patronale de Hollande, ils apporteront un soutien électoral qu’il leur appartiendra d’expliciter et de moduler sur place.
Quand le F.N. sera REELLEMENT en capacité, non pas seulement de figurer au second tour, mais de conquérir une mairie face au P.S. (élection à deux listes, triangulaire ou quadrangulaire), il reviendra aux militants locaux du P.R.C.F. de décider dans quelles conditions participer, non pas à un soutien politique du maire P.S. sortant, mais à un simple barrage antifasciste et antiraciste, tout en interpellant civiquement les socialistes locaux sur la scandaleuse orientation de Hollande et de Fabius qui, à Kiev, soutiennent un gouvernement composé de putschistes et de néo-nazis.
Quant à « voter pour l’U.M.P. pour contrer le F.N. » au nom du prétendu front républicain, comme le conseillent les appareils nationaux du P.S. et du P.C.F., cela semble surréaliste après dix années de sarkozysme passées à banaliser le F.N. et à construire les bases « sociétales » de l’ « U.M. ‘ Pen ». Dans ce cas, la semaine qui reste ne doit pas donner lieu à de l’attentisme, mais à la dénonciation sur des bases de classe des thèmatiques xénophobes : non, ce n’est pas l’ouvrier africain qui détruit la France, c’est le « bon Français » qui planque ses milliards dans les paradis fiscaux, qui délocalise ses usines, qui – avec le M.E.D.E.F. – entend « supprimer les communes et les départements », privilégier le tout-anglais et « transférer la souveraineté » à l’U.E. et à l’Union transatlantique.
Plus que jamais, les militants du P.R.C.F. se tournent vers les autres forces franchement communistes, qu’elles soient ou non membres du P.C.F. : sans plus tarder, menons campagne ensemble pour que la France sorte de l’euro, de l’O.T.A.N., de l’U.E. et du capitalisme, pour que notre peuple refuse la « ruée vers l’Est » de l’Empire euro-atlantique.
Le P.R.C.F. adjure aussi les syndicalistes de classe de se coordonner sans retard ni frilosité : car l’offensive généralisée contre les acquis sociaux et la non-riposte des états-majors syndicaux créent en s’additionnant les conditions d’une terrible dépression politique favorable à un glissement réactionnaire et fascisant du pays, dont la lepénisation n’est qu’une dimension.
Enfin le P.R.C.F. accélèrera sa campagne, que ce soit par ses propres moyens ou en soutenant le Comité National de Résistance Républicaine à l’U.E., pour le boycott républicain des européennes ; le but de cette campagne, en pleine cohérence avec l’appel du P.R.C.F. à voter aux municipales pour défendre les communes et la nation républicaine, sera de délégitimer l’U.E. atlantique, de dénoncer le mensonge réformiste de l’ « Europe sociale », de délégitimer par avance le score du F.N.. Une abstention citoyenne de masse, majoritaire et politiquement construite permettra en effet d’ouvrir la brèche dans le dispositif du Parti Maastrichtien Unique pour que renaisse, indépendamment du PS, de l’UMP et du FN, l’alternative populaire et progressiste dans le pays.
Face au capitalisme fauteur de casse nationale, de destruction sociale, de fascisation et de guerres impérialistes tous azimuts, il y a à cela une très grande urgence !
ci après le bulletin rouge du PRCF
Ce n’est dont ni avec les uns ni avec les autres, ni avec le rassemblement
du Parti Socialiste, du Front de Gauche, du Parti Communiste, des Verts,
que la vie des travailleurs, du peuple changera. Il faut combattre
toutes ces opérations politiciennes qui n’ont comme but que
d’assurer la continuité du capitalisme.
Dimanche, au 2ème tour, ne votez ni pour les uns ni pour les autres.
Ils utiliseraient votre vote pour servir le capital.
Nous appelons tous celles et ceux qui veulent changer de politique
à l’exprimer par un vote de lutte en déposant dans l’urne le
bulletin de vote « Communistes »
Pour ceux qui le souhaite, et lorsque la situation locale le nécessite, le PRCF vous propose d’utiliser son bulletin rouge (fichier PDF en pied d’article)
» … dans quelles conditions participer, non pas à un soutien politique du maire P.S. sortant, mais à un simple barrage antifasciste et antiraciste, … »
Oui, mais comme les deux, FN et PS soutiennent le fascisme et le nazisme rampants, explicitement pour l’un mais insidieux et masqué pour l’autre (nietzschéolâtrie), c’est un choix difficile là, on ne voit pas qui il faudrait « barrer » plus que l’autre …
C’est à réfléchir en fonction de la situation locale. Et c’est pourquoi le PRCF propose également d’utiliser un bulletin rouge