27 mai 1943-27 mai 2023 : 80e anniversaire du Conseil national de la Résistance
Face à la dissolution de la France dans l’ordre capitaliste sous domination de l’Axe UE-OTAN, Œuvrer à une Convergence nationale pour la Résistance et la Reconstruction (CN2R) en faveur d’une France forte, libre, indépendante, démocratique et souveraine !
Citoyennes et citoyens, amis et camarades,
Le 27 mai 1943 se réunissait clandestinement à Paris, 48 rue du Four, le Conseil national de la Résistance (CNR) sous l’impulsion de Jean Moulin. L’objectif affiché était clair : libérer la France du joug nazi et vichyste en reconquérant la souveraineté et l’indépendance nationales. Celles-ci avaient été liquidéespar les forces politiques de droite et de la fausse « gauche » radicale voire socialiste ; militaires, à commencer par l’ennemi de la Nation Pétain (désormais réhabilité par Zemmour et même Macron ! ; et bien entendu patronales, qui avaient toutes fait « le choix de la défaite » en 1940. Sous l’impulsion centrale et décisive des Francs-Tireurs et Partisans (FTP) français et main-d’œuvre immigrée (MOI) – au sein desquels opérèrent respectivement Pierre Pranchère, vice-président du PRCF, et Léon Landini, président du PRCF –, mais également sous l’impulsion du Parti communiste français (PCF) et de la Confédération générale du Travail (CGT), le CNR œuvra à la libération de la France ET à l’indispensable reconstruction d’un pays ravagé. Grâce aux ministres communistes Maurice Thorez, Ambroise Croizat ou Marcel Paul, furent mis en place, entre autres : les nationalisations du gaz, de l’électricité, de banques et de la SNCF ; les retraites par répartition ; la Sécurité sociale ; le statut de la Fonction publique ; le retour à la semaine de 40 heures ; le rétablissement des libertés syndicales et des conventions collectives ; le droit de grève. Bref, une République « indivisible, laïque, démocratique et sociale » et dont « la souveraineté nationale appartient au peuple français », comme le stipule la Constitution de 1946.
Contre l’euro-liquidation des conquêtes du CNR…
80 ans après, l’œuvre du CNR est en passe d’être définitivement détruite par plus de quatre décennies d’euro-dissolution de la France au sein de l’UE du Capital et de la belliciste OTAN. Plus de quatre décennies d’euro-austérité et d’euro-saccage des services publics (Education, hôpitaux, SNCF, EDF-GDF, Poste, etc.), des conquêtes sociales (Sécurité sociale, Code du travail, retraites par répartition, statut de la fonction publique…), du produire en France industriel, agricole et artisanal, des libertés démocratiques, de la République une et indivisible et de la langue française même face à la promotion du « tout-anglais ». Autant de capitulations au nom de la funeste « construction européenne » d’un « Etat fédéral européen » et de slogans mensongers des euro-« gauches » en faveur d’une « Europe sociale » ou des « Etats-Unis socialistes d’Europe », que Jean Jaurès assimilait déjà en 1898 à un « césarisme monstrueux », un « saint empire capitaliste qui écraserait à la fois les fiertés nationales et les revendications prolétariennes ». Tout ce que la funeste « construction européenne » accomplit.
Une telle capitulation est le résultat des politiques des gouvernements de droite et dits de « gauche » qui ont liquidé la souveraineté populaire et l’indépendance nationale, de Giscard-Barre à Macron-Borne en passant par les faux « néo-gaullistes » Chirac et Sarkozy et les prétendus « socialistes » Mitterrand-Jospin-Hollande ; et même avec la complicité des directions du Parti « communiste » français-Parti de la Gauche européenne qui ont sombré dans l’euro-mutation et qui ont accepté la participation dans les gouvernements Mauroy et Jospin). Autant de gouvernements qui ont appliqué les desiderata du CNPF-MEDEF, de Bruxelles, de Berlin, de Francfort – siège de la Banque centrale européenne – et de Washington, partisane de la belliciste OTAN. C’est exactement ce à quoi appelait Denis Kessler, vice-président du MEDEF, en octobre 2007 quelques mois après l’arrivée au pouvoir de Sarkozy-Fillon :
« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! » Et ainsi, pour les descendants des technocrates, industriels et grands banquiers ayant massivement collaboré avec les nazis, de prendre leur revanche.
… participer aux luttes en refusant les fausses « alternatives » …
Mais « la flamme de la Résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas » (de Gaulle). Et elle revit même de manière spectaculaire comme l’illustre la résistance du peuple de France, sous l’impulsion des bases ouvrières des Industries chimiques, des Mines et Energies, des cheminots, des Ports et Docks, des verriers ou encore des éboueurs, contre le projet Macron-Borne-Dussopt de détruire les retraites. De même, les combats de ces dernières années contre la destruction du Code du Travail et des services publics, montrent combien l’oligarchie euro-atlantique à la tête de notre pays a fait sécession avec le peuple de France, qui ne reconnaît plus aucune légitimité à celles et ceux qui détruisent le pays. Déjà en 1992, ouvriers, employés et paysans rejetaient massivement le traité de Maastricht, adopté de justesse par référendum. Puis le 29 mai 2005, 55% des Français rejetaient le « Traité établissant une constitution pour l’Europe », que l’UMP-Modem – avec la complicité du « Parti socialiste » – fit ratifier en 2008 sous le vocable de « traité de Lisbonne ». Et depuis des années, à l’exception de la présidentielle fortement verrouillée, l’abstention bat des records à toutes les élections, notamment chez les travailleurs et les jeunes qui refusent de plus en plus l’ordre établi – y compris l’extrême droite lepéno-zemmourienne, la face encore plus fascisante et xénophobe et tout autant euro-atlantique, antipatriotique et antipopulaire que Macron. Des travailleurs et des jeunes qui sont à la recherche d’une véritable alternative politique à l’ordre capitaliste sous la domination de l’Axe UE-OTAN.
Il ne peut s’agir des fausses alternatives réhabilitant la « gauche plurielle ». Comment en effet croire que la NUPES, qui envisage une liste unique pour les européennes sous la conduite d’EEVL – c’est-à-dire le parti la composante la plus euro-atlantiste, belliciste anticommuniste et fédéraliste de cette alliance électoraliste –, puisse être une réelle alternative ? Et ce, alors que le PS, EELV et les directions euro-complaisantes du P« C »F-PGE et de la « France insoumise », refusent catégoriquement un réel bras de fer avec l’UE du Capital. Et que dire de Fabien Roussel qui, désormais, appelle à une alliance avec Bernard Cazeneuve, le responsable de la mort de Rémi Fraisse et le matraqueur des travailleurs en lutte contre la destruction du Code du Travail sous Hollande-Valls en 2016, et Carole Delga, anti-insoumise primaire et euro-fédéraliste convaincue ?
… et porter une Alternative Rouge et Tricolore œuvrant à la mise en place URGENTE d’une CN2R
La vraie alternative existe : elle se nomme Alternative Rouge et Tricolore. Elle associe le drapeau tricolore de la Révolution française ET le drapeau rouge de l’Internationale prolétarienne, 1789-1793 et 1917, Robespierre et Lénine. Elle propose le Frexit progressiste, c’est-à-dire la sortie de l’euro, ce dispositif austéritaire continental, de l’UE, cette prison des peuples pilotée par Berlin et Washington, de l’OTAN, cette organisation dangereuse pour la paix mondiale qui pousse à la « guerre de haute intensité » nucléaire contre la Russie et la Chine, et du capitalisme exterministe qui détruit les deux sources de richesse que sont la Terre et les travailleurs et qui, comme l’affirmait Jaurès « porte la guerre comme la nuée porte l’orage ».
Seule cette alternative se situe dans la continuité du CNR. Elle ne demande qu’à se développer dans le cadre d’une Convergence nationale pour la Résistance et la Reconstruction (CN2R) d’une France forte, libre, indépendante, démocratie et souveraine. Une CN2R ouvert aux forces franchement communistes et insoumises, aux syndicalistes de combat, aux gilets jaunes, aux patriotes et républicains antifascistes, aux forces pacifiques éprises de paix refusant la fuite en avant vers l’apocalypse nucléaire et le soutien aveugle au régime pronazi de Kiev. Autant de forces qui, combattant l’extrême droite héritière des Maurras, Pétain, Laval et autres Jean-Marie Le Pen, souhaitent reconquérir la souveraineté populaire et l’indépendance nationale afin qu’adviennent les « nouveaux Jours heureux » dont le peuple de France a plus que jamais besoin.
C’est pourquoi le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF), dont le président et le vice-président ont été des acteurs de la Libération et de la mise en place du CNR, appelle à un grand rassemblement le samedi 27 mai 2023 à partir de 14h30 place Saint-Sulpice à Paris, pour le 80e anniversaire du CNR ET pour poser les bases d’une Convergence nationale pour la Résistance et la Reconstruction. Une CN2R ayant pour ambition de reconquérir la souveraineté populaire et l’indépendance nationale afin d’en finir avec l’ordre euro-atlantique.
Et ainsi, honorer l’appel du 10 juillet 1940 comme y invitaient Maurice Thorez et Jacques Duclos : « La France doit se relever pour être une terre de travail et de liberté, mais non une terre de servitude et de misère », car « JAMAIS UN GRAND PEUPLE COMME LE NÔTRE NE SERA UN PEUPLE D’ESCLAVES » !