le 17 juin à Rennes, les communistes du PRCF 35 ont rendu un hommage à Charles Tillon sur sa tombe et devant le monument à la Résistance, à l’occasion des 80 ans de son appel du 17 juin 1940 : le premier appel à la résistance lancé depuis le sol de France, à Bordeaux, en réponse à l’appel à la collaboration totale lancé par Pétain, dirigeant désigné par la classe capitaliste avec le soutien de l’ensemble des partis politiques lui votant les pleins pouvoirs, à l’exception … des communistes, interdits et persécutés. 80 ans plus tard, le premier appel à la Résistance subit toujours la censure et la répression, mais chacun peut aider en partageant cette vidéo de l’action du PRCF à le rétablir dans les mémoires.
Le 17 juin nous célébrions les 80 ans de l’appel à la résistance de Charles Tillon du 17 juin 1940, appel qui précéda d’un jour celui de Charles de Gaulle et qui sera lancé depuis le sol national, à Bordeaux précisément.
Loin de constituer un tract anecdotique, cet appel qu’il est de bon ton d’oublier, comme le reste, pour pouvoir nier l’histoire de la résistance patriotique communiste et nier l’histoire de la collaboration des forces capitalistes et patronales préférant « Hitler au Front Populaire », fut pourtant tout autant diffusé dans un premier temps que celui du 18 juin de De Gaulle. Il constitua le premier acte de résistance patriotique le jour même où le nouveau gouvernement constitué par Pétain décida de proposer à l’ennemi une trêve et des pourparlers.
Cette trêve, en réalité, n’aura jamais été autre chose qu’un nouvel acte de collaboration d’une grande bourgeoisie de moins en moins française et de plus en plus européenne, tant que cela la préservait du socialisme. Réoccupation militaire de la Rhur, réarmement général, bombardement de l’Espagne républicaine, annexion de l’Autriche, de la Tchécoslovaquie… TOUT aura été abandonné aux fascistes pourvu qu’ils préservent les intérêts et les profits des monopoles capitalistes de la menace bolchevique.
Cela, Charles Tillon, comme tous les communistes, progressistes et patriotes antifascistes sincères, l’avait bien compris. Et c’est bien la dénonciation de cette mascarade, mascarade qui aujourd’hui fait presque œuvre de récit historique officiel, qui est le cœur de l’appel à la résistance du 17 juin que voici :
« Les gouvernements bourgeois ont livré à Hitler et à Mussolini : l’Espagne, l’Autriche, l’Albanie et la Tchécoslovaquie… Et maintenant, ils livrent la France.
Ils ont tout trahi. Après avoir livré les armées du Nord et de l’Est, après avoir livré Paris, ses usines, ses ouvriers, ils jugent pouvoir, avec le concours de Hitler, livrer le pays entier au fascisme.
Mais le peuple français ne veut pas de la misère de l’esclavage du fascisme. Pas plus qu’il n’a voulu de la guerre des capitalistes. Il est le nombre : uni, il sera la force.
– Pour l’arrestation immédiate des traîtres
– Pour un gouvernement populaire s’appuyant sur les masses, libérant les travailleurs, établissant la légalité du parti communiste, luttant contre le fascisme hitlérien et les 200 familles, s’entendant avec l’URSS pour une paix équitable, luttant pour l’indépendance nationale et prenant des mesures contre les organisations fascistes.
Peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, commerçants, artisans et intellectuels, soldats, marins, aviateurs encore sous les armes, unissez-vous dans l’action ! »
L’appel du 17 juin 1940
Ces mots résonnent dans l’histoire et, plus que jamais, à l’heure où la République une et indivisible est mise à mal de toute part par le séparatisme des fanatiques religieux, des obsédés de la race, des euro-régionalistes et des pourfendeurs de la langue française, sans oublier les plus importants, ceux qui font sécession pour s’exiler fiscalement, pour en finir avec les conquêtes sociales de nos aînés et pour noyer notre pays dans le grand bain européiste ; plus que jamais donc, les résistances d’hier contre les collabos d’aujourd’hui sont d’actualité et doivent être tournées contre ceux qui veulent en finir avec toutes les conquêtes démocratiques, nationales et sociales de notre peuple en cherchant à abattre la République une et indivisible.
La promesse de nouveaux Jours Heureux, pour laquelle sont morts tant de nos aïeuls, ne pourra être accomplie qu’en s’appuyant sur la logique même pour laquelle elle fut pensée : mettre le monde du travail et ses intérêts au centre de la vie nationale.
Il est donc impératif, pour continuer ce combat, d’agir contre tous les acteurs de l’euro-mondialisation capitaliste qui écrasent sous leur botte les nations et les travailleurs :
– Agir contre Macron et son soi-disant « nouveau monde », qui démantèle l’unité territoriale de notre pays, qui remet en cause le triptyque Commune-Département-État-Nation hérité de la révolution jacobine au profit du triptyque réactionnaire Métropoles-EuroRégions-UnionEuropéenne, qui remet en cause la langue de Molière et des Gilets Jaunes, notre langue française nationale et constitutionnelle, et qui s’érige en champion de la défense des intérêts du grand patronat représenté par le MEDEF ;
– Agir contre le MEDEF donc, qui loin d’être le représentant des petits artisans, des petits commerçants et des ainsi-dits petits patrons, est bien plus le garant des intérêts des monopoles capitalistes supra-nationaux du CAC40. Ceux-ci, comme leurs prédécesseurs à la fin des années 30, ont désormais totalement déserté la France pour défendre leurs intérêts particuliers, au détriment de l’intérêt national et au profit de la « construction européenne » intrinsèquement anti-sociale, anti-écologique et anti-patriotique.
– Agir enfin contre l’Union européenne, son euro de malheur et sa force de frappe que constitue l’OTAN. Véritable expression continentale de l’euro-mondialisation capitaliste et de sa violence, l’UE est l’aboutissement logique des besoins supra-nationaux des monopoles capitalistes qui, comme l’indiquait le MEDEF dans son manifeste intitulé « Besoin d’AirE », étouffent dans le cadre national. De plus, pour faire face aux obstacles populaires et nationaux qui s’érigent encore face à ce projet, l’UE n’a d’autres solutions que d’accélérer un véritable processus de fascisation à échelle continentale. Ainsi dans l’Est de l’Europe les communistes et progressistes sont poussés toujours plus à la clandestinité comme nos camarades du Parti Communiste Polonais. Les lois dites sécuritaires intègrent petit-à-petit, comme en France, le droit commun voire le droit constitutionnel. Comble du comble, le Parlement européen réhabilite le troisième Reich en l’amalgamant à l’URSS victorieuse du nazisme dans une résolution commune ignoble qui ouvre même la voie à l’interdiction des noms et symboles ayant trait au socialisme et au communisme.
C’est contre cet état des choses que l’honneur, la justice, et les désirs d’émanciper l’humanité, commandent de défendre ce que nos aïeuls ont su construire et défendre eux-mêmes.
À l’heure où la population est plus désunie, et donc affaiblie, que jamais, nous ne pouvons plus reculer devant l’action commune et progressiste, en rupture totale avec la pensée dominante qui incite à croire que la seule solution valable est celle que les magnats du capital et leurs serviteurs nous imposent actuellement depuis trop longtemps. Il nous faut militer pour qu’advienne la République une et indivisible, sociale, fraternelle, souveraine et écologique, tournée contre Macron, le MEDEF et l’UE pour sortir du capitalisme, de la misère et des tensions économiques et sociales.
Cela signifiera sans doute pour nous de nous battre contre des forces dont nous n’avons pas idée, qui nous feront frémir à coup sûr, car l’ordre actuel ne veut pas disparaître, bien au contraire, même s’il arrive au bord du gouffre.
Nous ne voulons plus que les hommes soient séparés arbitrairement dans un monde où le développement individuel ne concerne que quelques minorités de nantis écrasant la grande majorité. Nous refusons que soient considérés comme citoyens de seconde zone les travailleurs de ce pays qui n’ont pas la parole pour quelque motif que ce soit : origine géographique, sociale ou économique.
Ce que nous voulons appliquer en France et dans nos relations avec les autres pays est identique : solidarité, socialisation, progressisme. Cela est impossible dans le contexte actuel si nous n’appelons pas à la chute des structures qui nous enferment dans la fuite en avant destructrice.
Ne nous laissons pas décourager par l’anticommunisme, l’anti-syndicalisme et l’anti-progressisme régnant de nos jours, qui renforcent l’ordre capitaliste lui-même et ceux qui croient lutter contre lui tout en étant eux-mêmes anti-communistes, anti-syndicalistes et anti-progressistes. Ces forces-là doivent nous inciter à redoubler de vigilance et à être encore plus à l’écoute afin d’unir la population, non la diviser, pour la défense des intérêts communs et la reconstruction de liens économiques et sociaux étroits, fraternels et solidaires.