Vice-président du PRCF et ancien combattant de la Résistance FTPF, ancien député de Corrèze, Pierre Pranchère a rédigé cette déclaration que soutient à l’unanimité le secrétariat national du PRCF
« En ce 8 mai, l’action pour un nouveau CNR doit être, plus que jamais, l’objectif de tous les travailleurs, inséparable de l’action pour la reconquête de notre totale souveraineté avec les quatre sorties, de l’OTAN, de l’Euro, de l’UE et du capitalisme »
Le 75ème anniversaire de la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie, le 8 mai 2020, ne sera célébré que de manière confidentielle. Confinement oblige, le public ne pourra se joindre aux commémorations.
La commémoration du 75ème anniversaire de la Victoire est entachée par la résolution inique « sur l’importance de la mémoire pour l’avenir de l’Europe », adoptée à une large majorité, par le Parlement européen et les députés français du PE, le 19 septembre 2019. Cette résolution assimile de manière totalement infamante le nazisme et le communisme, les criminels et les victimes. Seuls parmi les députés français ceux de la « France-Insoumise » ont voté contre.
La résolution du 19 septembre 2019 est l’aboutissement d’un cheminement longuement préparé par plusieurs prises de position précédentes :
- la résolution 1481 sur « la nécessité d’une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires » adoptée par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe le 26 janvier 2006 ;
- La déclaration « de Prague » sur « la conscience européenne et le communisme », du 3 juin 2008 ;
- la déclaration du Parlement européen sur la proclamation du 23 août comme journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme », adoptée le 23 septembre 2008 ;
Effacer de la mémoire des peuples l’existence de l’Union Soviétique et des pays socialistes au moment même où les Russes affirment majoritairement dans divers sondages que la période soviétique a été une période positive pour le peuple ; bannir les partis communistes et leurs symboles ; tuer l’espoir d’une société pour l’homme afin d’asservir toujours plus les peuples à la dictature du capital, tels sont les objectifs. La réécriture, la négation de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, méthodiquement et systématiquement orchestrée par les pouvoirs successifs et leurs médias depuis des décennies, portées au paroxysme par le gouvernement Macron et l’Union Européenne ; la castration de l’histoire dans les manuels scolaires sont les outils idéologiques de choix destinés à opérer l’indispensable lavage de cerveau collectif.
Les anti-communistes et les révisionnistes de tout poil s’emploient, en mettant sur le même pied l’Union Soviétique et l’Allemagne nazie, à faire oublier que l’Union Soviétique n’a pas seulement contribué à la Victoire mais qu’elle en est l’élément central avec sa puissante Armée rouge et les incommensurables sacrifices consentis par son peuple. La victoire de Stalingrad fut le tournant décisif de la guerre, elle donna définitivement l’initiative stratégique à l’Armée rouge. Dans l’été 1943, la victoire de Koursk lança la contre-offensive généralisée qui s’acheva, le 30 avril 1945, par la prise de Berlin. La négation à l’œuvre du rôle de l’URSS et des partis communistes sert aussi à faire oublier aussi le rôle irremplaçable de la résistance intérieure communiste en Europe et en France avec ses FTPF et ses FTP-MOI.
En Europe de l’Est, les Waffen-SS sont honorés par les néo-nazis, présents jusqu’au sommet des États comme en Lettonie où le ministre de la Défense affirme que « La Waffen-SS est la fierté » de son pays, tandis que les communistes sont pourchassés, leurs partis interdits. L’Est de l’Ukraine subit la double peine de la pandémie de Covid-19 et d’une guerre persistante dont personne ne parle. L’armée ukrainienne et les milices fascistes font régner la terreur parmi la population, l’industrie est ruinée, le secteur médical détruit. Selon l’ONU, ce conflit aurait fait depuis 2014, 13 100 morts. L’Europe de l’Ouest n’échappe pas à cette résurgence, en Allemagne et en France même où le parti d’extrême droite lepéniste est désormais totalement banalisé.
L’Union Européenne, machine à criminaliser le communisme, par son alliance avec l’OTAN (dont sont membres la plupart des États de l’UE), est une machine de guerre extrêmement dangereuse qui n’a de cesse de cibler la Russie. Des manœuvres militaires de l’OTAN intitulées « Defender Europe », interrompues le 11 mars pour cause de coronavirus, devraient d’ailleurs se dérouler du 11 mai au 7 juin de l’Arctique jusqu’à la mer Noire, sur le territoire de l’Union européenne, le long des frontières de la Russie et de la CEI. Des soldats français doivent y participer, en dépit de l’opposition formelle d’une dizaine d’anciens généraux à cette opération. Ces haut-gradés plaident au contraire pour un rééquilibrage des relations internationales. 1
Des sources du Pentagone, il apparaît que le ministère de la Défense américain a mené une simulation de guerre nucléaire contre la Russie.
L’Union européenne est aussi une machine de guerre contre toutes les conquêtes sociales du programme du CNR mis en œuvre par les ministres communistes à la Libération. La récente référence de Macron aux « Jours heureux » pour justifier sa proposition d’un gouvernement d’union nationale est une insulte aux représentants des organisations de Résistance, des centrales syndicales et des partis groupés au sein du Conseil National de la Résistance qui approuvèrent à l’unanimité, le 15 mars 1944, un programme audacieux tout entier destiné à redresser l’économie, reconquérir la souveraineté de notre pays avec la maîtrise des grands moyens de productions et bancaires, la protection des travailleurs, la sécurité de l’emploi, etc… Ce Programme est depuis des décennies systématiquement et méthodiquement démantelé par les gouvernements successifs, tous, quelle que soit leur étiquette, gouvernements qui se font les serviteurs du grand patronat et de l’outil dévastateur dont les forces du capital se sont dotées en Europe, l’Union Européenne.
En ce 8 mai, anniversaire de la victoire contre le nazisme et de la renaissance d’une France pleinement souveraine, l’action pour un nouveau CNR doit être, plus que jamais, l’objectif de tous les travailleurs, inséparable de l’action pour la reconquête de notre totale souveraineté avec les quatre sorties, de l’OTAN, de l’Euro, de l’UE et du capitalisme.