Déclaration du secrétariat national du PRCF à l’approche du 1er tour des présidentielles – 30 mars 2017
A quelques semaines du 1er tour des présidentielles, les rebondissements incessants, voire les soubresauts de cette campagne présidentielle atypique, témoignent de la crise existentielle de notre pays : la France est très profondément ébranlée par plusieurs décennies de casse euro-atlantique au service du grand capital.
Quel que soit le futur locataire de l’Elysée, une partie de la population ne le « reconnaîtra » pas et sa majorité législative sera sans doute difficilement assurée. Ce qui aggravera la crise de légitimité du régime. De plus en plus « ceux d’en haut ne pourront plus gouverner comme avant » pendant que « ceux d’en bas ne voudront plus être gouvernés comme avant » (Lénine), ce qui fera germer une situation prérévolutionnaire et la nécessité d’un PC de combat. Sans reconstitution de l’avant-garde politique marxiste-léniniste du mouvement ouvrier, ce dernier pourra très difficilement bloquer la marche à la fascisation, passer à la contre-offensive sociale et culturelle et orienter la lutte vers le Frexit progressiste dans la perspective du socialisme.
Par ailleurs, il est positif que – hélas sans coordination confédérale suffisante – les luttes ne se soient pas arrêtées durant la campagne et que le PRCF ait su créer ou consolider des liens avec certains protagonistes du combat ouvrier. Présentement, le PRCF soutient pleinement l’insurrection démocratique des travailleurs et des citoyens de Guyane (lire ici) : le meilleur appui à leur apporter est d’ailleurs de développer ici même le « tous ensemble en même temps » pour l’emploi, les services publics, le pouvoir d’achat populaire, la protection sociale et les libertés syndicales. Il faut aussi cibler en permanence les prédations de l’Etat policier, l’euro-désintégration du pays et l’OTAN, qui masse des troupes autour de la Russie tout en soutenant le gouvernement pronazi de Kiev. Associons la lutte pour le retrait de l’OTAN à l’exigence non moins urgente d’un retrait unilatéral de l’UE, laquelle se déclare son « partenaire stratégique » de l’OTAN. Et ne perdons jamais de vue qu’à l’arrière-plan de cette montée connexe de la fascisation et de la guerre impérialiste se trouve la crise profonde du capitalisme et de ses « constructions » impériales, Europe germano-atlantique en tête. Pas un sou pour la « défense européenne » chère à Macron, Fillon et autre Hamon !
Concernant la campagne électorale, il est très positif que, J.-L. Mélenchon ayant refusé de s’effacer derrière Hamon en pointant les divergences irréductibles sur l’Europe (« l’UE, on la change ou on la quitte ! ») et l’OTAN, la candidature Mélenchon semble désormais en capacité de distancer significativement le candidat PS en pleine déconfiture : c’était là un des objectifs du « soutien critique, mais dynamique et constructif » que le PRCF a décidé d’apporter à la candidature de J.-L. M. – Il est positif aussi que la campagne insidieuse du PCF-PGE (devenu meilleur défenseur du PS que ne l’est la direction de ce parti elle-même !) visant à rabattre l’électorat « insoumis » sur Hamon au nom d’une « union » sans contenu, soit en grave difficulté, même si P. Laurent persiste et signe. Que le PCF-PGE en soit là pour de pures raisons de « places », alors même que le PS risque d’être une véritable « bouée de plomb » y compris sur le plan électoral, démontre clairement ceci : il serait absurde pour les militants de classe du PCF de s’enferrer dans l’hypothèse perdante a priori d’une « remise sur rails» du PCF-PGE « de la lutte des classes », tant ce parti dénaturé, et qui n’a plus de communiste que le nom, sème désormais la désorientation dans notre pays en substituant la « lutte des places » au combat de classe !
Plus que jamais les vrais communistes doivent à la fois appuyer sans frilosité la candidature Mélenchon, porter au cœur de la classe ouvrière le débat sur le Frexit progressiste et promouvoir méthodiquement la ligne conséquente des « quatre sorties », de l’euro, de l’UE, de l’OTAN dans la perspective de la rupture révolutionnaire avec le capitalisme. Dans cet esprit, le secrétariat du PRCF félicite les militants et les organisations du Pôle qui, avant le 1er tour, auront diffusé près de 150 000 tracts-programmes aux entreprises et aux cités populaires. L’avenir n’est ni aux batailles d’appareil sans fin au sein du PCF-PGE en phase de dérive terminale, ni à la théorisation en chambre, il est aux retrouvailles des vrais communistes à la porte des usines sur un programme communiste commun de rupture révolutionnaire.
Sur le plan politique, il est capital que les militants communistes expliquent bien le lien dialectique et dynamique qui existe entre Frexit progressiste, classe ouvrière et socialisme :
- Le Frexit ne saurait suffire à produire mécaniquement la révolution socialiste mais, en vertu du principe matérialiste selon lequel « qui peut le plus peut le moins », il en est une condition nécessaire: rappelons que l’UE-OTAN s’est construire contre l’URSS et le camp socialiste européen, qu’elle a fait son principal bond en avant (annexion de la RDA par la RFA et recolonisation de fait des pays de l’Est) à la dislocation du traité de Varsovie. Rappelons aussi que l’UE n’est pas un cadre territorial neutre mais un carcan contre-révolutionnaire qui se définit lui-même comme une « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée », ce qui prohibe a priori, non seulement le socialisme, mais toute espèce de progrès social. Il faut donc dénoncer la fausse radicalité des euro-trotskistes, ainsi que les faux marxistes-léninistes qui les suivent ; en exigeant « le socialisme tout de suite sinon rien », ces faux révolutionnaires ménagent la « construction européenne » ; ils abandonnent le « produire en France » et l’indépendance nationale aux faux patriotes du FN ; en réalité, l’euro-gauchisme torpille les conditions d’un débat de masse sur le socialisme dans notre pays car pour grandir, ce débat a besoin d’un large Front antifasciste, patriotique, populaire et écologique pour sortir de l’UE, isoler et battre le grand capital maastrichtien. Sur cette base, la question du socialisme pour la France, du pouvoir des travailleurs et de la socialisation des grands moyens de production, pourrait enfin sortir du domaine des incantations pseudo-marxistes et revenir centralement, pratiquement dans la problématique politique concrète, non pas pour quelques dizaines de milliers de militants, mais pour des dizaines de millions de travailleurs et de citoyens ;
- A l’inverse, ceux qui veulent « seulement » la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN, qui ajournent ou refusent la reconstruction d’un vrai parti communiste, qui sont souverainement indifférents à la renaissance du syndicalisme de classe et qui, de fait, s’accommodent du maintien du système capitaliste en France, se trompent ou trompent les électeurs. C’est encore plus vrai quand ces partisans faussement radicaux du Frexit prétendent sortir de l’UE « par l’article 50 », c’est-à-dire selon les conditions et rythmes fixés par l’UE elle-même. En réalité, pour prendre corps et aller à son terme, jusqu’à la rupture totale avec l’UE, l’euro et l’OTAN, le Frexit devra s’appuyer centralement sur la classe ouvrière, la classe de loin la plus opposée à la « construction » européenne (79% des ouvriers ont voté non à la constitution européenne), et affronter durement le MEDEF, dont le manifeste publié en 2011 opte froidement pour les « Etats-Unis d’Europe », le tout-anglais, la « reconfiguration » du territoire national, l’OTAN, le suivisme envers Berlin et l’ « Union transatlantique » : bref pour la mise à mort de la France que prépare quasi-ouvertement, dans l’ombre de Hollande, un candidat comme Macron. La réussite du Frexit a certes besoin d’un large front populaire et patriotique (et l’erreur du gauchisme est de refuser à constituer ce front autour du monde du travail). Mais symétriquement, ce front ne pourra ni se former ni gagner si la classe ouvrière et ses organisations de combat reforgées dans la lutte, parti d’avant-garde et syndicalisme de classe, n’y jouent pas un rôle moteur, central et indépendant. Par conséquent, ceux qui coupent le Frexit de la lutte pour le socialisme, de l’orientation d’emblée franchement progressiste du Frexit, de son débouché final qu’est le socialisme, donc de la renaissance d’un grand parti communiste, desservent à la fois, qu’ils en soient conscients ou pas, le Frexit, le socialisme et la renaissance communiste.
Alors que le PRCF marque des points « en bas » et que des communistes, notamment des jeunes, rejoignent ses rangs, il importe que chaque militant franchement communiste, que chaque syndicaliste de classe maîtrisent à fond cette dialectique du Frexit, de la classe ouvrière et du socialisme : pas de Frexit prenant son élan et mené jusqu’à son terme émancipateur sans visée révolutionnaire du socialisme, pas de Front patriotique et populaire sans rôle central du monde du travail, pas de dynamique majoritaire des vrais républicains sans renaissance du parti communiste ; et inversement, pas de marche au socialisme sans une lutte résolue pour que la France sorte, par la gauche, de l’euro, de l’OTAN et de l’UE.
Le paradoxe c’est que presque 50 ans après les 21,2% de Jacques Duclos,Mélenchon reprend les mêmes thèmes de défense des acquis sociaux français ,avec probablement un succès consistant ,lui aussi,dans les urnes .Les mêmes causes ne produisent elles pas les mêmes effets?
Pendant ce temps à mes questions concernant l’ahurissante phobie de tout ce qui est français,chez les dirigeants bébé Hue actuels du PCF,un de ceux ci me répond qu’il ne veut pas passer pour un raciste et un anti-internationaliste.
Comment imaginer handicap plus grand pour un dirigeant d’un parti national,comme le PCF,que d’avoir des dirigeants qui sont viscéralement hostile à la Nation,et qui le déclame partout ,sur tous les tons.Les conceptions des dirigeants actuels du pcf,ont les mêmes idées que Macron,Poutou sur la globalisation.
Dans ces conditions,le vote pour Mélenchon,me parrait assez bien en cohérence avec le PCF historique à la jacques Duclos.
D’ailleurs,la remarque insultante vis à vis de Laurent qui avait été traité de ‘trotskyste’ par Mélenchon,ne me semble pas imméritée à l’écoute des élucubrations délirantes des dirigeants de la section économiste du pcf.
Ceux ci avait traité jlm,de raciste ,parcequ’il s’est prononcé contre la disposition des travailleurs détachés dans l’UE.
N’est ce pas la preuve que les dirigeants du pcf,vivent dans un autre monde,alors que nous les miltants sur le terrain,voyons les ravages de la compétition capitaliste?
Une bonne leçon par un vote massif de l’électorat du pcf en faveur de Mélenchon/pcf historique,ne permettrait il pas un retour vers le réel des dirigeants huîstes hors sol actuels du pcf?