Alors que va s’ouvrir ce samedi et ce dimanche la convention de la France Insoumise, www.initiative-communiste.fr publie l’adresse fraternelle aux « Insoumis(es) » des militants franchement communistes du Prcf (Pôle de Renaissance Communiste en France)
Le 23 novembre 2017
Chers camarades et citoyen(ne)s insoumis(es),
Sans être affilié à la FI, le PRCF a soutenu, « de manière critique mais dynamique et constructive », la candidature présidentielle de J.-L. Mélenchon ; en outre, le PRCF a a participé à la manifestation du 23 septembre et il a catégoriquement dénoncé le dénigrement incessant que subit JLM dans les médias privés et « publics » de l’oligarchie.
Alors que vous allez préciser ensemble la stratégie de la FI, il nous semble nécessaire de vous faire part de nos propres analyses sur différents sujets avec un seul souci : promouvoir la résistance à l’euro-dissolution accélérée de la France républicaine, que Macron met en œuvre au profit du MEDEF et de l’UE-OTAN. Cette résistance populaire est en effet en grave danger en raison de la faible riposte que lui opposent certains appareils politiques et syndicaux inféodés, soit au Parti de la Gauche Européenne (PGE), soit à la Confédération Européenne des Syndicats (CES). Car comment ces appareils euro-formatés pourraient-ils combattre les contre-réformes inspirées par Berlin et par Bruxelles alors que leurs états-majors sont arrimés, y compris financièrement, au mensonge de la « réorientation sociale, progressiste et démocratique de l’UE » ?
1) « Parti » ou « mouvement » ? L’avis du PRCF.
Il appartient aux Insoumis(es) et à eux seuls de trancher cette question pour leur propre compte. Mais dans la mesure où ce débat théorico-politique intéresse toute la gauche populaire, le PRCF a le devoir de soumettre sa réflexion aux autres progressistes. Pour nous, le monde du travail a plus que jamais besoin d’un parti de classe et de combat, donc d’un vrai Parti communiste ; c’est indispensable si la classe travailleuse veut se constituer en sujet, voire en protagoniste de la vie nationale. Sans un tel parti, la probabilité est grande que, même dans le camp du changement, le point de vue de la classe ouvrière, celle qui affronte e plus durement au quotidien l’exploitation capitaliste, soit dominée par le point de vue des « couches moyennes » que leur place dans la société incline à pactiser avec le capitalisme, à accepter la « construction » européenne dans son principe… et à retomber sans fin dans les errements de la social-démocratie.
Même si des communistes sincères continuent d’adhérer au PCF-PGE actuel, ce parti a tellement dérivé par rapport aux conceptions de Marx, mais aussi par rapport au grand PCF de Tours, du Front populaire, des FTP et des FTP-MOI, des ministres communistes de 1945-1947*, des combats anticolonialistes et anti-impérialistes de naguère, que le parti de Pierre Laurent est actuellement au communisme véritable ce que le « PS » de Hollande est à Jaurès et ce que les « LR » sont à l’Appel du 18 juin : une contrefaçon. Raison de plus pour travailler à reconstruire dans les formes d’aujourd’hui un parti marxiste ancré dans le monde du travail, soutenant le syndicalisme de classe, promouvant l’ « analyse concrète de la situation concrète », prolongeant sans auto-flagellation sinon sans autocritique le legs du mouvement ouvrier révolutionnaire, visant clairement, par-delà toutes les tactiques conjoncturelles, la mise en place d’un pouvoir populaire construisant un autre mode de production, une autre société, le socialisme en marche vers le communisme**.
Cela ne s’oppose nullement, – comme l’a montré le PCF en 1936 (réconciliation des deux drapeaux, rouge et tricolore, large union antifasciste…), sous l’Occupation (le précurseur du CNR, ce « Front national pour l’indépendance et la liberté de la France » dont le FN actuel usurpe le nom, fut créé à l’initiative de Jacques Duclos) et à d’autres occasions, à la construction d’un très large Front Antifasciste, Patriotique, Progressiste et Écologique (FRAPPE !) luttant pour affranchir notre pays de la mortifère UE des financiers. Bien entendu, une France Franchement Insoumise (FFI !) à l’UE du capital serait combattue avec la dernière férocité par l’oligarchie mondiale, comme on le voit au Venezuela, et sous peine de retomber sous la tutelle de l’euro-oligarchie comme l’a honteusement fait A. Tsipras, elle devra se souvenir du mot de Lénine : « on ne peut avancer d’un seul pas si l’on craint de marcher au socialisme ».
En résumé nous sommes à la fois pour la reconstruction d’un Parti franchement communiste en France, agissant fraternellement à côté de toutes les forces progressistes, pour le déploiement d’un large mouvement populaire « tous ensemble en même temps » contre Macron-Thatcher, et pour un large rassemblement populaire majoritaire sortant notre pays de la prison des peuples euro-atlantique, nationalisant le CAC-40 pour reconstituer le « produire en France », le progrès social et les services publics, coopérant avec tous les continents, balayant le fascisme, le racisme et le sexisme, combattant le tout-profit destructeur de l’environnement, défendant la paix contre l’impérialisme, refusant les communautarismes, favorisant la démocratie populaire la plus large sans craindre d’affronter décisivement le grand capital prédateur. Bref, nous partageons le jugement de Robespierre qu’a tragiquement vérifié à ses dépens le noble Salvador Allende : « ceux qui font les révolutions à demi n’ont fait que se préparer un tombeau ».
2) UE supranationale : peut-on changer une dictature capitaliste « de l’intérieur » ?
C’est une avancée que le PRCF a publiquement saluée que la F.I. se réfère à la « sortie des traités supranationaux », à la « sortie unilatérale de l’OTAN » (discours JLM de Marseille) et qu’elle ouvre le débat sur l’UE avec la phrase : « L’UE, on la change ou on la quitte ! », même si, pour parler franc, il nous semble que des millions d’ouvriers attendaient une mise en cause plus carrée de l’UE dans la dernière semaine qui a précédé le 1er tour de la présidentielle (79% des ouvriers ont voté non à la constitution européenne en 2005 alors que 61% des catégories supérieures ont voté Oui !).
Toutefois l’UE n’a rien d’une structure souple évoluant au gré des rapports de forces. Il s’agit d’un cadre totalitaire et archi-verrouillé que ses traités définissent comme une « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée ». Bref, A. Madelin avait raison, de son point de vue ultra-patronal, quand il appelait à soutenir l’UE en tant qu’ « assurance tous risques contre le socialisme ». C’est pourquoi nous sommes sûrs que tout le mouvement progressiste de France obtiendrait un énorme écho en France et au-delà s’il ouvrait un débat de masse sur cette question : peut-on ou pas réformer l’UE de l’intérieur ? Nous sommes sûrs pour notre part, tant les faits parlent d’eux-mêmes, que la réponse populaire à cette question serait clairement « non, trois fois non ! ». En réalité, assumer ce que nous appelons un Frexit internationaliste, patriotique et progressiste » dynamiterait le prétendu « FN » que son arrimage au camp capitaliste condamne à accepter l’euro et l’UE (comme le confirment les déclarations récentes de ses dirigeants : ce parti est en réalité « euro-compatible » car capitaliste et anticommuniste par nature). A l’inverse, un positionnement 100% euro-critique des forces progressistes dynamiserait comme jamais le mouvement populaire, y compris sur le terrain social, tout e contribuant à re-politiser des millions de travailleurs et de jeunes.
Et c’est encore plus vrai quand on constate que le mandat que Macron a reçu du MEDEF est clairement de mettre le point final à l’histoire de la France indépendante***. Non seulement en substituant les Euro-Länder et les euro-métropoles aux communes de France et à la République indivisible, non seulement en préférant systématiquement le tout-anglais « transatlantique » à la langue française, non seulement en alignant la protection sociale issue de la Libération sur l’anti-modèle anglo-saxon, mais en précipitant la mise en place du « gouvernement de la zone euro » et la prétendue « défense européenne » arrimée aux guerres impérialistes de Trump et de l’OTAN.
C’est pourquoi il nous semble qu’il serait contre-productif de s’aligner sur la proposition de Macron de présenter des « listes transnationales » aux européennes, voire de cautionner l’élection supranationale en s’y présentant alors que, scrutin après scrutin, le nombre d’électeurs français et européens qui boycottent le pseudo-parlement européen ne cesse, à juste raison, d’augmenter. Pourquoi le dégagisme qui balaie les gouvernants maastrichtiens sortants de chaque pays, ne frapperait-il pas globalement l’UE du capital à l’occasion des européennes en réactivant tout à la fois la soif d’indépendance du peuple français et l’Europe des luttes ouvrières contre l’UE !
Cher(e)s insoumis(e)s, nous vous souhaitons des travaux fructueux.
Ensemble, communistes fidèles à l’héritage d’Ambroise Croizat, syndicalistes de lutte, socialistes et laïques désireux de prolonger l’héritage jaurésien, militants antifascistes, anti-impérialistes et internationalistes, écolos citoyens, patriotes s’inscrivant dans la lignée du CNR, construisons sur chaque sujet un large Front pour une France Indépendante et une République Sociale !
Pour le Prcf, Léon Landini, président national, ancien officier FTP-MOI, Georges Gastaud, secrétaire national, Antoine Manessis, responsable PRCF aux relations unitaires.
*La plupart des manuels scolaires cachent que la Sécu, la généralisation des conventions collectives, le nouveau Code du travail, les comités d’entreprises, les retraites par répartition (A. Croizat), les statuts des fonctionnaires et des mineurs (M. Thorez), la nationalisation démocratique de Renault, de l’aéronautique et d’EDF (Marcel Paul, F. Billoux), le renouveau démocratique de la Recherche et de l’Education nationale (Joliot-Curie, H. Wallon) ont été mis en place par les ministres communistes de 45 à une époque où J. Duclos présidait l’Assemblée nationale ?
**… que le Manifeste du parti communiste définissait déjà comme la société où « le développement de chacun est la clé du développement de tous ».
***ce dépassement de la France est clairement revendiqué par le Manifeste « Besoin d’aire » publié en décembre 2011 par le MEDEF.
Bonjour.
«« C’est pourquoi il nous semble qu’il serait contre-productif de s’aligner sur la proposition de Macron de présenter des « listes transnationales » aux européennes, voire de cautionner l’élection supranationale en s’y présentant alors que, scrutin après scrutin, le nombre d’électeurs français et européens qui boycottent le pseudo-parlement européen ne cesse, à juste raison, d’augmenter. »»
En effet il ne faut pas donner une base électorale à l’UE. Aller voter c’est légitimer « démocratiquement », ce qui est vraiment fondamental, la suprématie du système UE sur les pays , sur les peuples, sur le choix des peuples à se donner une orientation sociétale. Il faut insister sur le Pacte…….. ONU.
L’UE va complètement à l’encontre de ce Pacte, donc de l’idée d’une Europe de l’épanouissement de tous les citoyens de l’Europe avec ce que cela implique. Ce qui est à expliciter: c’est quoi l’UE des peuples rassembler autour d’une entité….. Quelqu’un comprend ce que cela veut dire, signifier……. ?!?!
À la question
« Parti » ou « mouvement » ? L’avis du PRCF.
Il appartient aux Insoumis(es) et à eux seuls de trancher cette question pour leur propre compte.
Pour ma part, la FI a fait son choix, peut-elle revenir là-dessus ??
Cela va-t-il impliquer des dissensions ?
Une chose est sûr, c’est un mouvement, maintenant un parti, jeune qui a été pris de court, engagement politique précoce versus élection oblige. Prendre le train. Pris au piège du temps !
En tant que mouvement citoyen (ce n’est pas une entité des travailleurs), elle avait le potentiel de rassembler la population sur la base des grands enjeux, dont la possibilité d’une VIe Constitution avec le potentiel de changement de la structure du pouvoir politique , la pièce maîtresse encore.
En tant que parti, la FI se retrouve dans les mêmes conditions que Syriza, et sans doute Podemos par ses tergiversations. (voir le PCF-Laurent, mais lui n’est pas né de la dernière pluie).
À cet effet, l’Humanité (le médiat) doit aussi faire son examen de conscience, du moins se questionner sur ses propres orientations et tergiversations, comme les dernières années l’ont montré.
Quelle voie prendre ?
La réflexion et le débat est loin d’être terminé. Mais ne doit plus s’éterniser sur le plan des idées.
Quelques informations sur la journée électorale
Auteur: Granma | internet@granma.cu
26 novembre 2017 08:11:31
08:35. – Les candidats pour lesquels les Cubains votent aujourd’hui ont été choisis parmi les voisins de la circonscription. Le Parti ne présente aucun candidat aux élections et il n’y a pas de campagne électorale.
08:08. – Le premier vice-président a souligné que les candidats proposés sont des personnes issues du peuple, dotées de nombreuses qualités personnelles et qui ont été proposées par le peuple lui-même, uniquement sur la base de leurs mérites, leurs capacités et de leur engagement envers le peuple.
07:57.- Bruno Rodriguez Parrilla, membre du Bureau politique du Parti et ministre des Relations extérieures de Cuba, a déclaré alors qu’il exerçait son droit de vote qu’il s’agissait d’un moment spécial, car en dépit du renforcement du blocus par les États-Unis, Cuba démontre la légitimité de son système électoral.
http://fr.granma.cu/cuba/2017-11-26/quelques-informations-sur-la-journee-electorale
Un bon article à lire:
La rédaction de la loi en démocratie directe
par Christian Laurut (son site)
lundi 27 novembre 2017
Quelque extrait:
La réalité, c’est que les exemples de textes législatifs actuels particulièrement mal écrits sont innombrables. Nous n’en retiendrons que quelques uns, parmi les plus significatifs, et relevés au sein même de la constitution, pour mieux illustrer cette réalité :
L’article 1 de la constitution stipule que « La France est une République …. démocratique… ». Or, nous n’avons aucune définition du mot démocratie, ni dans la suite de la constitution, ni dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, ni dans le préambule de 1946 qui lui sont attachés. Ce texte est donc mal écrit
……………
Passons à l’article 3 pour voir si cela s’améliore : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum ». Exercer sa souveraineté par la voie du référendum, cela veut dire que le peuple peut faire une loi, ou décider d’un projet opérationnel lui même. Or, nous apprenons plus loin dans la constitution que le référendum est la propriété exclusive du président de la république, ce n’est donc pas un outil à disposition du peuple pour exercer sa souveraineté. Il y a une contradiction flagrante, ce texte est donc mal écrit.
«« Par ailleurs, le système représentatif ayant créé une usine à lois nommée « Assemblée Nationale » avec des salariés (les députés) chargés de faire tourner cette usine à plein régime, et un aréopage de technocrates chargés de fabriquer des décrets à la chaîne, nous ne devons pas nous étonner que cette « mégamachine » fonctionne en permanence à la limite de l’emballement. »»
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-redaction-de-la-loi-en-199107?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29
Pour sortir de l’UE (les 4), seul le Peuple déterminé peut le faire.
Mais il faut qu’il en comprenne les tenants et aboutissants ?!
Changer quoi pour quoi ?
Un changement de voie ?
Une continuité modifiée ?
Et ça, sa revient à la gauche d’y répondre ?
Le Vénézuéla comprend qu’il a piétiné, malgré la conscience développée.
La Constituante, malgré les nouvelles agressions à valeur ajouté, peut faire la différence et mettre en place la structure du pouvoir du Peuple: l’État Démocratique pour en terminer avec l’état de droit.
Relisez les informations sur la journée électorale ci-haut.