S’unir pour un Frexit progressiste, pour une France Franchement Insoumise à l’UE/OTAN du grand capital
L’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée peut s’avérer extrêmement grave, voire mortifère, pour notre pays.
Directement mandaté par l’oligarchie internationale, le nouveau président a pour mission d’effectuer en marche forcée le « saut fédéral européen » (« gouvernement de la zone euro », « défense européenne » intégrée à l’OTAN…). En transférant ce qui reste de la souveraineté française à l’Empire euro-atlantique en gestation, ce « saut fédéral » neutraliserait définitivement la résistance populaire à la casse de la nation et à l’ubérisation générale du travail. Accélérant et parachevant l’œuvre délétère de Sarkozy et de Hollande, le projet macronien est tellement antinational qu’il risque fort de s’accompagner du désétablissement final de la langue française, prise en étau entre la marche au tout-anglais « transatlantique » et la Charte européenne des langues régionales et minoritaires promue par Bruxelles et Berlin
Par ailleurs, « l’alternative » portée par le FN et par ses satellites n’est qu’un leurre politique destiné à diviser les travailleurs, à stimuler la fascisation de l’État et à servir de repoussoir aux tenants de la dictature euro-atlantique travestis en « antifascistes internationalistes ». En effet, incapable de par son ancrage social, de rompre avec la « construction » euro-atlantique, le FN a ouvertement renoncé à toute velléité de rompre avec l’euro, l’UE et l’OTAN au fur et à mesure qu’approchait le 6 mai 2017. En réalité, le FN et ses alliés pseudo-souverainistes n’ont d’autre but que de mettre « la France en ordre » (sic) en cultivant la xénophobie, en exaspérant les communautarismes, en aiguillonnant la marche à l’État policier et en réprimant le mouvement ouvrier pour le seul profit d’une oligarchie financière fanatiquement attachée à l’UE pilotée par l’Axe Washington-Berlin-Bruxelles.
Tout cela est d’autant plus dangereux pour la France et pour la paix mondiale, que la marche à l’Europe fédérale, puis à l’ « Union transatlantique » (à quand la résurgence du TAFTA ?) ont pour toile de fond la confrontation guerrière entre, d’une part, le bloc atlantique conduit par les USA, et d’autre part, la Chine et la Russie. Sans oublier toute une série de théâtres militaires où la situation est explosive, de l’Ukraine à la péninsule coréenne en passant par le Proche-Orient et l’Amérique latine.
En réalité, l’affrontement en trompe-l’œil entre Macron et le FN prend en étau le peuple français pour l’obliger à « choisir » entre la xénophobie déshonorante et l’euro-dissolution dans la mondialisation néolibérale. Notre peuple doit pourtant refuser de « choisir » entre ces deux genres de mort et de déshonneur, ces deux voies vers la fascisation et l’État policier, ces deux chemins vers l’éclatement communautaire et/ou régionaliste du pays, vers la précarisation générale du travail et vers le reniement des avancées humanistes qui ont rythmé notre histoire, de la Renaissance au CNR en passant par l’Édit de Nantes, par la Révolution française, par les insurrections populaires de 1830, 1848 et 1871, par la loi laïque de 1905 et par le Front populaire.
C’est pourquoi les signataires de cet appel – qui se réclament tous des Jours heureux, le lumineux programme du CNR –, appellent les citoyens à s’unir dans leur diversité pour engager ensemble une intense bataille idéologique, politique, sociale, culturelle. Pour se reconstruire, la France doit sortir, par la voie progressiste (nationalisation des secteurs-clés de l’économie, reconstruction du secteur public industriel, des services publics, de la protection sociale, du produire en France…) de l’OTAN, de la zone euromark dominée par la finance, de l’UE supranationale et des institutions de la mondialisation financière. C’est indispensable pour que notre pays reprenne la route de l’indépendance nationale, du progrès social, de la fraternité, de la paix, de la défense de l’environnement contre le tout-profit et de la coopération internationale entre peuples souverains. Rejetant toute forme de collusion avec le fascisme, le racisme, le communautarisme, combattant les guerres impérialistes et les ingérences néocoloniales, les signataires de cet appel refusent d’opposer le drapeau tricolore de la République au drapeau rouge des travailleurs, ces étendards qui guidèrent ensemble les combats de l’An II contre l’Europe des privilèges.
Cet engagement de salut public pour un Frexit antifasciste, progressiste et patriotique porté par une France Franchement Insoumise à l’UE atlantique, au MEDEF et aux politiciens qui les servent, nous le tiendrons ensemble, sur la durée et indépendamment des échéances électorales qui viennent périodiquement détruire les efforts unitaires des républicains patriotes. Et nous userons de tous les moyens démocratiques existants (conférences, débats, vidéos, analyses, interpellations unitaires des mobilisations sociales et civiques, présence sur l’internet et sur les réseaux sociaux…) pour promouvoir cette perspective émancipatrice.
Primo-signataires : Léon Landini, anc. officier du bataillon Carmagnole-Liberté des Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre Immigrée, Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, Officier de la Légion d’honneur, président du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) ; Pierre Pranchère, ancien Franc Tireur et Partisan de France (Corrèze), anc. député et eurodéputé, anc. membre du CC du PCF, vice-président du PRCF; Caroline Andréani, membre du CN du PCF (93) ; Aurélien Bernier, analyste politique ; Geneviève Blache, militante gaulliste de gauche (06) ; Anouk Breton, élue Front de gauche à Grenay, syndicaliste ; Christophe Breysacher, Mouvement pour le Socialisme du 21ème siècle ; Catherine Cazenave, professeur de philosophie (06) ; Jean-Pierre Combe, ingénieur polytechnicien, officier de réserve ; Stevens Daoust, étudiant, militant des Jeunes pour la Renaissance Communiste en France (34), Michel Debray, vice-amiral, anc. commandant de l’aviation embarquée et du groupe des porte-avions, commandeur de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite, anc. président de l’Institut Charles de Gaulle ; Jean-François Dejours, professeur de philosophie (62) ; Jean-Marc Del Percio, docteur en sciences politiques, anc. chargé d’enseignement à l’IEP de Lyon ; Aurélien Djament, mathématicien (CNRS), syndicaliste CGT (44) ; Serge et Mireille Dombrowski, militants du MS-21 ; Vincent Flament, rédacteur en chef d’Initiative communiste, responsable internationaliste ; Michèle Fraize, porte-parole du MS-21 ; Georges Gastaud, fils de Résistant, philosophe, secrétaire national du PRCF (62) ; Marc-Olivier Gavois, rédacteur en chef de la revue Etincelles ; Gilda Guibert, professeur agrégé d’histoire (78) ; Bruno Guigue, ancien haut fonctionnaire, analyste politique (98); Jean-Pierre Hemmen, Fils de Fusillé de la Résistance, arrière-petit fils d’un dirigeant de la Commune, réprimé lui-même en 1957 pour avoir refusé de porter les armes sous le commandement du général Speidel (ex-officier de la Wehrmacht devenu chef d’état-major de l’OTAN) (80) ; Patrice Hemet, porte-parole national du MS-21 ; Jo Hernandez, syndicaliste (EDF), secrétaire de la commission luttes du PRCF (81) ; Fadi Kassem, prof. agrégé d’histoire, diplômé Sciences Po Paris (78) ; Jacques Kmieciak, journaliste (62) ; Alexis Kurkdjian, cadre informaticien (92) ; Annie Lacroix-Riz, historienne, petite-fille de déporté, historienne, professeur émérite d’histoire contemporaine (Paris VII); Denis Lemercier, maître de conférence retraité ; Yves Letourneur, poète, philosophe ; Nicole Lochouarn, syndicaliste CGT-Territoriale (92) ; Antoine Manessis, responsable aux relations unitaires du PRCF, fils de Résistants (38); Annette Mateu-Casado, responsable PRCF, fille d’antifascistes espagnols (66) ; Joël Mayet, petit fils et neveu de déportés, ingénieur retraité de la FP territoriale (59) ; Aymeric Monville, éditeur (92) ; Dominique Mutel, professeur agrégé d’anglais (62) ; Laurent Nardi, conseiller municipal de Passy (74) ; Pierre Peuch, militant associatif, 19 ; Bernard Parquet, syndicaliste EDF (94), fils de FTP ; Gaston Pellet, résistant linguistique au tout-anglais « transatlantique » (30) ; Anna Persichini, syndicaliste CGT-Métallurgie, 06 ; Christophe Pouzat, neurobiologiste (94) ; André Prone, environnementaliste, initiateur des études sur l’ « écomunisme » ; Jean-Luc Pujo, président des Clubs Penser la France (75) ; Régis Ravat, délégué CGT à Carrefour-Nîmes Sud ; Adrien Roussel, photographe retraité de l’ENES ; Louis Saisi, juriste, docteur en Sciences de l’éducation, ingénieur de recherche ; Jany Sanfelieu, militante communiste, fille de combattant républicain espagnol (89) ; Roger Silvain, anc. responsable CGT à Renault-Billancourt, militant du Front syndical de Classe ; Stéphane Sirot, historien du syndicalisme (59) ; Gilliatt de Staërck, traminot, animateur des Jeunes pour la Renaissance Communiste en France (22); Betty Tambuscio, syndicaliste, ancienne présidente de l’Union des Syndicats de Monaco, militante PRCF (06) ; Yves Vargas, philosophe ; Bernard Vitalis, fils de Pierre Vitalis, pendu par les nazis à Tulle le 9 juin 1944 ; Joël Vuylsteker, enseignant, syndicaliste (FSU), militant PRCF et FSC ;