par Georges Gastaud, secrétaire national adjoint du PRCF – 10 avril 2023
Aux racines de l’entêtement macroniste : la dictature européenne des trusts !
Bravant le très combatif mouvement pour les retraites impulsé par la classe ouvrière (raffineurs, énergéticiens, cheminots, marins, dockers, éboueurs…), Macron refuse obstinément de céder. Par-delà l’arrogance du personnage, cet entêtement meurtrier pour la démocratie résulte surtout de l’intransigeance du MEDEF et d’une UE supranationale dont le tuteur berlinois a déjà prévenu que, si la contre-« réforme » des retraites n’était pas appliquée, la France cesserait aussitôt d’accéder à la manne du « Grand Emprunt européen »… Ce message-là, sinon celui envoyé par le peuple français étant clairement entendu par l’Elysée, Olivier Véran (le porte-parole du gouvernement) vient d’annoncer que « la réforme des retraites n’est pas la retraite des réformes ». En clair : si le Conseil constitutionnel validait la loi Borne (ce qui faciliterait la désertion à demi annoncée de Berger…), un nouveau train de contre-« réformes » euro-macronistes viendrait vite percuter le statut des profs, le RSA des chômeurs de longue durée, les conditions de vie des immigrés, E.D.F., la S.N.C.F. et l’hôpital public, etc.. Sans parler du climat répressif porté par Darmanin sur fond de diabolisation paneuropéenne de la Russie soviétique (et « postsoviétique ») et de flirt assumé de l’U.E. avec des gouvernements franchement nostalgiques de Hitler, Pilsudski, Bandera ou Mussolini de Kiev à Rome en passant par Vienne et Varsovie.
Dans ces conditions où le mouvement populaire ne dispose pas d’un débouché politique digne de sa combativité et où « Marianne », la République censément souveraine et sociale, est violentée par les euro-gouvernements « français » successifs, qui ne voit qu’un boulevard vers l’Elysée est ouvert au duo Bardella-Le Pen désormais flanqué des agitateurs hyper-réactionnaires Zemmour et Ciotti ?
Doter le mouvement ouvrier et populaire de l’Alternative politique qu’il mérite !
En réalité, ce qui a le plus manqué au mouvement populaire pour passer à l’offensive gagnante, c’est une alternative politique fédératrice assortie des outils de combat politiques, voire confédéraux, capables d’affronter le pouvoir euro-oligarchique « cohérence contre cohérence », tout en associant la défense du progrès social à celle des libertés, de la souveraineté nationale (sacrifiée à l’« Etat fédéral européen » réclamé par Scholz) et de cette paix mondiale que l’UE-OTAN menace d’un « conflit de haute intensité » avec l’entente russo-chinoise.
L’euro-dépendance de la gauche établie, facteur n°1 d’impasse politique pour le mouvement populaire
Or chacun le voit : la « NUPES » est impuissante à fournir cette alternative politique aux travailleurs en lutte. D’une part, la « NUPES » est écartelée par les dissensions à la tête de LFI, mais aussi par les manœuvres de Roussel tentant de rafistoler l’union de la gauche « à l’ancienne » avec… Bernard Cazeneuve, par le bellicisme du P.S. et d’EELV arrimés à l’OTAN et plus globalement, par l’illusion euro-constructiviste chère à toutes les composantes de la NUPES. Qu’il s’agisse des ultra-atlantistes Verts ou « socialistes », du PCF-PGE enlisé dans l’introuvable « réorientation progressiste de la construction européenne », voire de LFI dont l’état-major a renié tout combat effectif contre l’OTAN, ils sont tous incapables de voir dans l’U.E. ce qu’elle a toujours été : le cartel antisocial, antinational et impérialiste du capital monopoliste européen, oligarchie « française » en tête. Arc-boutée sur des traités européens qui consacrent l’« économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée », l’U.E. orchestre en effet la guerre sociale contre les travailleurs d’Europe ; elle impulse la destruction méthodique des nations européennes* ; elle maintient sous sa tutelle armée l’Afrique et le Proche-Orient ; et elle s’arme jusqu’aux dents pour écraser les pays qui refusent l’étouffante hégémonie économique, culturelle et militaire de Washington. Plus que jamais, malgré l’omerta des confédés syndicales affiliées à la très paralysante « Confédération Européenne des Syndicats » présidée par Berger, des centaines de milliers de travailleurs ont constaté au fil des luttes que la contre-« réforme » Borne était cadrée par l’Accord européen de Barcelone qui, dès 2002, planifiait de « porter progressivement à 67 ans en moyenne l’âge de départ en retraite dans les Etats de l’UE »
- A visionner : vidéo – Quand les économistes, les syndicalistes et même le ministre rappellent que derrière Macron, les commanditaires de la réforme des retraites, c’est l’Union Européenne du Capital !
Frexit progressiste dans la perspective d’un socialisme-communisme de nouvelle génération !
Bref, pour sauver la paix mondiale, reconquérir la (les) souveraineté(s) nationale(s), relancer le progrès social et rouvrir à notre pays la voie d’une coopération internationale égalitaire et fructueuse, il faut que la France sorte de cette UE-OTAN mortifère par la porte à gauche. C’est indispensable pour nationaliser démocratiquement les secteurs-clés de l’économie, « mettre le monde du travail au centre de la vie nationale » comme y invitait le CNR, planifier la reconstruction du produire en France, reconstituer la protection sociale et les services publics, stopper l’inaction écologique et relancer une politique étrangère au service de la paix. C’est ce que résume le mot d’ordre de Frexit progressiste que le PRCF ne sépare pas de la visée d’un socialisme-communisme de nouvelle génération apte à traiter les brûlants problèmes de notre temps.
Un appel à l’unité d’action !
C’est pourquoi nous nous adressons aux forces ouvrières, populaires, antifascistes, patriotiques et pacifiques éprises de vie et de raison qui soutiennent le monde du travail, réprouvent la dictature proconsulaire et oligarchique de moins en moins déguisée de Macron, refusent la résistible ascension des lepénistes et refusent cette UE conçue pour démolir les acquis sociaux, saper l’existence nationale des peuples européens, forclore leur marche vers le socialisme et fomenter, sous la tutelle de l’OTAN, un affrontement potentiellement exterminateur avec la Chine et la Russie.
Renforcer le PRCF, bâtir une Convergence d’Action Communiste !
Aux communistes de France, et notamment aux Jeunes Communistes qui ne confondent pas l’identitarisme populiste de Roussel avec du marxisme-léninisme, nous disons : renforcez le PRCF et la JRCF ! Le PRCF ne se prend pas, en l’état, pour un parti communiste de plein exercice ; mais il dispose déjà, à force de travail désintéressé, d’une organisation démocratiquement centralisée, du mensuel Initiative communiste, d’un site électronique largement visité, d’une revue théorique de belle tenue, Etincelles, d’une organisation de jeunesse dynamique, de moyens confirmés de recherche et de formation (philosophique, économique, historique…), sans oublier la riche activité d’une vingtaine de commissions nationales de travail*. Surtout, le PRCF a affiné au fil des ans une stratégie novatrice, rassembleuse et révolutionnaire qui adapte au monde contemporain le meilleur de l’héritage communiste français et international. Notre propos n’est nullement l’exaltation du PRCF comme tel (il n’est qu’un moyen provisoire au service des communistes prêts sans attendre à retrousser les manches pour reconstruire), mais la renaissance d’un parti de combat franchement communiste, 100% eurocritique, patriote et internationaliste au sens que Jaurès, Sémard ou Duclos surent tour à tour donner à ces mots. En outre, le PRCF invite toutes les organisations communistes qui veulent combattre l’UE-OTAN et l’exploitation capitaliste à former dès aujourd’hui une Convergence d’Action Communiste. Son but serait de jeter les bases, par une intervention militante commune sur les grandes questions sociopolitiques du jour, du Parti franchement communiste dont la classe ouvrière et la jeunesse populaire ont besoin pour gagner.
Aux syndicalistes de classe : marchons sur nos deux jambes !
Aux syndicalistes de classe nous disons : le PRCF soutient votre effort pour vous affranchir de la tutelle défaitiste de l’euro-syndicalisme d’accompagnement. Car pour gagner, la classe ouvrière doit marcher sur ses deux jambes, une CGT de classe et de masse, mais aussi un parti d’avant-garde tourné vers les entreprises. Il ne s’agit pas de s’enrouler dans le drapeau rouge en appelant à l’insurrection d’une manière hors-sol, mais d’ouvrir patiemment à la classe travailleuse des perspectives, à partir de chaque lutte, jusqu’à la révolution socialiste.
« La vraie démocratie, elle est ici ! »
Qui ne voit en effet, face à la brutalité dont fait montre Macron, que les illusions diffusées depuis quarante ans par les dirigeants révisionnistes successifs du PCF-PGE (mais aussi par ceux du NPA) se sont écroulées devant la violence des faits ? Les oligarques occidentaux ne veulent plus, ne serait-ce que d’un semblant de « démocratie » et leur « dialogue social » apparaît désormais pour ce qu’il fut toujours : une mascarade. Dès lors, les travailleurs ont raison de scander dans les manifs : « C’est pas au patronat de faire la loi, la vraie démocratie, elle est ici ! ». Car face à la fascisation galopante de la démocratie bourgeoise (même Berger parle désormais de « crise démocratique » !), la démocratie véritable passe à terme, et dans les formes que le peuple travailleur aura choisies, par la dictature du prolétariat, démocratie pour l’écrasante majorité de la population, mais aussi mise hors à la raison de ces « élites » corrompues qui ne méprisent pas moins le peuple que ne le faisaient les aristocrates en 1788.
S’unir contre l’exterminisme capitaliste !
Aux amis de la paix, de l’indépendance nationale et de la « démocratie sociale » telle que la concevaient Marcel Paul, Danielle Casanova ou Ambroise Croizat, nous disons : ce système capitaliste fascisant et clairement exterministe ne peut plus nous apporter que la régression sociale, l’euro-décomposition nationale et les dérèglements environnementaux de toutes sortes. S’il n’est pas abattu à temps, il comporte même la noire perspective d’un obscurantisme généralisé, si ce n’est celle d’un suicide global de notre espèce entraînant avec elle l’essentiel du vivant !
Alors, amis et camarades, aidez-nous à construire une dynamique Convergence d’Action Communiste, à soutenir le renouveau syndical rouge, à bâtir un FRont Antifasciste, Pacifique, Patriotique, Populaire et Ecologiste isolant l’oligarchie. Aidez-nous à rejeter fermement la fascisante criminalisation du communisme historique, aidez-nous à porter, si modestement que ce soit, la renaissance marxiste-léniniste du Mouvement Communiste International et celle d’un très large Front Anti-Impérialiste indispensable pour stopper à temps l’UE-OTAN, cette ennemie principale des peuples et de la paix.