Adresse du PRCF aux communistes, aux militants ouvriers et aux patriotes progressistes, antifascistes et républicains.
Le PRCF s’adresse à l’ensemble des forces franchement communistes et franchement républicaines. Il demande à chaque organisation du PRCF, à chaque lecteur d’I.C., de prendre des initiatives pour faire connaître et diffuser cet appel. L’heure de compter les points et de se renvoyer la balle est passée ; il y a le feu à la maison France et demain il deviendra impossible à éteindre. Retroussons-tous nos manches AUJOURD’HUI et montons ENSEMBLE à l’assaut des incendiaires
Mettant à profit le cadre pré-formaté des élections présidentielles, les forces du capital mettent activement en place une tenaille politique dont le but est de paralyser le peuple français. Désespérant de venir à bout des résistances que notre peuple oppose à la mondialisation euro-libérale, sachant pertinemment que la crise structurelle du capitalisme et de l’Europe supranationale vont broyer jusqu’à l’os notre protection sociale et notre héritage républicain, les maîtres du CAC 40 et les médias à leur solde veulent placer les Français face à une alternative suicidaire : ou bien élire un commis patenté de l’euro-désintégration de la nation (qu’il s’agisse du fascisant candidat sortant ou du milliardaire qui « manage » actuellement le FMI…), ou bien s’en remettre à la présidente du FN, qui ne brandit le drapeau tricolore et à l’indécence de se réclamer du Programme du Conseil National de la Résistance que pour mieux écraser le mouvement ouvrier et démocratique. Dans les deux cas, sous des formes plus ou moins brutales et rapides, l’oligarchie capitaliste veut transformer en cauchemar le rêve et les aspirations séculaires du peuple français à une République démocratique et sociale, souveraine et fraternelle : dans ces conditions, lequel de ces blocs rivaux et complices, celui du néo-fascisme pseudo-« national » de Marine Le Pen ou celui de l’euro-dictature chère à l’UMPS, aura-t-il « l’honneur » de mettre un point final déshonorant à la riche histoire de notre pays ?
La victoire ira-t-elle au Parti Maastrichtien Unique qui, cramponné au Traité de Lisbonne, affiche sa volonté d’ériger l’« Empire européen » (dixit DSK !) sur les ruines de la République française en exigeant de celle-ci les « abandons de souveraineté » que le suffrage universel avaient refusé de consentir le 29 mai 2005 ? Ou bien le succès couronnera-t-il l’héritière d’un richissime tortionnaire, qui compte bien dévoyer la légitime colère du peuple pour liquider la République française -, quitte à faire à peu sa jonction avec une UMP en pleine fuite en avant fascisante et islamophobe ?
Face à cette machinerie politique, la fausse gauche est hors d’état de constituer une alternative stratégique décente: le récent « programme » publié par le PS n’offre pour toute perspective que la substitution à la devise révolutionnaire, liberté-égalité-fraternité ou la mort, de la notion compassionnelle de « care » chère à Lady Aubry, la dame patronnesse qui vient d’obtenir le Prix de la Carpette anglaise pour son acharnement à promouvoir l’anglo-américain au détriment du français. Comment en outre nourrir la moindre illusion sur l’éventuel redressement interne du « PCF » quand son nouveau secrétaire national Pierre Laurent, -récemment promu président du Parti de la Gauche Européenne-, en vient à défendre l’euro, cette arme de destruction massive contre les salaires, les retraites, la Sécu, les services publics et le produire en France ? Qu’importe au « pcf » devenu socialo-dépendant si le sauvetage de l’euro se traduit par le chômage et la misère de millions d’ouvriers, de paysans, d’artisans et de fonctionnaires, harcelés sans relâche par l’Etat qu’ils sont censés servir ! Quant à Mélenchon, il a beau rouler les mécaniques, il explosera en plein vol s’il s’obstine à défendre le mensonge éculé de l’Europe sociale face à une candidate d’extrême droite toute ravie de récupérer en apparence le juste combat de Georges Marchais et d’Henri Krazucki contre le Traité de Maastricht…
De quels atouts notre peuple dispose-t-il alors pour forcer le blocus politique et reprendre l’offensive sur le terrain socio-politique ? Sans doute convient-il d’abord que les vrais communistes réapprennent d’urgence à s’adresser ensemble à la classe ouvrière, qui fut la force motrice des blocages de masse durant les grèves de l’automne, mais aussi à la jeunesse frondeuse de notre pays, -qui n’est pas prête d’oublier sa victoire sur le CPE- ; les vrais communistes doivent aussi tabler sur les sentiments républicains de notre peuple qui n’acceptera pas éternellement de se laisser stranguler sans se soulever massivement. Comme on le voit au Sud de la Méditerranée, aucune tyrannie ne tient éternellement face à un peuple déterminé et fier de son histoire ; c’est pourquoi, le PRCF appelle depuis mai 2007 les républicains à s’unir sur les axes toujours actuels du programme du CNR (souveraineté nationale et populaire, progrès social, nationalisations, antiracisme, coopération internationale), à « dégager » le détestable régime UMP et à sortir la France de l’UE, en rappelant cette phrase de Robespierre inscrite dans la Contitution de 1793 dans son article final :« quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour toute portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensables des devoirs ». Les ouvriers des raffineries qui ont fait face aux CRS en chantant la Marseillaise, montrent le vrai chemin d’un combat fédérant tout le peuple contre le capital au nom de l’intérêt national !
Encore faut-il pour cela que le peuple dispose d’outils politiques, idéologiques et syndicaux sans lesquels le patriotisme le plus légitime peut dégénérer en xénophobie d’Etat et préparer la balkanisation sanglante du pays. C’est pourquoi, refusant l’anti-patriotisme primaire des euro-gauchistes, les communistes doivent surmonter toute frilosité dans leur défense de la nation souveraine et de la république sociale en se souvenant du mot de G. Politzer, le philosophe communiste français d’origine hongroise qui fut fusillé en 1941 par les inspirateurs du FN : « l’internationalisme de la classe ouvrière, c’est la fraternité des peuples face à leurs ennemis. Il inclut la défense de la nation parce que la liberté réelle de l’humanité est solidaire de la liberté de chaque peuple ». Les pudeurs de vierge sur la question nationale aboutissent désormais, non seulement à ouvrir un boulevard aux euro-désintégrateurs de la France, mais à abandonner le drapeau tricolore de 1789 à Le Pen en lui offrant sur un plateau les couches moyennes et même une part des ouvriers industriels victimes du libre-échange cher à DSK.
A l’inverse, les patriotes non communistes qui veulent sauver la nation républicaine, mais qui rechignent à s’allier au mouvement ouvrier et à son drapeau rouge, doivent méditer eux aussi ces prophétiques du même Politzer : « le racisme fasciste, qui veut écraser le peuple, est violemment antinational parce qu’il est violemment antisocial. Il ne peut y avoir d’affirmation de la nation qui ne puisse être en même temps celle du peuple, de la classe ouvrière ». Tout tentative d’opposer le combat patriotique au combat anticapitaliste peut conduire notre peuple à la pire défaite de son histoire, alors que l’alliance gagnante du drapeau rouge et du drapeau tricolore, qui fit la force du Front populaire et du Parti des Fusillés, permettrait à notre pays de s’associer au vaste printemps mondial des peuples qui s’opposent à l’impérialisme, du monde arabe à l’Amérique latine, sans oublier les luttes revendicatives prometteuses de la nouvelle Asie ouvrière.
C’est pourquoi le PRCF appelle les organisations vraiment communistes,
qu’elles soient ou pas adhérentes au PCF, à se rencontrer au plus tôt pour defendre ensemble à la porte des entreprises un programme unitaire de rupture avec la domination du grand capital, d’inversion des processus de fascisation et de démontage social, de rupture totale avec l’UE supranationale. Sans qu’ils aient nullement besoin pour ce faire de rompre avec leur syndicat d’origine, le PRCF invite les syndicalistes de lutte à s’organiser à l’échelle nationale pour que la prochaine grande lutte aboutisse enfin au blocage national de l’exploitation capitaliste. Le PRCF tend aussi la main à tous les républicains : retrouvons-nous largement sur les exigences simples portées par l’Arc républicain de progrès et formons ensemble, au-delà des pièges politiciens et des querelles d’ego indécentes de la présidentielle, un Front de Résistance Antifasciste,Populaire, Patriotique et Progressiste, capable de balayer les ennemis de la France et du monde du travail. C’est pour œuvrer passionnément à l’union et à la résistance du peuple de France que le PRCF prépare sa conférence nationale de l’automne 2011 afin de mettre ses propres recherches programmatiques, avec une organisation politique renforcée, à la disposition de tous ceux qui gardent au cœur l’appel du Parti Communiste sous la signature de Duclos et Thorez du 10 juillet 1940 : « jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves ».
Pour le PRCF, le Secrétariat Politique :
- Léon Landini
- Jean-Pierre Hemmen
- Georges Gastaud
- Daniel Antonini
- Aurélien Djament
- Vincent Flament
- Antoine Manessis
- Jean-François Maison
- Pierre Pranchère
- Jany Sanfelieu.