APPEL AUX MILITANTS, CANDIDATS ET ELECTEURS SE RECLAMANT DU MOUVEMENT POPULAIRE, de la PAIX et des PRINCIPES DEMOCRATIQUES

27 juin 2024 – Par Fadi Kassem et Georges Gastaud, membres du secrétariat national du PRCF

Favorisée par des décennies de trahison de la Nation, de la souveraineté populaire (viol du Non de 2005 à la Constitution européenne) et de la classe laborieuse par les politiciens de droite et de « gauche » affiliés à l’Arc euro-atlantiste, de Sarko à Macron en passant par Hollande, nourrie par la honteuse surenchère de fascisation politique, de criminalisation du syndicalisme, de diabolisation du communisme et de stigmatisation de l’immigration qu’a obstinément portée la Macronie, une inquiétante dynamique raciste et xénophobe pourrait porter prochainement à Matignon un représentant du RN flanqué du pétainiste Zemmour et du politicien ultraréactionnaire E. Ciotti. 

Face à cela, certains, comme Fabien Roussel, ne trouvent rien de mieux à faire que de blanchir par avance la Macronie en appelant d’avance à voter pour ses candidats au second tour pour « faire barrage au RN » alors même que Darmanin, Castaner et Cie creusent le lit du lepénisme depuis sept ans. D’autres, comme le PS néolibéral associé au va-t-en-guerre  Glucksmann? sont surtout préoccupés de tirer le plus à droite possible l’alliance déjà bien trop euro-OTAN-et MEDEF-compatible dite « nouveau front populaire » (NPF): leur souci principal est de taper sur tout ce qui pourrait représenter un ferment de gauche populaire, militante et syndicaliste dans notre pays.

Face à ces orientations mortifères, le PRCF s’est déjà adressé 11 fois depuis 2019, et cela sans aucun retour, aux peu courtois dirigeants nationaux de LFI et du PCF. Mais ceux-ci sont surtout soucieux de coller au PS de Hollande pour préserver leurs places au lieu de défendre véritablement la classe travailleuse. Et surtout, ils ont renoncé à toute idée de rupture progressiste avec l’UE du capital (ils ont renié la formule mélenchoniste de 2017 : « l’UE on la change ou on la quitte ») et ont enterré le magnifique discours sur la paix prononcé en 2017 par Mélenchon au meeting de Marseille pour appeler la France à sortir de l’alliance agressive de l’OTAN, laquelle nous entraîne désormais à toute vitesse vers une guerre mondiale avec la Russie, voire avec la Chine. 

En outre, ces dirigeants ne disent pas un mot du « saut fédéral européen » préparé par la Macronie et par l’UE et applaudi par le PS et les Verts, et dont le but est de substituer à la République française censément indépendante un ETAT FEDERAL EUROPEEN et une ARMEE EUROPEENNE arrimée à l’OTAN qui mettraient un point final à l’indépendance de la France et qui précipiteraient  la marche à la Troisième Guerre Mondiale sous l’égide de Washington. Ils laissent ainsi à Marine Le Pen un espace politique énorme pour se présenter, fût-ce mensongèrement, comme une militante. En effet, le programme commun du PS, des Verts, du PCF et de LFI stipule ceci : « Défendre l’Ukraine et la paix sur le continent européen : « Pour faire échec à la guerre d’agression de Vladimir Poutine, et qu’il réponde de ses crimes devant la justice internationale : défendre indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien ainsi que l’intégrité de ses frontières, par la livraison d’armes nécessaires, l’annulation de sa dette extérieure, la saisie des avoirs des oligarques qui contribuent à l’effort de guerre russe dans le cadre permis par le droit international, l’envoi de casques bleus pour sécuriser les centrales nucléaires, dans un contexte international de tensions et de guerre sur le continent européen et œuvrer au retour de la paix . » En clair, ce « contrat de législature » du NFP refuse toute idée de négociation avec la Russie et s’aligne sur les positions bellicistes de Macron et Glucksmann: chose dont, à juste titre, les Français ne veulent à aucun prix car elles entraîneraient la France, un pas après l’autre, dans une Troisième Guerre mondiale exterminatrice !

C’est pourquoi nous vous interpellons, militants, candidats et sympathisants DE BASE du NFP, et spécialement vous, membres de LFI, du PCF et des syndicats. Bien entendu, il faut à tout prix faire baisser le RN ainsi que les très réactionnaires LR et autres macronistes ennemis du mouvement ouvrier et des libertés démocratiques. Oui, il est souhaitable qu’un maximum de voix ouvrières puissent se porter sur les candidats LFI et PCF, du moins là où n’existe pas une possibilité de voter pour les candidats politiquement très clairs du PRCF. Mais pour enrayer la dynamique RN et remettre à l’offensive les candidats du progrès social, encore faut-il que, d’urgence, les militants qui se veulent véritablement communistes et insoumis fassent le nécessaire dans leurs circonscriptions pour qu’un message clair soit envoyé aux électeurs populaires : pas une arme française, pas un soldat français, pas un euro pour la guerre en Ukraine, désescalade et négociations immédiates et sans préalable – et tant pis si cela déplait à Ursula von der Leyen, à Macron et à Glucksmann ! Refus absolu du « saut fédéral européen » et retour à l’indépendance plénière de la France, sans quoi toutes les promesses sociales du NFP seront aussitôt balayées par l’UE au nom des critères de Maastricht et des vertigineuses dépenses d’armement de l’OTAN.

Militants qui vous réclamez du syndicalisme, de l’insoumission et du communisme, il reste 24 heures avant le premier tour et une semaine pour convaincre. Mais pour cela, il faut s’en donner les moyens. Nous ferons l’impossible pour combattre jusqu’à la dernière minute Macron et le RN et nous souhaitons ardemment pouvoir soutenir vos candidats partout où nous n’avons pas nos propres candidats franchement communistes, 100% antiguerre, antifascistes et anti-Maastricht, nos camarades Manon, dans le 94, Gilliatt, dans 35 et Yannick dans le 93. Mais c’est à vous, militants et candidats de base sans lesquels vos états-majors dérivants ne sont rien, et nous conduisent tous à une défaite gravissime, de prendre position catégoriquement pour que revive un véritable Front populaire digne de celui de 1936 en associant clairement le combat pour la démocratie au combat pour la paix, pour l’indépendance nationale et pour le progrès social comme c’était le cas jadis à l’initiative du grand PCF, alors marxiste-léniniste, de Thorez, Duclos, Sémard et Martha Desrumeaux, et de la CGT de classe de Frachon, Marcel Paul, Timbaud et Croizat. Camarades, il est encore temps de faire le geste politique nécessaire pour faire EFFICACEMENT barrage au RN, à la Macronie, pour défendre du même pas la paix, la nation et la démocratie, et pour dessiner une perspective révolutionnaire pour notre peuple.