Par Georges Gastaud et Fadi Kassem, secrétaires nationaux du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)
Léon Landini Président du PRCF, résistant FTP MOI, Pierre Pranchère vice-président du PRCF, résistant FTP
Annie Lacroix-Riz, historienne
« La flamme de la Résistance française ne s’éteindra pas ».
Charles de Gaulle, 18 juin 1940
« Jamais, un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves ».
Appel clandestin Duclos/Thorez du 10 juillet 1940.
Chers compatriotes,
En dépit des apparences, notre pays vit un des moments les plus périlleux et humiliants de son histoire et c’est désormais son existence même qui est en jeu.
Intensément malaxé par les forces de marée de l’intégration euro-atlantique, qui détruisent sa souveraineté, ses acquis sociaux forgés en 1945/47, sa politique internationale non alignée, sa République une, laïque et indivisible et jusqu’à sa langue sacrifiée au tout-globish de l’euro-mondialisation dite néolibérale, la France est également rongée de l’intérieur, non par les travailleurs immigrés inlassablement stigmatisés par les racistes, mais par toute une série de séparatismes euro-régionalistes qui misent ouvertement sur sa dislocation, de la Corse à la Bretagne et de l’Alsace aux Pyrénées-Orientales.
Non seulement les partis dits de gouvernement, LREM, LR, PS, EELV et leurs éternels micro-satellites électoraux, se relaient au pouvoir pour appliquer la politique unique de l’Europe germano-americaine, mais ils le font désormais en connivence avec le Rassemblement lepéniste, dit « national »: en effet, ce dernier accepte désormais très officiellement l’UE supranationale et atlantique, la monnaie unique alignée sur le deutsche Mark et les Accords de Schengen; la présidente du RN ne dit mot de l’arrachage en cours du français au profit du globish et elle se satisfait de surenchérir sur les politiques liberticides et sur les dérives hyper-atlantiques de Macron, Hollande et autre Sarkozy en matière diplomatique et militaire.
Face à l’affaissement général de notre pays en tous domaines, y compris militaire et éducatif (repositionnement stratégique général des Armées, mais aussi fin de l’Education nationale et du baccalauréat national anonyme, dérive accélérée vers l’enseignement hyper-inégalitaire prédominant aux Etats-Unis d’Amérique, tout cela sous l’égide des Blanquer et autre Pécresse), Berlin, auquel le Traité d’Aix-la-Chapelle donne un scandaleux droit de regard sur la politique française, en est désormais à exiger sans ménagements que la force de frappe française et que le siège français au Conseil de sécurité de l’ONU soient transférés à l’UE ce faux nez de l’impérialisme allemand qui domine l’Europe sous la supervision générale de Washington.
Dans ces conditions, le PRCF, dont les fondateurs sont presque tous des Résistants et des descendants de Résistants, rappelle que naguère, sans pour autant jamais renier leurs identités respectives, les gaullistes et les communistes ont pesé ensemble, ou du moins parallèlement, pour refuser l’asservissement de la France à l’Occupant nazi, pour créer le Conseil National de la Résistance, pour empêcher que la France ne devienne un protectorat américain en 1945, pour que l’Europe supranationale ne nous dicte pas notre conduite, pour que l’appareil industriel et agricole français ne soit pas démantelé et pour que la France sorte de la direction intégrée de l’Alliance atlantique.
Un tel esprit de résistance et d’indépendance est d’autant plus vital et actuel que la politique euro-atlantique actuelle est ouvertement orientée vers un « conflit de haute intensité » avec la Chine et la Russie. Or un tel confit pourrait signifier l’extermination sans reste du peuple français, si ce n’est la mort de l’humanité.
D’autant que nous avons une dette d’honneur envers le peuple russe puisque le Général de Gaulle, en visite d’État à Moscou en 1944, y déclarait loyalement : « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération ».
Dans ces conditions, le PRCF déclare solennellement que la mobilisation unitaire pour sortir la France de l’OTAN, et de son partenaire stratégique, l’UE, et plus généralement et offensivement, pour reconstruire une République française souveraine, sociale, laïque, indivisible, démocratique, fièrement francophone, internationalement libre et non alignée, est plus vitale que jamais.
C’est dans cet esprit que nous, PRCF, avec l’appui de plusieurs militants gaullistes connus, avons impulsé le rassemblement unitaire de Toulouse contre l’OTAN le 21 août 2021 et que, plus globalement, nous menons campagne pour un Frexit progressiste capable de rendre à la France sa liberté et sa place d’honneur, héritée des Lumières et de la Révolution française, dans la lutte pour pour la paix, pour le progrès social, pour le droit de chaque peuple à disposer de lui-même et pour l’émancipation sociale et nationale de tous peuples.
Ensemble, et chacun à partir des références politiques, historiques et morales qui motivent son engagement de toujours, militons pour un grand sursaut populaire, progressiste et patriotique.
Il n’est que temps pour tous ceux qui aiment vraiment leur pays.