14 JUILLET 2021: 232ème anniversaire de la prise de la Bastille, 86ème anniversaire du meeting fondateur du Front populaire, 76ème anniversaire du 14 juillet 1945 :
UN SURSAUT PATRIOTIQUE ET POPULAIRE EST URGENT ET VITAL !
Notre pays est en proie à un double processus d’euro-dislocation et de fascisation qui nécessite un sursaut urgent du peuple français, notamment du monde du travail et de la jeunesse. En effet, la prétendue « construction » euro-atlantique portée par l’oligarchie financière et précipitée par Macron au nom du « saut fédéral européen » et du « pacte girondin » aboutit au démontage en marche généralisé de la nation républicaine. En effet :
– de nouvelles attaques gouvernementales ciblent l’indemnisation du chômage et les retraites par répartition créées par Ambroise Croizat en 1946 en application du programme du CNR alors même que des millions de citoyens sont précarisés et paupérisés ;
– l’Éducation nationale est méthodiquement désossée par le ministre Blanquer : celui-ci détruit à la fois le bac national, premier diplôme universitaire, le second degré public long et les conditions d’accès à l’Université (« Parcoursup ») tandis qu’est créé un bac européen à la seule destination de l' »élite »; dans le même temps, la ministre Frédérique Vidal poursuit l’alignement délétère de l’Université et de la Recherche françaises sur les modes de gouvernance ultra-ségrégatifs des universités américaines ;
– pour exécuter les directives européennes enjoignant scandaleusement la France de « réduire ses dépenses de santé » (comme l’a exigé la Commission européenne à 63 reprises entre 2011 et 2018 !), les suppressions de postes continuent à l’hôpital public alors que la pandémie continue de sévir;
– la République une et indivisible héritée de la Révolution française est démantelée, les départements et les communes de France sont dépecés au profit des Grandes Régions à l’allemande, des « collectivités uniques » (Corse, et bientôt peut-être très vite, Bretagne), des « collectivités européennes » (Alsace), des « euro-départements » (Moselle) et des « métropoles » broyant les communes rurales et ouvrières. Ce démantèlement s’accélère avec l’adoption de la loi « 4D », le D de « décentralisation » étant une application du « pacte girondin » cher à Macron qui constitue une attaque sans précédent contre la République une et indivisible ;
– dans les grandes entreprises, à l’Université, dans la Recherche, le français, « langue de la République » au titre de la Constitution, est systématiquement déclassé au profit du tout-globish des traités transatlantiques, de l’OTAN et des institutions européennes ; simultanément, des mouvements euro-régionalistes appuyés par le pouvoir (cf la loi Molac) combattent le statut constitutionnel de la langue française en tant que langue commune de l’État, de l’école et de l’administration ;
– les fusions capitalistes s’aggravent dans l’industrie (PSA, Renault…) sur fond de suppressions massives d’emplois, de délocalisations et de dévastation accentuée du « produire en France » industriel, halieutique et agricole ;
– la casse des services publics s’accentue avec la dénationalisation des routes nationales, la privatisation calamiteuse en cours d’EDF, des aéroports, des ports et de la SNCF, la casse de l’Office national des forêts et du ministère de l’Environnement.
Tout cela s’effectue en application directe du principe de l' »économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » qui constitue l’orientation axiale de l’UE et qui définit la politique socio-économique unique des États-membres de l’UE. Pour faire passer en force ces orientations mortifères, la destruction des libertés s’accentue (loi dit de « Sécurité globale »), la marche à l’État policier se précipite, le pouvoir ferme les yeux sur les « tribunes » factieuses de généraux appelant à un coup d’État militaire et ses ministres cautionnent des manifestations policières extrémistes tournées contre la justice et se déployant sous les fenêtres de l’Assemblée nationale, tandis que l’extrême droite et le pouvoir rivalisent dans la stigmatisation des travailleurs « musulmans » et des travailleurs sans-papiers. De même, tout est fait pour enfermer les choix à venir du peuple français dans la fausse alternative entre Macron, Le Pen ou d’autres variantes de la politique néolibérale et ultra-autoritaire et belliciste que prescrit la « construction » euro-atlantique. Ajoutons à cela que le pouvoir macroniste inféodé à l’OTAN est en passe de recentrer officiellement sa politique militaire (cf. le récent changement de chef d’état-major) sur la préparation d’un « conflit de haute intensité », c’est-à-dire sur la perspective proprement suicidaire d’une guerre contre la Russie et la Chine qui serait catastrophique pour la paix, pour la France et pour l’existence même de l’humanité.
Dans ces conditions, une bonne partie du peuple français – la masse des ouvriers et des jeunes en tête – refuse à juste raison de cautionner les partis en place qui, à des degrés divers, et qu’ils se réclament du RN lepéniste officiellement rallié à l’UE, des LR arc-boutés sur la feuille de route du MEDEF à l’égal des macronistes, du PS maastrichtien et de ses appendices, des Euro-Écologistes « verts », cautionnent la funeste « construction » euro-atlantique, et par voie de conséquence, la démolition de la France, de la paix européenne et des acquis sociaux que cette « construction » létale implique. On a constaté le rejet désormais ultra-majoritaire de ces politiques avec le refus de vote massif qu’ont opéré les électeurs français, classe ouvrière et jeunesse en tête, lors des élections régionales et départementales de juin 2021 : : deux Français sur trois se sont abstenus (sans compter les votes blancs et nuls) et au terme de ces élections, Macron ne représente plus que 3 % des inscrits ! Et pourtant, ce dernier poursuit sa feuille de route en maintenant toutes ses lois liberticides et ses projets de contre-réformes, retraites et assurance-chômage en tête.
C’est pourquoi nous, militants politiques, associatifs et/ou syndicalistes de diverses sensibilités politiques patriotiques et républicaines, appelons le monde du travail, les jeunes, tous les citoyens épris de démocratie, de paix, d’indépendance nationale, de souveraineté populaire et de progrès social, à construire le « tous ensemble en même temps » indispensable pour bloquer l’ensemble des contre-réformes maastrichtiennes, des euro-délocalisations, des euro-privatisations et des mesures liberticides tout en revendiquant une augmentation sensible des petits et des moyens salaires et une taxation sérieuse des énormes profits du capital financier.
Cet indispensable sursaut social est inséparable de la construction politique et civique d’une alternative patriotique, antifasciste et internationaliste, passant par la sortie de la France de l’UE, de l’OTAN et de l’euro, par la mise en cause radicale de la domination du grand capital sur le monde du travail, par la nationalisation démocratique des secteurs économiques vitaux de notre pays, par l’extension sans précédent de la démocratie populaire et participative, par la construction d’une nouvelle République sociale, souveraine, laïque, démocratique, pacifique et fraternelle à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières. Dans notre diversité, nous nous engageons à faire vivre ensemble ces exigences vitales.
Signataires :
- Léon Landini, ancien officier des FTP-MOI, Médaille de la Résistance, président du PRCF ;
- Pierre Pranchère, ancien maquisard FTP-F, ancien député, vice-président du PRCF ;
- Georges Gastaud, philosophe, secrétaire national du PRCF ;
- Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF, porte-parole de l’Alternative rouge et tricolore ;
- Gwenaëla Caprani, responsable du collectif Citoyens souverains ;
- Gilliatt De Staërck, syndicaliste des transports, militant des JRCF ;
- Jean-Pierre Page, syndicaliste, ancien responsable du secteur international de la CGT, auteur de CGT, Pour que les choses soient dites ;
- Benoît Foucambert, enseignant, syndicaliste FSU du Tarn ;
- Cédric Liechti, secrétaire de la CGT-Energie de Paris ;
- Bérenger Cernon, syndicaliste CGT Cheminots Paris Gare de Lyon ;
- Habib Hamdoud, secrétaire de l’UL CGT de Tourcoing ;
- François Le Pivert, syndicaliste confédéré, militant franchement communiste ;
- Anna Persichini, militante CGT métallurgie ;
- Betty Tambuscio, ancienne présidente de l’Union des syndicats de Monaco ;
- Arsène Schmitt, syndicaliste lorrain ;
- Annie Lacroix-Riz, historienne, professeur émérite à l’Université Denis Diderot ;
- Stéphane Sirot, historien du syndicalisme et du mouvement ouvrier ;
- Jean-Pierre Crépin, économiste et gilet jaune ;
- Bruno Drweski, universitaire, responsable d’une association mémorielle d’anciens combattants républicains ;
- Yves Vargas, philosophe et communiste ;
- Aurélien Bernier, auteur et journaliste ;
- Sacha Mokriztky, auteur de Retraites, impasses et perspectives, rédacteur en chef de Reconstruire ! ;
- Aymeric Monville, fondateur des éditions Delga ;
- Edouard Mangin, responsable d’une association œuvrant en faveur de l’histoire critique ;
- Michel Aymerich, créateur et auteur du blogue « A contre air du temps » ;
- Maxime Vivas, écrivain, administrateur du site legrandsoir.info ;
- Mourad Laffitte, documentaliste, auteur du film Urgence ! Soigne et tais-toi ;
- Stéphane Rials, professeur
- Bruno Drweski, CGT FERC Sup’, ARAC, ANC
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