ce 14 mars est la date anniversaire du CNR
Appel du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) et de sa commission nationale des Luttes – 14 mars 2020
Face au rejet populaire majoritaire de sa politique d’euro-casse sociale et nationale, le pouvoir macroniste se durcit brutalement et c’est désormais en cascades quotidiennes que pleuvent les mesures liberticides visant les mouvements ouvrier, étudiant, paysan, enseignant, etc.
la liste des lois et mesures liberticides, fascisantes s’allonge
Pour n’énumérer que quelques aspects de ce phénomène :
- Violences policières à répétition : « nasses », LBD, gaz lacrymo, tabassages massifs par les BAC agissant comme des milices couvertes par la hiérarchie
- Justice de classe douce aux puissants et féroces pour les humbles, à commencer pour les Gilets Jaunes et les travailleurs en lutte pour leurs droits condamnés à la chaîne en comparution immédiate…
- Entrave au droit de réunion des étudiants (AG dans les facs soumises à autorisation de la préfecture…), lycéens contraints de composer sous pression et surveillance policière à l’occasion des E3C du pseudo-bac Blanquer et enseignants menacés et convoqués par l’administration pour sanction comme à Melle (79)
- Droit de grève entravé et menacé de nouvelles restrictions sous couvert de « service minimum » (Radio-France, RATP)
- Droit de manifester sous pression avec la loi dite « anti-casseurs » qui limite le droit de manifester sans droit de contrôle de la justice
- Fichage des citoyens avec le Décret n° 2020-151 du 20 février 2020 qui instaure un fichage raciste, politique, syndical, religieux, et d’orientation sexuelle des personnes dans le cadre de simples procédures de police préalables à des enquêtes judiciaires et pour des personnes innocentes à la date de l’enregistrement puisque non jugées, donc non condamnées. De fait, ce fichier concerne toute personne interrogée par la gendarmerie, y compris celles n’étant que témoins ou participant à des actions de prévention.
- Flicage d’internet : loi Avia et loi dite, en globish, « anti Fake news »
- Traque des immigrés avec notamment la loi asile-immigration qui instaure un droit de seconde catégorie pour les migrants et constitue un processus systématique d’entrave au droit d’asile.
- Tout cela, rappelons-le, sur fond de légalisation ad vitam aeternam de l’état d’urgence dans notre pays !
des mesures liberticides se déclinant également au niveau municipal et local
Ce processus liberticide est en outre relayé dans les villes et les « territoires » à l’approche des municipales. Outre que dans nombre de villes, la législation sur l’affichage est de plus en plus ignorée (absence ou extrême rareté des panneaux réservés à l’expression militante), nombre de candidats rivalisent de hargne antidémocratique et pseudo-« sécuritaire » en matière de vidéo-flicage de la population, de mise en place de « polices » municipales armées, de soutien à des initiatives flicardes type « voisins vigilants ». La « socialiste » Anne Hidalgo donne le ton depuis Paris : elle veut infliger des amendes de « plusieurs milliers d’euros » aux auteurs d’affichage sauvage alors que les moyens d’affichage militant légal sur Paris sont ridicules et que la capitale du pays n’offre plus guère que des salles au coût prohibitif pour héberger les meetings populaires.
En arrière plan, l’eurofascisation criminalisant le communisme
Ce processus comporte un arrière-plan continental des plus dangereux : avec la bénédiction de l’UE insérée dans l’OTAN, les partis communistes sont traqués en Europe de l’Est (de l’Ukraine aux Etats baltes en passant par la Hongrie) tandis que l’extrême droite nostalgique de Hitler, Mussolini ou du Régent Horthy, parade dans les rues et a ses entrées dans les gouvernements (Lettonie, Lituanie, Estonie, Pologne, Hongrie, Croatie, Autriche, Italie…). Et cela d’autant plus que le « parlement » européen vient de valider la chasse aux sorcières anticommuniste en adoptant la résolution scandaleuse du 19 septembre 2019 ; elle criminalise le communisme et banalise le nazisme en assimilant odieusement le régime exterminateur de Hitler avec l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, dont le Général De Gaulle disait en 1944, lors de la signature du traité d’assistance mutuelle franco-soviétique : « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans notre libération ». Les eurodéputés français du PS et des Verts, avec lesquels certains continuent de pratiquer sans vergogne l’ « union de la gauche », n’ont pas eu honte de voter avec Jordan Bardella (RN) et Valérie Loiseau (LREM) cette résolution, théoriquement « antitotalitaire » et pratiquement… totalitaire, qui invite ouvertement à proscrire les emblèmes communistes et la mémoire de Stalingrad, sommet du combat antifasciste, de tous les lieux publics d’Europe ! Comment ce climat idéologique typiquement négationniste pourrait-il ne pas faciliter l’attaque frontale de l’UE, du MEDEF et de Macron contre les conquêtes sociales du programme du CNR que mirent en œuvre les ministres communistes de 1945 Croizat, Thorez, Marcel Paul, Henri Wallon, Billoux, Tillon et Joliot-Curie (Sécurité sociale, nationalisations, retraites solidaires, statuts, conventions collectives, code du travail protecteur, rénovation de l’Education nationale et du CNRS, première forme du SMIG, comités d’entreprise, ordonnances sur la presse, lancement du CEA, etc.).
En Allemagne « unifiée » où les attentats racistes et néonazis se multiplient, 90 députés nostalgiques du Troisième Reich siègent désormais au Bundestag ; la CDU a pactisé avec un néonazi en Thuringe pour ravir la présidence du Land aux « postcommunistes » de Die Linke. Chez nous se profile à nouveau le spectre d’un second tour présidentiel confrontant le régime Macron, de plus en plus policier, antisocial et grossièrement antimusulman, au parti lepéniste totalement banalisé.
Il faut donc être du dernier aveuglement pour nier la fascisation de la France et l’euro-fascisation du continent sous prétexte qu’elle ne prend pas (ou qu’elle ne prend pas encore ?) les formes exactes qu’elle prit dans les années 1920/1940. Comme l’avaient notamment rappelé Georges Dimitrov et Maurice Thorez lors du VIIème congrès de l’Internationale communiste (1935), la fascisation est, dans son essence (ses formes peuvent varier à l’infini !), un PROCESSUS interne de pourrissement liberticide de la démocratie bourgeoise confrontée à une crise du consentement populaire ; sans être encore le fascisme proprement dit, la fascisation en crée les conditions en réprimant le mouvement ouvrier, en généralisant l’anticommunisme et en banalisant les partis et groupes fascistes proprement dits. Or, pour ne prendre que l’exemple de la France où les lois liberticides dites « sécuritaires » ou « antiterroristes » il y a eu au moins une loi liberticide par an depuis Sarkozy, puis Valls et Cazeneuve, ce glissement hors du cadre républicain, fût-il bourgeois, n’a cessé de s’accélérer.
Il est donc indispensable que l’ensemble des composantes politiques, syndicales et culturelles du mouvement populaire condamnent à la fois les mesures liberticides et les campagnes idéologiques qui, dès l’école, sous couvert d’éduquer à la « citoyenneté européenne » et à l’ « antitotalitarisme » biaisé des manuels scolaires (par ex. la Révolution prolétarienne d’Octobre enseignée dans le chapitre sur « les totalitarismes » en même temps que Hitler et Mussolini !), accoutument les citoyens à s’inscrire dans un processus d’asservissement volontaire qui a toujours mené à la guerre impérialiste, aux régressions sociales et à l’étouffement des libertés.
Le PRCF appelle tous les communistes, tous les démocrates, tous les patriotes antifascistes véritables qui n’ergotent pas de manière pédante sur les formes actuelles de la fascisation, à se rencontrer rapidement pour dénoncer ensemble ce processus qui peut très rapidement conduire au pire.
Pour le secrétariat national et la commission Luttes du PRCF –
Georges Gastaud, philosophe, secrétaire national, fils de Résistant – Fadi Kassem, agrégé d’histoire, secrétaire national adjoint – Jo Hernandez, secrétaire de la commission Luttes du PRCF – Gilliatt de Staërck, responsable national des Jeunes pour la Renaissance Communiste en France (JRCF) – Anna Persichini, syndicaliste métallurgie, membre du secrétariat national du PRCF – Gaël Harmand, cheminot, militant de la commission Luttes du PRCF
Se joignent à cet appel :
Léon Landini, président du PRCF, ancien officier FTP-MOI, Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, officier de la Légion d’honneur, décoré par l’Union soviétique pour faits de Résistance – Pierre Pranchère, ancien député de la Nation, Combattant volontaire de la Résistance dans les Maquis de Corrèze, vice-président du PRCF – Jean-Pierre Hemmen, fils de Jean Hemmen (militant de l’Internationale communiste, organisateur des Brigades internationales d’Espagne, Résistant français fusillé au Mont-Valérien), vice-président du PRCF – Jany Sanfelieu, fille de combattant républicain antifasciste espagnol, membre du secrétariat national du PRCF – Annette Mateu-Casado, fille de Républicains communistes espagnols et résistants, membre du secrétariat national du PRCF – Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université Paris-Diderot, petite-fille de Déporté juif, membre du CC du PRCF – Vincent Flament, militant antifasciste et internationaliste