Compte-rendu des récents échanges du PRCF avec l’Association nationale des communistes (ANC) et le Rassemblement communiste (RC)
Samedi 10 février et lundi 12 février 2024, en l’espace de deux jours, le PRCF a échangé avec l’ANC et le RC, après plusieurs demandes infructueuses de rencontres bilatérales depuis des mois.
D’abord le samedi 10 février à Paris, qui a permis de faire le point sur les convergences pour avancer dans l’unité d’action, mais aussi d’évoquer les divergences entre le PRCF et les deux formations qui ont annoncé leur fusion le samedi 18 novembre dernier à l’occasion de la Fête nationale de l’ANC à Saint-Denis. La délégation du PRCF, mandatée par le Secrétariat national, a rappelé son attachement à l’unité d’action illustrée, pour la seule année 2023, par l’invitation du RC et de l’ANC : au 80e anniversaire de la victoire de Stalingrad à Paris le 4 février ; au 80e anniversaire du Conseil national de la Résistance le 27 mai dernier ; pour l’ANC, à la prise de parole à la table ronde politico-syndicale organisée par le PRCF lors de la Fête de l’Huma le 16 septembre dernier ; et pour finir, les deux formations au rassemblement en faveur de la paix au théâtre de la Belle Etoile à Saint-Denis le 11 novembre dernier. En outre ont été rappelées les actions communes de tractage dans les manifestations parisiennes ou lilloises, les actions communes dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, souvent impulsées par le PRCF, ainsi que la publication de déclarations communes en faveur de l’unité d’action et du Frexit progressiste.
Parmi les points ayant suscité la discussion, le PRCF a tenu à réaffirmer clairement ses positions :
- La question patriotique constitue un front majeur INDISSOCIABLE des fronts antifasciste, anti-impérialiste et anticapitaliste du fait de l’euro-dislocation de la République une et indivisible, de la souveraineté et de l’indépendance nationales noyées dans l’« Etat fédéral européen » (dixit le chancelier allemand Olaf Scholz, servilement suivi par le vice-chancelier Macron adepte d’une « Europe de la Défense ») ET de toutes les conquêtes sociales, les services publics et les libertés démocratiques toujours démantelées ;
- Il est hors de question de s’aligner sur la « social-démocratie » – qui tend de plus en plus au « social »-IMPERIALISME – dans le cadre de l’alliance électoraliste qu’est la NUPES, dont les composantes PS, EELV et même la direction euro-mutante du P« C »F-PGE ont adopté l’infâme résolution du 30 novembre 2022 asservissant définitivement la France à l’Axe UE-OTAN ;
- Il est hors de question de voter en faveur de Macron – ou un semblable – au second tour de l’élection présidentielle, lui qui n’a JAMAIS été un prétendu « barrage antifasciste » mais, tout au contraire, est le meilleur carburant de la FASCISATION, déroulant un véritable « tapis brun » à l’arrivée de Le Pen à l’Elysée en 2027 – et l’adoption de la scélérate et malnommée « loi immigration » a spectaculairement montré le lien consubstantiel entre la Macronie et l’extrême droite ;
- Il est indispensable de reconstruire un PARTI communiste, fidèle aux principes du marxisme ET DU LENINISME, appliquant strictement (mais non dogmatiquement) la dictature du prolétariat et le centralisme démocratique à tous les niveaux, la forme-parti étant INDISPENSABLE pour mener le combat de classe contre un ordre capitaliste amenant la planète au désastre à tous les niveaux – et jusqu’à la guerre mondialisée. Et cela implique, dès lors, que partout en France, les forces engagées dans la reconstruction communiste puissent travailler de concert – comme cela est le cas à Paris ou à Lille –, et non qu’il y ait des refus dans certaines parties du pays.
Ces positions ont été réaffirmées avec force lundi 12 février 2024 à l’occasion de l’émission de radio « On passe au rouge », à Radio Campus lorsque le RC, l’ANC, la Jeunesse communiste (JC) du Nord et le PRCF ont échangé sur l’état des forces communistes en France, leur dynamique et leurs convergences mais aussi leurs différences et leurs divergences. Une émission qui, à la fois, a permis de rappeler l’unité d’action à laquelle contribue le PRCF, mais aussi de souligner des divergences, comme l’a signalé Charles Hoareau, représentant de l’ANC, au sujet de l’autonomie de la Corse. En effet, pour le PRCF, il est hors de question de céder aux forces centrifuges favorables au « pacte girondin » macroniste et parfaitement compatibles avec « l’Europe des régions », désireuses de mettre fin à la République une et indivisible héritée de la Révolution de 1793 et de Robespierre. De la même manière, tout en n’ayant nullement la prétention de se transformer à lui seul en Parti – et c’est la raison pour laquelle le PRCF accepte que des camarades, en plus de la carte du PRCF, aient aussi une carte dans une autre formation communiste (PCF inclus), le PRCF n’a aucun doute sur la nécessité vitale pour la classe ouvrière, de reconstruire un vrai Parti communiste. En ce sens, le PRCF ne se pose pas la question du bienfondé de la « forme-parti », mise à mal par la dérive euro-mutante du P« C »F-PGE et par l’abandon de la dictature du prolétariat (22e congrès du PCF en 1976), du marxisme-léninisme comme base politique et idéologique (23e congrès en 1979) et du centralisme démocratique (28e congrès en 1994).
En somme, une émission – disponible au lien suivant (https://www.campuslille.com/index.php/programmes# – qui a confirmé que le PRCF poursuivra l’unité d’action déjà proclamée dans des déclarations nationales publiques, et qui montre les divergences entre l’ANC et le RC qui ont lancé le processus de fusion, et le PRCF désireux, comme le fit Lénine en son temps, que les principes politiques, idéologiques et organisationnels soient clairement établis en amont, sous peine de ne pas régler des points de division potentiellement destructeurs et de retarder le processus de reconstruction INDISPENSABLE d’un vrai Parti communiste totalement indépendant de la « social-démocratie » politique et syndicale pour prendre la tête du combat pour le Frexit progressiste.