Nomination de Jean Castex à Matignon, par Georges Gastaud, le 3 juillet 2020
En choisissant de remplacer Philippe par Castex, un proche de Sarkozy et de Xavier Bertrand encarté aux LR et sans poids politique national, Macron confirme sa volonté de persévérer dans sa politique brutalement droitière au service du MEDEF et de l’UE.
Ceux qui ont cru au « ni droite ni gauche » macroniste se retrouvent une nouvelle fois confrontés à leur inculture politique.
Plus que jamais, Macron va tenter de relancer ses contre-reformes ravageuses, retraites, indemnités chômage, éducation, recherche, allongement de la durée du travail, de précipiter son » saut fédéral européen », de durcir sa politique liberticide en prenant appui sur un individu qui a notamment deux caractéristiques :
- avoir joué un rôle majeur dans la casse et la rentabilisation de l’hôpital,
- être, par cumul de fonctions, l’un des fonctionnaires les mieux payés de France : rien de tel pour prêcher aux autres l’austérité !
Les discours macronistes sur le CNR et le « jour d’après » n’étaient que mensonges, pour sauver nos acquis et notre pays, ne comptons pas sur ce régime de plus en plus despotiquement personnel. Comme y appelle le PRCF, construisons la Convergence Nationale des Résistances!
Le pedigre de Castex, homme de main de la Sarkozie
Formaté à SciencePo Paris et à l’ENA, Castex exerce à la Cour des Comptes. Il est nommé à la DASS du Var en 1996 par le gouvernement d’avant.
Castex, c’est celui qui en tant que directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère de la Santé, de 2005 à 2006, fait violence aux hôpitaux publics pour y introduire la logique de coûts et d’objectif, en lieu et place de la logique de service public de la santé. Son travail de sape est récompensé par une nomination comme directeur de cabinet de Xavier Bertrand au ministère de la Santé puis au ministère du Travail dans les gouvernements Sarkozy de 2006 à 2008. Il est donc l’un des tous premiers responsables des lois suivantes, menant notamment nos hôpitaux publics à la catastrophe que l’on connaît aujourd’hui :
- Loi de réforme de l’Hôpital donnant le pouvoir aux directeurs des hôpitaux, des administratifs chasseurs de coûts, chargé de gérer les hôpitaux publics comme des entreprises. Engageant la réduction des effectifs et les fermetures de lits dont nous souffrons tant aujourd’hui.
- Loi de tarification à l’acte T2A, mettant dès 2011 nombre d’hôpitaux publics au bord de la faillite.
- L’engagement de la fermeture de nombreux hôpitaux de proximité dans le cadre de la polarisation.
- Réforme des régimes spéciaux et service minimum dans les transports en commun.
En 2010, en remplacement de R. Soubie, Sarkozy l’appelle comme conseiller social de l’Élysée, avant de le promouvoir en février 2011 Secrétaire général adjoint de l’Élysée, en remplacement de Guéant placé à l’Intérieur. Castex, c’est donc un des hommes de main du cœur de la Sarkozie.
Qui dans son allocution de passation de pouvoir sur les marches de Matignon a annoncé « la continuité des réformes entreprises »… sans surprise.
Un cumulard d’après les fonctions déclarées à la HAVP
- magistrat à la Cour des Comptes – de 93 000 à 133 000 € annuel de 2012 à 2017
- délégué interministériel aux JO : 160 500 € en 2018 et 2019, 45 458€ en 2017 !
- Maries de Prades : 22 000€ de 2014 à 2019
- Conseiller départemental : 25000 €
Castex c’est donc 200 000 € par ans touché sur le dos de la République rien qu’avec ses cumuls de mandats. Et on ne sait pas combien il touche de ses salaires de hauts fonctionnaires en sus.