C’est classique : après avoir « tiré à droite » au maximum le gouvernement « de gauche », volant même la vedette à l’hyper-droitier Valls, Macron se retire… pour courir au congrès du MEDEF retrouver ses rivaux de la droite classique et se livrer à leurs côtés au petit jeu des surenchères en matière de cadeaux aux patrons…
Quant au bilan de cet arrogant personnage issu de la haute banque, et sans que cela exonère Hollande et Valls de leurs forfaitures, il est exécrable : 50 milliards offerts sans contrepartie au MEDEF exempté notamment des cotisations famille de la Sécu, banalisation du travail dominical, casse accélérée du statut des artisans et menaces sur le statut des fonctionnaires, massacre du rail à l’avantage – ô combien « écolo » ! – des autocars, voilà qui n’est à vrai dire ni « social » (rien pour les travailleurs, tout contre eux !) ni même « libéral » puisque, que l’on sache, le libéralisme stricto sensu n’a jamais consisté pas à gaver le patronat privé d’argent public…
Mais surtout, le départ plus qu’inélégant de Macron illustre la décomposition accélérée du pouvoir où le noyau dur Hollande-Valls est désormais coupé, non seulement de sa gauche, mais de sa droite : chaque fois que la gauche établie fait une politique de droite pour gagner les électeurs de droite, et surtout, pour complaire à l’UE et au patronat, elle « paume » l’électorat populaire et elle renforce la droite classique, elle lui permet même de se droitiser davantage, le FN étant l’ultime bénéficiaire de cette translation réactionnaire générale.
Mais au-delà de la minable péripétie Macron, les causes profondes de la crise politique explosive de la France – que la présidentielle ne suffira sans doute pas à apaiser, voire à ralentir – sont structurelles. Il s’agit d’abord de la prétendue « construction européenne » qui dissout comme un acide le meilleur de notre héritage national social et républicain : casse du « produire en France » agricole et industriel, démolition de la République laïque, une et indivisible au profit de l’Europe néo-cléricale des régions, destruction de la langue française au profit du tout-anglais transatlantique, démolition des services publics, du secteur public industriel (Alsthom, EDF…), de la protection sociale…
Par ailleurs, pèse sur la politique française l’auto-liquidation « mutante » du PCF qui, depuis plusieurs décennies, a renié son histoire internationaliste et abandonné la nation indépendante pour la mensongère « réorientation progressiste de l’UE ». Faute d’un grand parti marxiste associant la nation au monde du travail et le drapeau tricolore au drapeau rouge (comme savait le faire le PCF de Jacques Duclos, et même encore, malgré de lourdes et croissantes contradictions, le PCF de Georges Marchais), notre pays est déboussolé, d’autant que malgré les efforts incessants du PRCF pour unir les communistes dans l’action anti-UE, les organisations franchement communistes tardent à prendre ensemble leurs responsabilités.
Plus que jamais, pour reconstituer une véritable offre progressiste dans ce pays, il faut que les militants franchement communistes s’unissent dans l’action, qu’ils soutiennent la relance en cours du syndicalisme de classe (pour commencer, tous aux manifs intersyndicales le 15 septembre), qu’ils construisent à partir des luttes – ouvrières, paysannes, étudiantes, enseignantes, etc. – un large Front Antifasciste, Patriotique et Ecologique qui sortira notre pays de l’UE atlantique, rompra la fascisation en cours, et remettra la France sur la voie d’une République sociale, souveraine, fraternelle en marche vers le socialisme.
30 aout 2016
BERCY MACRON disent les patrons !
les patron réunis à l’université d’été du MEDEF ont salué leur homme de main, en témoigne l’hommage appuyé de Gattaz à celui qui leur a donné des milliards d’euros pris dans la poche des travailleurs :
« Macron a été un bon ministre de l’économie, il connaît l’entreprise, le monde et le numérique. Son bilan n’est pas mauvais, mais on aurait pu faire plus. On attendait de lui qu’il aille plus loin » Gattaz président du MEDEF
« Il interagissait très bien avec le monde des affaires. Il comprenait nos priorités alors que les hommes politiques sont de plus en plus loin de l’entreprise « Il a aussi affiché une volonté de changement. C’est une très bonne chose que ses idées soient dans le débat ». Jean-Pierre Clamadieu, PDG de Solvay,
Macron, la candidature des patrons
Les grands patrons se félicitent de la candidature de Macron à la présidentielle comme le rapporte le Monde
« Pour le patronat, tout ce qui peut tirer la campagne vers l’idée que l’entreprise est fondamentale pour le pays est une bonne nouvelle. Cela ne peut que recentrer les débats sur les sujets économiques » MEDEF
« Nous sommes dubitatifs sur ses chances de succès, mais en même temps très attirés par la qualité de son diagnostic économique », résume un haut dirigeant d’une entreprise du CAC 40