Situation internationale, mobilisation pour le retrait du plan Macron … Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, a accordé un entretien à Initiative Communiste afin d’exposer les propositions et les analyses communistes pour faire gagner les travailleurs.
INITIATIVE COMMUNISTE – La situation internationale n’est-elle pas gravissime avec sa pression impérialiste intense sur l’Amérique latine, la tuerie banalisée permanente des Palestiniens par « Tsahal », l’explosion des dépenses militaires de l’OTAN, l’expansion du terrorisme en Afrique occidentale, l’irresponsabilité de Trump à l’égard de la paix mondiale (cf. l’attentat terroriste de l’US Army contre un dignitaire iranien en Irak) ?
GEORGES GASTAUD – Le PRCF a toujours insisté sur le caractère « exterministe » du capitalisme-impérialisme actuel, en entendant par là que la survie durable du capitalisme-impérialisme est tendanciellement incompatible avec la survie durable… de l’humanité ! Ce système socialement pourrissant, oligarchique et réactionnaire, où un nombre toujours moindre de richards décide de tout pour 7,5 milliards de personnes (tout en glosant sur « la démocratie » !!!) mène l’humanité dans le gouffre sur tous les plans : militaire, socioéconomique, socioculturel et environnemental ; et cela d’autant plus que la contre-révolution anticommuniste à l’Est a provisoirement donné l’avantage planétaire au camp du capital sur le camp du travail et des peuples en lutte.
Cela dit, les révolutionnaires ne doivent pas se lamenter. D’abord parce que, comme disait Romain Rolland, « pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté ! » : quand on voit les périls et que l’on identifie leur origine, on retrousse les manches et on agit contre eux pour les conjurer en s’adressant à la seule force qui puisse mener à leur terme les résistances, la classe travailleuse.
Ensuite, parce que le bloc euro-atlantique, qui est l’aile marchante de la réaction derrière son hypocrite verbiage « libertaire », est en difficultés structurelles. Sur le long terme, son hégémonie est menacée par la montée des BRICS, par les dissensions entre puissances impérialistes membres de l’OTAN (ils restent unis pour menacer les peuples et pour agresser la Chine, l’Iran, Cuba socialiste, le Venezuela bolivarien, la Corée du Nord et la Russie, mais les divergences existent bel et bien entre Washington et l’Europe allemande concernant la répartition des zones d’influence commerciale, ce que Lénine appelait le « partage du butin »). La Chine monte en puissance et malgré ses évidentes contradictions de classes internes, la messe n’est pas dite là-bas, n’en déplaise à ceux qui ne voient en Chine que les tendances néocapitalistes ; c’en est au point que Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat états-uniens, vient de désigner le PC chinois comme son adversaire stratégique…
En Amérique latine, le peuple bolivien résiste au coup d’État ; au Venezuela, les putschistes de Guaido se cassent les dents sur l’alliance du peuple et de l’armée bolivarienne. Soumise à une incroyable pression militaro-commerciale, Cuba n’en gagne pas moins tous ses bras de fer diplomatiques successifs devant l’AG de l’ONU. Enfin, le Nicaragua sandiniste – qui vient de fêter le 40e anniversaire de sa révolution – reste – provisoirement ? – hors du premier cercle des pays souverains visés par les États-Unis.
Au Proche-Orient, après l’enlisement de l’Oncle Sam en Afghanistan et en Irak, la coalition impérialiste associée aux djihadistes a perdu la face devant l’armée syrienne de conscription puissamment aidée par l’Armée russe. D’où l’agressivité redoublée des faucons d’Israël contre le peuple palestinien et des vautours états-uniens et saoudiens contre l’Iran (cf. le communiqué de la commission internationale du Pôle sur l’attentat terroriste yanqui à Bagdad).
Au Mali, comme nous l’avions dit dès 2012, il faut écouter avec attention la vidéo exclusive que le parti SADI a accordée à INITIATIVE COMMUNISTE. Il y dessine les pistes d’une résistance coordonnée des peuples africains au harcèlement terroriste, aux Etats délabrés, néocoloniaux et corrompus de la région et à une intervention Barkane désormais clairement conçue, non comme une aide désintéressée aux Maliens, mais comme l’« endiguement » des aspirations des peuples sahéliens au profit de l’Europe-forteresse : bref, la « Françafrique » à la rescousse de la « Franceurope » !.
Et surtout, trente ans seulement après la défaite de la première expérience socialiste de l’histoire en Russie et en Europe orientale, les bourgeoisies capitalistes ou compradores doivent faire face à des frondes populaires à direction populaire, voire communiste (Chili) dans toutes sortes de pays, Argentine, Equateur, Colombie (pourtant historiquement atlantiste), Irak, Sri Lanka, Algérie, Inde, sans parler de notre pays. Bien entendu, l’impérialisme essaie de dévoyer la JUSTE colère des masses pour tenter d’imposer ses « révolutions » oranges, et parfois même les affidés de Washington sont directement à la manœuvre pour tenter de morceler la Chine (par ex. à Hongkong, avec l’appui de néo-nazis ukrainiens agissant parmi les manifestants). Il n’en reste pas moins que ne l’on peut plus occulter le fait que, globalement, la lutte des classes entre travail et capital, entre peuples et impérialisme, et – en filigranes – entre capitalisme et socialisme, reste le trait le plus structurant de notre période historique. La confrontation entre les peuples souverains et l’impérialisme, conjugué à la lutte pour le triomphe du socialisme-communisme sur le capitalisme-impérialisme, porte même un enjeu plus universel et vital que jamais : car sans la coopération égalitaire et fraternelle entre nations libres coopérant rationnellement pour gérer harmonieusement les ressources terrestres et pour partager les « lumières communes » (recherche scientifique et éducation pour tous), l’humanité pourrait très bien ne pas survivre au XXIème siècle, tant sont graves les crises environnementales voire, plus globalement encore, la perte générale de sens, que le capitalisme-impérialisme absurdement avide de profit maximal infligent à la masse des êtres humains.
Cela donne à réfléchir sur la nécessité de reconstituer les outils militants internationaux dont l’opportunisme, le gauchisme et le révisionnisme ont privé les partis communistes, le mouvement de libération des peuples et les syndicats de classe : le mouvement communiste international (ne faut-il pas réfléchir à l’international à la reconstitution d’une Internationale communiste sur des bases actualisées, certes, mais non moins léninistes ?), le camp anti-impérialiste, et le syndicalisme international de classe dont la Fédération syndicale mondiale porte magnifiquement les couleurs, y compris à l’occasion de l’affrontement social en cours en France.
INITIATIVE COMMUNISTE – Comment évaluer l’évolution du régime macroniste ? Peut-on conjurer le terrible « bloc contre bloc » macrono-lepéniste prédit par certains observateurs pour 2022
GEORGES GASTAUD – Ce régime escroc tombe le masque du « ni droite ni gauche », de l’ « antiracisme », du « dialogue social » , voire du « nouveau monde » dont se réclamait Macron durant les présidentielles pour séduire l’électoral social-démocrate. Macron-Thatcher, qui n’en finit pas de courtiser Bruno Retailleau et la droite vendéenne la plus dure, est la réincarnation du « parti versaillais », ce ramassis des droites qui massacra la Commune ; en quoi la politique inhumaine du régime à l’égard des enfants d’étrangers « irréguliers » se distingue-t-elle de celle de Le Pen ? Même si l’on ne peut exclure que Macron fasse in extremis, pour nuire à la CGT, une concession apparente à Berger, c’est uniquement la feuille de route du MEDEF et de l’UE qui compte pour l’Élysée, et il revient à la CFDT contre-réformiste de s’adapter à la brutalité du pouvoir et non l’inverse : pas plus que les « moutons rouges » en grève que redeviennent nombre de travailleurs français, les « loups » de Bruxelles et du pouvoir macroniste ne se soucient prioritairement du « Berger » social-libéral… Ce qui, forcément, fait apparaître le « dialogue social » pour ce qu’il est : un rideau de fumée pour endormir les résistants sociaux. Et belle « modernité » que celle d’un régime macroniste qui régresse en-deçà des acquis de 1968, du CNR et de 1936, qui félicite sa police d’éborgner impunément des manifestants désarmés et dont les ministres, Agnès Buzyn en tête, semblent camper dans les studios de France-Inter ! Ce régime est tellement rétrograde, sous la houlette de ses mentors de Bruxelles, qu’il détruit même des avancées civilisatrices antérieures à 1789 : l’invention d’une voirie nationale date de… Sully (classée première pour ses routes en 2000, la France est devenue 18ème mondiale suite à la casse éhontée du ministère de l’Équipement !), l’embryon du statut des fonctionnaires – inlassablement érodé par le pouvoir – date de Colbert ; et la politique linguistique du tout-globish, que Macron et Blanquer poussent à son comble, piétine un édit royal de 1539 qui faisait du français la langue officielle des actes publics ! Jusqu’où ne régresseront-ils pas ?!
Cela dit, bien sûr que l’on peut contrer le tête-à-tête mortifère que les duellistes/duettistes Macron et Le Pen nous préparent pour 2022, le premier espérant être réélu par rejet du RN et la seconde comptant profiter du rejet populaire massif à l’encontre de Macron ; bref, chacun des duettistes valorise cyniquement l’autre pour lui servir de repoussoir… à défaut d’offrir une politique favorable à la population. Constatons que Mme Le Pen ne peut pas soutenir sérieusement un mouvement populaire qui lui est foncièrement étranger ni satisfaire a fortiori ses revendications : car désormais, pour complaire à sa base bourgeoise grossièrement anti-syndicaliste et anticommuniste du RN (surtout dans le Midi), elle a officiellement répudié toute idée de sortie, fût-elle « concertée » de l’euro et de l’UE, et même de l’OTAN comme le confirme son soutien à peine voilé à Donald Trump à la suite de l’assassinat du dignitaire iranien Soleimani à Bagdad. Or ceux-ci sont antinomiques de toute idée de progrès social et d’indépendance nationale : drôle de « patriotisme » !
Quant à Macron, seuls les naïfs indécrottables peuvent encore croire que ce cruel exécuteur des euro-diktats puisse être un rempart des libertés car les mesures liberticides innombrables de Macron ne cessent d’alimenter les voix lepénistes !
Face à ces deux faces de la politique euro-capitaliste qui cohabitent dans l’UE de Maastricht sur fond d’anticommunisme (la face « progressiste » et la face « national-populiste » jouent au ping-pong politique sur tout le continent), le PRCF appelle les vrais progressistes et les syndicalistes de classe à faire germer une politique À LA FOIS antifasciste et anti-UE, à unir le drapeau rouge du Travail au drapeau tricolore de la nation pour sortir la France de l’UE-OTAN, de l’euro et du capitalisme. Sans cela, impossible de reconstruire la République sociale et souveraine, une et indivisible, d’affronter jusqu’au bout le grand capital hexagonal et supranational et de rouvrir, non dans les mots mais dans les actes, la voie révolutionnaire qui mène au socialisme.
INITIATIVE COMMUNISTE – Face à l’intransigeance brutale et à l’attitude ouvertement menaçante et humiliante de Macron-Thatcher, comment aider le mouvement social à rebondir, à tenir, à s’élargir et à gagner ?
GEORGES GASTAUD – La première des choses est d’exiger que les responsabilités écrasantes de l’UE dans la casse des retraites soit totalement dénoncée par les états-majors confédéraux arrimés à la très jaunâtre Confédération européenne du travail, cet appendice social de la Commission de Bruxelles. Disons-le tout net, les tracts qui « oublient » de rappeler que la retraite à points est le centre des « recommandations » adressées par l’UE au gouvernement français pour 2019 – en clair de la feuille de route édictée pour la France par l’eurocratie (avec, bien entendu, la bénédiction des oligarques « français ») – MENTENT PAR OMISSION.
Et il en va de même de ces grand-messes rassemblant dans le mensonge l’ensemble des « forces de gauche », du NPA au PS en passant par EELV et par le PCF euro-constructif qui évacuent pudiquement la question européenne, qui évitent pudiquement de rappeler que le PS, l’UNSA nationale et la CFDT sont POUR la retraite à points, que Hollande et sa ministre Touraine ont déjà largement augmenté la durée des cotisations, que dans le cadre des traités et des critères de Maastricht, les retraites et le reste du système social établi à la Libération sont voués à la purge austéritaire à perpète. Ne pas nommer l’ennemi, TOUT l’ennemi, faire comme si les contre-réformes ne découlaient que du sadisme personnel de Macron, c’est désarmer les travailleurs et c’est aussi nous couper des autres peuples que visent les euro-diktats : double manquement donc, au patriotisme (il est HONTEUX que notre pays se laisse parler ainsi par Bruxelles !) et à l’internationalisme (comment cultiver l’Europe des luttes si l’ont ment par omission sur les agissements de Bruxelles ?).
La deuxième chose est de ne pas laisser Laurent Berger et les dirigeants confédéraux de l’UNSA – notoirement proches du PS derrière leur blabla « apolitique » – raconter qu’on peut dissocier la « réforme systémique » (qui serait bonne) de la « réforme paramétrique » (des « mauvaises » mesures d’âge). C’est l’ensemble du projet qu’il faut retirer, Y COMPRIS SI L’ON VEUT EMPÊCHER LES MESURES D’ÂGE. Car si l’on associe l’idée macroniste que les dépenses de pension ne devront pas excéder 14% du PIB, l’idée qu’il y aura davantage de retraités à l’avenir, l’idée que le système devra constamment « être à l’équilibre » (au nom des 3% de Maastricht chers à Berlin et aux usuriers internationaux qui vivent de notre « dette souveraine »), même si l’on confie l’ « autogestion » du système aux « partenaires sociaux » (= le MEDEF et ses amis de la CFDT), ces derniers seront mécaniquement amenés à reculer sans cesse l’âge de départ. C’est ce qu’ont fait sans états d’âme le MEDEF et la CFDT qui gèrent en parfaite harmonie le système AGIRC/ARCCO, quand ils ont repoussé à 63 ans l’âge du départ en retraite pour pouvoir toucher une complémentaire à taux plein. Là encore, il y a l’euro-cadrage des Accords de Barcelone qui, dès 2002, fixaient le cap, à savoir « porter à 67 ans en moyenne l’âge moyen de départ en retraite dans les pays de l’UE » ; et ce, avec l’accord de Jospin et de ce Parti « socialiste » que Fabien Roussel trouve décent de remettre en selle en vue des municipales. Ceux qui racontent que l’on peut séparer le butoir des 64 ans de la retraite à points proprement dite (entièrement conçue pour diminuer les pensions et retarder « en douceur » l’âge de départ : Fillon, l’inventeur des « décotes », l’a avoué en mars 2016 devant le patronat !) sont donc, non pas des « syndicalistes modérés », mais de fieffés menteurs. Non pas des « syndicalistes réformistes », comme on les appelle trop gentiment, mais des CONTRE-réformistes ennemis patentés de notre classe.
Sur le plan de l’action, le PRCF soumet aux grévistes et à tous ceux qu’intéresse la défense du progrès social l’idée d’organiser ensemble, dès que ce sera possible, une manifestation unitaire de combat sur les Champs-Élysées. Il faut qu’ensemble, tous les syndicalistes de lutte, les gilets jaunes, les travailleurs et les militants politiques progressistes appellent, dans leur diversité, à la grève nationale inter-pro reconductible pour le retrait du projet Macron et pour la contre-offensive sur l’ensemble des revendications : salaires, emploi industriel et agricole, services publics, logement social, indemnités chômage, libertés syndicales, démocratie directe… Le discrédit des organisations compromises avec l’UE étant énorme, seule une vaste manifestation unissant toutes les forces engagées dans le bras de fer aurait l’autorité nécessaire pour mettre en mouvement « tous ensemble et en même temps » le monde du travail, la jeunesse et le camp du progrès.
INITIATIVE COMMUNISTE – 2020 correspond au 15ème anniversaire du Non français à la constitution supranationale (29 mai 2005), mais aussi au 100ème anniversaire du Congrès de Tours (1920) où le Parti communiste français se libéra de l’emprise de la social-démocratie internationale, mouillée jusqu’au cou avec les fauteurs de guerre mondiale. Comment concevoir ces deux temps forts dans la perspective de la constitution d’un PC de combat et d’un large front pour une république sociale et souveraine rouvrant la voie du socialisme à notre peuple ?
GEORGES GASTAUD – Assumant l’enseignement de principe de l’Internationale communiste, mais aussi de Thorez, Frachon et Duclos, le PRCF articule trois constructions politiques qui se nourrissent mutuellement : celle d’un parti communiste de combat, clairement marxiste-léniniste et fortement ancré dans le monde du travail ; celle du syndicalisme de classe, qui connaît d’ailleurs une belle « remontada » en ce moment ; et celle du rassemblement antifasciste, patriotique et progressiste le plus large indispensable pour cimenter les couches moyennes à la classe ouvrière et pour isoler l’oligarchie capitaliste. Dans cet esprit, nous appelons à reconstruire le parti communiste qui fait aujourd’hui gravement défaut aux luttes sociales. En effet, l’actuel PCF continue sans fin de prêcher l’« Europe sociale » dans le cadre de l’UE et il fait sciemment l’impasse sur la question du Frexit progressiste pour ménager l’alliance avec le PS en vue des municipales (Ian Brossat s’apprête à repartir derrière la social-libérale Hidalgo à Paris…).
C’est pourquoi la Ve conférence nationale du PRCF a décidé en juin dernier d’organiser un grand anniversaire du Congrès de Tours en 2020 dans la lignée de notre rassemblement de 2012 pour le 70ème anniversaire de Stalingrad et de notre meeting du 4 novembre 2017 qui célébrait le centenaire d’Octobre 1917. Nullement par « nostalgie », mais parce que le mouvement social a vitalement besoin d’une avant-garde politique fortement organisée et porteuse d’une perspective radicalement euro-critique : sans parti de combat, difficile pour les travailleurs, si combatifs soient-ils, de passer de la défensive à la contre-offensive !
Concernant la reconstruction du parti communiste, nous avons pris récemment l’initiative de textes unitaires et sommes ouverts à des rencontres bilatérales fraternelles ; mais qu’on ne compte pas sur le PRCF pour semer des illusions sur un semblant d’unité ne menant qu’à de nouvelles déceptions. Quelle reconstruction possible avec ceux qui raillent l’idée même de parti d’avant-garde et polémiquent insidieusement contre le léninisme ? Ou avec ceux qui donnent des prétextes gauchistes à leur refus de sortir la France de l’UE pour marcher au socialisme (ce que nous appelons les quatre sorties : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme) en subordonnant la sortie de l’UE à une mythique « révolution pan-européenne » que l’UE/OTAN est conçue de A à Z pour interdire ? Un parti communiste, ce n’est pas une auberge espagnole arborant la faucille et le marteau pour le décorum tout en restant flou sur la stratégie et fermant les yeux sur l’alliance quasi-organique PCF/PS, sur la nature de classe réactionnaire de l’UE, sur l’urgentissime dénonciation de la fascisation galopante de l’UE, sur les nécessaires liens fraternels entre parti de combat et syndicalisme de classe ou sur l’incontournable centralisme démocratique, sans lequel un « parti » communiste n’est qu’un « think tank » plus ou moins radical. Sans clarté sur ces questions, qui ne sont en rien des « spécificités PRCF » mais qui composent une forme de « SMIG » de la reconstruction communiste, on ne portera devant le peuple aucune stratégie novatrice, et dès lors la reconstruction communiste n’intéressera pas la classe ouvrière et ne donnera rien de mieux que ce qu’a donné en Italie feu le Parti de la Refondation communiste,où toutes sortes de tendances tiraient à hue et à dia. Comme le disait Etienne Fajon, l’union reste un combat impliquant clarté stratégique et idéologique.
Dans l’immédiat, nous appelons les visiteurs réguliers de ce site à renforcer le PRCF et les dynamiques JRCF, à s’abonner à Initiative Communiste et à nous aider à implanter le PRCF, dont la priorité est la présence régulière aux entreprises, dans tous les départements.
Nous apportons aussi tout l’appui possible aux syndicalistes de lutte, comme en témoigne, entre cent exemples, la publication sur le site du PRCF du percutant entretien croisé entre Jean-Pierre Page, ancien dirigeant confédéral CGT, de Benoît Foucambert, responsable FSU dans le Tarn, et de Stéphane Sirot, historien bien connu du syndicalisme.
Nous appelons aussi tous les progressistes à SE défendre avec Cuba socialiste et les pays de l’ALBA (Venezuela, Bolivie, Nicaragua…), à combattre à boulets rouges l’OTAN et l’impérialisme américain et à combattre le néocolonialisme français et le terrorisme intégriste en Afrique de l’Ouest sur les bases progressistes que dessine notre camarade Oumar Mariko, président du parti SADI du Mali, dans sa récente intervention vidéo sur le site d’INITIATIVE COMMUNISTE
Enfin, nous proposons aux organisations qui combattent à la fois la xénophobie lepéniste et l’UE de Maastricht à appeler ensemble à un débat pluriel national pour le 15ème anniversaire du 29 mai 2005. L’union des euro-gauches ne peut être qu’une impasse qui, finalement, gonflera les voiles du duo Macron-Le Pen, tant le PS est devenu un repoussoir pour les travailleurs.
De même, nous rejetons la fausse alternative d’une « union des souverainistes des deux rives » qui ne peut que banaliser les Le Pen, Dupont-Aignan et autres Philippot. Nous voulons unir tous ceux qui n’ont pas peur d’associer les deux drapeaux révolutionnaires historiques du peuple français, le tricolore et le rouge, pour sortir la France de l’UE atlantique et de l’euro par la voie de la démocratie populaire, des nationalisations démocratiques et des coopérations internationales. C’est indispensable pour offrir un débouché politique novateur à la majorité de Français, ouvriers, employés, paysans, artisans, intellectuels progressistes, qui ont dit Non en 2005 et dont beaucoup sont en lutte en ce moment. En somme, pour enfin donner aux travailleurs exaspérés par Macron-MEDEF, les outils d’organisation et d’action que la « mutation » du PCF, le syndicalisme d’accompagnement et la subordination en longue période du PCF au PS et à la « construction » européenne ont provisoirement détruits. Il y va de la victoire, et même à terme, de l’existence, du mouvement ouvrier de classe, des libertés démocratiques et d’une France indépendante ! Face au mortifère « bloc contre bloc » Le Pen/Macron qui s’annonce pour 2020, il n’est d’autre alternative possible que celle d’un Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste qui mettra « le monde du travail au centre de la vie nationale »* pour construire une République sociale, souveraine et fraternelle s’affranchissant dans le même mouvement de la domination du grand capital.