A la demande du PCRF, une rencontre officielle a eu lieu le 10 janvier 2015 à Paris entre le PRCF et le PG. Elle s’est déroulé dans un climat cordial qui a permis de faire un vaste tour d’horizon de la situation, pointer fraternellement les convergences et les désaccords.
- La délégation du PG était conduite par Eric Coquerel.
- La délégation du PRCF était composée d’ Antoine Manessis, Benoit Foucambert, Vincent Flament.
Ce compte-rendu n’est pas exhaustif, c’est une synthèse de nos échanges approuvée par les deux organisations.
Les deux délégations se sont notamment rejointes sur la République, la défense de principe de la souveraineté populaire (en constatant que le cadre premier de la démocratie est aujourd’hui la nation), la centralité de l’exploitation capitaliste et de l’antagonisme des classes, et sa pertinence, sur la nécessaire indépendance des forces progressistes à l’égard du parti socialiste.
Sur le plan international PG et PRCF se prononcent contre l’impérialisme, pour la sortie de l’OTAN. Ils dénoncent les manœuvres dangereuses de l’OTAN derrière les États-Unis notamment en Ukraine. C’est un danger pour la paix.
Les deux délégations enregistrent aussi leurs divergences sur l’analyse de l’euro, de l’UE.
- Pour le PG, si la monnaie unique a été une erreur, il n’entend pas proposer la sortie de l’Euro considéré comme un possible contrepoids au dollar au service d’une Europe refondée. Mais ce serait dans le cadre d’une politique de désobéissance et de rapport de forces que mènerait un vrai gouvernement de gauche comportant notamment la rupture avec les traités actuels. On ne peut pas reconstruire l’Europe sans rupture avec l’UE actuelle.
- Pour le PRCF la nature de classe de la construction européenne rend impossible une modification de son contenu et il propose la sortie unilatérale de la France de l’euro et de l’UE engageant ainsi un processus de changements démocratiques en France et en Europe dont le terme est la rupture avec le capitalisme et la perspective du socialisme pour la France.
Les deux délégations se retrouvent sur la priorité absolue à accorder la la décision du peuple français souverain, le PG n’excluant pas de se prononcer pour la rupture totale avec l’actuelle UE si les exigences du peuple français portées par un vrai gouvernement de gauche étaient méprisées.
Sur le syndicalisme si le PRCF condamne un syndicalisme de collaboration de classes, affilié à la CES, et lutte pour un syndicalisme de classe et de masse, affilié à la FSM, et sans lequel les travailleurs continueront de subir l’offensive patronale, le PG refuse de commenter la vie syndicale et constate que les syndicats ont constitué un pôle de résistance à l’ordre libéral depuis 30 ans.
Le PRCF estime que pour répondre à la fascisation de la société et à la menace fasciste, les forces progressistes doivent constituer un Front Antifasciste Patriotique et Populaire dont le cœur serait le monde du travail.
Le PG va débattre des questions stratégiques lors de son prochain congrès. Il défend la nécessité d’un programme gouvernemental d’urgence et défend la 6ème République par la constituante pour l’échéance de 2017.
Le PG souligne également l’importance de la dimension écologique du combat progressiste, ce que le PRCF approuve.
Les deux organisations conviennent de se parler régulièrement et de rester en contact.