31 août 2024 – La longue séquence électorale récente a distrait le public français du principal danger immédiat qui pèse sur l’avenir de la France, les nations du continent européen et de l’Humanité : celui d’un « conflit mondial de haute intensité ». Washington et ses vassaux du monde anglo-saxon, l’Union européenne arrimée à l’OTAN et le Japon en cours de remilitarisation, sans oublier les terroristes d’État qui gouvernent Israël, forment ce bloc hégémoniste qui semble prêt, s’il le faut, à déclencher une conflagration mondiale possiblement nucléaire et exterminatrice pour conserver à tout prix sa domination sur les ressources et les destinées de la planète. Face à ce bloc, la Russie, considérant que sa sécurité est menacée, est prête à se défendre jusqu’au bout.
De plus, de la Baltique à la Péninsule coréenne en passant par l’Ukraine, par le Proche-Orient aux portes de l’embrasement général, par le Golfe persique, par le Détroit de Taiwan, par la Mer de Chine, une forme de « Rift » (1) planétaire oppose de plus en plus les tenants de l’hégémonie euro-atlantique partisans de l’unilatéralisme étatsunien dans le monde et de l’unilatéralisme israélien à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Syrie et en Iran, et d’autre part un nombre croissant de pays qui, autour des BRICS, aspirent à un nouvel ordre mondial fondé sur le multilatéralisme, sur le refus des ingérences impérialistes, sur la coopération internationale et sur le partage des ressources, tout cela dans le strict respect de la Charte de l’ONU.
Ce même unilatéralisme étatsunien s’exprime aussi par les blocus cruels imposés à Cuba, au Venezuela, au Nicaragua, ou par la tentative de l’affidé Macron, sous-traitant de l’ordre hégémonique présentement ébranlé en Afrique, d’étouffer économiquement les gouvernements dont le tort est de prétendre rompre avec la Françafrique néocoloniale.
Que ce soit en Ukraine, où la guerre a été provoquée par l’entêtement de l’UE-OTAN à s’étendre jusqu’aux frontières russes en installant et en soutenant le régime ultranationaliste de Zelensky et qui va jusqu’à glorifier le massacreur antisémite Bandera ; à Gaza, où le gouvernement potentiellement fauteur de guerre mondiale de Netanyahou ajoute à son génocide en cours de multiples actes irresponsables de nature à régionaliser le conflit (attaques contre la Syrie, le Liban et l’Iran) ; dans l’Indopacifique, où les Etats-Unis enveniment la situation en refusant de fait le principe selon lequel « il n’y a qu’une Chine » ; en Corée, où le principal obstacle à la cohabitation nord-sud est la présence nucléaire permanente de l’armée américaine depuis 70 ans ; tous les ingrédients d’une nouvelle guerre mondiale s’accumulent chaque jour, Donald Trump et Kamala Harris surenchérissant l’un sur l’autre en matière de déclarations martiales.
Or, non seulement la France ne joue plus le rôle international indépendant, non aligné et modérateur qu’elle eut jadis sous la présidence du Général de Gaulle, mais Macron se comporte en chef de file des va-t-en-guerre européens en faisant de la France une puissance co-belligérante de facto en Ukraine. Le « saut fédéral européen » en marche qui vise en outre à dissoudre la République française souveraine dans un Etat européen arrimé à l’OTAN accélérerait et rendrait irréversible la marche vers une guerre comportant un risque d’anéantissement direct pour la population française.
Dans ces conditions, le PARDEM, la DPC, FIERS, le PRCF et la JRCF alertent solennellement le mouvement populaire, la jeunesse, les syndicalistes, la gauche populaire, les défenseurs de la paix et de l’indépendance nationale, en les adjurant de porter à un tout autre niveau la mobilisation contre le génocide en cours à Gaza, pour la désescalade en Ukraine, pour le retrait de la France de l’OTAN, pour la dénonciation du traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle (22 janvier 2019), pour le retour à une défense nationale exclusivement dédiée à la défense du territoire national, pour une diplomatie française centrée sur la reconstruction urgente de la paix mondiale.
Il faut que cesse le détournement d’énormes ressources sociales vers le surarmement. Il faut que s’arrête l’arrimage de la gauche établie et des syndicats français à une « construction » euro-atlantique délétère. Il faut que résonnent dans les luttes les justes mots d’ordre « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ! », « l’argent pour l’hôpital, pas pour la guerre mondiale ! ».
Rappeler ces évidences n’a rien à voir, faut-il le dire, avec un quelconque alignement sur tel ou tel Etat ciblé par l’ordre euro-atlantique. Il s’agit seulement de prendre conscience du fait que la marche vers une guerre mondiale à dimension nucléaire menace l’existence même du genre humain et que, dès aujourd’hui, cette marche est incompatible avec le progrès social, la démocratie et le respect des souverainetés nationales.
Plus que jamais, il faut choisir entre Europe atlantiste et Internationalisme pacifique !
[1] Rift = Fossé d’effondrement séparant progressivement les plaques (géologie)