Déclaration du PRCF du 16 octobre 2020
Ce mardi 14 octobre 2020, prétendant faire face au rebond de l’épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron a annoncé un « couvre-feu » pour au moins quatre semaines (probablement jusqu’au 1er décembre) pour l’ensemble de l’Île-de-France ainsi que huit métropoles, tout en proclamant l’état d’urgence sanitaire pour le reste du pays. Cette décision témoigne de l’état d’aggravation de la situation sanitaire en France, alors que le Tartuffe de la République affirmait sa « fierté » le 14 juin 2020 dans le combat mené contre une épidémie qui, selon les chiffres mêmes du gouvernement, a déjà tué 33.000 personnes dans le pays. Si nous sommes loin de la situation du printemps dernier avec des chiffres désastreux à tout point de vue, il est incontestable que nous assistons, à défaut d’une « deuxième vague », au moins à un rebond évident de l’épidémie dont témoigne la hausse constante et préoccupante du nombre d’hospitalisations (y compris en réanimation) et de décès quotidiens. C’est pourquoi, afin de ne pas créer une situation de saturation ingérable pour les hôpitaux comme au printemps dernier et éviter un nouveau confinement aux conséquences désastreuses notamment pour les citoyens et les travailleurs les plus précaires des communes rurales et des banlieues populaires qui sont les principales victimes de l’épidémie, le Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) et les Jeunes pour la Renaissance Communiste en France (JRCF) appellent à une stricte application des consignes sanitaires et des gestes barrières ainsi qu’à une grande autodiscipline individuelle et collective, sous peine de prolonger une situation suffocante pour tous (particulièrement pour les citoyens et les travailleurs précaires, ainsi que les artisans, les commerçants, pour le monde du spectacle et de la culture, pour les sportifs et, bien entendu, pour l’ensemble des personnels soignants) pour de longs mois, et de surcroît de subir une répression disproportionnée (jusqu’à six mois de prison et 3.750 euros d’amende !) de la part d’une macronie accélérant la fascisation du pays depuis son arrivée au pouvoir en mai-juin 2017. À ce sujet, les appels à « tout arrêter » (même le port du masque dans des endroits clos où celui-ci s’avère pourtant utile, comme dans les écoles pour les élèves, les enseignant(e)s et les personnels techniques et administratifs, pour les caissiers des supermarchés, pour les serveurs des bars et restaurants, pour les commerçants), à « vivre à fond » et « tomber malade », à « vivre quitte à mourir », etc., lancés par Nicolas Bedos traduisent l’inconséquence et l’irresponsabilité de libertaro-libertariens soucieux d’assouvir leurs plaisirs hédonistes et égoïstes, et faisant in fine le jeu d’un pouvoir macronien tout heureux de faire taire toujours davantage les oppositions à sa politique euro-destructrice.
C’est à l’inverse par la solidarité, par la construction d’une réponse collective reposant sur le dépistage, le soin et l’isolement des personnes malades ou contagieuses qu’une sortie de crise est possible. Rendons hommage à la mobilisation et au courage de l’ensemble des travailleurs, personnels soignants et ouvriers et employés de terrain dans les transports, l’agriculture, qui démontrent que c’est bien la classe ouvrière qui fait tourner le pays. Prenons ainsi conscience de ce que serait sa force en s’unissant et en s’organisant dans le tous ensemble. A contrario la classe capitaliste – tout en se gavant des milliards d’euros d’aides sans conditions accordés par le régime Macron -s’appuie sur la cascade de milliards d’euros que lui délivre la Banque Centrale Européenne pour spéculer et renforcer l’exploitation des travailleurs, fermant et délocalisant en masse les usines et entreprises. Il y a d’autant plus urgence à mener les nationalisations des capacités productives du pays pour les tourner et les développer vers les priorités indispensables à une sortie de crise rapide. Mesurons combien les pays socialistes ou d’inspiration socialiste, libéré du joug capitaliste, sont ceux – Chine en tête – qui réussissent le mieux à assurer la protection sanitaire de leur population et à revenir à une vie normale, en refusant le principe exterministe du système capitaliste, les profits du Capital, avant la vie des travailleurs.
Car si nous, PRCF et JRCF, sommes conscients de l’incertitude dans laquelle les mensonges accumulés du pouvoir ont plongé la population de France quant à la gravité de la situation sanitaire et que par conséquent nous nous trouvons contraints d’opter pour l’hypothèse la plus sombre, nous refusons catégoriquement la moindre « union sacrée » avec les principaux responsables de ce fiasco avec son lot de conséquences économiques, sociales et sanitaires catastrophiques pour les classes populaires plus exposées aux risques de contamination et de mort (la Seine-Saint-Denis a trois fois moins de lits de réanimation que les Hauts-de-Seine), pour des milliers d’artisans et de commerçants contraints de fermer leurs restaurants, bars, boîtes de nuit, petits commerces, etc., pour des millions de travailleurs (surtout les salariés précaires) ne disposant toujours pas des mesures de protection suffisantes dans les transports en commun et sur leurs lieux de travail, pour tous les personnels hospitaliers victimes du mépris, du cynisme et du chantage au « sacrifice » de la part de Macron et ses laquais, relayés par médias serviles voulant sauver à tout prix le soldat Macron du marasme.
Car le marasme, bel et bien présent, est le résultat des mortifères politiques euro-austéritaires menées depuis des décennies par les gouvernements maastrichtiens successifs de droite et dirigés par des prétendus « socialistes » et « écologistes », qui ont organisé l’euro-démantèlement des services publics à commencer par celui des hôpitaux, en application des « recommandations » dictatoriales de la Commission européenne ayant sommé les États-membres à « réduire leurs dépenses de santé » à 63 reprises entre 2011 et 2018 ! À ce sujet, le fumeux « Ségur de la Santé » débouche sur des « annonces » dérisoires et ridicules, aussi bien pour les capacités d’accueil des structures hospitalières (50 millions d’euros pour ouvrir, à la demande et de façon temporaire, 4.000 lits, alors que plus de 4.200 lits ont été supprimés pour la seule année 2018 et quelque 100 000 depuis 25 ans!) que pour les conditions de travail et les salaires des personnels, de plus en plus tentés par une démission pure et simple à l’image du docteur Maurice Raphaël, chef de service des urgences du Kremlin-Bicêtre qui a remis sa démission en septembre 2020 après avoir alerté sur la situation des hôpitaux depuis au moins fin 2019. Plus de 1000 médecins hospitaliers ont démissionné, début 2020, de leurs fonctions administratives pour dénoncer le manque cruel de moyens pour assurer les soins. Les annonces du pouvoir politique sont d’autant plus ridicules que le gouvernement Castex n’a nullement renoncé à son objectif de liquidation des retraites par répartition et à celui de la « réduction des dépenses de santé », comme l’y enjoint la Cour des Comptes ; pendant ce temps, les cadeaux fiscaux pour les plus fortunés et les multinationales se poursuivent, sans que personne mène une véritable guerre contre « l’optimisation » et l’évasion fiscale.
Comme le résume bien le délégué CGT-urgentiste de Seine-Saint-Denis Christophe Prudhomme : « Si nous sommes en crise, ce n’est pas parce qu’il y a trop de malades : c’est parce qu’il n’y a pas assez de soignants et pas assez de lits ». Autrement dit, ce constat démontre la responsabilité de toutes les politiques menées par les euro-gouvernements successifs au nom des sacro-saints « critères de stabilité et de convergence de Maastricht » ainsi que de l’« ouverture à la concurrence libre et non faussée » qui débouche sur la privatisation et le « management » capitaliste des services publics.
Or la macronie persiste et signe dans cette politique responsable du désastre du printemps 2020, et qui débouche, entre autres catastrophes économiques et humaines, sur des perquisitions chez Édouard Philippe, Olivier Véran et son prédécesseur Agnès Buzyn – qui avait reconnu un « mensonge d’État » en affirmant avoir vu arriver la vague du tsunami sciemment cachée aux citoyens et aux travailleurs –, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon et l’ancienne porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye (qui avait fustigé les « enseignants qui ne travaillent pas ») pour faire la lumière sur les évidents et incontestables manquements et fautes gravissimes des illuminés incompétents « dirigeants » du pays. Pratiquant l’autosatisfecit et la culpabilisation des citoyens permanents, Macron et ses laquais, déjà « aux fraises » au printemps 2020 en termes de production de masques et de gel hydroalcoolique, n’ont pris aucune disposition sérieuse pour anticiper un rebond et une nouvelle vague, mettant de nouveau en péril des structures hospitalières au bord de l’implosion – avec, au passage, le risque de sélectionner les malades et ne pas traiter d’autres types de maladies.
Dans le fond, Macron et ses laquais poursuivent l’application des Diktats ordonnés par le MEDEF, Bruxelles et Berlin, dont les conséquences se font de plus en plus sentir pour les travailleurs salariés et indépendants : chômage partiel ou total, faillites en cascade, pressions à la baisse sur les salaires, licenciements massifs, etc. En revanche, le grand capital est épargné et protégé, la non-augmentation des impôts concernant surtout les multinationales fraudeuses qui profitent de l’occasion pour exercer un inacceptable chantage sur les travailleurs et multiplient lesmal-nommés « plans sociaux », à l’image du drame frappant les travailleurs de Bridgestone. En outre, exploitant cyniquement la crise, la macronie cherche à araser davantage les libertés publiques, en muselant les oppositions, en interdisant le militantisme nocturne, en étouffant les manifestations, en réprimant toujours plus les gilets jaunes, les travailleurs en lutte et les syndicalistes de classe combattant le mensonge du « dialogue social » véhiculé par le MEDEF et les directions confédérales syndicales versant dans la « collaboration de classe ».
C’est pourquoi le PRCF et les JRCF appellent les citoyens et les travailleurs de France, les couches populaires et moyennes en voie de déclassement, les syndicalistes de combat et les gilets jaunes, les militants franchement communistes, insoumis et progressistes, les patriotes antifascistes et anti-européistes, à en finir une bonne fois pour toute avec l’ordre capitaliste euro-atlantique de Macron et de ses satellites LR-Modem-UDI-PS-EELV, tout en combattant le mensonger « Rassemblement national », la face fascisante et xénophobe, antipopulaire et antipatriotique, de l’ordre capitaliste euro-atlantique, ainsi que les fausses alternatives de l’« union des souverainistes des deux bords » qui penche nettement vers la droite extrême, et de l’« union de la gauche » répandant les illusions d’une « Europe sociale ». Tout en appelant les Français au plus grand esprit de responsabilité sanitaire, refusons l’interdiction de fait de l’affichage militant qu’édicte indirectement le couvre-feu macronien, diffusons largement aux hospitaliers pressurés le spécial SERVICES PUBLICS d’Initiative communiste, ainsi que le bulletin de la commission santé du PRCF, ANTICORPS ROUGES.
Plus que jamais, l’heure est au ralliement au Frexit progressiste : soutenez et rejoignez le PRCF et les JRCF !
J’attendais et pensais que notre organisation s’opposerait aux dernières mesures de couvre-feu. J’espérais au moins une critique du niveau de celle, pourtant timide, apportée par Mélenchon, traitant le couvre-feu « d’absurde ».
Les restrictions (euphémisme) successives du gouvernement sont gravement liberticides et sanitairement inutiles. Elles empêchent largement l’activité syndicale et politique mais aussi associative, culturelle, de loisir… Elles vont jeter des millions de personnes dans le chômage et la misère. (Ca a déjà bien commencé !).
Ce couvre-feu est une étape supplémentaire dans l’instrumentalisation du virus pour instiller une peur paralysante dans la population.
Le gouvernement et les médias à la recherche permanente de la sensation et de l’émotion, nous rabâchent déjà à longueur de journée leur discours moralisateur et infantilisant sans qu’il y ait besoin que le PRCF à son tour « appelle à une stricte application des consignes sanitaires et des gestes barrières ainsi qu’à une grande autodiscipline individuelle et collective » et reprenne le chantage au confinement généralisé.
Franchement, je pense que les militants sont assez adultes et responsables pour savoir ce qu’ils ont à faire.
Si l’on veut éclairer les consciences et aider à des comportements raisonnés, il faut lutter pour que le « garder raison » prédomine en toutes circonstances.
Loin de moi de négliger ou de minimiser la portée de l’épidémie et ses conséquences parfois tragiques mais elle doit être analysée de manière relative et objective.
Ainsi les derniers chiffres officiels pour la France (que personnellement je considère comme sujet à caution notamment par rapport à la grippe saisonnière de l’hiver dernier en partie basculée sur le coronavirus) :
cas de COVID depuis le début : 897034 soit 1,33% de la population,
décès : 33467 soit 0,041%,
personnes hospitalisées : 10042 soit 0,015%,
personnes en réanimation : 1939 soit 0,0028% .
On est donc loin du discours dominant qui présente les choses de manière effrayante, servant de base à une surenchère sécuritaire des ayatollahs de la dictature sanitaire et politique.
De nombreux scientifiques émérites ont des analyses différentes, opposées à la « stratégie » officielle. On voit bien comment on essaie de les marginaliser et de les étouffer pour laisser place au seul discours répressif (masque partout, fermeture d’établissements, couvre-feu, militarisation de l’application de ces mesures) surtout tourné contre les quartiers défavorisés et qui n’empêche nullement la propagation du virus.
Le PRCF a raison d’insister sur le tryptique : test – traçage- isolement et sur la distanciation physique. C’est la seule solution viable. Il faut rendre les tests obligatoires avec des centres de dépistage nombreux dans les quartiers, écoles, entreprises… comme cela se fait en Chine. Et que l’Etat assume ses responsabilités afin de ne pas couler la Sécu. Dans le même temps protéger la population à risque ( anciens, pathologies).
Pour résumé : « Oui aux mesures sanitaires de fond, non à la fuite en avant dans les mesures sanitaires liberticides et inutiles » !.
Je pourrais développer encore d’autres points mais je ne veux pas faire trop long.
Je voulais également dire que je ne suis pas d’accord avec l’attaque méprisante et étonnante contre la déclaration de Nicolas Bedos, certes pas heureuse sur la forme, mais qui a le mérite d’une expression différente, hors du discours dominant, qui lui a valu les flèches assassines de tous les « bien-pensants ».
Bien sûr, je comprends que des camarades ne partagent pas mon point de vue. Il est bien normal que les avis soient multiples face à un sujet aussi complexe et impactant. Il serait utile et intéressant que vive une expression plurielle sur ce sujet dans notre site ou notre journal.
Pour finir : je suis confiné depuis 8 jours chez moi, d’abord en tant que cas contact puis testé positif au COVID. Mon symptôme « le plus grave » a été une température de 38,2° pendant une journée. Il en va de même de mon épouse qui a été confinée 10 jours et qui a repris le travail aujourd’hui. Elle a eu une température maximale de 38,5° pendant 3 jours. (Elle a attrapé le virus lors d’une réunion de travail professionnel de 8 personnes, toutes masquées !).
Avec mes meilleures salutations militantes et communistes.
Laurent NARDI
74 PASSY