Une crise très médiatisée vient d’exploser dans le FN : d’un côté ceux qui suivent le vieux baroudeur des guerres coloniales pour réaffirmer les (anti-)valeurs de Versailles, de Vichy et de l’O.A.S. ; de l’autre côté ceux qui – sans renoncer au logiciel fondamental du FN : anticommunisme, anti-syndicalisme, xénophobie d’Etat – travestissent le FN en parti républicain feignant (dans un premier temps : souvenons-nous que Hitler se disait « national-socialiste » et qu’il n’était en fait qu’impérial-capitaliste…) d’assumer la République et certaines valeurs sociales pour pénétrer la classe ouvrière reniée par « la gauche ».
En réalité, une rupture publique entre la fille et son pétainiste de père servirait in fine la première dans sa stratégie de « dédiabolisation ». Mais il faut aller plus loin et démasquer aussi le FN « mariniste » sur ses prétendus objectifs sociaux de renationalisation, de ré-industrialisation et de rupture avec l’UE atlantique. Il suffit de rappeler que « Marine » MENT sur l’euro. Sachant que TOUT le MEDEF, TOUT le CAC-40, veulent en fait dissoudre la France dans les « Etats-Unis d’Europe » et dans l’ « Union transatlantique », cette fidèle servante de la classe capitaliste se garde de dire qu’elle veut sortir la France de l’U.E. ; concernant l’euro, elle prône la « sortie concertée » avec les 18 pays de la zone euro, ce qui revient à subordonner cette sortie… à l’accord de Berlin : autrement dit, « c’est pas demain la veille ! ». On peut même faire un pari : si la Le Pen parvient au second tour de la présidentielle face à Hollande, voire face à Sarkozy, elle révisera ou ajournera sine die sa position floue sur l’euro pour piper les voix UMP et promouvoir ouvertement l’UM’ Pen, dont les réseaux se tissent partout « à la base » (une bonne partie de l’électorat UMP et la prétendue « droite forte » des Ciotti, Luca, etc. ne sont pas moins réactionnaires que l’électorat mariniste, et la tactique du dangereux démagogue Sarkozy encourage ce déferlement ultra-droitier) : il suffirait alors à Mme Le Pen d’annoncer qu’elle ne fait plus de la « rupture concertée avec l’euro » sa priorité pour rassurer la grande bourgeoisie et devenir ‘euro-compatible’, en privilégiant alors son véritable objectif d’extrême droite : METTRE AU PAS la justice, la fonction publique, les syndicats de classe, les communistes, la jeunesse, les travailleurs et les jeunes issus de l’immigration ; qui doute que pour cela elle manquerait de l’appui de l’UMP et même d’une partie du PS (Valls est de fait un tenant et, actuellement, le PRINCIPAL ACTEUR de la mise en place d’un Etat policier pseudo- « républicain » !).
Bien entendu, dans un premier temps, une scission du FN représente un coût à payer pour le clan Marine Le Pen-Philippot-Aliot, etc. Mais outre que le départ du patriarche servirait in fine les ambitions électorales de Marine, outre que la grande bourgeoisie pourrait enfin considérer le FN « dé-jean-mariné » comme un parti « présentable » (et plus seulement comme un exutoire du système destiné à capter le ras-le-bol JUSTIFIE du peuple sur des bases fascisantes), la remise en selle d’un parti d’extrême droite fièrement revendiqué permettrait de poursuivre et d’accélérer le glissement à droite et à l’extrême droite de la représentation politique française (nous ne disons pas du peuple, car la réalité est que 50% des gens, et la majorité des ouvriers, font désormais la grève des urnes).
La leçon à tirer ne concerne paradoxalement pas les acteurs avérés de cette fascisation rampante de la vie politique (faire la morale à des fascistes ne prouve que la stupidité de la fausse gauche bobo qui s’y livre) mais les communistes, les syndicalistes et les progressistes. Si nous voulons vraiment stopper cette dérive totalement indigne de notre peuple et de son histoire, c’est NOUS que nous devons interpeller. Quand un Parti « communiste » ne cesse, depuis trente ans, de renier ses fondamentaux et de se social-démocratiser pour « devenir un parti comme les autres » (abandon de la dictature du prolétariat, 1976, ralliement à l’élection supranationale du parlement européen et eurocommunisme, 1977, abandon des références au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien, 1979, participation à deux gouvernements de gestion social-démocrate de la crise : 81/84 et 97/2002, abandon du centralisme démocratique, de la référence au socialisme, à la classe ouvrière : 1993, ralliement de principe à la « construction européenne », 1993-94, défense absurde du slogan de l’Europe sociale et de l’euro au service des peuples à la demande de M. Francis Wurtz, abandon du slogan de Marchais « produire en France », etc.), qu’y a-t-il d’étonnant à ce que le PS, qui ne demande que ça en permanence, devienne un parti démocrate à l’américaine, entièrement acquis au libéralisme ? Qu’y a-t-il d’étonnant que ce glissement du PS permette à la droite de se décaler vers l’extrême droite sous la houlette du dangereux Sarkozy ? Qu’y a-t-il de surprenant à ce que, à la droite du FN, des FASCISTES AVOUES sortent du trou où les avait plongé la défaite du Reich pour menacer les libertés démocratiques ou ce qu’il en reste ?
Bref, pour combattre le FN mariniste ou jean-mariniste, la première des tâches pour les communistes est de redevenir FRANCHEMENT communistes en assumant ensemble le lien privilégié avec la classe ouvrière, avec le marxisme-léninisme, avec une nouvelle stratégie de rupture révolutionnaire avec l’euro et l’UE atlantique, en soutenant le syndicalisme de classe, en construisant un Front antifasciste, patriotique et populaire, en combattant la criminalisation du communisme – ce tremplin de la fascisation européenne – , en combattant à 100% le néocolonialisme « français » et en reprenant la lutte idéologique de fond contre le capitalisme et pour le socialisme.
C’est à quoi les a invités récemment la 4ème conférence nationale du PRCF qui a aussi appelé à construire une grande action unitaire les 9 et 30 mai prochain pour rendre visible en France une alternative progressiste clairement anti-UE et anti-UM’ Pen.
Certes la manœuvre permettant de républicaniser le FN en écartant en apparence le fasciste LE PEN soutien encore de PETAIN ( élu par la moitié des députés SFIO- socialistes- et la quasi totalité de la droite d’alors) condamné pour trahison à la libération, est une manoeouvre des médias capitaliste privés ey public au moment où les rtravailleurs manifestent la nécessité d’une hausse de leurs salaires. Il faut noyer cette voix . A cette occasion le FN n’a pas soutenu les salariés et leurs organisations syndicales. Pourquoi? Parce qu’il est d’accord pour ne pas augmenter les salaires, comme hier il était d’accord pour allonger les années de rtravail avant la retraite, comme il est d’accord pour mettre en cause les 35h,bref un opposant d’accord sur beaucoup de choses avec le patronat, le PS ou l’UMP. C’est là concrètement qu’il faut agir. Au cœur de cette contradiction anti ouvrière anti travailleurs que porte le FN. Quant à l’attitude des dirigeants du PCF il faut le blâmer tout en oubliant pas que l’URSS a succombé par la pratique et la trahison de ses dirigeants communistes et non de la pratique de STALINE et de la 3eme internationale qui hélas n’existe plus! Soyons communiste certes mais attention au changement du rapport des forces, à l’histoire de notre mouvement! Il faut faire entendre notre voie mais il faut permettre la montée d’un mouvement le plus à gauche possible sensible à notre critique et notre action ou position. De ce fait oui à la manifestation du 30 mai contre l’euro, l’UE, l’OTAN.