Par G. Gastaud, porte-parole du PRCF – 2 octobre 2018
Second personnage du gouvernement, le ministre de l’Intérieur Collomb, claque la porte du gouvernement, ridiculise Macron et Philippe, et annonce son retour définitif à Lyon.
C’est bien dommage pour les travailleurs du Lyonnais, tant cet ennemi forcené du département du Rhône et de l’autonomie des communes populaires est l’homme des nantis ; mais aucun ami des libertés, de l’amitié entre les peuples et des luttes syndicales ne pleurera ce personnage lugubre, qui n’a eu de cesse de fliquer le mouvement social et de restreindre nos libertés (inscription de l’état d’urgence dans la loi ordinaire !).
Mais par-delà la brouille dérisoire entre « Jupiter » et l’ex-premier flic de France, une évidence s’impose : la crise politique s’aiguise à toute allure en France. Après l’affaire Benallah, après la démission-surprise de Hulot constatant que l’écologie est incompatible avec l’euro-libéralisme, après la démission de la ministre des sports refusant d’endosser les suppressions de postes massives, la fragilité de ce gouvernement faussement olympien éclate au grand jour. Alors que le PS, la direction du PCF et la plupart des confédérations syndicales ont appelé à voter Macron au second tour (« pour faire barrage au FN » disaient-ils, comme si la montée de l’extrême droite n’était pas le produit des politiques néolibérales dont Macron est la personnification brutale !), alors que nombre d’opposants de gauche inconséquents n’ont cessé de montrer patte blanche en déclarant Macron « légitime », le PRCF n’a cessé de dire que nul n’est légitime pour casser la souveraineté de son pays (le « saut fédéral européen », voilà le programme antinational de MAcron), pour substituer méthodiquement l’anglais à la langue nationale, pour violer la séparation laïque de l’Etat et des Eglises, détruire tous les acquis sociaux, gaver les riches de cadeaux, appauvrir les chômeurs, les retraités et les fonctionnaires.
Et traiter à tout propos le peuple français de « jaloux », « fainéants », « Gaulois réfractaires au changement » et autres insultes présidentielles à répétition.
Un régime illégitime, minoritaire, totalitaire
Quant à la « majorité » gouvernementale de Macron, rappelons qu’elle repose sur une double imposture : rappelons aux amnésiques
- que Macron était très minoritaire au 1er tour de la présidentielle où l’électeur se prononce sur un programme (24% des exprimés, 18% des inscrits),
- que le parti-fantôme LREM (la Loi des Riches et de l’Europe de Maastricht ?) a raflé les deux tiers des sièges au parlement sur la base d’un second tour des législatives auquel n’ont participé que… 44% des électeurs.
- Qu’au second tour de la présidentielle, Macron a obtenu une large majorité des suffrages exprimés uniquement parce que les électeurs qui ont cru bon d’aller voter ont REJETE Marine Le Pe… Et nullement parce que la majorité du peuple français veut privatiser la SNCF, casser le statut des cheminots, liquider les retraites par répartition, casser le Code du travail et les conventions collectives, démolir le bac national, généraliser l’enseignement EN ANGLAIS dès l’école primaire au mépris de la Constitution, privatiser les barrages hydroélectriques et l’Office national des forêts…
Bref, un an après son élection, et suite aux luttes dures et insuffisamment soutenues menées par les cheminots, les étudiants, les postiers et les énergéticiens, Macron est en chute libre dans les sondages. Bien entendu, ce personnage arrogant va faire comme Sarkozy et Valls avant lui : serrer la vis, redoubler d’attaques antisociales pour mendier l’appui du MEDEF et de la droite filloniste (toujours ravie de casser du « rouge »), faire encore plus allégeance à Trump et/ou à Merkel, recourir encore plus à la répression antisyndicale. Reste que l’affaiblissement vertigineux de ce pouvoir détesté rend possible une contre-offensive massive du peuple travailleur et de la jeunesse. La bale est donc dans le camp populaire :
Si depuis au moins 95, et plus encore, depuis 2005, les pouvoirs successifs s’usent de plus en plus vite, c’est parce que la mascarade démocratique de la 5ème « République » euro-vassalisée ne parvient plus à cacher le caractère oligarchique des satrapes maastrichtiens qui gouvernent contre leur pays, ne servent que les super-riches et le CAC-40, méprisent l’héritage républicain français et n’ont d’yeux que pour leur sacro-sainte Europe supranationale (comme vient encore de le prouver la désertion de Valls, lamentablement applaudi par les ¾ des députés !).
Ces représentants de la grande bourgeoisie antinationale et antisociale sont surtout forts que de nos faiblesses
Au fond, ces représentants de la grande bourgeoisie antinationale et antisociale sont surtout forts que de nos faiblesses. Ils profitent du fait que la gauche établie (y compris le PCF affilié au PGE social-européiste) ne porte aucune alternative franchement euro-critique progressiste, qu’une partie de la France insoumise semble édulcorer l’idée d’un « plan B » pour séduire une partie du PS, que les confédérations affiliées à l’UE via la C.E.S., s’enferment dans des « journées d’action » sans lendemain et dans un pseudo-« dialogue social » entièrement piloté par le MEDEF et par ses amis de Matignon.
Tous ensemble, union et action pour faire place aux peuples !
C’est pourquoi le PRCF interpelle les communistes, où qu’ils soient organisés, les insoumis, les syndicalistes de classe. Pour passer à l’offensive, les batailles d’appareil byzantines ne « font pas le poids » ; il faut ETRE CLAIR SUR LES POINTS SUIVANTS SI l’ON VEUT METTRE LE PEUPLE A L’OFFENSIVE, il faut…
- cesser de clamer partout que « Macron est légitime » : EN DEMOCRATIE, SEUL LE PEUPLE, dont le monde du travail est le cœur, EST LEGITIME !
- construire le « tous ensemble en même temps » sans opposer sans cesse les forces syndicales, politiques et associatives du mouvement ouvrier et populaire.
- la radicalité progressiste exige d’articuler les ripostes coup pour coup à une lutte générale « cohérence contre cohérence »: oui, la « construction » euro-atlantique actuelle est l’exact contrepied de la construction progressiste, patriotique, antifasciste que mirent en place les ministres communistes de 1945/47 (Thorez, Croizat, M. Paul…) appliquant le programme du CNR.
C’est pourquoi l’heure n’est pas à bêler après l’introuvable « Europe sociale » prohibée par les traités supranationaux d’une UE totalement arrimée à l’OTAN et aux guerres euro-atlantiques. Ni à privilégier l’électoralisme autour d’élections supranationales dont le véritable enjeu est de rabattre l’électorat populaire vers la détestable UE supranationale.
C’est pourquoi le PRCF appelle les communistes véritables, les progressistes conséquents, les patriotes qui ne confondent par la France avec Le Pen et Wauquiez, les syndicalistes qui veulent GAGNER et non pas ACCOMPAGNER les reculs sociaux, à s’associer au Tour de France du Frexit progressiste que le PRCF va mettre en place dans différentes régions de France. Car pour nationaliser le CAC-40 et relancer le produire en France exsangue, pour liquider la « dette » usuraire et illégitime, pour coopérer avec tous les continents, pour couper les racines néolibérales de l’euro-fascisation, il faut que la France sorte à temps, avant qu’elle « n’y reste », de l’euro, de l’UE, de l’OTAN… et du capitalisme !
Alors, ensemble, DISCUTONS DU FREXIT PROGRESSISTE, n’en déplaise aux directions euro-vassalisées, mettons offensivement cette question dans toutes les luttes !