Escadrille Normandie-Niemen
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Notre raison d´être, au Brésil, est d´apporter une vision de l´histoire contemporaine qui ne correspond pas parfois aux schémas et aux valeurs manichéennes de l´imagerie du grand voisin américain.
Avant tout, on ne peut dire que la Seconde Guerre Mondiale a été gagnée par l´intervention tardive des alliés anglo-saxons. Bien sûr, les débarquements alliés en Afrique du Nord, en Italie et en Normandie ont constitué une importante contribution à la défaite des armées allemandes. Mais elle n´a pas été décisive.
Si l’on considère le tribut payé au cours des six années du conflit (de 1939 à 1945) par les Etats-Unis d’Amérique et le Royaume Uni, il n’a pas été plus élevé que celui de la France seule : environ 650.000 victimes, militaires et civiles (colonies incluses).
En revanche, ce sont plus de 20 millions de Russes qui ont péri (de 1941 à 1945) dontStalingrad, plus d´un à Stalingrad en 6 mois de bataille. Malgré cette saignée, c’est bien l’Union Soviétique qui a vaincu l’Allemagne nazie dont 80% de ses forces armées occupait son territoire, semant la barbarie.
C’est à Stalingrad qu’a eu lieu la première grande défaite d´Hitler.
C’est à Stalingrad qu´a commencé à sonner le glas lugubre de la reculade fasciste jusqu´à Berlin, Berlin où le seul drapeau qui ait flotté sur le Parlement nazi, le Reichstag, fut le drapeau soviétique.
C’est dans ce contexte historique, qu’un premier groupe de 14 garçons aviateurs et de 42 mécaniciens, tous volontaires, arrivait en URSS, fin novembre 1942, deux mois avant la victoire de Stalingrad, quand l´issue de la guerre n´était pas encore déterminée.
Ils refusaient la défaite sans combattre et la collaboration de la France de Pétain. Ils voulaient combattre et apportaient leur solidarité au peuple russe, en luttant aux côtés de ses courageux camarades de combat. Ainsi allait naître et grandir, jusqu´au sacrifice suprême, le vrai sens des mots Amitié et Fraternité.
C’est l´histoire véritable de ces valeurs-là que nous voulons, nous trois au Brésil, apporter au public du pays et à sa jeunesse, en particulier.
Nous sommes parmi vous aujourd´hui à Paris, pour vous faire part de la solidarité brésilienne à votre initiative et au Devoir de Mémoire que vous manifestez.
Affectueusement à vous tous, si nombreux.
De Rio de Janeiro, Roméo Barchi, Rogério Torres, Marco Aguiar.