Grand élan de la conférence nationale du Pôle de Renaissance Communiste en France (14-15 mars à Paris)
Les 120 délégués mandatés (selon des quotas nationalement fixés) par leurs associations départementales (le PRCF est présent dans 65 départements, organisé dans 33) se sont retrouvés à Paris les 14 et 15 mars 2015 (anniversaire du programme du CNR Les jours heureux) pour fixer leur ligne politique, ajuster leurs statuts, élire leur direction nationale et discuter de l’action urgente à mener en France et à l’international.
La conférence a été ouverte par Léon Landini qui a rendu hommage aux camarades décédés, Désiré Marle, et aussi à Henri Alleg et à Geo Hage dont il a rappelé qu’ils l’avaient tous les trois convaincu de s’engager pour la renaissance communiste.
Après des discussions parfois passionnées mais toujours fraternelles et constructives, le projet de résolution et le projet de statuts ont été adoptés à l’unanimité. Le comité central a également été élu à l’unanimité. Les délégués ont fait notamment une ovation à Léon Landini, figure historique de la Résistance d’hier…
Georges Gastaud, secrétaire national a été reconduit dans ses fonctions et un organigramme national détaillé des commissions du PRCF sera prochainement publié.
La conférence du PRCF a été chaleureusement saluée par les Communistes de Vénissieux, par le Rassemblement des cercles communistes et par les Clubs Penser la France et par Danielle Gautier, secrétaire nationale du Front syndical de classe, militante ouvrière de la CGT.
Lire ci-dessous les conclusions de Georges Gastaud.
retrouvez ci-après les moments forts et résultats de cette 4e conférence nationale du PRCF
Discours de Léon Landini – 4e conférence nationale du PRCF
Le résultats des élections :
Léon Landini a été réélu dans l’enthousiasme président du PRCF. Bernard Parquet entre au nombre des vice-présidents. Georges Gastaud est reconduit dans le mandat de secrétaire national. Entre au secrétariat politique national Jo Hernandez, ancien ouvrier thermicien à EDF, syndicaliste. L’organigramme complet de la commission exécutive du PRCF et de ses commissions nationales de travail sera publié prochainement.
Déclaration du Front Syndical de Classe [4e conférérence nationale du PRCF]
Les salutations du Front syndical de classe, représenté par sa secrétaire nationale Danielle Gautier. Etait présent à la CN du PRCF (dont il est membre), Roger Silvain, l’un des anciens dirigeants de la grève historique de Renault en 1968.
Appel des délégués à la 4e conférence nationale du PRCF, lu par un camarade des JRCF
Secteur luttes : le discours de Jo Hernandez à la conférence nationale
Sur le plan international, la présidence de la conférence a communiqué les messages de nombreux partis communistes du monde entier [lire ici conférence nationale écho international ].
De France, le PRCF a été chaleureusement salué par les Communistes de Vénissieux, par le Rassemblement des cercles communistes, par les Clubs Penser la France et leur président national Jean-Luc Pujo. Présence ou salutations à la conférence des Amités franco-coréennes, des Partisans italiens en France, des Républicains espagnols de Paris, des éditions Delga qui présentaient notamment le dernier livre de Georges Gastaud Marxisme et universalisme : classe(s), nation(s), humanité(s). Etaient excusés à la conférence, notamment, Pierre Pranchère, Annie Lacroix-Riz et Rémy Herrera, économiste marxiste qui n’a pas pu venir présenter son dernier livre.
Conclusions de G.G. à la conférence nationale des 14 et 15 mars 2015 – Paris
Chers camarades et amis,
Notre congrès se clôt dans l’unité fraternelle et l’enthousiasme militant. Avant de chanter la Marseillaise et l’Internationale, je tiens d’abord à remercier tous les camarades qui ont œuvré au succès de notre conférence autour notamment, excusez-moi de ne pouvoir nommer tout le monde, de Jany et d’Annette. Nos dirigeants nationaux et tous ceux qui les aident à exécuter leur multitude de tâches ingrates, ne sont pas des caciques. Aucun d’eux n’a fait ni ne fera carrière en politique. Tous sont des militants de terrain qui font aussi vivre leur ARC ou qui font fonctionner une commission nationale en prenant sur leurs loisirs, parfois sur leur sommeil, et qui comme tels, méritent tous d’être épaulés. En leur nom, je vous demande désormais de bien respecter l’organigramme du PRCF, de répondre sans attendre quand une demande urgente vous parvient par internet, et surtout, je vous demande de traduire sur le terrain, sur les marchés populaires, dans les manifs populaires et à la porte des entreprises en lutte, les décisions que nous avons prises ensemble. Car il est peu d’organisations de la taille du PRCF qui, bien que dotées de fort peu de moyens financiers, fassent vivre la démocratie autant que nous avec des textes politiques précis et contraignants pour les dirigeants élus, avec des mois de discussion à la base, avec de nombreuses réunions préparatoires en bas et des dirigeants nationaux désormais révocables à tout moment, comme il se doit pour des héritiers des Communards. Dès que nous serons rentrés dans nos départements respectifs, camarades, il nous faudra faire vivre la résolution politique, faire connaître l’appel des délégués, diffuser partout le 9 avril et le 1er mai le 4-pages national du PRCF qui comporte l’appel des Assises du communisme pour la manif anti-UE du 30 mai. Partout nous devrons préparer dans l’unité les journées régionales du 9 mai, une date qui renvoie pour nous à la capitulation du Troisième Reich devant l’Armée rouge, et non pas à l’odieuse « journée de l’Europe » par laquelle le 4ème Reich euro-atlantique en gestation voudrait forcer les peuples à l’acclamer.
Permettez-moi en votre nom de saluer particulièrement Léon Landini qui, une fois de plus, aura été l’âme du Pôle et qui, nous l’en assurons, aura bien mérité de la mémoire de ses parents et de ses camarades de Carmagnole. Léon, comme Louis Camélinat qui fit la jonction entre la Commune de Paris et le Congrès de Tours, comme Philippe Buonarotti, ce Franco-Italien ami de Babeuf qui fit la jonction entre la Révolution jacobine de Robespierre et les Trois Glorieuses de 1830, tu es un passeur d’histoire. Comme eux, tu incarnes la renaissance communiste, c’est-à-dire à la fois la continuité du grand PCF d’hier et l’émergence inéluctable, si nous retroussons vraiment tous les manches, du Parti franchement communiste que nous reconstruirons, non par des auto-proclamations ridicules, mais par la convergence d’action des vrais communistes.
Camarades, nos fondamentaux sont connus et incontournables et pour les résumer pédagogiquement, je les résumerai si vous permettez, sur le mode du 5-4-3-2-1, feu !
- il s’agit d’abord des cinq fondamentaux que sont le marxisme-léninisme, le rôle central de la classe ouvrière, le parti d’avant-garde organisé selon le centralisme démocratique, l’internationalisme prolétarien et la lutte pour la révolution socialiste ;
- Il s’agit ensuite des quatre sorties, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, que le PRCF a le premier soumis à la réflexion des communistes, non seulement en France, mais en Europe ; à ce sujet soyons clairs : nous rejetons à la fois la ligne sectaire et gauchisante consistant à dire, «le socialisme et la DDP tout de suite, sinon rien ! » et la ligne nostalgique et petite-bourgeoise qui remet le socialisme aux calendes grecques en prétendant pouvoir refaire la France de 1945 sans rompre avec le capitalisme. A notre époque où tout le MEDEF et tout le CAC-40 liquident la France indépendante pour lui substituer l’Empire euro-atlantique, le large rassemblement pour sortir de l’UE que nous préconisons et que, à l’unisson désormais des Assises du communisme, nous nommons Front antifasciste, patriotique et populaire, ne peut qu’engager un bras de fer existentiel avec le capitalisme hexagonal, européen, voire mondial en rompant la chaîne impérialiste mondiale en France, c’est-à-dire dans la 5ème puissance mondiale. Et la seule issue positive à cet affrontement de classes conduit à l’initiative du camp populaire ne peut être que le socialisme pour la France, le seul régime qui puisse irréversiblement garantir au pays le rétablissement de sa souveraineté et de sa marche vers le progrès social. Seulement, pour aboutir à la révolution socialiste, il faut en travailler patiemment les conditions ; et cela s’obtient, non pas par les incantations – qui n’ont jamais fait une stratégie ! – mais par la construction d’un nouveau CNR, d’un rassemblement populaire majoritaire centré sur la classe ouvrière et le monde du travail. Notre propos n’est donc ni de dissoudre les communistes et la classe ouvrière dans un « front de gauche » euro-constructif, ni à l’inverse d’isoler la classe ouvrière et les communistes en faisant de l’objectif immédiat de la dictature du prolétariat un préalable au nécessaire rassemblement populaire.
- C’est ici que s’inscrivent dans notre stratégie, à la fois fidèle et innovante, les trois lettres du sigle CNR et la référence lumineuse aux « Jours heureux », dont la trame fut écrite par le communiste Pierre Villon et qui montrent encore la voie aujourd’hui puisqu’à l’époque nos camarades avaient réussi, sur la base des combats FTP et de Stalingrad, à créer une très large alliance excluant les deux ennemis principaux du peuple, l’extrême droite fasciste et le grand patronat de l’époque ;
- Et pour cela il nous faut braver les criailleries des gauchistes et des fascistes qui tous deux, pour des raisons symétriques, renvoient dos à dos le drapeau rouge et le drapeau tricolore. Le 14 juillet 1935 aussi, les trotskistes de Marceau Pivert et les sociaux-démocrates de Blum ont sifflé Jacques Duclos quand il a appelé à unir les deux drapeaux et qu’il a entonné la Marseillaise suivie de l’Internationale. Mais sans cette innovation stratégique majeure, approuvée par Dimitrov au 7ème congrès de l’Internationale Communiste, il n’y aurait eu ni le Front populaire et la déroute des fascistes français, ni la Résistance patriotique portée par les FTP-MOI et les FTPF, ni les grandes réformes progressistes de Croizat et de Marcel Paul que nous défendons encore aujourd’hui face à Valls-MEDEF et au revenant Sarkozy.
- Enfin le but stratégique du Pôle est de reconstruire un vrai parti communiste réunissant tous les communistes véritables, où qu’ils soient aujourd’hui : dans le PCF, comme certains membres des Assises du communisme, ou hors du PCF comme la majorité d’entre nous, en les regroupant, par l’action commune d’abord, par l’organisation ensuite, indépendamment des dirigeants du PCF-PGE actuel. Si vous en êtes d’accord camarades, nous proposerons donc aux Assises du communisme d’organiser en décembre 2015, 95ème anniversaire du congrès de Tours, un grand meeting à la Mutualité sur le thème de l’unité d’action des communistes. A ce meeting, le comité de liaison des Assises du communisme, le CLAC, pourrait être élu et mandaté par les militants de base, ce qui donnerait un tout autre allant au processus unitaire. Car camarades, encore une fois, ne devient pas parti qui décide magiquement de l’être mais seulement l’organisation à laquelle son action efficace aura permis aux communistes, aux travailleurs de France et au Mouvement communiste international d’être reconnue comme l’avant-garde effective de notre classe.
Pour tout cela, camarades, il faut renforcer le PRCF qui, sans se prendre en l’état pour « le parti », n’en est pas moins l’aile marchante de la renaissance communiste. Il l’est par son action constante contre la criminalisation du communisme historique, par son travail théorique certes encore insuffisant mais sans équivalent dans le pays, par son journal Initiative communiste et par sa revue Etincelles, par son site internet devenu le 9ème site politique de France grâce aux initiatives communistes de nos jeunes camarades, par ses tracts aux entreprises, par ses campagnes d’affichage faucille et marteau, par son soutien au syndicalisme de classe aux côté du FSC, par son engagement pour la résistance linguistique, par ses commissions lutte, jeunesse, santé, école, par les contacts tricontinentaux de sa commission internationale, par la mise en place prochaine des commissions formation et écologie, par son programme – le seul programme communiste existant aujourd’hui dans le pays – sans parler de son action internationaliste permanente pour Cuba socialiste, pour la Palestine émancipée, pour la défense de l’ALBA contre l’impérialisme US, pour les communistes réprimés en Ukraine, pour la mise en échec du criminel impérialisme franco-atlantique au Proche-Orient et en Afrique, pour la double dénonciation du Parti Maastrichtien Unique et de l’UM’ Pen en formation, pour la stratégie des 4 sorties et des 2 drapeaux qui peut seule nous affranchir à la fois de la social-eurocratie et du sectarisme gauchiste.
Renforcer le PRCF, camarades, cela signifiera essentiellement trois choses, dès que nous serons rentrés dans nos départements pour réunir nos ARC et nos sections avant la fin du mois de mars.
- Tout d’abord, posons partout le problème de l’adhésion, de l’abonnement à IC. Bien que nombre de camarades très âgés soient décédés depuis 2011, nous avons terminé l’an 2014 avec 10% d’effectif en plus et une ARC vient d’être créée dans le Finistère par nos amis bretons. Les secrétaires d’ARC – et j’en suis un moi aussi – auront donc pour première tâche de mener cette bataille du renforcement, non par esprit de boutique, mais pour que la politique rassembleuse du PRCF achève de devenir incontournable parmi les communistes, les syndicalistes et les vrais républicains ; souvenons-nous du mot de Joseph Djougachvili, dit Koba, selon lequel, « quand la ligne politique est fixée, l’organisation décide du succès ».
- Ensuite, allons partout aux masses. Celles-ci souffrent et désespèrent, devenant une proie plus facile pour les fascistes et les intégristes de tous poils. Par conséquent, adressons-nous sans retard aux travailleurs et à la jeunesse populaire pour dénoncer Valls-MEDEF, montrer que le FN est une alternative de mort, montrer que le socialisme passe par l’indépendance nationale et que la sortie de l’UE par la voie progressiste est indispensable pour remettre la révolution sociale à l’ordre du jour, non dans les mots, mais dans les ACTES. Pour cela, tous les militants valides du PRCF seront dans les manifs du 9 avril et du 1er mai avec le 4-pages national conçu par la commission lutte et comportant l’appel unitaire des Assises du communisme.
- Enfin, chacun de nous se doit de prendre dès cette minute l’engagement ferme, non seulement d’être présent en personne, non seulement d’écarter les mauvaises raisons de dernière minute pour rester à la maison, mais de FAIRE VENIR AMIS et COLLEGUES aux actions régionales du 9 mai et à l’action nationale parisienne du 30 mai. Démentons les pessimistes professionnels qui décrètent l’échec avant la bataille ; comme pour la commémoration de Stalingrad en 2013, prouvons dans la pratique que nous sommes le fer de lance de l’union des communistes, de l’unité des syndicalistes de classe, du rassemblement des patriotes antifascistes : prouvons ce que nous valons non par des paroles grandiloquentes dont eurent ri les bolchéviks, mais par des actes qui, si le succès est au rendez-vous, contribueront à ouvrir la perspective unitaire qui nous fait défaut, celle d’une ligne anti-UMPS, anti-UM’ Pen, anti-UE et anti-MEDEF pour une nouvelle France libre, égale et fraternelle en marche vers la souveraineté populaire et vers la rupture révolutionnaire avec le capitalisme.
Camarades, pour finir, la garantie que, malgré la situation politique très délicate, tout cela va marcher, cette garantie est en chacun de nous. D’une association défendant à juste titre le grand passé des communistes, nous sommes devenus, conformément à ce que doit être l’identité communiste, une organisation combative, porteuse d’une construction politique encore peu visible mais déjà effective et marquante. Accentuons cette évolution en renforçant notre union de combat et notre discipline révolutionnaire : c’est indispensable face à la fascisation qui monte et c’est nécessaire pour être crédible auprès des travailleurs. Car ceux-ci n’ont que faire de phraseurs, ils aspirent à retrouver les vrais communistes d’antan qui disaient toujours ce qu’ils faisaient et qui faisaient toujours ce qu’ils disaient.
Camarades et amis,
la 4ème conférence nationale du PRCF s’achève ; les batailles du 9 avril, du 1er mai, du 9 mai, du 30 mai et par la suite, celle de décembre 95 et de l’anniversaire de Tours, sont devant nous et nous avons toutes les armes politiques, statutaires, propagandistes pour les affronter si nous les utilisons à plein. Soyez donc assurés que votre direction élue ne vous trahira pas, qu’elle ne changera pas de cap stratégique et que ce cap restera invariablement celui d’une organisation sérieuse, démocratique, disciplinée et fraternelle, d’une organisation franchement communiste, 100% antifasciste et anti-UE, d’une organisation patriotique, internationaliste et de plus en plus ouvrière, d’une organisation en marche vers la renaissance du parti communiste, d’une organisation marchant au combat, non dans les mots mais dans les actes, pour le socialisme et pour le communisme.
Georges Gastaud – Secrétaire national du PRCF