Se parer du drapeau tricolore pour mieux trahir la nation républicaine, insulter le drapeau rouge par haine de classe : Sarkozy met ses pas dans ceux de tous les réactionnaires de notre histoire, de tous ceux qui disent blanc pour agir noir, de ceux qui, comme le félon Pétain, prétendent défendre la patrie contre le communisme et qui en fait la vendent, la trahissent, la violent, la martyrisent.
Le drapeau tricolore est le symbole de la nation, c’est dire que son origine est le peuple en armes qui a fondé, lors de la grande Révolution française, la République française. C’est le drapeau de Valmy, c’est le drapeau des « Sans-Culottes », c’est le drapeau des Soldats de l’an II, c’est le drapeau de Robespierre, Saint-Just et de Babeuf. Comme « La Marseillaise » qui l’accompagne et qui devint, pour tous les peuples de la terre, un chant révolutionnaire.
Certes la bourgeoisie, en passant de classe révolutionnaire contre l’aristocratie à classe exploiteuse contre le prolétariat, tenta, pour tromper les masses, de se faire passer pour l’unique détentrice des symboles révolutionnaires, tenta de faire croire que la nation était un bloc uni ayant les mêmes intérêts, tenta de nier la lutte des classes et ses conséquences. Certes la bourgeoisie couvrit ses crimes, en France comme dans les pays colonisés, du drapeau tricolore et de « La Marseillaise ». Mais le peuple français, la classe ouvrière en tête, sut défendre l’héritage national et révolutionnaire de l’un comme de l’autre. M. Thorez, J. Duclos, le Parti Communiste, tant qu’il le fut, surent unir les symboles de 89 et les nouveaux symboles de la révolution socialiste : le drapeau rouge et « L’Internationale ».
Désormais, hormis chez quelques gauchistes dogmatiques et attardés, les deux drapeaux mêlaient leurs plis, comme étaient mêlés le combat de classe et le combat pour l’indépendance nationale. Tous deux menés jusqu’au bout par la classe ouvrière et son Parti Communiste, comme le Front Populaire, la Résistance, le Conseil Nationale de la Résistance, la lutte contre les guerres coloniales ou la CED puis contre l’Union Européenne, le démontrèrent amplement.
Et voici donc que N. Sarkozy tente de récupérer le drapeau tricolore. Or qu’a fait Sarkozy sinon se coucher devant les diktats de l’UE et de Merkel, abandonnant les intérêts de son pays ? Qu’a fait Sarkozy sinon violer la souveraineté du peuple français en s’asseyant sur le NON au référendum de 2005 ? Qu’a fait Sarkozy en alignant la politique extérieure de la France sur celle des USA, ce qui lui valut le surnom de « l’américain », sinon trahir l’indépendance du pays ? Que fit Sarkozy durant tous son mandat sinon affaiblir la France en détruisant ses services publics, en faisant payer au monde du travail la crise du capitalisme ? Qu’a fait Sarkozy sinon contribuer comme jamais à l’affaiblissement de la langue française au profit d’un « Wall Street english » que ses amis du CAC40 promeuvent à longueur de temps ? Qu’a fait Sarkozy sinon dissoudre la nation dans l’UE par le haut et par le bas avec les euro-régions ? Le drapeau bleu de l’UE supranational se substitue au drapeau tricolore de la nation républicaine : voilà les faits que N. Sarkozy ne peut cacher.
Et voici donc que N. Sarkozy se met à calomnier le drapeau rouge. Le chef de l’exécutif est là parfaitement dans son rôle de fondé de pouvoir du MEDEF et de l’UE .Rappelons que ce drapeau était au départ celui du roi et de la réaction : c’est celui que l’armée arborait et qui signifiait qu’elle allait tirer sans sommation. La classe ouvrière s’en est ensuite emparée pour signifier sa détermination « Vous pouvez nous tirer dessus, nous ne céderons pas ! ». ll est aujourd’hui son symbole indiscutable : les drapeaux appartiennent à ceux qui s’en saisissent…
Que la bourgeoisie tremble devant le drapeau rouge symbole du combat émancipateur de la classe ouvrière et du peuple, rien de plus normal. Qu’elle déverse sa haine de classe contre le symbole du socialisme, du communisme, rien de plus normal : l’anti-communisme camoufle toujours, au-delà de sa cible désignée, la haine de la démocratie, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. D’une certaine façon les invectives de Sarkozy contre le drapeau rouge sont un hommage du vice à la vertu. Etre attaqué ainsi par le chef de l’UMP’en est la confirmation que l’ennemi irréductible des forces obscures du capitalisme pourrissant, ce sont bien les vrais communistes, ceux qui savent unir le drapeau tricolore de la nation et le drapeau rouge de la révolution. Ceux qui unissent le peuple autour de la classe ouvrière aujourd’hui comme hier au sein du CNR. Ceux qui dénoncent l’euro et l’UE comme des machines à détruire les acquis sociaux et à démanteler la nation. Ceux qui refusent les reniements et les capitulations des opportunistes. Ceux qui mettent en garde contre la dérive fascisante de plus en plus évidente de Sarkozy et sa clique. Non, Monsieur Sarkozy, la classe ouvrière, les masses populaires de notre pays n’abandonnent pas le drapeau rouge ! Il est leur drapeau, celui de leurs combats séculaires et de leur émancipation prochaine. La bannière rouge, rouge du sang des ouvriers, des étudiants, des femmes et hommes du peuple tombés sous les coups des Versaillais d’hier et aujourd’hui, ici et partout dans le monde. Le drapeau rouge, Monsieur Sarkozy, c’est le drapeau de l’humanité. C’est le drapeau de l’internationalisme, de la solidarité internationale des travailleurs.
Aussi nous communistes, nous militants du PRCF, unis à nos camarades de combat, unis à tous les citoyens progressistes, républicains conséquents, continuerons-nous à brandir nos étendards : tricolore, pour unir les patriotes (pas les fascistes, héritiers de la Milice qui assassinaient les patriotes internationalistes et qui tentent de faire croire qu’ils sont des défenseurs de la France) pour l’indépendance nationale et la souveraineté populaire, et rouge pour mener le combat de classe et fonder la République Sociale rêvée, espérée, voulue par nos pères et qui sera.