Communiqué du PRCF – 29 juin 2023
La mort du jeune Nahel, révélateur d’une violence institutionnelle meurtrière
Un nouveau drame a eu lieu à Nanterre le 27 juin 2023 à la suite de l’exécution de sang-froid d’un adolescent de 17 ans par deux représentants des « forces de l’ordre ». Ce nouvel assassinat – car il faut appeler les choses par leur nom – d’un citoyen, dénué de surcroît de casier judiciaire au moment de son interpellation par les policiers, fait encore plus résonner la peur et la défiance vis-à-vis de l’institution policière du pays et, au-delà, de l’ensemble des instances régaliennes de la France. Car au-delà de cet acte lâche et abject, comment comprendre qu’un faux procès-verbal a été rédigé pour tenter de couvrir cet assassinat ? Comment comprendre que le parquet de Nanterre a demandé l’ouverture d’une enquête immédiate pour « tentative d’homicide volontaire » alors qu’une vidéo amateure (heureusement réalisée sous peine de voir cette affaire encore étouffée !) démontre que le jeune homme au volant n’a nullement foncé, ni ne peut foncer, sur les deux policiers menteurs ?
Comment comprendre, si ce n’est en soulignant l’écrasante responsabilité des sinistres de l’Intérieur depuis le délinquant Nicolas Sarkozy, qui ont multiplié les « lois sécuritaires » à l’encontre des étrangers, des travailleurs, des syndicalistes, des citoyens en colère, etc. Et ce, afin de complaire aux injonctions des groupes de pression comme Alliance ou France Police, groupe milicien encore dirigé récemment par Bruno Attal – un proche du pétainiste Zemmour qui a applaudi l’exécution de sang-froid –, qui demandent ni plus ni moins que le « droit de tuer » en toutes circonstances. Un tel déchaînement de violence, désormais décomplexée et structurelle, a fait des dégâts parmi les citoyens et les travailleurs de France depuis la mort de Zyeb Benna et Bouna Traoré à l’automne 2005, quand Nicolas Sarkozy voulait « nettoyer au kärcher » les banlieues populaires. Ces dernières années, cela s’est traduit par la répression fascisante massive envers les gilets jaunes, les syndicalistes de combat refusant la destruction du Code du travail et des retraites, les travailleurs sans-papiers, les lycéens et étudiants traités comme des criminels ou récemment les militants du mouvement « Soulèvements de la Terre » désormais qualifiés d’« écoterroristes ».
La gangrène de la fascisation galopante
Le déferlement de la violence institutionnalisée est également rendu possible par une atmosphère médiatique toujours plus irrespirable et hystérique, les éditocrates et prétendus « journalistes » de BFMTV, C-News (où la réactionnaire Charlotte d’Ornellas, effrayée par le PRCF et spécialiste en affabulations grotesques, vient encore d’affirmer que le jeune homme tué à Nanterre avait un long casier judiciaire !), France Info et autres chaînes de désinformation continue, passant leur temps à relayer les discours de l’extrême droite lepéno-zemmouriste. Des discours, il est vrai, légitimés par la Macronie qui verse dans le mensonge permanent comme lorsque le sinistre Darmanin – qualifié de « serial mythomane » par la revue Regards en 2021 – ose déclarer qu’il y a « moins de cas mortels » depuis 2017, alors même que le record de morts (13) à la suite de refus d’obtempérer a été atteint en… 2022. Le tout, en usant toujours plus du vocable et des thématiques de l’extrême droite lepéno-zemmouriste sur les sujets de l’« insécurité », de l’immigration (avec de nouveaux textes de lois répressifs en cours de préparation) ou de l’islam (bien plus que l’islamisme qui ne dérange pas la Macronie en parfaite accointance avec l’Arabie saoudite wahhabite notamment).
Un tel déferlement est également rendu possible par la gangrène qui progresse au sein de l’appareil policier de la fausse « République » en déliquescence. Une gangrène qui porte pour nom la FASCISATION, que ne cesse de dénoncer et de combattre le PRCF depuis des années et qui se traduit par la milicisation croissante d’une partie des policiers, agissant sur le modèle états-unien de shérifs se faisant justice eux-mêmes. Une gangrène portée par un Eric Zemmour dont le fils vient de perpétrer un grave accident de la route en état d’alcoolémie et avec une arme blanche en sa possession, mais pour qui les seuls délinquants du pays seraient des immigrés et des jeunes de quartiers populaires. Il est vrai que l’extrême droite, décomplexée par la fascisante UE du Capital qui criminalise le communisme et réhabilite le nazisme tout en soutenant, via ses institutions et via les dirigeants réactionnaires de ses pays membres, le régime pronazi de Kiev, a pignon sur rue en France, comme l’a montré l’infâmante manifestation du Comité du 9-Mai à Paris le 6 mai dernier pour rendre hommage à un ancien militant néonazi.
Une gangrène qui ne dérange pas la Macronie, les LR et l’extrême droite lepéno-zemmouriste, tout au contraire ! Car elle permet de pratiquer une justice de classe de plus en plus assumée, à l’image de la violente répression ayant touché les travailleuses de Vertbaudet en mai 2023 – culminant avec l’interpellation à son domicile d’un délégué CGT par… des nervis agissant avec des insignes de la police. Et elle détourne ainsi de l’importante « délinquance en col blanc » et de la corruption qui, lorsqu’elles émanent de l’un des leurs, ne saurait être combattue : que l’on se rappelle l’appel à la clémence des éditocrates de C-News en faveur du multirécidiviste Patrick Balkany, condamné à cinq années de prison pour blanchiment de fraude fiscale et qui pavanait devant les caméras lors de la Fête de la Musique en juin 2020.
En finir avec la milicisation et reconstruire une police républicaine
Alors qu’un climat de tensions et de délitement entretenu par l’extrême droite lepéno-zemmouriste fantasmant un prétendu « grand remplacement » et pronostiquant une « guerre civile » ne cesse de progresser dans le pays, alors qu’un nombre croissant de policiers se livre à des pratiques antirépublicaines et n’hésite plus à attenter à la vie des travailleurs et des citoyens, le PRCF appelle à combattre avec détermination les violences policières ET la fascisation décomplexée qui gagne le pays. Il est urgent d’abroger l’ensemble des lois dites « sécuritaires » qui rognent sur les libertés publiques, de dissoudre les pseudo-« syndicats » fascistes et racistes grenouillant dans la police, la justice et les services pénitentiaires, de prévoir de lourdes peines contre les violences verbales (notamment racistes et sexistes) et physiques perpétrées par des représentants des services publics régaliens et/ou sur leur personne, et enfin d’expulser du service public de la police tous les éléments réactionnaires, fascistes et racistes – avec interdiction d’exercer dans n’importe quelle structure de service public.
- A lire :
Parallèlement, le PRCF appelle à reconstruire une police véritablement républicaine à travers la dissolution de la BAC, de l’IGPN, des CRS et de tous les autres groupes comme les BRAV, bénéficiant d’une impunité dans la répression aveugle et sans distinction. Une police au service et sous le contrôle des citoyens et des travailleurs, qui combat toutes les formes d’impunité et de corruption, toutes les délinquances quotidiennes et tous les trafics, toujours dans le respect du cadre républicain fixé. Une police qui ne doit plus être le bras armé de la bourgeoisie capitaliste, mais un instrument au service des citoyens et des travailleurs, dont les effectifs doivent se composer de gardiens de la paix chargés d’assurer la tranquillité et la sûreté publiques nationales et qui, en ce sens, doivent bénéficier du soutien total des forces communistes dans leurs missions quotidiennes.
C’est pourquoi, si le PRCF participera aux manifestations pacifiques contre les violences policières croissantes, il refuse catégoriquement de scander des slogans puérils et irresponsables du type « tout le monde déteste la police » ou de cautionner les attaques visant des bâtiments et agents publics d’une part, des habitations et véhicules privés d’autre part, autant d’actes qui pénalisent une fois de plus les travailleurs des quartiers populaires et qui font le jeu de l’extrême droite toute heureuse d’attiser la haine et les violences dans le pays en stigmatisant toujours plus l’« islamo-gauchisme ». Au contraire, il est temps de construire un service public régalien réellement républicain, épuré des éléments réactionnaires et fascisants, avec un recrutement massif sur la base des concours de la fonction publique et des concours nationaux au sein de la police, la justice, les douanes et le secteur pénitentiaire et une revalorisation salariale et matérielle des agents de la fonction publique régalienne. Et pour cela, d’en finir avec l’impunité offrant le « droit de tuer ».
The death of young Nahel reveals a deadly pattern of institutional violence
A new tragedy took place in Nanterre on 27 June 2023 following the cold-blooded execution of a 17-year-old teenager by two representatives of the « forces of law and order ». This latest assassination – for we must call things by their proper name – of a citizen, who had no criminal record when he was questioned by the police, further fuels fear and mistrust of the country’s police force and, beyond that, of all France’s regal authorities. Beyond this cowardly and despicable act, how are we to understand that a false report was drawn up in an attempt to cover up the murder? How are we to understand that the Nanterre public prosecutor’s office has asked for an immediate investigation into « attempted voluntary manslaughter », when an amateur video (fortunately made, otherwise the case would still be hushed up!) shows that the young man at the wheel did not, and could not, have crashed into the two lying police officers?
How can we understand this if we don’t point out the crushing responsibility of the Ministers of the Interior since the delinquent Nicolas Sarkozy, who have multiplied the number of « security laws » against foreigners, workers, trade unionists, angry citizens, etc.? And they have done so in order to comply with the injunctions of pressure groups such as Alliance or France Police, a militia group still led recently by Bruno Attal – a close associate of the Petainist Zemmour who applauded the cold-blooded execution – who are calling for nothing less than the « right to kill » in all circumstances. This kind of outburst of violence, now uninhibited and structural, has wreaked havoc among the citizens and workers of France since the deaths of Zyeb Benna and Bouna Traoré in autumn 2005, when Nicolas Sarkozy wanted to « clean up » the working-class suburbs. In recent years, this has taken the form of massive fascist repression of yellow waistcoats, fighting trade unionists refusing to accept the destruction of the Labour Code and pensions, undocumented workers, high school and university students treated as criminals or recently activists in the « Earth Uprisings » movement now labelled « ecoterrorists ».
The gangrene of rampant fascisation
The outpouring of institutionalised violence is also made possible by an increasingly unbreathable and hysterical media atmosphere, with the editocrats and so-called « journalists » of BFMTV, C-News (where the reactionary Charlotte d’Ornellas, frightened by the PRCF and a specialist in grotesque fabrications, has just claimed that the young man killed in Nanterre had a long criminal record! ), France Info and other continuous disinformation channels, spending their time relaying the rhetoric of the Lepéno-Zemmourist far right. It’s true that these speeches are legitimised by the Macronie, who is constantly lying, as when the sinister Darmanin – described as a « serial mythomaniac » by the magazine Regards in 2021 – dared to declare that there have been « fewer fatal cases » since 2017, even though the record number of deaths (13) as a result of refusing to obey the law was reached in… 2022. All this, while increasingly using the language and themes of the Lepeno-Zemmourist far right on the subjects of « insecurity », immigration (with new repressive laws in the pipeline) and Islam (much more than Islamism, which doesn’t bother the Macronie, who is in perfect cahoots with Wahhabi Saudi Arabia in particular).
Such an outpouring is also made possible by the gangrene that is spreading within the police apparatus of the false « Republic » in decay. It’s a gangrene called FASCISATION, which the PRCF has been denouncing and fighting for years, and which is reflected in the growing militarisation of some police officers, acting on the US model of sheriffs taking the law into their own hands. This gangrene is supported by Eric Zemmour, whose son has just committed a serious road accident while under the influence of alcohol and with a knife in his possession, but for whom the only delinquents in the country are immigrants and young people from working-class neighbourhoods. It is true that the far right, which has been given a free rein by the fascist EU of Capital, which criminalises communism and rehabilitates Nazism while supporting, via its institutions and via the reactionary leaders of its member countries, the pro-Nazi regime in Kiev, has a stronghold in France, as demonstrated by the infamous demonstration of the Comité du 9-Mai in Paris on 6 May to pay tribute to a former neo-Nazi militant.
It’s a gangrene that doesn’t bother the Macronie, the LR and the Lepeno-Zemmourist far right – quite the contrary! On the contrary, it allows them to practise class justice in an increasingly assertive manner, as in the case of the violent crackdown on Vertbaudet workers in May 2023 – culminating in the arrest of a CGT delegate at his home by… thugs wearing police badges. And it distracts from the serious « white-collar crime » and corruption which, when it emanates from one of their own, cannot be fought: just think of the appeal for clemency made by the C-News editocrats in favour of the multi-recidivist Patrick Balkany, sentenced to five years in prison for tax fraud laundering and who strutted before the cameras at the Fête de la Musique in June 2020.
Put an end to militiasism and rebuild a republican police force
At a time when a climate of tension and disintegration fuelled by the Lepeno-Zemmourist far right, which fantasises about a so-called « great replacement » and predicts a « civil war », is steadily growing in the country, and when a growing number of police officers are engaging in anti-republican practices and no longer hesitate to attack the lives of workers and citizens, the PRCF is calling for a determined fight against police violence AND the outright fascisation that is sweeping the country. We urgently need to repeal all the so-called « security » laws that erode public freedoms, and to disband the fascist and racist pseudo « unions » lurking in the police, justice and prison services, introduce severe penalties for verbal (particularly racist and sexist) and physical violence perpetrated by and/or against representatives of the public services, and finally expel all reactionary, fascist and racist elements from the public police service – with a ban on working in any public service structure.
At the same time, the PRCF is calling for the rebuilding of a truly republican police force by disbanding the BAC, the IGPN, the CRS and all other groups such as the BRAV, which enjoy impunity for indiscriminate and indiscriminate repression. A police force serving and under the control of citizens and workers, fighting all forms of impunity and corruption, all forms of daily crime and all forms of trafficking, always within the established republican framework. A police force that must no longer be the armed wing of the capitalist bourgeoisie, but an instrument at the service of citizens and workers, whose workforce must be made up of peacekeepers responsible for ensuring national public peace and safety and who, in this sense, must benefit from the full support of communist forces in their daily missions.
This is why, while the PRCF will take part in peaceful demonstrations against increasing police violence, it categorically refuses to chant childish and irresponsible slogans such as « everyone hates the police » or to support attacks on public buildings and officials on the one hand, and private homes and vehicles on the other, These are acts that once again penalise workers in working-class neighbourhoods and play into the hands of the far right, which is happy to stir up hatred and violence in the country by stigmatising « Islamo-leftism ». On the contrary, it’s time to build a truly republican public service, purged of reactionary and fascist elements, with mass recruitment on the basis of civil service competitive examinations and national competitive examinations in the police, justice, customs and the penitentiary sector, and an upgrading of the salaries and material conditions of civil servants. And to achieve this, to put an end to impunity offering the « right to kill ».