Appel unanime du comité central du PRCF, le 13 mars 2016
Trop c’est trop et le monde du travail, ouvriers CGT réprimés et injuriés par Valls, salariés sur-précarisés par la contre-réforme El Khomri (= traduction française de la directive européenne sur le marché du travail), fonctionnaires insultés par la droite et mis dans l’incapacité de remplir leurs missions sabotées par l’euro-austérité, enseignants refusant la contre-réforme du collège, étudiants mobilisés contre la précarité universelle, artisans « explosés » par l’ubérisation néolibérale, agriculteurs déstabilisés par la « concurrence libre et non faussée » de Maastricht, tous en ont ras-le-bol, chacun avec ses motivations propres, de ce gouvernement de renégats qui trahit sa base populaire, installe un Etat-policier, rampe devant Berlin, s’aligne sur l’OTAN et ouvre un boulevard aux surenchères fascisantes et thatchériennes de la droite et de l’extrême droite.
Imaginons ce que pourrait faire en un tel climat social un parti communiste qui n’eût pas renié le drapeau rouge frappé de la faucille paysanne et du marteau ouvrier ! Oui, il est urgent de reconstruire un parti d’avant-garde, c’est-à-dire…
- un parti fédérant les luttes sur la base d’une analyse marxiste-léniniste de la société,
- un parti ancré prioritairement dans les entreprises et dans les quartiers populaires,
- un parti construisant autour du mouvement ouvrier un large Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologique (FR.A.P.P.E. !),
- un parti indépendant du PS et de l’U.E., appelant la France à sortir de l’euro, de l’UE et de l’OTAN pour rompre avec le système capitaliste prédateur, de manière à activer l’Europe des luttes, à élargir les coopérations internationales à tous les continents dans le but de rouvrir au peuple de France la voie de la révolution socialiste!
C’est pourquoi, si censurés qu’ils soient par les médias, y compris par certains journaux « de gauche », les militants franchement communistes du PRCF interpellent les combatifs travailleurs de Goodyear et d’Air-France, les salariés et les étudiants en révolte contre la loi El-Khomri, les enseignants en lutte conte la contre-réforme Valleau-Belkacem, les éleveurs soulevés contre Hollande et Bruxelles, en soumettant au débat populaire des propositions que tous les communistes véritables devraient, tout esprit de boutique mis à part, porter solidairement :
- bien entendu, les progressistes qui se respectent ont soutenu la manifestation du 9 mars et ils soutiendront celle du 31, de même qu’ils défileront avec les Goodyear le 1er mai. Mais il faut aller plus loin pour fédérer le tous ensemble et en même temps jusqu’à la victoire : d’abord, il faut rompre le dialogue piégé avec l’ « agent orange » du MEDEF et de Bruxelles que sont les dirigeants de l’UNSA et de la CFDT, car on ne négocie pas les régressions, on les combat ! Le PRCF avance aussi l’idée d’une manifestation nationale de combat à Paris contre l’ensemble des régressions, d’un débat très large sur la nécessité de la grève inter-pro reconductible à l’initiative des secteurs ouvriers en lutte. Ne tolérons plus le refrain défaitiste des états-majors euro-formatés qui rabâchent que « la grève générale ne se décrète pas ». Elle ne se décrète pas, certes, mais elle se construit en travaillant sur tous les terrains à la convergence des luttes ! Les courageux ouvriers CGT qui ont « tombé la chemise » des chasseurs de têtes patronaux d’Air-France, les ouvriers de Goodyear qui sont condamnés à la prison pour avoir défendu leur classe et le produire en France ont au moins autant de légitimité pour appeler au sursaut général des travailleurs que les états-majors confédéraux qui nous promènent de défaite en déroute depuis vingt ans ! C’est par le dialogue et par l’action « en bas » que se reconstruit le syndicalisme de classe et de masse sur la base les fondamentaux de combat victorieux qui furent longtemps ceux de la grande CGT !
- assez de baratin sur « l’Europe sociale » alors que les mauvais coups (blocage des salaires, casse des retraites par répartition, des statuts, du Code du travail, des conventions de branche, des indemnités chômage, du logement social, etc.) sont orchestrés par Bruxelles à l’échelle du sous-continent : propageons l’Appel-pétition national pour un référendum qui permette au peuple français de dire non à l’euro et à l’UE, ce que demandent d’ailleurs 53% des Français d’après un tout récent sondage ! En associant le drapeau rouge des travailleurs au drapeau tricolore de la Nation, militons pour que la France sorte à temps de l’euro, de l’UE et de l’OTAN afin de rompre avec le capitalisme et de relancer la perspective du socialisme pour notre pays ! Secouons aussi la tutelle « euro-constructive » du Parti de la Gauche Européenne, présidé par Pierre Laurent, et de la Confédération Européenne des Syndicats (C.E.S.), ces deux courroies de transmission grassement subventionnées par Bruxelles !
- débattons partout d’un programme de rupture révolutionnaire comportant la reconquête plénière de la souveraineté nationale, la démocratisation radicale de la vie politique (et pour cela, la fin de la Vème « République » en voie de fascisation), la nationalisation démocratique des secteurs-clés de l’économie et du commerce extérieur, la reconstruction planifiée du « produire en France » industriel et agricole, la reconstruction des acquis sociaux et des services publics, la réduction drastique des inégalités sociales, la coopération égalitaire avec tous les pays du monde, la fin des ruineuses interventions impérialistes de la France en Afrique et au Proche-Orient, le droit pour tous les peuples de vivre, de décider et de travailler dans leur pays.
- dans l’immédiat, le PRCF appelle à créer partout des Comités de solidarité avec Goodyear, à signer la pétition de masse contre la loi El-Khomry, et à participer massivement aux grèves et manifestations pour le retrait de cette loi scélérate.
Malheureusement le PCF n’est plus sur des bases marxistes, ont peu le constater dans le texte officiel de son futur congrès, d’ailleurs c’est bien là le problème!!!!.