Figure du MODEM, ce parti qui ferait bien de se « moraliser » lui-même avant de « moraliser » les autres, Sylvie Goulard affiche depuis toujours ses opinions fanatiquement euro-fédéralistes et sa virulente opposition à l’Etat-nation français.
ans avoir été démenti à notre connaissance, un député a rapporté récemment que durant ses études, S. Goulard se vantait sans vergogne de ne pas se sentir « spécialement française ».
C’est sans doute la raison pour laquelle Macron vient de la nommer, non pas ministre de la Défense nationale, mais « ministre des Armées ». De quelles armées, commandées par qui et pour faire quoi ?
La souveraineté est inaliénable !
Or, parlant à Prague au nom du gouvernement « français », Mme Goulard s’est faite l’apôtre de la « souveraineté partagée » en matière de défense. Cet oxymore (la souveraineté est inaliénable et indivisible, comme l’a prouvé Rousseau dans le Contrat social) a du moins le mérite d’annoncer la couleur : sans aucun mandat populaire (cette question a encore été moins débattue que les autres lors de la présidentielle et le 29 mai 2005, le peuple français a refusé la constitution d’un Etat européen), Macron et son gouvernement germano-aligné et super-atlantique, préparent la mise en place d’une « défense européenne » qui signifiera rapidement la cogestion de la force de frappe nucléaire et des ex-armées françaises par l’Europe atlantique et, plus précisément, par Berlin.
Le rôle historique de Macron : l’euro-dissolution finale de la France
Cette liquidation de la Défense « nationale » prend place dans la marche au « saut fédéral européen » qu’a déjà préparée avec A. Merkel, là encore sans nul mandat populaire, le regrettable F. Hollande. Sur tous les terrains, « gouvernement de la zone euro », liquidation des départements et nouveaux transferts de pouvoirs de l’Etat-nation vers les euro-régions à l’allemande, « défense européenne » insérée dans l’OTAN et nécessairement pilotée par l’Etat européen le plus fort (en vertu du principe capitaliste « qui paie les musiciens choisit la musique »), substitution de l’anglais au français en tant que langue naturelle du « jeune président moderne » lors des « grandes occasions », Macron et ses sbires, et tout particulièrement ceux qui sont issus du prétendu « centrisme » MODEM et UDI, sont missionnés par la classe dominante pour enterrer l’espérance d’une République française sociale, souveraine, une, laïque et indivisible, populaire, pacifique et démocratique. Porté par le manifeste du MEDEF intitulé Besoin d’aire (déc. 2011), qui exige la « reconfiguration » de la France dans le cadre des « Etats-Unis d’Europe » et de l’ « Union transatlantique », cette entreprise de liquidation nationale porte un profond contenu de classe : la bourgeoisie capitaliste « française » est prête à ramper devant le mentor berlinois et devant le super-mentor yanqui pour liquider l’ensemble des acquis sociaux hérités de Jaurès, de 1936, de 1945 et de la grande grève prolétarienne de 1968. Ainsi l’oligarchie capitaliste « française », ou plutôt, antifrançaise, espère-t-elle mettre à genoux le prolétariat français encore trop remuant (comme l’a montré sa forte résistance à la Loi Travail). Et surtout, en mettant le point final à l’Etat-nation souverain multiséculaire, elle veut rendre irréversible la défaite historique qui serait ainsi infligée au monde du travail sur le terrain social (ordonnances prévues pour l’été). Vieux tropisme des classes privilégiées de France qui, de l’Evêque Cauchon livrant au Roi anglais la roturière Jeanne, à Pétain « collaborant » avec Hitler pour araser les conquêtes du Front populaire, des Emigrés de Coblence ralliant la coalition contre-révolutionnaire des Rois armée contre la Révolution française à Adolphe Thiers suppliant Bismarck de l’aider à écraser la Commune, conduit toujours l’anti-France d’en haut à vendre le pays à la découpe pour humilier les classes populaires jugées trop indociles…
Résistance !
Les résistants nous rappellent que les combats et les sacrifices consentis par l’ensemble du monde de la Résistance ont été réalisés afin de laisser à nos enfants une France Libre, Forte, Démocratique, Indépendante et Souveraine et non une France soumise à la volonté de décisions prisent contre notre volonté ailleurs que dans notre pays.
Ainsi, comme n’a cessé de le démontrer le PRCF dans la grande tradition de Jacques Duclos et du Parti des Fusillés, casse nationale et casse sociale sont intimement liées si bien que l’union du drapeau rouge et du drapeau tricolore, l’alliance de l’Internationale et de la Marseillaise sont indispensables pour tout à la fois défendre les acquis sociaux de la Résistance (Sécu, secteur public, statut de la fonction publique, conventions collectives de branche, retraites par répartition, Code du travail, Education nationale de qualité pour tous, Recherche publique…) et continuer la nation qui, en 1789, puis en 1793, en 1830, en 1848, en 1871 et en 1905, a donné au monde le signal des luttes pour la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et la République sociale.
Front patriotique et populaire !
Déjà en 1953, le sursaut parallèle des communistes et des gaullistes avait fait échec à la Communauté Européenne de Défense qui, à des fins de guerre antisoviétique, visait à réarmer l’impérialisme allemand et à détruire l’indépendance nationale tout en faisant de la France une colonie de Washington. En 1957, nombre de jeunes communistes, à la fois patriotes et insoumis, refusèrent de porter l’uniforme sous le commandement de l’OTAN, dont le nouveau chef d’état-major, le général Speidel, qui avait servi dans la Wehrmacht et dans l’appareil d’occupation de la France. Plus que jamais, sans faire la moindre concession au prétendu FN, dont la haine de l’étranger pauvre dissimule mal les reculades en matière de lutte contre l’UE supranationale, il est urgent que tous les patriotes républicains refusent la dissolution de l’armée française, et plus spécialement de sa force de frappe nucléaire, dans une « Task Force » (puisque c’est ainsi que parle désormais un président français…) germano-otanienne. En effet, cette dernière…
- détruirait ce qui reste de souveraineté à notre pays,
- elle empêcherait toute émergence d’une France Franchement Insoumise à l’UE/OTAN du capital,
- elle entraînerait automatiquement notre pays dans toutes les aventures impérialistes déclenchées par Trump, par l’OTAN et par son « partenaire stratégique », l’UE, que ces guerres visent la Russie par Ukraine pronazie interposée, la Chine, au moyen d’une « guerre de grande ampleur (dixit Trump) contre la Corée du nord », ou qu’elles ciblent l’Iran ou d’autres peuples souverains du Proche-Orient ou d’Afrique.
Nous nous adressons d’abord aux communistes qui, ensemble, rompant avec l’euro-béatitude du Parti de la Gauche Européenne, doivent redevenir les pionniers de l’indépendance nationale, inséparable du progrès social, de la coopération transcontinentale et de la marche au socialisme – socialisme qu’un renforcement du broyeur euro-otanien vise à rendre impossible. Allons ensemble à l’entrée des usines pour proposer le Frexit progressiste et le socialisme. Ensemble, appelons la France à sortir – avant qu’elle n’en crève, et avec elle le monde du travail ! – de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme !
Nous nous adressons aux syndicalistes : il est illusoire de défendre le progrès social sans défendre sur tous les terrains, productif, social, budgétaire, monétaire, militaire, diplomatique, linguistique, la souveraineté du pays. Sans une France indépendante, tous les acquis sociaux gagnés dans le cadre de l’Etat-nation seront rapidement liquidés ! Assez palabré sur l’introuvable « Europe sociale, démocratique et pacifique » ou sur le « service public européen », ces mensonges de classe qui permettent au capital de nous faire rêver d’un futur brumeux tout en brisant, ici et maintenant, la « France des travailleurs » chantée par Ferrat ! Dans nos luttes, faisons le lien entre l’euro-austérité redoublée et la sommation, faite en commun par Trump et par Obama à chaque pays européen, de relever à 2% du PIB les dépenses d’armement consacrées à l’OTAN !
Nous nous adressons aux patriotes républicains. Comme le fit un autre militaire le 18 juin 40, c’est le moment de savoir dire non. Pour cela, il faut que le patriote ne parle pas moins fort dans les cœurs que le bourgeois assoiffé de revanche sociale, si bien que l’heure est venue de comprendre que l’on ne défend pas la patrie en laissant saccager à coups d’ordonnances Macron-Gattaz-Merkel les conditions de vie de la majorité laborieuse. Car, comme disait Georges Politzer, le philosophe communiste, patriote français et fils d’immigré hongrois que fusillèrent les Allemands, « la nation, c’est le peuple ». En particulier, nous appelons les militaires à faire retour sur le sens de leur engagement : citoyens sous l’uniforme, êtes-vous prêts, par « loyalisme » mal compris, à renier la République française souveraine pour servir désormais sans états d’âme, en anglais et dans le cadre d’une force atlantico-germano-maastrichtienne sans idéal, sachant que cette dernière sera peut-être sommée, le moment venu, d’écraser le peuple français s’insurgeant pour recouvrer sa liberté ?
Nous interpellons les militants de la France insoumise qui veulent rompre avec l’OTAN, comme l’a déclaré à Marseille Jean-Luc Mélenchon, et nous les appelons fraternellement à combattre frontalement dès maintenant cette UE « partenaire stratégique de l’OTAN » qui veut désormais directement, par le biais du proconsul Macron, de son « saut fédéral européen » et de sa « défense européenne », murer les voies de l’insoumission patriotique en France.
« Armée nouvelle », « défense nationale » ou « partage » macronien de la force de frappe française avec Berlin ?
Certes, nous communistes et autres militants de la gauche populaire, ne sommes en rien des idolâtres de la force de frappe nucléaire qu’a initiée l’impérialisme américain par l’énorme crime de guerre d’Hiroshima. Notre tradition militaire est celle des Soldats de l’An II, des moblots patriotes de la Commune, de L’Armée nouvelle chère à Jaurès, des Francs-Tireurs et Partisans de France, et avec eux aux grandes luttes ouvrières des deux siècles passés : car la défense nationale véritable est invincible quand elle repose sur l’armement des citoyens dans l’esprit du refrain patriotique et insurrectionnel de notre Marseillaise. Et bien entendu, notre idéal foncièrement pacifique, hérité de l’Appel de Stockholm et de la Colombe de la paix, reste celui d’un monde débarrassé de l’exploitation de classe, de l’oppression nationale et néocoloniale, et avec elles, des guerres impérialistes et des armes. Mais après des décennies d’euro-destruction atlantique de la défense « nationale », d’obsolescence programmée de la conscription, de démontage planifié des régiments frontaliers garants du territoire national, de basculement au tout-anglais du corps des officiers reformaté par l’OTAN, et en attendant qu’émerge un pouvoir populaire capable de renouer le lien invincible entre armée et nation populaire tel que le pratiquèrent toutes les révolutions de l’histoire, nous devons empêcher que la force de frappe nucléaire française ne soit « partagée » par Macron-Goulard avec les impérialistes américains et allemands. Car ce « partage » serait à la fois mortel pour la souveraineté française et pour la paix sur notre continent. Il signerait en outre la fin de la présence française au Conseil de Sécurité de l’ONU, le transfert à l’UE atlantique de la voix délibérative française, donc l’impossibilité à l’avenir de positions françaises non alignées telles que celles que défendit Chirac lors de l’irresponsable invasion US de l’Irak.
Insoumission patriotique à Macron-Merkel !
Face à Macron-Merkel, l’ennemi déterminé de la France, de sa défense nationale, de ses acquis sociaux originaux, de la langue commune de la Francophonie, face à Gattaz et à son Anti-France oligarchique des délocalisations, de l’ubérisation générale et du « travail détaché », militons ensemble pour qu’émerge un large Front Antifasciste, Patriotique, Pacifique, Populaire et Ecologique. Et n’hésitons plus à revendiquer haut et fort le Frexit progressiste pour que vivent l’indépendance nationale, le progrès social et la coopération transcontinentale. Ensemble, faisons germer une France Franchement Insoumise (FFI !) à l’UE atlantique de l’exploitation, de l’oppression et de la guerre !
Le temps nous est compté car Macron, Merkel, Gattaz et Goulard comptent aller vite pour noyer la France que nous aimons dans les eaux glaciales de l’UE atlantique !
Pour le Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF),
- Léon Landini, officier des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’œuvre Immigrée (FTP-MOI) du bataillon Carmagnole-Liberté, Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, Officier de la Légion d’honneur
- Pierre Pranchère, ancien maquisard corrézien des Francs-Tireurs et Partisans de France, ancien député, ancien député européen, ancien membre du Comité Central du Parti Communiste Français
- Jean-Pierre Hemmen, fils de Jean Hemmen (Fusillé de la Résistance, brigadiste d’Espagne), réprimé en 1957 pour avoir refusé de porter l’uniforme sous le commandement général de l’ex-général allemand Speidel
- Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, philosophe, fils de Raymond Gastaud (Résistant FFI décoré par la France, les USA et la Pologne populaire), militant de la francophonie
- Annette Mateu-Casado, fille de Républicains espagnols, communistes et résistants, dirigeante du PRCF
- Jany Sanfelieu, professeur de français, fille d’un combattant antifranquiste espagnol, dirigeante du PRCF
- Antoine Manessis, fils de deux Résistants patriotes et antifascistes, dirigeant du PRCF
- Gilliatt de Staërck, conducteur d’autobus, responsable des Jeunes pour la Renaissance Communiste en France
- Bernard Parquet, syndicaliste EDF, fils de Résistant FTPF
Déclaration du PRCF – 10 juin 2017