Macron et avec lui le bloc des forces capitalistes et de leurs partis euro-impérialistes, de concert avec le RN, tentent d’interdire que se mette en place une alternative de rupture à la politique de guerre antisociale, de guerre mondiale et de ravages environnementaux accélérés par Macron. Une rupture politique répondant aux aspirations démocratiques – solidaires, antifascistes et démocratiques, pacifistes, sociales, écologiques – exprimées par la Nation. Alors que le locataire de l’Elysée et fondé de pouvoir du MEDEF et de son Union Européenne reçoit les dirigeants des partis représentés à l’Assemblée Nationale, il de notoriété publique que Macron refuse si ce n’est de changer de gouvernement, de changer de politique. Et pour cause cette politique est dictée et verrouillée depuis Bruxelles et Frankfort sous les structures supranationales de l’Union Européenne et de l’Euro. C’est ainsi que se prépare un budget 2025, en violation de la constitution par un gouvernement démissionnaire illégitime, sous les ordres de la procédure de déficit excessif dirigée par cette commission européenne pas moins illégitime, rejetée par le vote du referendum de 2005. Devant l’Elysée, la candidate première ministre du NFP, Lucie Castet, a indiqué vouloir porter une « rupture », faisant écho ainsi aux souhaits très clairs du peuple souverain d’une vraie rupture politique. Mais une franche rupture implique de passer à l’action dans la rentrée sociale et politique, c’est pourquoi le PRCF s’adresse aux acteurs du mouvement social et populaire de France dans l’appel suivant, qui entre en résonnance avec les aspirations et mots d’ordres des syndicalistes de combats, des gilets jaunes et de l’ensemble des forces populaires qui souhaitent voir primer la reconstruction de la France des travailleurs, et barrer ainsi la route au duo Macron Le Pen de poursuite de la destruction du pays.
APPEL du PRCF aux ACTEURS du MOUVEMENT POPULAIRE FRANCAIS : PAIX, PROGRES SOCIAL, DIGNITE NATIONALE, COMPTONS SURTOUT et D’ABORD SUR NOS PROPRES FORCES !
Macron vient d’utiliser sans vergogne ses remerciements officiels aux protagonistes des Jeux Olympiques pour lancer la rentrée sociopolitique. Il a dessiné à cette occasion les orientations qu’il veut imposer au pays en ignorant le désaveu que sa politique et sa personne ont subies lors des européennes et des législatives. A l’heure où la présente déclaration est adoptée par l’exécutif du PRCF, on ignore encore quelle personnalité Macron, usant et abusant des pouvoirs à la fois flous et exorbitants que lui confère la Vème « République », veut imposer à Matignon. Il est certain cependant que, quitte à réitérer sous d’autres formes le viol grossier dont fut victime en 2008 le Non populaire à la constitution européenne, le despote élyséen tenté par une fuite en avant fascisante est obstinément déterminé à…
- exécuter à marche forcée, en se passant du consentement populaire, le plan d’austérité sans précédent qu’exige de la France, pour « endettement excessif », la « Troïka » mandatée par Bruxelles, la BCE et le FMI avec le relais collabo de la Cour des Comptes présidée par l’eurocrate « socialiste » Moscovici ; il s’agit pour commencer d’amputer de 50 milliards d’euros le budget social français d’ici 2027. Le but des eurocrates est d’aggraver l’austérité continentale indispensable au maintien de l’euro (les « critères de Maastricht »), de renflouer l’industrie allemande ruinée par les « sanctions » antirusses privant l’UE de gaz bon marché, et de privilégier le remboursement des « marchés financiers » sur la satisfaction des besoins populaires. Il s’agit aussi de conforter la domination mondiale du dollar, dont l’euro est une monnaie vassale (comme le franc CFA est l’appendice africain de l’euro), sachant que la suprématie du dollar comme monnaie principale de la « mondialisation » néolibérale, est menacée par la montée des économies émergentes (Chine, Inde, Brésil…) qui refusent d’être à jamais les otages de la politique égoïste de Washington.
- accélérer la course au surarmement commanditée par les Etats-Unis et l’OTAN en vue d’une guerre continentale suicidaire contre la Russie, éventuelle « agrémentée » d’une guerre mondiale potentiellement exterminatrice contre la Chine, et plus indirectement, contre le mouvement contre-hégémonique des BRICS ; tout cela au risque de mettre la force de frappe française, voire le siège français au Conseil de sécurité de l’ONU, à la disposition de l’UE pilotée par Berlin et supervisée par Washington. Sans oublier le risque assumé de faire de l’armée française une co-belligérante directe en Russie en transformant la population française en cible privilégiée pour d’éventuelles représailles nucléaires russes le moment venu.
Tout cela implique du reste pour Macron et pour ses complices euro-atlantistes, dans quelque groupe parlementaire qu’il aille les pêcher, de précipiter la marche au « saut fédéral européen » voulue par les « élites » oligarchiques de France et d’Europe avec l’appui du Parti « socialiste » européen, des Verts de Marine Tondelier et du va-t-en-guerre Glucksmann, l’idole des médias « néoconservateurs », qu’ils se prononcent pour Trump ou pour Kamala Harris.
- bloquer la reconnaissance urgente par la France de l’Etat de Palestine alors que se poursuit le carnage provoqué à Gaza, voire en Cisjordanie, par la clique génocidaire de Netanyahou. Sans oublier les provocations et frappes militaires répétées d’Israël contre l’Iran, la Syrie et le Liban au risque d’embraser tout le Proche-Orient puis le monde entier, et de donner ainsi lieu à un Gaza mondial si un conflit ouvert sciemment allumé par Tel-Aviv s’installe çà cette occasion entre l’Iran et l’impérialisme états-unien.
L’impérialisme états-unien attise du reste aussi, avec l’appui vassal de Paris, la marche vers l’agression hégémoniste contre la Chine (Taiwan, Mer de Chine), contre la Corée populaire, voire, sous forme d’ingérences et de siège économique permanents, contre Cuba socialiste et les pays de l’Alternative Bolivarienne des Amériques (ALBA).
Enfin, c’est désormais par milices ukrainiennes interposées que la Macronie, piteusement chassée d’Afrique par les rébellions populaires, essaie d’y réinstaller la funeste Françafrique neocoloniale !
Dans ces conditions, le secrétariat national du PRCF :
a) rejette les manigances anticonstitutionnelles de Macron
qui, en méprisant la candidature de Lucie Castets proposée pour Matignon par le « Nouveau front populaire » (NFP), première force parlementaire de France, et en tentant depuis l’Elysée, c’est-à-dire en violant la séparation des pouvoirs, de bricoler un gouvernement « central » fantoche aggravant l’actuelle politique d’austérité, de guerre atlantiste et d’asservissement national, signifierait ouvertement au peuple français que, désormais, son seul « choix démocratique » possible consistera, lors des élections, à décider qui serait demain le commis élyséen de l’oligarchie euro-atlantique chargé de piétiner notre dignité nationale, d’araser nos acquis sociaux et de mondialiser la guerre du bloc hégémonique euro-atlantiste contre l’Est et le Sud de plus en plus rebelles de la planète.
Un tel mépris de la volonté populaire de changement ouvrirait en outre une voie royale à M. Le Pen pour accéder à l’Elysée sur la base de l’immense ras-le-bol émotionnel et de la confusion idéologique qui prédominent au sein des couches populaires en l’absence d’un vrai parti communiste de combat et d’un large syndicalisme de classe qu’il urge de reconstituer tous deux.
b) exige que L. Castets accède dès maintenant à Matignon.
D’une part pour empêcher le despote élyséen délégitimé par le peuple de confisquer tous les pouvoirs. D’autre part, parce que cet accès du NFP à Matignon forcerait l’euro-gauche institutionnelle, soit à se démasquer, soit à mettre en œuvre sur le champ ses promesses d’augmenter les salaires, de suspendre les délocalisations et d’abroger toutes les contre-réformes détruisant le statut de la fonction publique, l’Education nationale, le Code du travail, l’hôpital public, EDF, la SNCF, etc., un tournant social impensable sans la mobilisation la plus large et la plus autonome des forces populaires.
Cette exigence de voir le NFP passer aux travaux pratiques à Matignon ne signifie en rien que les militants franchement communistes, contrairement à ceux qui se déclarent léninistes mais qui suivent pieusement à tous coups l’état-major de LFI ou celui du P »C »F dénaturé, apporterait un quelconque soutien politique, fût-il critique, au « Nouveau Front Populaire ». En effet, son programme officiel, largement influencé par le PS et Glucksmann, est timoré sur le plan social et indigent sur le plan politique : aucune nationalisation des secteurs-clés de l’économie, notamment du secteur bancaire, ne serait amorcée, aucune tentative sérieuse d’instaurer un bras de fer avec l’UE n’est envisagée*, aucun engagement n’est pris à refuser catégoriquement le plan d’ajustement européen visant la France. Il est de plus franchement dangereux sur le plan diplomatico-militaire : le NFP envisage notamment de fournir au régime aventuriste de Kiev, qui tente actuellement d’envahir le territoire russe avec les moyens militaires fournis par l’Ouest, « toutes les armes nécessaires ». Le NFP s’interdit en outre toute recherche de négociation en Ukraine puisqu’il prétend préalablement traduire Vladimir Poutine devant un tribunal international (mais pas Netanyahou, suspecté de génocide par la Cour de Justice Internationale !) ; cette disposition supposerait évidemment une défaite préalable totale de la Russie, rendrait toute négociation superflue par voie de conséquence et inciterait au contraire à poursuivre l’escalade de manière suicidairement jusqu’au-boutiste, France en tête !
Pourtant, ne serait-ce que pour accomplir ses promesses sociales timorées, un gouvernement NFP devrait mobiliser les travailleurs (ou, s’il ne le faisait pas et, imitant le Grec Tsipras, s’engager au nom du « réalisme » dans de déshonorantes négociations avec l’UE). Il démontrerait ainsi à son corps défendant l’inconsistance politique qu’il y a à prétendre changer les choses, si peu que ce soit, tout en acceptant en principe la propriété privée capitaliste des secteurs-clés de l’économie et le cadre étouffant de l’euro et de l’UE-OTAN. C’est au pied du mur qu’on voit le maçon, et il faudrait alors que le « NFP » fasse l’impossible preuve que l’on peut « réorienter du dedans » la « construction » euro-atlantique, c’est-à-dire concilier les intérêts populaires et ceux du grand capital. A lui de gérer alors ses contradictions, aux militants franchement communistes et aux syndicalistes de classe, sans jamais se subordonner au gouvernement bourgeois quel qu’il soit, de mobiliser le peuple en montrant que, pour pasticher Lénine, « on ne peut avancer d’un pas si l’on craint d’aller au socialisme »... et à plus forte raison si l’on redoute de briser le carcan impérialiste de l’euro-UE-OTAN !
Mais là n’est pas l’essentiel. Par-delà les questions tactiques passagères, on est certain de ne pas se tromper sur un plan stratégique en appelant offensivement dès maintenant, et en proscrivant l’attentisme social…
- les communistes à converger dans l’action et à engager ensemble au plus tôt, avec le PRCF et la JRCF, la mise en chantier d’un Parti et d’une jeunesse communistes et franchement marxistes-leninistes. Un parti de combat100% euro-critique, clair sur l’unité combative du patriotisme, de l’antifascisme et de l’internationalisme : cela exclut d’avance tout ralliement à ceux qui, tout en flirtant pour la « com » avec le terme marxisme-léninisme, dénigrent le centralisme démocratique et la « forme-parti » de la renaissance communiste, mégotent sur toute défense de la Nation contre le saut fédéral européen, ou renvoient dos-à-dos l’impérialisme euro-atlantiste fauteur de guerre mondiale et les pays ciblés par sa politique potentiellement exterminatrice.
- à soutenir sans frilosité la recomposition d’un syndicalisme de classe affranchi des états-majors syndicaux euro-formatés. Il faut par exemple que se retrouvent nationalement, et hors de la supervision paralysante des états-majors confédéraux euro-formatés, les syndicalistes rouges de tout le pays qui refusent de marcher derrière la CES et la CFDT pour aller de défaite en défaite en ne nourrissant qu’une chose : la montée du rassemblement lepéniste
- à appeler les acteurs du mouvement populaire à s’émanciper de toute tutelle politique ou syndicale UE- ou OTAN-compatible pour construire le tous ensemble des travailleurs et de la jeunesse… Dès lors, en avant pour :– l‘augmentation sensible des salaires et des pensions petits et moyens et le retour à l’échelle mobile des prix et des salaires supprimée en 1983 par Delors dans le but de créer l’euro,- le blocage et le démontage de toutes les contre-réformes maastrichtiennes, euro-privatisations et licenciements collectifs (Renault, Sanofi, Poulain, Saupiquet…), politique agricole « transatlantique » ruineuse pour les paysans et autres dispositifs détruisant les retraites, les remboursements-maladie, les services publics, le produire en France industriel et agricole, etc.- lerefus catégorique du méga-plan d’austérité prévu par l’UE à l’encontre de notre pays : dehors la Troïka mandatée par Ursula von der Leyen, la BCE et le FMI ! Défense de la dignité nationale du peuple français par le monde du travail… et du monde du travail par les vrais patriotes républicains ! Ce qui, s’ajoutant à une urgente campagne antiraciste à mener dans la jeunesse, serait la meilleure réponse à apporter aux faux patriotes euro-, OTAN- et MEDEF-compatibles du RN et autres fauteurs de fascisation et d’ultraréaction du type Ciotti et Zemmour – le blocage du surarmement exigé par l’OTAN, la reconnaissance de l’État palestinien, l’engagement français pour la désescalade en Ukraine, contre la marche à la guerre mondiale en Ukraine, au Proche-Orient, dans l’Indopacifique, en Corée, contre le blocus de l’Afrique francophone rebelle, de Cuba socialiste et des autres pays de l’Alternative Bolivarienne des Amériques.
Que notre pays soit devenu quasi-ingouvernable par la volonté du suffrage universel n’est pas une si mauvaise nouvelle que cela pour le peuple. Car lorsque les politiciens du Parti Maastrichtien Unique se disputent, la classe travailleuse dispose d’une fenêtre de tir pour contre-attaquer sous ses propres couleurs : celles d’une possible Alternative populaire, patriotique, pacifique, antifasciste et internationaliste redessinant une voie révolutionnaire de masse pour marcher vers un socialisme-communisme de nouvelle génération dans notre pays.
Du reste, si les « souris »prolétariennes tardaient à sortir du « trou » pendant que les grands fauves du capital se chamaillent, les « rats » fascistes, qui prolifèrent à l’abri de la poussée lepéniste ne tarderaient guère à occuper le terrain pour le plus grand déshonneur de notre pays.
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