De façon spectaculaire, le parquet c’est-à-dire le ministre de la justice du régime Macron et non un juge d’instruction indépendant, a mené à l’aube, comme s’il s’agissait d’une affaire de grand banditisme, des perquisitions aux sièges de la FI, du PG, de JL Mélenchon et de certains de ses proches. La méthode, brutale, vise l’une des forces politiques d’opposition au régime Macron. Un régime minoritaire, illégitime et de plus en plus totalitaire.
Ces perquisitions sont menées par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions dans le cadre de deux enquêtes préliminaires. La première enquête concerne des soupçons d’emplois fictifs d’attachés parlementaires au Parlement européen. Les enquêteurs tentent de savoir si des fonds européens ont été détournés afin de rémunérer des cadres employés à d’autres tâches au sein de leur formation politique. Dans ce cadre, le parti de Mélenchon fait l’objet d’une plainte… d’une responsable du Front national. La seconde enquête préliminaire, ouverte en mai 2018, porte sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle de 2017 et des soupçons d’irrégularités.
Ce dernier a déclaré en direct lors de ces perquisitions : « Voici les débuts du nouveau ministre de l’Intérieur, et de la ministre de la Justice. Voilà ce qu’ils sont en train de faire pour intimider et faire peur. Ce n’est pas de la justice, ce n’est pas de la police. Nous ne méritons pas un déploiement pareil. On croirait l’arrestation de je-ne-sais-pas-quoi, d’un gang, d’une bande… »Il est vrai que ce sont des dizaines de policiers qui ont été mobilisés pour une opération dont il est difficile de ne pas supposer quelques arrière-pensées politiques d’un président en chute libre dans les sondages. D’autant que la police et la justice n’ont pas fait preuve de pareil zèle dans les affaires Benalla, Pénicaud, Ferrand, Kohler ou Nyssen et…. Macron . En effet, ce dernier est sous le coup d’une enquête préliminaire, suite à une plainte, le 11 juin, déposée par des élus de droite dénonçant le rôle joué par la Ville et la Métropole de Lyon. Pour l’heure, Macron n’est ni inquiété ni perquisitionné. Pourtant les preuves, suite au scandale de l’entreprise GL Events et « ses ristournes » quant à la campagne de Macron, selon Médiapart, ne semblent avoir inquiété en rien Macron. De même fin février, déjà, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques avait conclu dans un rapport à des irrégularités dans le poste « donations » du compte du futur Président, le parquet de Paris n’avait alors pas donné suite. Il est vrai que les longues tractations de ces dernières semaines s’agissant des nominations à ce Parquet, impliquant directement la main de l’Élysée, montrent ce qu’il en est de ses liens extrêmement directs avec le régime Macron.
Pour ne citer que cet exemple, rappelons que la perquisition visant l’appartement de Benalla est restée arrêtée sur le pas de sa porte, le temps que les éléments compromettant, notamment un coffre fort dont on ignore par conséquent le contenu, soient évacués des lieux !
Un deux poids deux mesures qui interroge clairement, d’autant plus que cette perquisition en masse avec un déploiement de forces de police important au domicile de Mélenchon, et chez les responsables, ainsi qu’au siège du mouvement a lieu le jour du remaniement présidentiel, reporté à maintes reprises. Cela sonne-t-il comme le premier acte politique du nouveau ministre de l’Intérieur d’un gouvernement qui fait le choix de la fuite en avant autoritaire pour pallier sa faible base sociale et son rejet massif dans les classes populaires? Répression et intimidation accompagnent la régression sociale et s’inscrivent dans une ambiance de fascisation du pouvoir ici comme partout au sein d’une UE de plus en plus rejetée par les travailleurs et les peuples. Une ambiance de fascisation qui voit déjà l’appareil policier et judiciaire instrumentalisé pour réprimer de façon massive le mouvement social, en visant en premier lieu les syndicalistes et les manifestants osant défendre le droit du travail, l’emploi et les salaires contre l’exploitation capitaliste. Le PRCF appelle à une vraie justice, indépendante, et exprime sa pleine solidarité à tous ceux visés par la répression du régime, à se mobiliser pour faire cesser les agissements totalitaires visant à faire taire le mouvement social progressiste, et ses organisations syndicales et politiques.
16 octobre 2018 – communiqué du PRCF
Le PRCF 75 mobilisé pour les libertés publiques et individuelles
Ce qui signifie que le régime Macron s’arroge le droit de faire main basse par la force sur l’ensemble des fichiers d’un parti politique. Chacun jugera ce que signifie en terme de danger pour les libertés publiques et individuelles.
La solidarité du PRCF a été appréciée des militants et des élus sur place.
Photo Initiative Communiste – PRCF 75
« Cent policiers ont débarqué ici. Des bousculades ont eu lieu. Aucun procès-verbal n’a été présenté. C’est proprement intolérable ! Au moment même où on annonce le remaniement ministériel. Tout ça est très politique. » #MacronPolicePolitique #perquisition pic.twitter.com/sbAeFHesgg
— La France insoumise (@FranceInsoumise) 16 octobre 2018