Dans une grande opération de flagornerie et d’obséquiosité organisée par le média aux ordres TF1, le despote Macron se livre à une grande opération de propagande mensongère dans le cadre de la présidentielle à venir. Notons d’abord que sur la forme, il est cocasse que des « journalistes » de France ne cessent de vilipender les « atteintes aux libertés » et l’« absence de pluralisme » dans les médias en Chine populaire, à Cuba, au Venezuela, etc., alors que le Tartuffe de la République bénéficie d’une immense couverture médiatique d’une rare servilité depuis sa prise de pouvoir illégitime en 2017 – une candidature fabriquée de toutes pièces par le CAC 40 et le MEDEF.
Pour le reste, Macron peut tranquillement mentir au sujet de son bilan catastrophique pour le monde du travail et pour la France, tout en se justifiant de ses formules (« les gens qui ne sont rien », « traverser la rue pour trouver un emploi », etc.) qui ne sont nullement des erreurs mais qui traduisent le fond de sa structure mentale, à savoir celle de l’exploitation capitaliste et de la violence de classe. Mieux encore : Macron tente de faire croire qu’il « mène une révolution pacifique » et qu’il « bouscule l’ordre ». L’occasion de s’approprier le terme de « révolution » (nom qu’il donna à son « ouvrage » de 2016) et de le répéter à satiété devant des prétendus « journalistes » qui sont toujours plus des laquais zélés.
Qui peut croire de telles inepties de la part d’un homme qui s’aplatit totalement devant Washington – au point de se rabibocher honteusement et sans l’ombre d’une contrepartie, avec Biden après l’affaire des sous-marins –, qui se soumet servilement à Berlin, qui laisse la France prisonnière du carcan euro-austéritaire imposé par Francfort et la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, qui accélère le « saut fédéral européen » et impose le « pacte girondin » disloquant la République une et indivisible, qui ne dit mot contre l’officialisation galopante de l’anglais comme seule langue de travail de l’UE, qui satisfait passionnément les desiderata du MEDEF et du CAC 40 qui lui ont permis d’accéder au pouvoir à l’Élysée ; en somme, qui est le roi du conformisme antirépublicain, européiste, atlantiste et capitaliste ?
La « révolution » de Macron s’inscrit dans la continuité mentale de la prétendue Révolution nationale héritée de Maurras et Pétain ; c’est celle appuyée par les technocrates, industriels et banquiers ayant défendu un faux « Redressement français » dans l’entre-deux-guerres et fait « le choix de la défaite » pour collaborer avec l’Allemagne nazie ; c’est celle qui poussait Pierre Laval à affirmer que « l’Europe, c’est un mot auquel, en France, on n’est pas encore très habitué. On aime son pays parce qu’on aime son village. Pour moi, Français, je voudrais que demain nous puissions aimer une Europe dans laquelle la France aura une place qui sera digne d’elle. Pour construire cette Europe, l’Allemagne est en train de livrer des combats gigantesques. » En somme, la révolution macroniste, c’est la contre-révolution, le démontage de la révolution bourgeoise-démocratique de 1789-1794 ; ce processus régressif impulsé au nom de la « construction » euro-atlantique dissout la République une et indivisible, qui démantèle les services publics, la protection sociale, le pouvoir d’achat des travailleurs et les structures productives du pays – ce qu’illustre dramatiquement la désindustrialisation –, qui arase les libertés publiques, qui détruit les conquêtes sociales, laïques et démocratiques.
La véritable révolution, la seule possible, est celle qui vise à reconquérir la souveraineté nationale et populaire dont les citoyens et les travailleurs de France que Macron, adepte de la « souveraineté » européenne, détruit définitivement en violation de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirmant que : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ». Antipatriotique, antijacobin et anticommuniste, Macron est l’un des meilleurs garants de l’ordre établi, au même titre que les fausses « alternatives » Pécresse-Thatcher, Le Pen et Zemmour au sien de la droite réactionnaire et fascisante, et que les soi-disant candidats de « gauche » Hidalgo, Jadot, Montebourg, sans oublier les euro-compatibles candidats trotskistes ainsi que Roussel et Mélenchon.
La seule et véritable révolution au service des citoyens et des travailleurs, c’est le Frexit progressiste qui débouchera sur la rupture totale et définitive avec l’euro, l’Union Européenne, l’OTAN et le capitalisme mortifères. C’est celle qui associe le drapeau rouge de l’Internationale prolétarienne ET le drapeau tricolore de la Révolution jacobine de 1793, l’Internationale ET la Marseillaise, et qui rompt avec le réactionnaire et clérical drapeau bleu à étoiles jaunes. C’est celle que porte le Pôle de Renaissance communiste en France, fidèle à l’héritage de 1789 et 1793, de la Commune de Paris, du Front populaire de 1936 et du CNR, du Parti communiste de Maurice Thorez et Jacques Duclos, dont les idées renaissent de plus en plus parmi les citoyens antifascistes, patriotes et républicains, les travailleurs en lutte, les syndicalistes de combat, les gilets jaunes. En somme, la nouvelle Révolution française dont nous avons besoin est celle que les travailleurs, avides de vivre de « nouveaux Jours heureux », conduiront dans la voie du socialisme après la « grande explication » qui approche avec l’oligarchie contre-révolutionnaire.