Déclaration du PRCF – 25 juillet 2023
Décidant de « prendre du recul » pour rester le « maître des horloges » qu’il prétend être, le despotique Macron s’est livré à un énième exercice d’autosatisfaction – avec la complicité des médias heureux de servir leur maître – lundi 24 juillet 2023, et non le 14 juillet. On ne sera pas surpris que symboliquement, Macron n’ait pas pris la parole le jour de la Fête nationale (en attendant de prendre un jour la parole un 9 mai, pseudo « jour de l’Europe » ?), lui qui ne cesse de promouvoir la fantasmée et très anticonstitutionnelle « souveraineté européenne » avec pour objectif de dissoudre la France dans l’« Etat fédéral européen » défendu par le chancelier allemand Scholz. Au-delà, cette année, le roitelet qui n’assume rien tout en prétendant tout assumer n’a pas souhaité intervenir immédiatement à la suite de l’explosion survenue dans une partie des banlieues, consécutivement à l’exécution de sang-froid du citoyen Nahel Merzouk à Nanterre le 27 juin dernier. Certainement afin de ne pas clôturer ses « cent jours » – qui s’apparentent davantage à un chemin de croix pour le peuple de France qu’à une « résurrection » bonapartiste ou rooseveltienne – sur une nouvelle note désastreuse.
Au lieu de cela, le vice-chancelier, bien servi par les larbins de TF1 et de France 2 tout heureux de diffuser la propagande macroniste, a livré une nouvelle « prestation » dans la lignée des précédentes, oscillant entre monde parallèle à la réalité matérielle et volonté de faire croire qu’il dispose d’une « légitimité » – qu’il n’a en réalité jamais eue – complètement détruite depuis le passage en force de la contre-« réforme » des retraites. Plus le temps passe et plus Macron, plus que jamais illuminé, persiste dans la poursuite d’une politique qui, loin de le faire passer pour un pompier, le consacre comme principal pyromane du pays.
Et d’abord lorsque Macron ose évoquer l’« ordre » après les violences ayant émaillé le pays pendant plusieurs jours, provoquant des dégâts terribles pour les classes populaires elles-mêmes. Car ce n’est certainement pas la « parole présidentielle » qui a ramené un pseudo « ordre » dont Macron est le représentant le plus zélé, à savoir un « ordre » capitaliste qui, de fait, accorde la part belle à la « loi du plus fort » aussi bien dans les quartiers populaires qu’au sommet de l’Etat. Et comment pourrait-il en être autrement dans un « ordre » capitaliste basé sur l’exploitation, l’égoïsme comme moteur cardinal de la réussite, la sacralisation de la « concurrence libre et non faussée » et l’appel à ne « jamais respecter les règles », comme le fit Macron devant un parterre de riches étudiants bourgeois indiens lors d’un voyage d’Etat en mars 2018 ? Avec pour conséquence, de faire le jeu d’une droite réactionnaire et fascisante à travers des déclarations toujours plus autoritaristes mais sans aucune légitimité, visant non pas les bases du désordre capitaliste mais ciblant… les immigrés, les « réseaux sociaux » et les jeux vidéo (dont, au passage, se délectent tout autant les rejetons de l’oligarchie capitaliste).
Spectateur impuissant du désordre qu’il a contribué à créer à la suite des euro-gouvernements successifs depuis plus de quatre décennies à travers l’euro-dissolution de la République une et indivisible, l’euro-casse des services publics (y compris la police de proximité au profit de cowboys des temps modernes réclamant le « droit de tuer ») ou encore la désindustrialisation à marche forcée, Macron ne peut que verser dans la surenchère verbale chère à l’extrême droite comme à l’ultra-droite LR, et nourrir encore plus une fascisation face à laquelle il n’a jamais été un barrage ». Car défendre un véritable ordre républicain, c’est se rappeler comme Jaurès que « sans la République, le socialisme est impuissant ; mais sans le socialisme, la République est vide ! » Le vide, soit exactement la politique mise en œuvre par la Macronie qui vide se sa substance le peu de « république » qui reste dans un régime à l’agonie.
De ce point de vue, entendre Macron parler de redressement des services publics – et notamment de l’Education nationale dont le seul changement de ministre au profit de l’ancien… ministre délégué chargé des Comptes publics (cela promet pour les écoles !) est tout un programme – relève une nouvelle fois de la tartufferie. Car si quelqu’un organise l’euro-casse méthodique des services publics (Education, Santé, EDF-GDF, SNCF, etc.) avec acharnement, c’est bien Macron. Et la promotion sans contradiction (mais pouvait-il en être autrement pour les larbins de TF1 et de France 2 ?) du « Pacte » faisant croire que les professeurs sont souvent absents (en dépit d’un des plus faibles taux d’absence de toutes les professions, y compris du privé) et que tous les professeurs seront immédiatement remplacés ET, en même temps, que tous les professeurs seront mieux payés, est un excellent exemple de cette nouvelle mascarade. Car le « Pacte » proposé aux enseignants vise en réalité à imposer la contractualisation et l’individualisation du paiement, donc à poursuivre le travail de sape de la fonction publique dont l’autorité est remise en cause avant tout par… les euro-destructeurs à la tête du pays.
De la même manière, entendre Macron parler de « réindustrialisation » et de création d’emplois (qui sont surtout des emplois de s-Uber-ternes au service d’une bourgeoisie désireuse de se faire livrer ses repas à domicile) depuis son arrivée à l’Elysée en 2017 a de quoi interpeler, quand on sait que jamais le pays n’a été aussi désindustrialisé et livré aux appétits des multinationales, avant tout états-uniennes – que l’on se souvienne du scandale d’Etat Alstom quand Macron était ministre de l’Economie du gouvernement Valls.
Mais n’étant pas à une tartufferie près, Macron, chantre de l’« ordre » (capitaliste), de l’« autorité » (fascisante) et de l’Europe (plus que de la nation qu’il contribue à détruire), achève son discours de propagande en fixant la « ligne » pour le pays, celle de l’« indépendance » et de la « justice ». Autant de termes antagoniques avec une politique qui, dans la continuité des euro-gouvernements au pouvoir depuis la fin des années 1970 (y compris des gouvernements de « gauche »), dissout la France dans l’Axe UE-OTAN (le soutien inconditionnel au régime pronazi de Kiev en offrant une spectaculaire démonstration), soumet le pays aux diktats de la Troïka Commission européenne-BCE-FMI, détruit la diplomatie du pays et efface même la langue française au profit du tout-anglais, la « langue des affaires » chère au MEDEF. Autrement dit, une politique qui soumet totalement le pays tout en promouvant un (dés)« ordre » capitaliste par nature injuste et qui, pour survivre, divise toujours plus les travailleurs en stigmatisant les immigrés et les musulmans… et en réprimant férocement la colère populaire portée par les gilets jaunes et par les syndicalistes de lutte.
Oui, l’indépendance et la justice que réclament les travailleurs, quelles que soient leurs origines, est la seule optique pour reconstruire notre pays profondément détruit. Mais cela suppose une véritable indépendance nationale et, pour cela, de reconquérir une souveraineté totalement soumise aux instances supranationales du Capital, que ce soient l’UE, l’OTAN, le FMI, la Banque mondiale ou encore l’OMC. Et cela suppose d’imposer la seule et réelle justice sociale possible, celle du socialisme-communisme abolissant l’exploitation des êtres humains et stoppant la spirale exterministe à laquelle conduit le capitalisme sous l’hégémonie de l’Axe UE-OTAN – soit le (dés)« ordre » défendu par Macron.
Et pour qu’un ordre légitime advienne en faveur des travailleurs de France, il est indispensable de porter une Alternative Rouge et Tricolore, nécessitant de rompre totalement avec l’euro, l’UE, l’OTAN ET le capitalisme et de construire le socialisme-communisme sous l’impulsion d’un véritable Parti communiste (et non un P« C »F-PGE dont la direction verse toujours plus dans les déclarations réactionnaires). Ce combat, le PRCF, profondément patriotique ET internationaliste, continuera de le porter, contre la droite réactionnaire et fascisante (dont Macron est un avatar) et malgré les euro-« gauches » établies qui ne cessent de servir la soupe empoisonnée de la « fascisation ».