Déclaration du PRCF – 1er janvier 2023
Fidèle à sa tradition de vœux illuminés pour le pays, le Tartuffe de la République Macron a confirmé son ambition de conduire le peuple de France dans une funeste course à l’abîme pour son avenir. Course à l’abîme sociale d’abord, avec la réaffirmation des attaques massives et répétées depuis quatre décennies contre les travailleurs, à travers les contre-« réformes » des retraites et de l’assurance-chômage, de plus en plus détruites au nom d’un « travailler plus longtemps » que justifierait l’augmentation de l’espérance de vie – qui n’augmente plus ! – pour reporter l’âge de départ à la retraite jusqu’à 65 ans et, bientôt, 67 ans (conformément aux directives des Accords européens de Barcelone signés par Jospin en 2002 et prévoyant de monter progressivement à 67 ans en moyenne l’âge du départ en retraite dans toute l’UE). Bien entendu, les habituels mensonges sur l’état réel des services publics, qui ressentent déjà les « effets tangibles » en termes d’euro-démantèlement depuis des décennies comme dans les écoles – où est encore prévue la suppression de 2000 postes pour la rentrée 2023 alors même que les élèves de tous les niveaux souffrent de difficultés structurelles croissantes –, dans les hôpitaux, à feu EDF ou à la SNCF, ont été proférés.
Cette course à l’abîme (anti)sociale se double d’une course à l’abîme économique, que l’illuminé Macron feint d’ignorer en laissant croire que l’inflation spectaculaire sera contenue au moment même où tous les prix quotidiens des besoins fondamentaux – alimentation, énergies, logement, habits, santé, etc. – explosent. Parallèlement, Macron raconte toujours n’importe quoi sur l’état réel du pays en termes de chômage, de précarité et de « réindustrialisation » en réalité fantôme, alors que même le président du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux, a récemment alerté sur le risque d’une désindustrialisation démultipliée du fait de l’explosion des prix du gaz qui menacent de réduire drastiquement la production nationale au détriment des classes populaires. Passons carrément sur les délires de l’« impôt minimal sur les grandes multinationales pour lutter contre l’évasion fiscale » et « l’encadrement des grandes plateformes du numérique » : tout cela n’est que tartarinades dénuée de toute matérialité…
Il est tout autant savoureux d’entendre Macron se soucier de la « démocratie » en France, lui qui est le principal moteur de la fascisation en poursuivant la politique d’euro-dissolution de la France dans l’« Etat fédéral européen » et du progressif délitement de l’euro-dislocation de la République une et indivisible. Encore plus savoureux quand on sait que le gouvernement Borne, fortement impopulaire et illégitime comme Macron, incapable de gouverner un pays de plus en plus ingouvernable, a déjà utilisé à dix reprise le 49-3 pour imposer ses contre-« réformes » antipopulaires. De même, il est savoureux d’entendre Macron se faire le chantre de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la justice sociale, sans naturellement changer quoi que ce soit aux structures d’exploitation des travailleurs et, plus encore, des travailleuses.
Enfin, et surtout, Macron annonce son intention de poursuivre l’engagement de la France aux côtés de l’Ukraine « jusqu’à la victoire », au risque d’alimenter une apocalyptique confrontation nucléaire contre la Russie. Il pourra compter, sur ce point, sur le soutien de toutes les forces politiques des LR au prétendu Parti « communiste » français, qui a récemment approuvé, via ses députés – à commencer par le prétendu « identitaire communiste » Fabien Roussel –, une infâme résolution approuvant l’ancrage de la France dans l’ordre euro-atlantique, l’extension de l’OTAN en Europe et le projet d’adhésion de l’Ukraine à la mortifère Union européenne (UE) du Capital. Un engagement qui se traduira par une « aide financière » et la livraison d’armes au régime atlantiste et pronazi de Kiev, mais aussi des sanctions accrues contre la Russie et dont les conséquences toujours plus douloureuses se font ressentir pour tous les travailleurs d’Europe, y compris d’Ukraine et de Russie.
L’illuminé Macron confirme non seulement qu’il poursuivra, « quoi qu’il en coûte », la mortifère politique soutenue par le MEDEF et l’Axe UE-OTAN. Mais il confirme également son irresponsabilité en demandant « qui aurait imaginé […] la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? », alors même que l’ordre capitaliste euro-atlantique dont il est l’un des représentants les plus zélés mène le monde vers l’extermination du genre humain et, plus généralement, de toute trace vivante sur Terre depuis des décennies.
Au moins Macron a-t-il raison sur un point : « la responsabilité de refonder la France et l’Europe ». Evidemment, cela ne sera possible qu’en rompant avec l’UE du Capital et l’hégémonisme impérialiste des Etats-Unis aidés de leurs vassaux comme la France. Cela implique donc de porter une Alternative Rouge et Tricolore comme le propose le PRCF, afin de rassembler sur une base claire, cohérente et radicale les forces franchement communistes, insoumises, progressistes, pacifiques anti-impérialistes, patriotiques antifascistes et républicaines rejetant l’Axe UE-OTAN, mais aussi les syndicalistes de combat, les travailleurs en lutte et les gilets jaunes. Une ligne claire, cohérente et radicale qui nécessite d’en finir avec les compromissions, les mensonges du « dialogue social » et de « l’Europe sociale », ainsi que les discours aux antipodes des positions réelles des soi-disant « communistes » approuvant l’OTAN ou « insoumis » plus préoccupés par la corrida ou le mythe de l’Holodomor en 1933.
Et c’est pourquoi, en cette année potentiellement charnière pour les travailleurs avec le congrès confédéral de la CGT en mars prochain, l’urgence réside dans la reconstruction d’un vrai Parti communiste, en rupture avec l’euro, l’UE, l’OTAN ET le capitalisme exterministe, capable de porter les voix des travailleurs et de tous les exploités de manière disciplinée et organisée, alors que les « mouvements gazeux » s’évaporent dans de pitoyables querelles intestines. Ce combat, le PRCF, qui sort d’une Conférence nationale grandement réussie et au sein de laquelle s’est affirmée une nouvelle, croissante et prometteuse génération de militants travailleurs, combatifs et déterminés, le portera à tous les niveaux – politique social, idéologique, international(iste) – pour préparer la « grande explication » avec l’oligarchie euro-atlantique de France et, qu’enfin, s’ouvre la perspective des « nouveaux Jours heureux » dont nous avons urgemment besoin !