Initiative Communiste s’est entretenu avec Georges Gastaud à propos de la situation politique actuelle en France.
Georges Gastaud est le secrétaire national du PRCF.
DE L’URGENCE DE RECONSTRUIRE L’AVANT-GARDE avec des initiatives concrètes
Initiative Communiste : Le secrétaire général de la CGT met en garde le gouvernement contre le risque d’une explosion sociale. Qu’en penses-tu ?
Georges Gastaud Divers indices convergents montrent que notre peuple, et particulièrement sa classe ouvrière, sa jeunesse, voire une partie des ainsi-dites couches moyennes, sont exaspérés. La « France d’en bas » ne tolère plus ni le mépris de fer dont elle est l’objet de la part des dominants (actionnaires capitalistes, politiciens pro-UE du PS et de l’ex-UMP, PDG et DRH à la botte des transnationales, médias dominants, hauts fonctionnaires pleins de morgue, pseudo-experts…) et par l’énorme duperie que représente ce pouvoir « socialiste » qui parle à « gauche » mais qui surenchérit sur la droite et qui rampe devant le MEDEF, devant l’UE, devant l’OTAN et devant l’Oncle Sam.
Il y a eu les paysans travailleurs qui, cultivateurs ou éleveurs, ont affronté le pouvoir en réclamant des prix rémunérateurs et qui n’ont eu pour toute réponse que la promesse gouvernementale, accompagnée par la FNSEA, d’aider les « gros » propriétaires liés à la grande distribution et à l’agro-industrie à se moderniser et à concentrer encore plus la production… et les profits.
Il y a les artisans parisiens dont le chef de file, un charcutier qui cite avec finesse René Char, rejette le néolibéralisme du gandin politique Macron et de sa loi (très largement cadrée par la Commission de Bruxelles : cf la lettre de cadrage rédigée en anglais que Moscovici a adressée à Sapin) qui ne parle de libre concurrence que pour mieux écraser les TPME.
Il y a les médecins libéraux qui refusent une réforme qui fait du social sur leur dos en leur infligeant un gros travail supplémentaire non rémunéré alors même que la Sécu et ses remboursements fondent comme neige au soleil en raison du mécanisme unique que forment le « sauvetage de l’euro » et le « remboursement de la dette souveraine ».
Il y a les maires, surtout ceux des petites et moyennes communes, qui manifestent leur mécontentement toutes tendances confondues : ils prennent conscience à l’usage qu’en fait de « décentralisation », l’euro-régionalisation de la France va déboucher, en se conjuguant à l’euro-austérité, sur la mort des communes, et en premier lieu des communes rurales et des villes ouvrières.
Il y a les profs de collège dont une majorité a voté Hollande et qui constatent avec horreur que la « gauche » établie s’inspire du processus de Lisbonne pour liquider l’Education NATIONALE, affaiblir les disciplines enseignées, détruire le statut des professeurs (indispensable à la laïcité car il garantit l’indépendance des profs, et à travers eux, la liberté de penser des élèves) et pour couper les racines de la langue française en détruisant le plurilinguisme scolaire (le tout-anglais euro-atlantique détruit l’enseignement de l’allemand, de l’italien, du russe, etc.) et celui des langues anciennes.
Il y a ces jeunes de La Courneuve, qui conspuent Hollande, l’homme qui avait tout promis à la jeunesse des quartiers déshérités et qui a tout donné aux jeunes… banquiers à la Macron.
Enfin et surtout, il y a le grand retour politico-social de la classe ouvrière. Ridiculisant le baratin du syndicalisme euro-formaté sur la « fin de la lutte des classes », les OUVRIERS d’Air-France ont secoué les dégraisseurs professionnels du patronat qui n’en finissent pas de saccager l’emploi, les salaires, les conditions de travail et la sécurité des vols. Aussitôt les chiens de Berger du MEDEF qui peuplent les médias ont hurlé à la « violence » et Valls-MEDEF, qui mange dans la main du grand patronat voyou, a traité de voyous des syndicalistes en état de légitime défense sociale. La classe ouvrière a riposté sans se laisser impressionner. Du métallo nantais qui a refusé de serrer la main de Hollande à Xavier Matthieu, qui a dénoncé la haine de classe médiatique en passant par les manifs arborant la « chemise » comme un drapeau, sans oublier l’ouvrière qui a invectivé Macron et l’a aspergé de yaourt, les prolétaires de France ont signifié qu’ils n’accepteraient plus d’être humiliés sans user de leur droit à la légitime défense sociale. Et aussitôt, le débat a été recentré dans notre pays, prouvant que la classe ouvrière est bien la classe la plus conséquente dans la lutte contre l’oligarchie capitaliste.
D’autant que face à l’affrontement de classes central entre la classe ouvrière et les puissances dominantes (direction d’Air-France semi-privatisée, gouvernement Valls, UE poussant à la précarisation générale du transport aérien : aéroports, compagnies d’aviation, aiguilleurs du ciel…), le FN a globalement « ramé » et… parlé d’autre chose en relançant la haine contre les « migrants » ! Et pour cause, ces faux amis de l’ouvrier et de la nation que sont les dirigeants FN ne veulent à aucun prix perdre l’oreille du MEDEF et de la droite classique sans lesquels ils n’accèderont pas au pouvoir.
IC- Mais si l’explosion sociale a lieu, qui la dirigera et vers quels buts ?
Georges Gastaud – Dans la configuration sociopolitique actuelle, l’exaspération de notre vieux pays frondeur peut hélas être exploité et dévoyée par l’extrême droite raciste – qui la dévoie contre les « étrangers » -, par l’ultra-droite patronale – qui cible les travailleurs de la Fonction publique et les « assistés » (sic), c’est-à-dire les travailleurs privés d’emploi par le système -, par les forces régionalistes qui accusent « Paris » et accompagnent la liquidation maastrichtienne de la République une et indivisible, par les divers communautarismes religieux, pseudo-musulmans, intégristes catholiques à la manœuvre (comme le montre la revue catholique progressiste Golias), etc., avec de graves dangers pour les acquis ouvriers et pour la survie et l’honneur même de notre pays.
Nous communistes n’avons pas peur de l’ainsi dite « explosion sociale » dont Philippe Martinez parle sur un ton craintif dans Le Journal du Dimanche. Nous savons que tous les progrès sociaux et démocratiques dans notre pays proviennent de la Révolution française, particulièrement de sa phase « jacobine » et « sans Culottes », des Trois Glorieuses (immortalisées par La Liberté guidant le peuple d’E. Delacroix), du Printemps des peuples de 1848 (parti de Paris), de la Commune de 1871, des grèves de 1936 et des occupations d’usine, des réformes du CNR portées par les ministres communistes et par les combats des FTP, de Mai 1968 et plus près de nous, des grèves de décembre 1995 qui stoppèrent l’offensive commune de Kohl et de Juppé, ou de l’insurrection étudiante de 2006 qui jeta bas le Contrat Patronal d’Esclavage (le CPE du gouvernement Villepin). Il faudrait aussi parler de la révolution communale du Moyen Âge ou des innombrables Jacqueries qui ébranlèrent le servage et qui préparèrent la Révolution bourgeoise démocratique de 1789/94.
Mais encore faut-il que ces temps forts de l’intervention populaire soient portées par des avant-gardes politiques, syndicales et culturelles qui les aident à s’orienter vers le progrès, à unir les couches populaires et moyennes contre les grands privilégiés, à éviter les diversions religieuses, racistes, régionalistes que les dominants promeuvent pour diviser le peuple, à éviter toute confusion entre le patriotisme légitime (quoi de plus normal que d’aimer son pays et que d’en défendre fièrement la langue ?) et la haine nationaliste, tournée contre autrui, à ne pas confondre non plus l’internationalisme progressiste des travailleurs avec le cosmopolitisme inhumain des guerres otaniennes et de l’euro-mondialisation maastrichtienne…
C’est pourquoi le PRCF appelle les communistes à s’unir indépendamment de cette direction du PCF qui se rallie TOUJOURS au final au PS, qui défend le mythe paralysant de l’ « Europe sociale » et de la « réorientation progressiste de l’euro », qui « engage le dialogue » avec Gattaz (lequel ne cache pas sa volonté d’en finir avec les syndicats !) ; les syndicalistes du PRCF invitent aussi les courageux militants de terrain CGT à rompre avec le mensonger « syndicalisme rassemblé » qui ligote leur confédé aux dirigeants jaunâtres de la C.E.S. et de la CFDT ; notre organisation franchement communiste propose aussi aux patriotes républicains de construire un « nouveau CNR », une Alliance rouge Marianne également tournée contre le Parti Maastrichtien Unique hollando-sarkozyste et contre le Rassemblement bleu Marine, lequel n’a rien d’autre à vendre en réalité que de mortelles guerres civiles interreligieuses et intercommunautaires qui « libaniseraient » notre pays.
A l’inverse, le 30 mai dernier, les organisations des Assises du communisme ont fait un pas dans la bonne direction en appelant DANS LA RUE la France à sortir de l’euro, de l’UE et de l’OTAN dans la perspective d’une sortie révolutionnaire du capitalisme sur la base d’un programme progressiste (indépendance nationale et coopération internationale, nationalisations démocratiques, démocratie centrée sur le monde du travail, lutte contre les inégalités et les discriminations, etc.). Prolongeons dans l’action cette orientation claire qui unit le drapeau rouge du Travail au drapeau tricolore de la nation et mettons la classe ouvrière au centre du nouveau Front Antifasciste, Patriotique et Populaire en lui permettant de tourner les colères sociales non pas contre « les voisins d’en bas », chômeurs, travailleurs immigrés, petits et moyens fonctionnaires, mais contre l’oligarchie capitaliste.
IC – Comment avancer concrètement dans cette direction « rouge Marianne » ?
G.G. – Le PRCF fait deux, voire trois propositions concrètes :
- PRIORITE A LA SOLIDARITE DE CLASSE OUVRIERE : le 2 décembre prochain, alors que les ouvriers d’Air-France comparaîtront devant la « justice », que toutes les organisations franchement communistes, franchement républicaines (c’est-à-dire à la fois anti-UE et anti-FN, aucune complaisance avec les irresponsables qui jettent des passerelles vers le FN !), que les syndicalistes de classe se rassemblent devant les chambres patronales, les préfectures et sous-préfectures pour exiger la levée des sanctions et des licenciements et que tous appellent, fût-ce à plusieurs voix, à reconstruire dans l’action le grand « tous ensemble » de décembre 95 dont nous célébrerons bientôt le 20ème anniversaire ;
- Rassemblons-nous sur une campagne politique populaire en portant l’appel-pétition pour un référendum qui permettra au peuple français de dire NON au maintien de la France dans l’euro/UE. Le peuple doit s’apprêter à faire front contre les illégitimes dirigeants qui contourneraient son vote comme l’a été le Non de 2005 avec l’aide, non seulement de l’UMP et du PS, mais des faux « radicaux » qui (comme Mme Buffet…) ont alors appelé Chirac à « prendre appui » sur le Non populaire pour renégocier la Constitution européenne ; alors qu’il fallait au contraire refuser TOUTE constitution européenne et appeler le peuple à virer les gouvernants maastrichtiens délégitimés par le Non souverain de notre peuple !
- Et pourquoi pas, en décembre prochain, proposer aux communistes qui le souhaitent, pour peu qu’ils ne contournent pas l’exigence révolutionnaire des « quatre sorties » et qu’ils soient aussi clairs sur l’anti-FN que sur l’anti-« PMU », de débattre de la renaissance du vrai parti communiste ; en effet, nous fêterons en décembre prochain le 95ème anniversaire du Congrès de Tours (fondation du PCF) dont le PCF actuel n’a pas conservé pierre sur pierre !
Et sans attendre, les militants du PRCF s’adressent directement à la population : débats politiques ininterrompus de la Fête de l’Huma, stands ou tractages aux braderies de Lille et de Lens, réunions publiques à Nice, Grenoble et Annecy, tractage à la manif nationale des enseignants, adresse aux cheminots sur la loi Macron (Toulouse), diffusion du nouveau journal JRCF intitulé La Jeune Garde, etc. …
Car si modeste qu’elle soit encore, notre organisation en progrès constants porte des initiatives unitaires sans lesquelles le mot « avant-garde » relèverait de l’autocélébration dérisoire. Que chacun veuille bien se prononcer sur ces propositions du PRCF, les compléter ou en faire d’autres, nous les discuterons volontiers pourvu qu’elles ne se réduisent pas à soutenir sans conditions telle ou telle liste électorale contournant la question centrale du maintien de la France dans l’UE…
Car plus que jamais l’heure est, non à la lutte des places mais à la lutte des classes, non au « Front républicain » sans contenu contre le FN (qui se nourrit de la confusion politique) mais au refus total de l’UE maastrichtienne et de ses contre-réformes, non au « Front de libération nationale » d’un Sapir tendant la main au FN mais au Front Antifasciste, Patriotique et Populaire. Et le magnifique sursaut combatif des militants ouvriers des entreprises et des quartiers ouvre des pistes concrètes pour construire ce « FRAPP » et donc, pour permettre au monde du travail de « FR.A.P.P.er » plus fort sur les casseurs du peuple et de la nation !
Signez et faite signez la pétition : pour un référendum pour la sortie de l’euro et de l’Union Européenne. #démocratie #paix #progrès #PRCF
Bonjour.
Bien difficile de s’y retrouver par moment dans la gauche labyrinthique.
Je viens de lire un commentaire sur:
Pétition : pour un référendum pour la sortie de l’euro et de l’Union Européenne. #démocratie #paix #progrès #PRCF
Le commentaire:
«« 5 octobre 2015 at 22:41
Le PRCF propose ça dans leur programme politique
Le M’PEP propose ça dans son programme politique
L’UPR propose ça dans son programme politique
Et qu’est ce qui empêche ces trois là déjà de se fédérer ?
Les petites visées personnelles !!!!
Comme d’hab quoi … »»
SUR:
https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/petition-referendum-pour-la-sortie-de-l-euro-et-de-l-union-europeenne/
J’ai fait quelque recherche.
J’ai jeté un coup d’oeil sur les titres du programme de l’UPR.
J’ai jeté un coup d’oeil sur la déclaration d’intention du M’PEP.
Intéressant, attirant….!?!?
Je ne sais si je me tropmpe, mais ces deus entités me semblent des « opportunistes ».
Sarko avec son parti républicain.
Le fn avec son nom d’emprunt..er au, plutôt voler (!!!) au mouvement de libération de la guerre 39-45.
Tout cela sent une vaste orchestration de destabilisation de la nation française, du moins de la gauche.
La gauche devrait se donner des balises « non récupérables » par les opportunistes-affairistes téléguidés.
Voici quelques éléments de balises, vous verrez.
L’appui inconditionnel au mouvement de la Gauche Vénézuélienne, Bolivienne et de Cuba.
Condamnation inconditionnel des interventions de l’US-occidental au Moyen-Orient.
L’appui inconditionel à la formation des deux états de Palestine et Israêl selon……des années 60 si je ne me trompe.
L’appui inconditionnel et envisager de devenir membre des BRICS et à la Banque du Sud prôné par le Vénézuéla………
….
Le crie de ralliement l’Humain d’Abord «« LIÉ » aux deux fondamenataux….. vous savez…..
En ce qui concerne Jean Jaurès, C’est à la gauche de voir, mais moi je conseille d’y voir au plus vite, un consensus…..
«« Pour Jean Jaurès, la révolution socialiste n’est concevable que dans le cadre de la légalité démocratique, c’est-à-dire par une conquête graduelle et légale par le prolétariat des institutions parlementaires et de la puissance de la production.»» Graduellement-sytématiquement.
C’est à vous de voir, mais des balises claires pour unir la gauche sont peut-être devenues nécessaires.
En tout cas pour moi c’est évident que quelqu’un qui se dit de gauche et rechigne (sur seulement un élément des balises) en entendant parler du Vénézuéla, ou de répartition des médiats comme en Bolivie….. ou encore , comme le dit J.Jaurès, conquête graduelle et légale par le prolétariat des institutions parlementaires et de la puissance de la production. Sur ce dernier élément (balises) cela doit se faire systématiquement en élaborant une ou des lois explicites et effectives sur le passage du privé au coopératisme, entendez des coopératives autogérées par les travailleurs-citoyens dans un premier temps…. Décret à envisager si trop de résistance malgré des offres raisonnables, de la part du privé…..Voir audit-citoyenne sur les dettes..
Je peux me poser la question: il est de quel côté ?
Donc établissez un programme électoral participatif (citoyen-travailleur), donc plus de mille à travers le pays, et faites sentir que le travailleur-citoyen est maître d’oeuvre. Invitez à aller sur Venezuela infos wordpress.
Le texte de la balise doit être court, claire et facilement discutable: les liens internes: quel lien entre le Vénézuéla et J.Jaurès, ou entre les coopératives et l’analyse de Marx ou avec l’égalité femmes hommes.
Ou encore, quel est mon profit dans tout ça ? Pour ma famille……..
Une grande question qui est totalement ignorée: est-ce changer une piastre contre 4 trent-sous, pour être bien claire:
«« est-ce changer un emerdement pour un autre ? »»
Si la gauche n’est pas capable de démontrer clairement…..l’alternative……. KAPUT….
Bonjour Alain.
Il faut noter que le M’PEP transformé en parti refuse la notion de gauche ; l’UPR lui m’apparait totalement ancré à droite
Merci pour l’info.
En tout cas le programme de l’UPR porte large.
La droite récupère tout.
Tout pour plaire.
La gauche a du boulot pour contrer toute cette manipulation qui va porter à confusion.
Une autre valeur du néo-capitalisme sauvage: embrouiller les esprits pour mieux les manipulés.
Il est temps de comprendre comment ça marche la manipulation qui s’adapte très bien au politique.
Le chapitre 1 du livre de Jean-Marie Abgrall, tous manipulés tous manipulateurs.
Ma suggestion:
des tables ou comités informels sur le mode de revenu et le mode de travail. Aborder par questionnement.
Ex: qu’est-ce que ça me rapporte à moi, ma famille…….
Facile à animer, d’où le temps partagé pour impliquer le plus grand nombre.
Animer permet d’assimiler et d’aprofondir la question.
Et un texte, recommander à lire: tous manipulés tous manipulateurs, dans les rencontres.
Ça c’est la classe primaire, on passe au primaire avant d’aller plus loin, pour faire les liens pertinants pendant la progression de conscientisation révolutionnaire.
Mais du concret, du concret à se mettre sous la dent.
Cours deux: c’est quoi l’implication dans une coopérative, les avantages, le potentiel, les résolutions de problèmes, l’expertise syndicale peut être très utile….
Ici, cela devient plus complexe, et mérite une réflexion plus formel….
Progressé par étape mais systématiquement en évitant d’alourdir les rencontres. Tout individu intéressé, sans expérience d’animation, devrait pouvoir reconduire les rencontre après une formation au sein même de l’animation. Disons que la formation réside dans le fait d’assister à plusieurs reprises l’animation (comme observateur dans le contexte de faire l’animation.
Ces rencontres ont pour but de conscientiser, elles sont un complément des autres formes du mouvement des activités citoyennes plus formelles d’activistes. Un genre d’initiation à l’implication…..
C’est une suggestion.
Bonjour.
Il y a un «« commentaire»» que vous vous devez, vous d’initiative communiste, de lire et plus…C’est de toute beauté, et donne encore plus d’éclairage sur le néo-capitalisme sauvage, département spéculatif.
Je le mets intégralement:
merio dit :
2 mars 2012 à 13 h 24 min
Grèce: ceci n’est pas un défaut
01 mars 2012 | Par Martine Orange
Même le très conservateur Wall Street Journal s’en est inquiété. « Un comité secret décide du sort des CDS grecs », titrait-il. L’absence de transparence, les possibilités de conflit d’intérêts, l’absence d’explication, l’impossibilité de contester les décisions, jettent plus qu’un doute sur l’association internationale des swaps et des dérivés (ISDA), expliquait-il ce matin.
Jusqu’alors personne ne s’était inquiété du fonctionnement de ce comité. Personne ne s’était ému du conflit d’intérêts permanent représenté par cette association, «« où les quinze banques internationales, dont Bank of America, Crédit suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JPMorgan, Morgan Stanley, UBS, BNP Paribas ou Société générale, se retrouvent juges et partie »». D’un côté, elles ont la haute main sur le marché des credit default swaps (CDS), ces fameuses assurances crédit, qu’elles contrôlent à 97 %. De l’autre, «« ce sont elles qui décident si les assurances doivent être payées ou non »». Personne ne s’était penché sur ce fonctionnement opaque, où il n’existe ni justification, «« ni recours »». L’exemple même du capitalisme ouvert, transparent et responsable, tant vanté depuis «« trente ans »».
Et puis, il y a eu la Grèce.
Ce jeudi matin, les membres de l’ISDA se sont réunis pour trancher l’épineuse question grecque. La restructuration de la dette grecque, prévoyant un effacement de 107 milliards d’euros sur un total de 200 milliards détenus par les créanciers privés, représentait-elle le fameux « événement de crédit » mis en avant par Jean-Claude Trichet et la BCE pour s’opposer pendant près d’un an à tout allégement du fardeau de la Grèce ?
A l’unanimité, les banquiers ont tranché : la restructuration de la dette grecque a la couleur d’un défaut, l’odeur d’un défaut mais n’est pas un défaut. «« En d’autres termes, les assurances ne joueront pas »». Les banques n’ont pas besoin de rembourser les clients qui leur ont versé des primes pour se couvrir contre les risques sur les obligations grecques.
Une telle décision de ces banques était assez prévisible. En soi, le risque grec était limité : selon les estimations, le marché des CDS grecs est évalué à 3,5 milliards de dollars. Certaines banques – le nom de BNP Paribas est fréquemment cité – se seraient peut-être retrouvées dans des positions inconfortables en cas de remboursement. Mais le secteur financier était capable d’assumer le montant total du paiement des CDS grecs.
Seulement, la Grèce aurait créé «« un précédent »», dont n’aurait pas manqué de s’emparer la «« spéculation »». D’autres cas pouvaient se présenter par la suite, beaucoup plus lourds, beaucoup plus dangereux. Il aurait fallu indemniser à nouveau les clients. Les banques qui ont créé de toutes pièces en quelques années ce marché estimé à «« 2 700 milliards de dollars »» savent qu’elles en sont incapables. Elles ont encaissé les primes sans hésitation «« mais n’ont pas constitué en face les réserves nécessaires et normalement obligatoires pour payer en cas de sinistre financier »». Estimant qu’il y avait la menace d’un désastre en chaîne pour le secteur bancaire, les «« membres du comité secret »» ont donc préféré couper tout de suite et arrêter net cet engrenage mortel.
Réactions en chaîne
En prenant une telle décision, les banques ne peuvent en ignorer les conséquences : le marché des CDS est condamné. «« Qui acceptera à l’avenir de payer pour une assurance qui ne rembourse jamais »», même en cas de sinistre grave ? «« La fiction a disparu »». Ces produits se trouvent donc renvoyés à ce qu’ils sont : «« un pur objet de spéculation financière »».
Cette arme de destruction massive a cependant eu le temps de produire des dégâts immenses, envoyant au tapis la Grèce, l’Irlande, le Portugal et mettant sous tension toutes les dettes publiques. Depuis des mois, «« les hedge funds s’en sont donné à cœur joie sur ce terrain »». Tous spéculaient sur l’activation des CDS. Achetant pour 20 de la dette grecque, ils espéraient toucher 100 au final, sans compter toutes les assurances qu’ils avaient prises «« sans avoir le moindre titre en face »». Aujourd’hui, ils se retrouvent piégés. Furieux, ils préparent déjà la riposte. Au vu de leur puissance financière, il est possible de parier que ce sera sans merci.
S’il ne s’agissait que de règlements de comptes entre financiers, le conflit pourrait être ignoré. L’ennui est que leur terrain d’affrontement est celui des dettes publiques de la zone euro, touchant par ricochet les Etats, menaçant l’avenir des Européens. Les hedge funds vont s’empresser de se débarrasser à prix cassé de toutes les dettes sur lesquelles ils ont spéculé. «« Puisqu’il n’y a plus d’espoir de faire jouer les assurances »», pourquoi accepteraient-ils des titres dangereux ? Le marché estimant désormais que les taux d’intérêts demandés, même prohibitifs, ne correspondent pas à une prime de risque…
Des mouvements de liquidation massive pourraient avoir lieu dans les prochaines semaines. La dette portugaise est en première ligne. «« Malgré les interventions de la BCE, les taux des obligations à dix ans ne sont jamais redescendus en dessous de 12 % ces dernières semaines »». Ces deniers jours, ils ont recommencé à grimper au-dessus des 13 %. Dès l’annonce de la décision de l’ISDA, ils ont monté pour terminer à 13,75 %. Mais d’autres pays risquent de suivre.
La fin des CDS ne va pas être sans conséquence non plus sur les banques. A double titre. Les CDS leur servaient de couverture face aux dettes risquées dans leur bilan : il était donc inutile, selon elles, de déprécier les titres en danger. Cette fiction comptable est en train de se dissiper : comment justifier de ne pas passer les provisions nécessaires, désormais qu’il y a plus que des doutes sur la validité des assurances en face ? Echaudées par le précédent grec, les banques risquent donc de prendre la décision qui leur semble la plus prudente : «« vendre très vite tout le papier estimé dangereux. Les réactions en chaîne qu’espéraient éviter les membres de l’ISDA risquent donc de se produire sous une autre forme »».
La responsabilité des Etats, des régulateurs dans cette ruine est immense. Jamais ils n’auraient dû tolérer la création d’un tel marché, «« reposant sur la pure spéculation »». En 2008, dans la tourmente financière, «« ils avaient les moyens de reprendre les choses en main »». A défaut de l’interdire, ils pouvaient imposer une réglementation stricte, et en finir avec l’opacité. Ils se sont bien gardés d’y toucher. Même quand ses effets destructeurs ont commencé à faire leur œuvre dans la zone euro, la question de son encadrement n’a été soulevée dans aucune instance, ni à la commission européenne, ni au G20. Aujourd’hui, ils se retrouvent avec des montagnes de risques et de milliards à gérer, sans trop savoir comment déminer cette bombe.
http://chevallier.biz/2012/03/bce-encore-un-nouveau-record-des-depots/
Cela fait parti de l’histoire récente, nous pouvons dire que le nouveau commence MAL.
à mettre en lien avec l’audit citoyenne de la dette publique.
Il y a tout un dossier à monter et à étoffer.
Il y a un ensemble d’organisations ( Attac,………..) qui montent, qui kontent en puissance…une formidable synergie pointe……L’articulation adéquate est fondamentale.
Un comité permanent des » formations progressistes citoyennes » pour se parler, se solidariser, se coordonner,
pour agir et construire l’agenda politique de la gauche rassembleuse autour des deux fondamentaux qui casseront le système financier économique de l’idéologie néo-capitaliste sauvage.
Plus nous aurons une vision d’ensemble et plus les actions seront efficaces et synergiques sur les parties du problème. Faire les liens.