Pour gagner cette présidentielle biaisée, les commanditaires de Macron auront réussi, au 1er tour, à rabattre vers « En Marche », le faux « vote utile », nombre de progressistes qui en portant Mélenchon au second tour, auraient, bien plus utilement, congédié d’un coup Fillon, Hamon… et Le Pen !
Au second tour, aidés hélas par le PCF PGE et par quelques groupes « marxistes » ignorant des vrais enjeux de classes, les parrains de la campagne Macron ont réussi à déguiser en « barrage antifasciste » le vote d’adhésion expressément demandé par Macron (cf. sa profession de foi!) pour légitimer son projet euro atlantiste d’ubérisation générale. Et c’est sous les flonflons de l’hymne euripéne (pauvre Beethoven !) que Macron, porté par les « antifas » bien connus Merkel, Obama, Gattaz, Parisot, Vlass, Berger, Drahi, Cohn Bendit, Bayrou et cie aura fété son succ-s. Débarassé des oripeaux rosâtres du « socialisme » mitterando hollandien, Macron rêve de briser – matraque au poing si besoin ! – ce qui reste des conquêtes de 36,45 et 68 (haro sur le Code du Travail, les retraites par répartition, les conventions collectives, l’indemnisation du chômage, le services publics, la Sécu, la fonction publique…à et plus encore , de rendre irréversible le « saut fédéral européen » (gouvernement de la zone euro, défense européenne…) qu’exigent Juncker, Merkel et l’OTAN pour museler à jamais la France des Sans Culottes, des Communards, des FTP. En Marche donc vers l’euro casse finale de la Nation et vers les nouvelles guerres impérialistes fomentées par Trump du Proche Orient à la péninsule coréenne. Au programme de Macron figure aussi ce que trop de progressistes sous estiment gravement : le désétablissement final de la langue française, que le nouveau président compte prendre en tenaille entre le tout anglais patronal (ses militants s’appellent des « helpers » !) et la charte européenne des langues minoritaires portée par Berlin…
Pourtant tout est très loin d’être joué…
D’abord, la victoire de Macron est très relative : étant donné le taux d’abstention, de nuls et de blancs, (le plus haut depuis l’appel de J Duclos à renvoyer dos à dos Poher et Pompidou en 1969), Macron n’a recueilli les suffrages que de 44% des inscrits. Un tiers des électeurs du 1er tour et une moitié des électeurs du second tour déclarent avoir voté, non pour soutenir Macron, mais pour éliminer Fillon au 1er tour et Le Pen au second tour. La majorité des insoumis consultés sur internet a résisté à la pression médiatique en choisissant l’abstention ou le vote blanc. Non pour bourder mais pour préparer la résistance aux ordonnances macroniennes dont Bruxelles a exigé et sur quel ton le lancement immédiat. Vite au boulot , petit proconsul !
Par ailleurs, si l’on regarde la physionomie d’ensemble de l’élection, on s’aperçoit que de manière souvent déformée ou inconséquente, la question européenne a été au centre de la problématique du 1er tour. Et chacun a pu constater ce que le PRCF n’a cessé de rappeler : le FN ne veut pas sortir de l’UE ; son vrai rôle est en effet – tout en servant de recours pour « mettre la France en ordre » si la bourgeoisie en décide – de polluer l’alternative euro critique au 1er tour – et de servir de repoussoir au second tour pour faire élire le candidat de l’UE dans un fauteuil. Voila ce qu’il faut dire aux ouvriers qui ont cru émettre un vote de classe en votant pour ce parti anti populaire qui déshonorerait la France en accédant au pouvoir.
Alors au vrais communistes de prendre ensemble la tête d’une campagne rouge et tricolore pour les quatre sorties(Euro, UE, OTAN, capitalisme). Pour cela, expliquons que, dans les conditions françaises, le FREXIT sera progressiste et orienté vers le socialisme, ou qu’il ne sera pas : dans la seconde hypothèse, notre pays sortira de l’Histoire. Ainsi, le double combat contre le FN et contre l’euro dissolution du pays,(en un mot, le FRAPPE : Front de Résistance Antifasciste Patriotique Populaire et Écologique), doit il fédérer non seulement les vrais communistes, non seulement les syndicalistes de classe qui ne pourront contrer Macron sans affronter centralement l’UE, mais tous ceux qui refusent à la fois la fascisation xénophobe, les guerres de Washington et l’euro décomposition nationale.
Quant aux communistes de France, ils ont pu comparer à l’occasion du marathon politique de cette années électorale, l’esprit de responsabilité du PRCF et le degré de désorientation du PCF PGE. A tous, le PRCF donne rendez vous à Paris le 4 novembre prochain pour commémorer Octobre 17 et pour lancer la marche vers la renaissance du parti d’avant garde dans notre pays.
L’édito de Georges Gastaud – Initiative Communiste n°181 – Juin 2017
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