Comme EDF et d’autres services publics, la SNCF est méthodiquement démantelée par les gouvernements pro-Maastricht au service de l’UE du capital.
Depuis 1992, droite, fausse gauche et faux communistes (notamment Gayssot, ex-ministre PCF de Jospin) ont appliqué la contre-réforme ferroviaire visant à séparer le réseau ferré de l’exploitation, à débiter la SNCF (et non pas « SNCF », sans l’article* !) en secteurs régionaux soumise aux féodalités locales.
Les tarifs ont grimpé, la SNCF vise davantage à rapporter des bénéfices qu’à servir la Nation et les citoyens ; l’Etat et les banques ont raflé les bénéfices sans investir dans l’infrastructure et dans la réparation du matériel ; les emplois de cheminots ont été massivement supprimés, l’embauche sous statut s’est raréfiée et les effets négatifs se sont multiplié pour les usagers devenus clients : accidents graves, pannes, retards, alors que dans les années 90 encore, la SNCF était mondialement réputée pour son exactitude…
Comme à EDF, on arrive à la phase terminale de la contre-réforme qui vise à dépecer l’entreprise, à briser le statut, à préparer la désastreuse privatisation totale du rail de type anglo-saxons.
D’une part, Macron, le chouchou du MEDEF, favorise délibérément le transport par autocar alors que Hollande prétend lutter contre les gaz à effet de serre et contre l’insécurité routière.
D’autre part, l’ « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » prescrite par le Traité de Maastricht finit de s’appliquer chez nous : il s’agit de briser ce qui reste du monopole public au profit de futurs monopoles privés qui, comme c’est le cas dans le secteur énergétique, pilleront l’argent du contribuable pour enrichir des actionnaires (cf comment GDF-Suez devenu Engy* s’apprête à vampiriser EDF, sciemment mis en difficulté par les gouvernements maastrichtiens).
A l’occasion de la mise en place de la « convention collective du rail », les dirigeants maastrichtiens voudraient casser le statut des cheminots qui garantissait l’emploi tout en alimentant l’esprit « service public ». D’autant que la loi El Khomri, elle aussi dictée par Bruxelles, place les accords d’entreprise au rabais imposés par le patronat au dessus de la convention nationale (temps de travail, salaires, pensions…).
C’est pourquoi le PRCF appelle les usagers du rail à se souvenir qu’ils sont AVANT TOUT des travailleurs ; supportons la gêne occasionnelle car la grève des transports peut devenir la première étape du blocage national des profits capitalistes indispensable pour stopper l’offensive générale de Hollande-MEDEF et de l’UE contre les travailleurs.
Nous invitons tous les travailleurs des transports, maritimes, aériens, routiers, métropolitains, à faire converger leurs luttes avec celles des cheminots.
Convergence de lutte des services publics massacrés par Maastricht : il est anormal que les états-majors syndicaux ne fassent rien pour que les cheminots, les enseignants, les hospitaliers, les agents de l’Equipement, les postiers, etc. ne fassent pas grève solidairement tant il est évident que la problématique est de perdre séparément et successivement ou de gagner tous ensemble et en même temps. Anormal aussi que des rencontres entre travailleurs du public (privatisés !) et du privé (délocalisés) ne soient pas systématiquement organisées pour déjouer les manœuvres visant à les opposer au lieu des les unir contre l’UE du capital.
Pour gagner, il faut, non seulement travailler à une grande manifestation nationale de combat susceptible de lancer la grève générale inter-pro et reconductible contre l’ensemble des contre-réformes qui détruisent la France – et c’est ce que propose depuis février le PRCF, et qu’ont popularisé les « Goodyear », à partir de leur réflexion propre – mais mettre en cause l’appartenance de la France à la funeste zone euro et à l’Union européenne.
Oui les communistes ont eu raison en 1992 d’appeler les citoyens à dire non au Traité de Maastricht défendu par le « socialiste » Mitterrand et par Chirac. Oui la CGT d’Henri Krazucki avait raison de refuser à 100% l’UE maastrichtienne, cette prison des peuples dirigée par Berlin, et tournée contre les acquis populaires, les souverainetés nationales.
Oui, pour sauver la SNCF, les acquis des cheminots et le service public, il faut SORTIR de l’euro et de l’UE : la « réorientation progressiste de l’UE et le « service public européen » défendus par le PS, le PCF, les états-majors syndicaux et la Confédération Européenne des Syndicats sont des fumisteries. Pas plus qu’on ne doit négocier les régressions du type El Khomri, on ne peut « améliorer » la dictature supranationale européenne : il faut claquer la porte de l’UE pour retrouver notre souveraineté, renationaliser à 100% les services publics et reconstituer le secteur public industriel, planifier la reconstruction du produire en France industriel et agricole, reconstruire les acquis sociaux, coopérer avec les pays du monde entier : l’internationalisme prolétarien est l’opposé direct de la xénophobie du FN et du supranationalisme du PS et des LR !
Il faut aussi d’urgence reconstruire le vrai parti communiste, celui qui unissait le drapeau rouge des travailleurs au drapeau tricolore de la République pour combattre le capital, balayer les fascistes, mettre la classe travailleuse à l’offensive, gagner des acquis, porter l’idéal révolutionnaire du changement de société. Dans ce but, le PRCF appelle les cheminots en lutte à rejoindre son combat pour la renaissance du vrai parti communiste et pour la relance du syndicalisme de classe et de masse.
Et en avant, dans la foulée de la grève des cheminots le 26, pour un très puissant « tous ensemble » le 28 et pour un grand Premier Mai de combat !
PRCF – 25 avril 2016
*Refusons la scandaleuse politique linguistique de Guillaume Pépy : Family TGV, TGV Night, Rail Team, etc ! Non au tout-anglais du Traité transatlantique, défendre sa langue et celle des autres, c’est défendre sa dignité !