Cette liste, intitulée « Passy vraiment à gauche », est clairement antilibérale. Son objectif est de changer les choses à Passy, en rupture avec les mandats précédents. La liste affirme fortement qu’une élection municipale n’est pas apolitique. Il y a un lien direct entre politique nationale et vie municipale. Etc…
Avec cette élection, les électeurs ont un moyen de dire non aux politiques menées hier par le PS ou la droite, aujourd’hui par Macron.
Passy Vraiment à Gauche veut faire de la municipalité un lieu de résistance à la politique libérale avec l’objectif d’améliorer la qualité de vie de la population en particulier la plus défavorisée et de générer l’esprit de solidarité.
Sa ligne de conduite : faire passer le bien commun avant les intérêts particuliers.
Au moment où les partis politiques avancent masqués derrière des listes « sans étiquettes, ou « citoyennes » très floues politiquement ou bien des listes sur le vieux schéma confusionniste PS/ EELV/PCF ou des listes verdâtres, il est remarquable d’être parvenu dans une commune de 10 500 habitants à présenter une liste de 33 personnes, clairement antilibérale et alternative. Cette liste montre la capacité du PRCF à être présent aussi dans le combat électoral.
Aux municipales de 2014, la liste conduite par L. NARDI avait obtenu 15% et deux élus malgré la présence de 6 listes dont une PS et une « divers gauche ».
2020 passy à gauche_Nardi_PRCF
Une interview à à la liste Passy Vraiment à Gauche par le média local Arve à Gauche
Municipales : quelques questions à la liste « Passy vraiment à gauche »
1./ Pouvez-vous présentez votre liste et plus généralement l’association « Passy vraiment à gauche »
L’ Association a pour objet de rassembler les citoyens de Passy qui se reconnaissent dans les valeurs portées par la liste « PASSY VRAIMENT A GAUCHE » lors des élections municipales 2014 .
L’Association est un groupement politique qui se place résolument dans la défense des idées de progrès, les valeurs républicaines, laïques, antiracistes, pacifistes. Notre liste de rassemblement porte un programme d’action innovant, en rupture avec les municipalités précédentes qui se sont toujours inscrites dans des politiques libérales en application des décisions nationales.
2./ Pourquoi vous relancez-vous dans la course à la mairie de Passy ? Quels sont vos grands axes politiques ?
Les deux élus de « Passy vraiment à gauche » ont pu constater l’inefficacité et la dangerosité des mesures prises par l’équipe municipale actuelle de M. Kollibay portée par des valeurs libérales. Les choix municipaux ne sont pas neutres. Nous souhaitons donner aux passerands l’occasion de s’exprimer pour une vraie politique de gauche. Nous ne gérerons pas selon les critères du libéralisme qui abîme la vie sociale, creuse les inégalités, engendre la précarité et l’exclusion. Nous voulons réduire les difficultés de la population, recréer la solidarité entre les habitants.
3./ Qu’est-ce qui vous différencie de listes d’opposition comme celle de Raphaël Castera « Passy 1 avenir » ou « plus d’écologie pour Passy » de Lilan Dal-Toe ?
La liste menée par Raphaël Castera ne se réclame pas d’une véritable opposition mais affiche clairement sa volonté de dépasser les clivages politiques droite/ gauche à la manière d’Emmanuel Macron. Il se revendique sans étiquette, lors des interviews Raphaël Castera a déclaré mener une liste de centre droit-divers gauche.
Par ailleurs en début d’année 2019, nous avons engagé des prises de contact avec « Passy un avenir » mais aussi « Du bon sens pour Passy » . Ces contacts nous ont permis de constater nos divergences idéologiques et l’impossibilité partagée de travailler ensemble, tant nos points de divergences étaient forts et nombreux.
Quant à la liste de Lilan Dal-Toe qui semble sortie de nulle part nous n’avons pas eu de contact, ni d’information crédible pour pouvoir envisager des points de convergence. La lecture de son programme, pas toujours très cohérent, dénote une méconnaissance des compétences d’un maire et de sa majorité.
D’autre part ses déclarations quant à sa ligne politique selon lesquelles il serait « de gauche pour le social, de droite pour l’économie et écologiste pour tout le reste » nous prouvent à quel point ce jeune homme n’a pas de convictions et de formation politique claires. Il n’est pas envisageable de travailler avec lui.
4./ Passy est une commune qui dépasse très régulièrement les seuils réglementaires de pollution de l’air. Comment vous positionnez-vous sur cette question ?
Il s’agit d’un problème de santé publique majeur touchant toute la population qui ne doit pas être nié ou atténué. S’il faut faire prendre conscience à chacun de ce qu’il pourrait faire individuellement contre cette pollution, arrêtons de culpabiliser les gens : c’est un problème de fond et de société.
Pour réussir, la lutte doit exclure les visions égoïstes, consistant à réclamer de l’air pur sans se soucier des causes réelles, des réalités sociales ou en transférant le problème ailleurs. C’est bien d’une crise de société dont il s’agit, exigeant une remise à plat fondamentale de la vie quotidienne. La question est, en soi, révolutionnaire. Elle touche le bien-être des habitants, le rapport à notre planète, les rapports sociaux.
Le mesures qu’exige cette urgence écologique sont multiples pour ce qui est de la compétence municipale nous nous engageons à stopper l’incinérateur qui n’a pas sa place en fond de vallée. Sur le site, agrandir la déchèterie et créer une recyclerie. Imposer dans l’élaboration du Schéma de Cohérence Territoriale regroupant Vallée de Chamonix, Pays du Mont-Blanc, Arve-Cluses et Giffre, un centre de tri efficace et un réseau de petites unités de méthanisation et traiter les déchets ultimes sur un lieu déterminé par le SCOT ou le département, mais pas en fond de vallée. Ce projet permettra la reconversion des emplois actuels de l’incinérateur de Passy.
5./ Avec le réchauffement climatique, le niveau d’enneigement des petites stations, comme à Passy Plaine-Joux, devient aléatoire et minimal. Quels sont vos axes de réflexion par rapport à cette station touristique ?
Notre commune doit maintenir un créneau touristique bien à elle, celui d’un tourisme raisonnable, maîtrisé par la collectivité, familial, tourné vers les scolaires, sauvegardant le patrimoine naturel et abordable pour toutes les couches sociales.
Nous voulons conforter les atouts que sont le Plan d’eau, Plaine-Joux, la route de la sculpture contemporaine, l’église du Plateau d’Assy. Nous impulserons le développement du tourisme culturel sur le Plateau d’Assy (voir partie « Faire vivre nos quartiers »). Le tout-tourisme est un leurre. Le tourisme ne peut faire vivre décemment qu’une minorité de la population, le reste étant soumis aux emplois précaires et mal rémunérés. Le classement préfectoral des communes de Haute-Savoie selon les revenus des ménages montre que les stations de ski sont en fin de peloton. Le tourisme ne peut être une priorité économique pour Passy.
Pour Plaine-Joux, nous n’envisageons aucun nouvel investissement, notamment en été. La protection de la flore et la faune ne peut se conjuguer avec la construction d’un télésiège été/hiver et de pistes de VTT saccageant l’environnement. Nos efforts seront de fortifier un tourisme doux de contemplation, respectueux de l’environnement.
6./ Aux dernières élections européennes, le Rassemblement National est arrivé en tête des suffrages dans la commune, avec 828 voix (21,92%). Comment analysez-vous ce score de l’extrême droite ?
C’est une préoccupation forte, nos combats se sont toujours inscrits dans la lutte contre les tentations fascistes et extrémistes. Nous avons conscience que ces résultats sont la traduction d’un malaise social et d’un rejet du politique. Les actions gouvernementales, comme locales, menées hier comme aujourd’hui ont conduit à la décrédibilisation de l’action publique.
Nous cherchons à redonner confiance par un programme clair et honnête dans ses engagements idéologiques anti-libérales. Avec notre municipalité l’action publique sera au service des plus démunis pour restaurer une vraie solidarité au sein de la commune.
7./ Vous êtes l’une des seules liste électorale dans la vallée de l’Arve à mettre en avant l’appartenance à la Gauche. Quel est le sens d’un tel choix ?
Nous voulons être clairs et honnêtes face aux électeurs. Pour nous le clivage gauche/droite est une réalité incontournable de la vie politique française, elle est indépassable. Faire croire aux électeurs qu’en local on pourrait mener une politique non partisane est mentir ; tout projet est politique, marqué par son appartenance idéologique. On ne travaille pas pour le bien de la commune, de son territoire mais pour l’intérêt des habitants qui ont en le plus besoin.