Pourquoi, alors que la démocratie est l’expression du pluralisme des opinions, des propositions politiques, en théorie, pourquoi donc certains candidats sont-ils victimes du silence total des médias ?
Poser cette question n’a pas pour but exclusif de défendre le droit à l’accès de l’opinion de la liste de nos camarades et amis et des autres listes ignorées, niées par les grands médias qui sont propriétés des grands groupes capitalistes.
La question c’est aussi le pourquoi de ce fait.
La liste M. Dessenne/JF Maison défend des positions politiques originales dont la principale est de défendre une sortie « par la gauche » de l’UE et de l’Euro. Position, si l’on en croit des sondages, qui est partagée par l’écrasante majorité de la classe ouvrière et un nombre croissant de Français (40% estiment –contre 31%- que l’Euro est une mauvaise chose, 31% souhaitent le retour au Franc). Cette position, on peut être contre, on peut en discuter tel ou tel aspect, on peut en débattre, mais encore faut il non pas la diaboliser, ni surtout la rendre inaudible aux citoyens, en boycottant ceux qui la portent. Pour contrer la proposition politique du PRCF et de MPEP les européistes utilisent donc plusieurs armes : la diabolisation, l’amalgame et le silence.
La diabolisation c’est prétendre qu’être contre l’Euro et l’UE c’est être pour le repli nationaliste. C’est évidement le contraire : c’est l’UE qui enferme les peuples dans une forteresse régie par les lois d’airain du capitalisme. Au contraire, sans le carcan de l’Euro, les échanges mutuellement profitables pourront se développer de même que des projets multilatéraux.
C’est prétendre que la sortie de l’Euro c’est la misère et le chômage. Là avouons que l’argument est un peu gros face à la confrontation avec le réel : c’est bien l’Euro et l’UE qui ont produit ce désastre humain qui étend ses ravages dans toute l’Europe avec ses plans d’austérité, son chômage de masse et sa misère bien réelle celle-là. Misère pour les peuples mais très grande prospérité pour les Princes, Ducs et Marquis du Capital.
C’est prétendre que la sortie de l’Euro et de l’UE c’est la guerre. Là encore regardons les faits : guerres et interventions militaires se succèdent à un rythme dangereux et chacun comprend que c’est toujours pour de basses raisons d’intérêt du Capital que l’on tue et que l’on fait mourir. L’UE c’est la guerre hors de nos frontières contre des peuples qui tentent de desserrer la corde qui les étrangle, c’est la guerre sociale à l’intérieur contre les peuples qui n’en peuvent plus et commencent à résister aux bouchers de leurs droits.
C’est prétendre qu’à plusieurs on est plus forts et qu’en tournant le dos à l’UE nous serions marginalisés. Mais être plusieurs pour imposer aux peuples une politique dirigée par le seul objectif de donner satisfaction au capitalisme contre l’intérêt populaire n’est pas un progrès, c’est une régression. Et quid de la souveraineté des peuples ? La base de la démocratie depuis la Révolution française c’est la souveraineté du peuple or celle-ci est démolie pierre par pierre par l’UE qui ainsi construit une entité politique anti-démocratique par nature. Car évidement il n’existe pas de « peuple européen », qui partagerait une langue, un territoire, un projet politique, une histoire, une psychologie collective forgée par l’histoire. Rien de tout cela en Europe, mais des peuples, des nations prêts à collaborer, à s’unir sur des projets communs, prêts à échanger, prêts à travailler ensemble mais dans le respect de l’indépendance de chacun, dans le respect de la souveraineté de chaque peuple d’Europe et d’ailleurs. Car disons le, le projet européiste est déjà ringardisé par la nécessité de briser ces frontières arbitraires qui définissent l’UE au profit d’une vision plus large du champ des échanges et des accords de coopération entre les peuples et les nations souveraines. L’UE cumule les inconvénients : elle nie les souverainetés, casse les nations, exclue au lieu d’unir : qui oserait dire que l’Algérie n’a pas objectivement pas plus de légitimité historique à être un partenaire privilégié de la France que l’Estonie ?…
L’amalgame. Car nos censeurs tentent de faire croire que les « extrémistes », les « populistes » sont contre l’Euro et l’UE et qu’ils se rejoignent dans la détestation de la belle Europe du libre marché. Le fascisant Coppé, comme son ancien maître Sarkozy, qui passe son temps à répéter comme un mantra les mêmes propos que le FN, ose dire que les antifascistes et les fascistes c’est du pareil au même ! Pourtant les raisons du refus, comme l’alternative à l’Euro et à l’UE sont diamétralement opposés entre la gauche anti-UE et l’extrême-droite qui se prétend anti européenne alors qu’en fait elle utilise un discours anti-UE comme elle utilise le discours anti capitaliste ou pro laïcité de façon mensongère et démagogique pour tromper les masses et cacher son vrai visage de garde chiourme du grand capital : la châtelaine de Montretout camoufle le visage véritable de l’extrême-droite : le visage du briseur de grève, du cogneur des patrons, du pogromiste anti immigré, le visage du nationalisme xénophobe et raciste. Le contraire de ce que nous sommes, des patriotes internationalistes.
Le silence, l’étranglement par le silence. La négation de la seule alternative républicaine, patriotique et révolutionnaire à l’UE qui casse la République, détruit la nation, démolit les acquis sociaux des peuples. Pas un mot sur ce que nous sommes. Pas un mot sur ce que nous voulons. Jamais un des nôtres dans les émissions de télé ou de radio. Pas une ligne dans la presse écrite. Ils espèrent avec ce silence en finir avec nous. Quelle grossière erreur cent fois répétée par les puissants ! On peut triturer les choses dans tous les sens, faire en sorte que 99% des médias proclament la gloire éternelle de l’Euro et de l’UE, rien n’empêchera les citoyens de notre pays et de tous les pays de constater dans leur vie quotidienne les merveilleux acquis de la construction de la prison des peuples qu’est l’UE et les effets concrets de l’Euro, la monnaie qui aura porté un coup terrible au niveau de vie des habitants des pays de l’Europe. Déjà en 2005 ils étaient tous, tous pour le oui à la pseudo constitution européenne: résultat 55% de non. Parce que rien ne peut être plus fort que le vécu concret de chacun. Mais il faut aller au-delà du refus. Il faut aller vers une alternative possible, réaliste, concrète et positive. Et c’est de cela qu’ils ont le plus peur. Ils peuvent admettre que nous nous indignions. Ils peuvent même admettre que nous disions non. Mais ils tremblent à l’idée d’une alternative qui deviendrait crédible. D’une alternative progressiste dont les masses s’empareraient pour en faire une force politique agissante. Le silence. Surtout que personne ne sache que oui, nous pouvons bâtir une société débarrassée de l’exploitation, du chômage, de la précarité, de la misère. Qu’il n’y a là, aucun rêve utopique mais une nécessité vitale pour l’humanité que le capitalisme mène à la destruction et à la mort. Le choix de la vie, le choix de la raison, le choix du cœur, le choix de l’émancipation humaine. Brisons le silence donc.
Et pour cela un seul moyen, c’est que nous soyons des milliers, des millions à dire, à soutenir, à construire l’alternative patriotique, progressiste et révolutionnaire. Et si nos concitoyens de Hénin-Beaumont faisaient un geste dans cette direction, en votant pour la SEULE liste qui ouvre une perspective politique à la fois antifasciste et de progrès social ? En votant pour la liste du MPEP/PRCF ?
AM