Dans le flot de banalités dont Hollande vient d’abreuver les jeunes sur Canal Plus surnage un propos d’un anticommunisme révélateur: élu avec les voix du PCF, le chef de l’exécutif a en effet condamné le programme du FN en le comparant à « un tract du PCF des années 70 ». Propos aussi sot qu’odieux par lequel le président « socialiste » a réussi à la fois à:
a) banaliser le FN, ce parti issu de Vichy et de l’OAS, en l’amalgamant au Parti des Fusillés, le PCF de Jacques Duclos et de Manouchian, qui a contribué plus que tout autre parti à la résistance antifasciste armée.
b) criminaliser les communistes en les assimilant à un parti notoirement xénophobe;
c) prendre de droite le FN puisqque ce que lui reproche le présicent « socialiste », cest de proposer un programme social qui, EN APPARENCE, est proche de celui que le PCF et le PS défendaient ensemble à l’époque du programme commun: nationalisations, indépendance nationale, produire en France, planification démocratique, etc. Bref, Hollande ne reproche pas au FN d’être raciste et xénophobe mais d’adopter une posture progressiste destinée à piper et à dévoyer les suffrages du « peuple de gauche »… en un mot, d’être insuffisamment eurolibéral et pro-MEDEF! Tout en rabaissant les communistes, il revalorise les fachos dont il feint de prendre la démagogie sociale pour argent comptant. Il « oublie » seulement que les mesures portées par le PCF dans les années 70 s’inscrivaient dans une perspective anticapitaliste et anti-CEE qui est diamétralement opposée à la perspective patronale et anticommuniste du FN!
Le propos hollandien a cependant un mérite que Pierre Laurent est bien incapable de reconnaître: le chef de file de la social-eurocratie a totalement abandonné le terrain des nationalisations, de l’opposition à l’UE, du rapport privilégié avec la classe ouvrière, un terrain que M. Le Pen feint de labourer pour dévoyer le glorieux héritage du Parti communiste français.
Bref la leçon principale de l’insulte hollandiennec’est que le glissement réactionnaire du PS se poursuit, que l’union de la gauche à laquelle s’accrochent désespérément les notables du PCF a vécu et que si les communistes veulent stopper la progression du FN, il leur faut au plus tôt retrouver le chemin de la lutte anti-UE, du patriotisme populaire et du marxisme-léninisme. Et c’est précisément ce que leur propose le PRCF.