Le combat du CNR pour l’indépendance nationale et le progrès social continue !
Robert Chambeiron, l’ultime représentant du Conseil National de la Résistance (CNR) vient de disparaître. Il joua dans les conditions périlleuses de la clandestinité un rôle décisif dans la préparation et le déroulement de la réunion historique qui, sous la présidence de Jean Moulin, donna naissance le 27 mai 1943 au CNR.
Il y fut nommé à la responsabilité de secrétaire général adjoint, tâche qu’il assumait lorsque fut adopté à l’unanimité, le 15 mars 1944, le programme du CNR « Les Jours Heureux ». Ce programme posa le socle des conquêtes sociales, économiques et démocratiques de la Libération et des Trente Glorieuses. Il est toujours en vigueur dans la constitution actuelle qui a conservé le préambule de la Constitution de 1946.
L’attachement de Robert Chambeiron à la validité actuelle des principes fondamentaux de ce programme s’est exprimé dans le sillage de l’appel de Thorens-Glières du 14 mai 2011 qui décida l’élaboration d’un « projet de société pour le XXIe siècle en repartant du programme du CNR, “Les Jours Heureux” ». Qui pourrait oublier sa contribution chaleureuse au film de Gilles Perret, Les Jours Heureux ?
Cette prise de position lucide a marqué puisqu’elle est rappelée aujourd’hui dans les hommages officiels. Elle répond à l’attente des résistants d’hier et des résistants d’aujourd’hui qui, de plus en plus nombreux, agissent pour que revive ce programme des « Jours Heureux ».
Il y a urgence, car la dramatique destruction des bases de notre nation exige que soit prise une orientation fondamentalement nouvelle. Cette orientation doit faire revenir les indiscutables richesses produites en France au monde du travail et à notre peuple laborieux. Il est tout aussi urgent de reconquérir l’indépendance nationale, condition d’une république une et indivisible.
L’hommage que nous rendons à Robert Chambeiron s’étend au parcours du patriote acteur du Front populaire en 1936, en même temps que Jean Moulin au cabinet du ministre de l’Air, Pierre Cot, selon une orientation qui présage de sa participation ultérieure à la Résistance. À la Libération, il devient député, entre 1945 et 1951, puis de 1956 à 1958, avant de siéger au Parlement européen dans le groupe communiste entre 1979 et 1989.
Nous saluons en sa personne le combattant émérite de cet esprit impérissable du Conseil national de la Résistance et des Jours Heureux. Nous adressons à sa famille et à ses proches nos condoléances attristées.
- Pierre Pranchère : Résistant au COPA et aux FTP. Député avec Robert Chambeiron à l’Assemblée nationale (1956-1958) et au Parlement européen (1979-1989). Signataire de l’appel de Thorens-Glières. Vice-président du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF).
- Léon Landini, ancien officier FTP-MOI, grand mutilé de guerre, officier de la Légion d’honneur, président de l’Amicale Carmagnole-Liberté, président du PRCF
- Jean-Pierre Hemmen, fils de Fusillé de la Résistance, vice-président du PRCF.
- Georges Gastaud, fils de Combattant volontaire de la Résistance, secrétaire national du PRCF.
« Le CNR fut le point de rassemblement de tous les Français patriotes, qui se retrouvaient dans les valeurs permanentes de la République –la liberté, la justice sociale, la solidarité, le rejet de l’intolérance– et dans le même attachement à la souveraineté du pays.» Robert Chambeiron
« Tourner le dos à l’esprit du programme du CNR, c’est tourner le dos au progrès » Robert Chambeiron
Résistant. Entretiens avec Marie-Françoise Bechtel, Fayard, 2014.
Le CNR, ce programme est encore d’une grande modernité aujourd’hui et toujours d’actualité, il faudrait en donner une copie à F.Hollande car celui-ci ne doit pas savoir qu’il existe.